Rencontre avec trois professionnels de la sphère Ducati : Laurence Ghidini de Ducati Paris, Marco Raymondin de Ducati Brooklands et Rory Simpson, ancien patron de Simpson Mécanique, dans le cadre de notre Dossier spécial Ducati.
Rencontre avec trois professionnels de la sphère Ducati : Laurence Ghidini de Ducati Paris, Marco Raymondin de Ducati Brooklands et Rory Simpson, ancien patron de Simpson Mécanique
DOSSIER SPECIAL DUCATI |
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Laurence Ghidini, business is business
Le 22, avenue de la Grande Armée, à Paris, est un peu le temple de la consommation Ducati. Ce "store" est le premier de France, avec 330 motos vendues en 2004. Après 15 ans de concession Honda à Poissy, son animatrice, Laurence Ghidini, l’a ouvert en septembre 2000 pour le compte du groupe Vilaseca. Et elle n’est pas peu fière de son commerce : "ici, on a le XVIème et le XVIIème arrondissements. J’ai des clients qui veulent l’objet Ducati. J’en ai un qui a une Ferrari et une 999 juste pour la mettre à côté. Rouge et rouge, l’Italie... Il fait du circuit celui-là. Il y aussi une deuxième clientèle, jeune, qui veut s’offrir une moto et qui s’équipe. On voit aussi une ouverture sur la femme avec une ligne de textile qui correspond à la mode d’aujourd’hui. On peut sortir le soir habillé en Ducati !"
Le programme de fidélisation n’est pas une mince affaire. "Ducati est la seule marque avec Harley qui, lorsqu’elle envoie un questionnaire pour ses activités, reçoit autant de réponses", explique la patronne. "J’en ai 80 à 90 chaque fois. Si je les emmène à Magny-Cours, je leur trouve un bel hôtel. On se débrouille pour transporter les machines. Ils sont contents comme tout !"
Et le show bizz ? "J’ai vendu deux motos à Bigard", confie Laurence : "une Multistrada et une S4R. Johnny est venu en 2002 et m’a pris une S4. Je loue aussi pour les sorties de films : Brad Pitt, Keanu Reeves ont demandé des S4R".
En passant par le rayon accessoires, Tony, son responsable, confie qu’il a déjà fait "un ticket à 6 000 €" (accessoires et textiles compris). La moyenne, ajoute-t-il, pour un gars qui prend une moto ici, ce sera "600 ou 700 € d’accessoires". Il montre un blouson : "celui-là, sans renforts mais avec ses écussons vintage, il part comme des petits pains à 300 €".
Marco Raymondin, une histoire d’amour
Marco Raymondin, tous les Ducatistes ou presque le connaissent. Ducati Brooklands est une institution dont ne peut que se féliciter la marque : 2ème concession française avec plus de 200 ventes annuelles, deux employés qui tâtent de la piste et surtout une connaissance encyclopédique des motos de Bologne. Chez lui, on vénère le Desmo. "L’an prochain, je fête mes 20 ans de concession Ducat", lâche modestement Marco. "J’ai commencé en 1974 par de la restauration d’anglaises, puis on est allé vers la vente mais avec notre esprit. Au début, si le mec venait avec une jap', on lui disait va te garer plus loin, ça dénature le paysage ! J’ai pris Ducati quand elle venait d’être rachetée par Cagiva. Au niveau français, c’était Marcel Seurat avec la SIMA à Beaune qui était importateur exclusif. On allait se servir là-bas quand on avait besoin de pièces. C’était une autre époque, avec Marcel... On faisait des bouffes et parfois, on restait dormir là-bas parce que ça descendait sec ! Ça marchait pas mal. Les Castiglione aussi, c’était des personnages. Je me souviens du lancement de la 916 au salon de Milan : la vedette, c’était pas la bécane, c’était Claudio Castiglione, un vrai italien sapé comme un prince ! Maintenant, il y a la filiale France et on est relié directement à l’usine pour les pièces. C’est tout, mais on n’a pas de store"
Rory Simpson, le divorce
Rory Simpson est anglais et sa passion remonte à 1978. Selon l'un de ses bons copains, c’est "un original avec un foutu caractère, mais il a longtemps eu le meilleur catalogue de pièces détachées". La belle histoire de Simpson Mécanique, concession Ducat' depuis 1985, s’est arrêtée net en 2002. Sur son site internet désormais en sommeil, Rory précise : "après 20 ans en tant que concessionnaire Ducati, y compris une tentative avortée de nous plier dans le carcan du Store au mois de janvier 2002, nous avons volontairement demandé à Ducati France de trouver un autre conduit pour distribuer leurs produits à Montpellier"
Actuellement retiré (de la moto) dans l’Hérault, l’homme prend des précautions vis-à-vis des journalistes et il faut plusieurs tentatives avant d’obtenir... un mail plutôt confus. Puis un autre contact et quelques phrases étonnantes : "TPG m’a proposé en 1997 de déménager Simpson de Montpellier vers Paris. On voulait nous installer avenue de la Grande Armée... Et je devais prendre la tête de Ducati France"... Quelques plus jours plus tard, autre message. Selon lui, les concessions serviraient de banquiers à la marque. "En 2001, à un moment donné, les concessionnaires français n'avaient pas eu de remboursements de leurs demandes de garanties depuis plus de six mois, alors qu'ils avançaient la trésorerie pour l'achat des pièces, sans parler de la main d'oeuvre. Pour nous, je crois qu'il s'agissait de 15 000 € qui étaient dehors".
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