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ESSAI
Paris, le 20 novembre 2008

Le custom à l'italienne

Le custom à l'italienne

Lancée en 2007, la Moto Guzzi Bellagio illustre bien le paradoxe italien : conçue comme un custom, la machine de Mandello ne peut s'empêcher d'afficher un accastillage aguichant. Alors, custom sportif ou roadster tranquille ? Un peu des deux... Essai !

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Stable et saine à l'usage

Affichant moins de 180 km au compteur, le témoin de réserve s'allume déjà : l'occasion de saluer Moto Guzzi qui a poussé le souci du détail jusqu'à doter sa moto d'un décompte après le passage en réserve (4 litres de capacité), mais aussi de s'interroger sur l'autonomie : la conso instantanée indique en effet pas loin de 9 litres aux 100 à 150 km/h et le plein confirme un 8,3 litres de moyenne sur ce trajet mixte ville et autoroute...

ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO

Un bon prétexte pour quitter ce rectiligne et coûteux ruban d'asphalte afin de soulager le vénérable twin... mais aussi les cervicales du conducteur, mises à rude épreuve dès 130 km/h ! Non pas que le moulin soit fainéant, bien au contraire : la 3ème prend 140 km/h, la 4ème 170 km/h et un honnête 210 km/h - couché sur l'imposant réservoir - viendra égayer une autoroute allemande. Des performances honnêtes pour un bouilleur à deux soupapes par cylindre affichant un taux de compression de 10:1.

Sur petites routes, la Bellagio offre un intéressant récital, étrangement entaché par la fermeté des suspensions. Beaucoup trop rigide à l'avant comme à l'arrière, l'italienne nous a contraint à assouplir copieusement ses réglages. Heureusement, l'accessibilité à l'avant, comme sur le mono-amortisseur arrière fixé sur le bras oscillant en aluminium, est excellente.

Contacté à ce sujet, le centre technique Piaggio avouera ne pas avoir vérifié le set-up de sa machine d'essai avant de la mettre à notre disposition. Un confrère aurait-il voulu transformer la Bellagio en bout de bois ?

ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO

Nonobstant des ajustements plus en phase avec sa philosophie, la transalpine reste sèche sur les petites bosses, un inconfort atténué en grande partie à l'arrière par la généreuse épaisseur de la selle. Passé une certaine lourdeur en dessous de 50 km/h, la Guzzi se révèle ensuite étonnamment vive et affiche une stabilité royale quelle que soit la vitesse du fait de son empattement long. Le transfert des masses au freinage est parfaitement maîtrisé et les inscriptions en courbe se font sereinement, grâce à un retour d'informations sécurisant et au grip satisfaisant des Metzeler Roadtec Z6.

Bien entendu, le poids élevé de la machine et sa géométrie typée custom engendrent une conduite coulée, faisant ainsi profiter de l'important couple disponible et du comportement - presque - transparent du cardan équipé du récent dispositif CARC (Reactive shaft drive system) qui s'occupe d'annihiler les habituels - et désagréables - mouvements sur l'arrière en phase d'accélération. Malmenée, la moto requiert alors des ordres précis mais sans brutalité, et finit par embarquer le pilote en sortie de courbe, obligeant à recourir à l'efficace et dosable frein arrière pour garder le cap.

ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO

Son équivalent avant n'offre pas le mordant escompté au vu de l' impressionnant dispositif Brembo, mais la puissance est bel et bien présente et la Bellagio accepte en outre sans broncher une prise de frein - mesurée - sur l'angle. L'occasion de titiller un peu plus la machine, qui surprend alors par son homogénéité globale à allure plus soutenue et par le côté "pêchu" de son moteur. L'adoption d'un châssis rigide et de périphériques de qualité démontre alors toute sa pertinence, procurant à l'italienne des aptitudes routières que l'on ne rencontre pas souvent sur ce genre de machine.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • 550 km
  • Bellagio version Luxury (coloris bi-ton et selle passager "confort")
  • Ville, autoroute, départementales et nationales
  • Temps ensoleillé à pluvieux (de 5 à 17°C)
  • Conso moyenne : 7,5 l/100 km
  • Problèmes rencontrés : réglages de suspensions trop fermes (d'origine ?) et botte gauche brûlée par l'échappement

POINTS FORTS

  • Moto valorisante et statutaire
  • Finition soignée
  • Moteur enthousiasmant
  • Comportement routier

POINTS FAIBLES

  • Suspensions sèches
  • Consommation et autonomie
  • Rayon de braquage