Essai Honda Forza 300 2019 : plus de sport, moins de confort

L’ancien Forza 300 était "bio", le nouveau est affûté ! Avec ses formes tendues, son carénage à la proue affinée et son guidon plus étroit, le nouveau Forza dégage un sentiment d’énergie inédit. 9 sur10 pour le restylage ! Après le test du Forza 125, il nous tardait de chevaucher ce 300 aux dimensions similaires... mais au "palpitant" plus costaud !

Point de départ : Nice. Lieu d’arrivée : Paris ? Ce fut l’une des options proposées par Bruno Skotnicki, responsable presse de Honda Moto France. Faute de temps, c’est un plus modeste "Nice-Monaco" qui sera retenu : circulation intense dans la capitale de la Riviera, routes tortueuses en direction de la frontière italienne et une belle portion autoroutière, soit moins de 100 km pour cerner ses possibilités.

Allez, on y va... Où est la clé ? La clé, quelle clé ? Smart-key en poche, le bloc prend vie d'une simple pression sur le démarreur ! La sonorité rauque trahit immédiatement la cylindrée. C’est en ville que les mensurations réduites du nouveau Forza 300 - calquées sur celles du 125 - impactent le plus la conduite.

Mais si le Forza 300 s’immisce entre les autos à la manière du Forza 125, sa cylindrée supérieure (+154 cc) et ses 20 kg supplémentaires (182 kg) lui confèrent fatalement plus d’inertie à basse vitesse.  Les manoeuvres très lentes sont également moins évidentes en raison du couple, multiplié par deux par rapport au 125 (27,2 Nm contre 12,5) ! Mais ce supplément de coffre mécanique se fait apprécier dans d'autres phases, notamment en duo.

Comme indiqué plus haut, la position de conduite s’est ramassée. On est assis plus droit qu’avant et surtout plus haut (780 mm), ce que pourront regretter les motard(e)s de moins d’un mètre soixante-quinze. La selle, bien dessinée, propose par ailleurs un confort correct à tendance ferme, même avec les jambes allongées sur le tablier.

Il en va de même pour les suspensions, dont le réglage a été redéfini par rapport au 125 via des ressorts durcis. En ville, l’avantage d’un 300 réside, comme évoqué plus haut, dans ses accélérations. Et le Forza n’en est pas avare ! Sans réellement justifier l’utilité d'un antipatinage sur le sec, ses démarrages sont suffisants pour "scotcher" la plupart des véhicules. 

Reprises efficaces, plutôt qu'énergiques

Direction Monaco par la basse Corniche. La route met en exergue les reprises du 300 cc. Non que la puissance soit démoniaque, mais ce moteur très légèrement optimisé cette année fait preuve de bonne volontée. La poussée du moteur est constante, mais linéaire. En un mot : efficace. 

S’il est plus agile en entrée de virage, le Forza 300 offre en revanche un confort inférieur au précédent modèle. La rançon de sa réorientation sportive... Les inégalités sont avalées avec fermeté. Ce comportement bénéficie à la rigueur, puisque même en le brutalisant, jamais il ne se désunit. 

Neutre, le scooter ne se relève pas non plus en freinant et ne fait en rien regretter l’abandon freinage couplé CBS. Le freinage est efficace, suffisamment progressif et bien assez puissant pour un scooter désormais moins lourd. Il est par ailleurs optimisé par l'agrandissement de la roue arrière - moins sensible aux trous ou aux bosses - et les excellents Pirelli d'origine. L’ABS est pratiquement transparent.

L’autoroute qui ramène vers l'aéroport de Nice donne l’occasion de prendre un peu de vitesse... et de jouer avec la bulle, restée en position basse jusqu’alors. Facile à régler, elle s’élève sans à-coup d’une pression du doigt sur le commodo gauche. A son maximum, elle protège parfaitement le buste et la tête mais moins les épaules, comme sur le Forza 125. 

En courbe comme en ligne droite, la tenue de cap du Forza demeure imperturbable. Pour la petite histoire, malgré un affichage compteur dépassant 140 km/h, la vitesse officiellement annoncée n’est que de 129 km/h. Vous n’aurez donc théoriquement pas de souci à vous faire sur autoroute. Théoriquement...

Verdict : le bon coût ?

Jamais scooter Honda n’avait si bien porté le dénominatif Sport-GT. Il s’impose comme un exemple de mobilité, facile à utiliser au quotidien et capable d’affronter l’autoroute sans forcer. Coupleux et soumis, l’utilitaire Forza 300 peut se muer en véhicule de loisir que l’on utilise, à son rythme, le week-end ou en vacances. 

Sa mise à niveau s’avère réussie sans être trop radicale, et dernière bonne nouvelle : le tarif contenu à 5 799 €, supérieur de seulement 700 euros par rapport au Forza 125. Ce dernier apparaît en comparaison décidément bien trop cher ! A noter que l'on peut ajouter un top case de 45 litres sur ce nouveau Forza 300, moyennant une rallonge de 450 euros, pour porter le volume d'emport à 100 litres. 

• Suite de notre essai du Forza 300 avec le point technique en page 3.