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ESSAI
Paris, le 20 novembre 2008

Le custom à l'italienne

Le custom à l'italienne

Lancée en 2007, la Moto Guzzi Bellagio illustre bien le paradoxe italien : conçue comme un custom, la machine de Mandello ne peut s'empêcher d'afficher un accastillage aguichant. Alors, custom sportif ou roadster tranquille ? Un peu des deux... Essai !

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En selle : surprenante et agile

Une fois en selle, la Guzz' continue de mélanger les contrastes : le tableau de bord encadré de chromes fait l'impasse sur le compte-tours et se colore d'une austère teinte ivoire. Mais un coup d'oeil plus attentif à son contenu contredit cet apparent aspect vieillot : comme directement prélevé dans le cockpit d'un Boeing, l'accessoire est en fait un véritable ordinateur de bord dont les fonctions défilent d'une pichenette sur le commodo gauche !

ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO

Aux côtés de l'indicateur de vitesse analogique, un large écran orangé - à intensité ajustable - dévoile un odomètre, la température extérieure, l'ampérage de la batterie, l'heure, la consommation instantanée, un chrono (!) et deux trips différents recensant le kilométrage, le temps de roulage, la consommation moyenne, la vitesse moyenne et maxi... Difficile de faire plus complet ! Et si cette débauche d'informations prête un peu à confusion au début, l'habitude est vite acquise, à tel point que l'on en viendrait à pester contre leur absence sur d'autres motos !

L'embrayage à sec est à commande hydraulique et, tout comme son homologue de droite, son levier est réglable pour convenir à tous. L'assise est moelleuse et le pilote bien calé grâce au dosseret constitué par l'accueillante selle passager (plus épaisse sur cette version). Malheureusement, l'accessibilité aux plus petits n'en reste pas moins délicate, à cause d'un entrejambe fortement écarté, d'un poids élevé et d'un rayon de braquage digne d'un bateau de croisière.

ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO

La position de conduite est assez agréable, le buste droit et les bras tendus sans excès. Certes, le grand guidon écarte généreusement les bras, mais les jambes se plient naturellement. Les commandes sont intuitives et si les genoux des plus grands ne venaient pas heurter les culasses pendant que le coude d'échappement brûle le talon de leur botte, la Bellagio serait proche du sans faute... Moto Guzzi assure toutefois avoir revu le cheminement de ses silencieux pour pallier ce phénomène sur les derniers modèles.

Pour clore le chapitre des défauts, la belle de Mandello pourra en exaspérer plus d'un avec son ergot de béquille inaccessible, ses rétros peu efficaces et placés à la même hauteur que ceux des voitures, sa commande de klaxon à la place des clignotants, son bouchon de réservoir d'essence sans charnière et sa jauge à huile par tirette cachée en dessous de la culasse gauche, juste à côté de l'échappement : brûlures garanties lors la de vérification moteur chaud !

ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO

La Bellagio se rattrape cependant avec son large guidon facilitant les déambulations au ralenti en ville, un très bon équilibre général, des commandes douces, une boîte précise - bien que lente - et un espace généreux sous la selle donnant aisément accès aux principaux fusibles. Dès les premiers tours de roues, l'italienne fait effectivement oublier nombre de ses petites imperfections grâce à son atout maître : son bicylindre de 935,6 cc développant 7,8 Nm de couple à 6 000 tr/min, dont 80% disponibles dès 2 800 tours !

Ensorceleur et très présent eu égard à sa puissance mesurée, le bloc en V à 90° envoie ses pulsations dès le ralenti - avec un coup de gaz, la moto se dandine sur la béquille sous l'effet du couple de renversement ! - et ses montées en régimes s'avèrent réjouissantes, d'autant que ponctuées d'un grondement d'ancienne GT de rallye ! Le twin n'est certes pas très poli : il vibre légèrement à hauts régimes, hoquette sans retenue lorsqu'on le sollicite trop bas dans les tours et manque de coffre dans les tours (à 90 km/h en 6ème, mieux vaut rétrograder pour dépasser sereinement). Néanmoins, il s'apprivoise facilement et permet d'aborder sans souci des routes dégagées ou des périphs blindés.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • 550 km
  • Bellagio version Luxury (coloris bi-ton et selle passager "confort")
  • Ville, autoroute, départementales et nationales
  • Temps ensoleillé à pluvieux (de 5 à 17°C)
  • Conso moyenne : 7,5 l/100 km
  • Problèmes rencontrés : réglages de suspensions trop fermes (d'origine ?) et botte gauche brûlée par l'échappement

POINTS FORTS

  • Moto valorisante et statutaire
  • Finition soignée
  • Moteur enthousiasmant
  • Comportement routier

POINTS FAIBLES

  • Suspensions sèches
  • Consommation et autonomie
  • Rayon de braquage