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MOTOGP - MUGELLO (6 SUR 18)
Paris, le 1er juin 2015

Déclarations et analyse du GP d'Italie MotoGP

Déclarations et analyse du GP d'Italie MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix d'Italie Moto GP 2015 au Mugello.

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Déclarations des pilotes et analyse MNC

Un vainqueur portugais en Moto3 (Oliveira), espagnol en Moto2 (Rabat) et majorquin en Moto GP, (Lorenzo) : les fans italiens n'ont pas eu le plaisir d'acclamer l'un des leurs sur la plus haute marche du podium à domicile ! Le spectacle et les rebondissements offerts lors de ce Grand Prix d'Italie 2015 compensent toutefois largement cette peine, sans parler de la première pole et deuxième place du local Iannone sur Ducati !

Michelin roule au Mugello

Les pilotes officiels de chaque équipe MotoGP sont restés en Italie pour participer à la seconde séance d'essais "grandeur nature" avec les futurs pneus en 17 pouces Michelin.

Après Sepang, le Mugello est le premier circuit européen sur lequel Rossi, Marquez, Lorenzo, Pedrosa, Dovizioso et consorts vont poursuivre le développement des gommes clermontoise avec quatre solutions avant et trois arrière.

Rappelons qu'à Sepang, le pneu arrière français avait plu à tout le monde (en off, car tous les pilotes sont encore liés à Bridgestone), mais que l'avant avait causé de nombreuses chutes assez imprévisibles, notamment de Lorenzo.

Enfin, outre Iannone parti reposer son épaule, un autre pilote officiel est absent de ces tests : il s'agit de Marco Melandri, dont il se murmure avec insistance que le GP d'Italie pourrait être le dernier... Michael Laverty, actuel pilote d'essais d'Aprilia en MotoGP, serait sur les rangs pour remplacer l'italien aux côtés d'Alvaro Bautista. A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !

Jorge Lorenzo, Yamaha-Movistar Factory (2ème en qualifs et 1er en course) : "Je suis très content parce que je ne m'attendais pas à m'échapper en prenant autant d'avance, mais parfois on se sent vraiment très bien sur la moto et aujourd'hui c'était mon jour. La piste n'était pas très rapide, nous avons tous été un peu plus lents que ce que nous espérions. J'ai été le seul à tourner plusieurs fois dans les 1'47, je prenais six ou sept dixièmes d'avance par tour et ça a été la clé de ma victoire. Si on m'avait dit avant Jerez que j'allais remporter trois courses de suite, je ne l'aurais pas cru... mais c'est ce qui s'est passé !"

"Nous sommes en grande forme, Valentino est sur le podium à chaque course, ça signifie qu'il est fort et que la moto fonctionne très bien. C'est peut-être notre année et nous devons en profiter. La situation était différente quand j'étais 29 points derrière, maintenant je n'ai plus que 6 points de retard mais il est difficile de rattraper Valentino parce qu'il est toujours sur le podium".

"Aujourd'hui Iannone est resté devant lui, c'était donc 4 points de plus et comme je l'ai dit, il vaut mieux être à 6 points de lui qu'à 29 mais nous ne pouvons pas nous relâcher et Yamaha non plus. Nos adversaires travaillent très dur pour résoudre les problèmes qu'ils semblent avoir avec la stabilité de leurs motos et ils reviendront à un niveau où ils remporteront des courses, mais en attendant nous devons profiter à fond de notre potentiel pour améliorer notre moto petit à petit".

L'analyse Moto-Net.Com : Et de trois pour Lorenzo ! Après Jerez et Le Mans, l'officiel Yamaha s'adjuge son troisième succès consécutif au Mugello, circuit sur lequel il compte désormais quatre victoires en MotoGP (2015, 2013, 2012 et 2011) ! Grâce à ce succès, son 36ème en MotoGP, il égalise le nombre de podiums signés par Giacomo Agostini en catégorie reine (88) et s'approche des scores de Dani Pedrosa (94) et de Mick Doohan (95).

Toutefois, l'incroyable record de 166 podiums détenu par Valentino Rossi (500 et MotoGP confondus) est encore loin ! D'autant plus que le compteur du Docteur continue à tourner à haute vitesse, avec pas moins de dix podiums consécutifs depuis le GP du Japon 2014. Mais pour Lorenzo, l'important n'est pas là : avoir réussi à rattraper son début de saison compliqué est bien plus satisfaisant à l'heure actuelle !

Revenu à son meilleur niveau, le majorquin a totalement éclipsé ses rivaux en Italie, parvenant à tirer le meilleur de son talent et de sa moto grâce au pneu médium avec lequel il se sent si à l'aise. Le résultat est sans appel, avec une course menée en solitaire et jusqu'à 8,4 secondes d'avance au 18ème tour !

Et pourtant, le rythme était légèrement moins élevé qu'en 2014 puisque Lorenzo a mis 41'39.173 pour boucler les 23 tours contre 41'38.254 pour Marquez l'an dernier. "Loren-show" était certes en grande forme, mais ses plus sérieux rivaux ont quelque peu raté le coche, à commencer par ce même Marquez...

Rapide et régulier à chaque séance d'essais, l'officiel Yamaha aurait même pu remporter la pole sans le pneu tendre Open utilisé par Iannone en qualifs. Le voila revenu à six petites longueurs de Rossi au championnat, juste avant d'aborder un autre circuit qu'il adore : le Montmelo, théâtre du GP de Catalogne dans 15 jours !

Si Lorenzo venait à s'y imposer - comme il l'a déjà fait en MotoGP en 2013, 2012 et en 2010 -, il signerait le premier "quadruplé" de sa carrière en Grands Prix. Jamais le n°99 n'a gagné plus de trois courses d'affilée, même au plus fort de ses saisons 250 (titre en 2006 et 2007) et de son exceptionnelle campagne 2010 en MotoGP (premier titre avec 16 podiums dont neuf victoires et 383 points marqués) !

Andrea Iannone, Ducati Factory/Open (1er en qualifs et 2ème en course) : "Je suis très heureux de mon résultat ! C'était incroyable parce que ce n'était vraiment pas facile de finir sur le podium aujourd'hui. Mon team avait fait un excellent travail, la moto fonctionnait vraiment bien et la Clinique mobile m'avait beaucoup aidé ce week-end. Cette GP15 est une excellente moto et j'ai réussi à bien gérer la course".

"Au début je voulais essayer de rester avec Jorge, il n'avait pas un rythme plus élevé que le mien, mais il a pu garder ce rythme en prenant moins de risques. Quand j'ai réalisé que j'attaquais trop fort, j'ai pris mon propre rythme en faisant attention à mon épaule, qui a commencé à fatiguer à partir de la mi-course. Je tiens à remercier tout le monde, c'est le résultat d'un excellent travail d'équipe et quelque chose que nous avons bâti ensemble".

L'analyse Moto-Net.Com : Cette deuxième place obtenue par Andrea Iannone en Italie sur Ducati va faire parler longtemps, tant il est évident que le constructeur italien savoure les fruits des essais privés réalisés ici-même avec ses pilotes juste avant le GP de France.

De même, les aménagements réglementaires accordés aux Factory/Open comme les Ducati sont de nouveau montrés du doigt. A l'image du pneu extra-tendre dont s'est servi Iannone pour signer sa première pole position en MotoGP ou de ses deux litres d'essence supplémentaire (22 contre 20), bien utiles pour l'aider à atteindre la meilleure vitesse de pointe : 350,6 km/h en course, suivi par la GP15 du wild card Pirro (350) et la Honda de Pedrosa (349,6).

La première Yamaha, celle de Bradley Smith, émarge au 5ème rang de ce "classement" avec 347,7 km/h, un bon kilomètre-heure plus rapide que la M1 officielle de Rossi (346,5). Jorge Lorenzo, lui, n'a atteint "que" 339,5 km/h : logique, puisqu'il a passé toute la course en tête, donc sans aucun pilote à qui prendre l'aspi !

Enfin, bien sûr, beaucoup rappelleront que Ducati dispose de douze moteurs - non figés en développement - contre cinq scellés en début de saison pour les Honda et Yamaha Factory. Cela permet à la marque de Bologne de préparer des V4 qui "ronflent" pour les circuits très demandeurs en moteur, comme le Mugello mais aussi Barcelone qui va suivre...

Et tant pis si ces moteurs ont probablement une durée de vie assez limitée : la généreuse allocation dont jouit Ducati l'autorise à "sacrifier" un ou deux blocs sur l'autel du rendement pur. Après tout, Yamaha et Honda parviennent bien à disputer les 18 Grands Prix avec sept moteurs de moins !

Mais s'il est discutable que Ducati bénéficie de la sorte d'un "coup de pouce réglementaire", cela présente au moins l'avantage d'animer les courses. Car retirez les deux GP15 de l'équation - du moins jusqu'au retrait de Dovi - et vous obtenez un Grand Prix sans baston, avec très peu de dépassements...

Or, quel passionné de sport moto n'a pas vibré devant les passes d'armes à couteaux tirés entre Marquez et Iannone ? Qui n'a pas retenu son souffle dans le dernier tour en attendant de découvrir si Rossi comblerait ou non les dixièmes qui le séparaient du n°29 ?

Certes, le règlement actuel n'est pas parfait, loin s'en faut, et MNC reste persuadé que Dorna se trouverait bien embêté si une Ducati empochait le titre dans ces conditions... Mais les efforts du promoteur pour resserrer les rangs et offrir des courses disputées font indubitablement mouche.

Par ailleurs, avantages ou pas, les meilleurs restent les meilleurs : Lorenzo n'a jamais été inquiété, Rossi termine troisième malgré des essais laborieux et Marquez aurait pu décemment briguer le podium sans sa chute. Bref, la loi du sport n'est pas -trop - bafouée et le "show" est intense car son issue imprévisible. Que demande le peuple ?

Valentino Rossi, Yamaha-Movistar Factory (8ème en qualifs et 3ème en course) : "Le Mugello est toujours un week-end très animé parce que je suis très compétitif et que tous les fans italiens attendent de moi que je fasse une excellente course. Aujourd'hui elle n'a pas été fantastique et c'est dommage... Je n'étais pas assez fort, mais au final je monte sur le podium après une belle remontée et une course difficile".

"Être sur le podium devant toute la foule présente sur la piste est toujours magique. J'ai souffert tout le week-end, je n'ai jamais été fort et je n'ai pas pu trouver la vitesse. J'ai aussi beaucoup souffert en course, notamment sur le premier tour. Je pense que nous devons progresser, notamment parce que Jorge est très fort, il est en grande forme et nous devrons être plus compétitifs si nous voulons atteindre son niveau".

L'analyse Moto-Net.Com : La saison atteint son premier tiers et Valentino Rossi est toujours confronté aux mêmes soucis, un certain manque de vitesse pure avec le pneu avant médium et une lenteur certaine à mettre au point sa moto en essais pour bien se qualifier.

Comme au Qatar et en Argentine, le Docteur est de nouveau parti de la huitième position. Mais contrairement à la première et à la troisième course de la saison, brillamment remportées après une fulgurante remontée, son retour s'est arrêté sur la dernière marche du podium à domicile.

Conscient du souci, le n°46 portait ce week-end un casque spécifique (comme à chacun des GP italiens), à l'arrière duquel un graphique coloré représentait son mode de fonctionnement "diesel-esque" des essais à la course : rouge, orange, vert puis jaune !

Ce fut insuffisant pour créer l'exploit devant un public venu en masse encourager son idole... qui conserve néanmoins les rênes du championnat ! Le n°46 doit impérativement travailler sur ses qualifs afin d'éviter d'avoir à trop taper dans ses pneus et sa condition physique pour remonter.

Sans compter les risques de chute ou d'accrochage qui lui pendent à la visière à force de prendre des risques pendant les premiers tours, à l'image du gros travers miraculeusement rattrapé durant lequel il a perdu le contact avec son repose-pied extérieur !

Dani Pedrosa, Honda-Repsol Factory (7ème en qualifs et 4ème en course) : "Je suis globalement satisfait, notamment parce que mon avant-bras va de mieux en mieux. Aujourd'hui j'ai fait une assez bonne course, jusqu'à la fin. J'ai pu me battre avec d'autres pilotes et confirmer que je vais de mieux en mieux. Ça a été positif. Maintenant nous devons travailler sur la moto pour l'améliorer et essayer d'obtenir de meilleurs résultats sur les courses à venir !".

L'analyse Moto-Net.Com : Discret aux essais (7ème en qualifs) et discret en course : telle pourrait être l'analyse du Grand Prix d'Italie de Dani Pedrosa. "Il est là sans être là", résume finement CIRE42, l'un de nos nombreux et passionnés lecteurs dans les commentaires de la course.

Certes, terminer quatrième constitue une jolie performance en MotoGP, surtout pour un pilote absent pendant trois courses pour soigner un problème persistant de syndrome des loges. Mais finir quatrième à quasiment 10 secondes aux commandes d'une Honda-Repsol dans le team champion du monde, lorsqu'on s'appelle Dani Pedrosa et que l'on a remporté cette course en 2010, cela ne peut pas être jugé satisfaisant...

Tout comme le HRC ne peut pas se satisfaire de manquer le podium pour la deuxième fois d'affilée, une première depuis les Grands Prix de Catalogne et des Pays-Bas 2009 ! Espérons que le n°26 bénéficie réellement de la marge de progression évoquée dans sa déclaration, afin qu'il puisse renouer avec une victoire qui lui fait défaut depuis déjà 14 courses (GP de République tchèque 2014)...

Loris Baz, Yamaha-Forward Open (18ème en qualifs et 12ème en course) : "Je me suis régalé tout le week-end et j'ai réussi à faire une super course pour finalement marquer des points et remporter la victoire Open que je souhaitais obtenir le plus vite possible".

"On est en avance sur les objectifs. On termine le premier tiers de la saison, or en début d'année j'espérais lutter avec les premiers Open à mi-saison. Maintenant je vais essayer d'en gagner d'autres et de continuer à travailler comme ça. On a vraiment progressé tout au long du week-end et c'était très agréable de voir qu'à chaque séance on se rapprochait des meilleurs".

L'analyse Moto-Net.Com : Malgré un "petit" 336,9 km/h de vitesse de pointe, Loris Baz décroche une deuxième 12ème place consécutive et passe la ligne d'arrivée pour la première fois en tant que premier pilote Open. Le tout devant la Ducati GP14 de l'expérimenté Hector Barbera, qui lui collait pourtant 10 bornes dans la ligne droite (346,7 km/h) !

Logé dans la roue de la RC213V Factory de Scott Redding pendant pratiquement toute la course, le savoyard a réalisé une performance au-delà de ses attentes. Loris a ainsi pu revenir un moment sur les deux Desmosedici Factory-Open de Petrucci et Hernandez, qui disposent pourtant des très efficaces logiciels d'usine Ducati.

Puis son pneu tendre Open a perdu du grip, contraignant le tricolore à rendre un peu la main pour terminer la plus belle course MotoGP de sa jeune carrière. "Il est difficile de lutter contre des motos dotées de l'électronique officielle", souligne Loris en rappelant que l'ECU Open utilisée par sa M1 Forwards est nettement moins fine dans la gestion du patinage, surtout en fin de course.

Mike di Meglio, Ducati-Avintia Open (22ème en qualifs et 16ème en course) : "Le départ a été plutôt bon et je me suis retrouvé derrière mon coéquipier dans le premier virage. J'ai remarqué qu'il avait un pilotage fluide et j'ai essayé de faire pareil. Dans le dernier virage j'ai perdu l'avant, j'ai réussi à éviter la chute mais Laverty et Bautista en ont profité pour me passer".

"J'ai mis quelques tours avant de retrouver les sensations que j'avais durant les essais. Nous avons changé des réglages le matin, mais en raison de la température et du réservoir plein, ça n'a pas fonctionné. Je ne suis pas satisfait du résultat mais je reste content d'avoir trouvé une bonne méthode de travail ce week-end qui semble avoir porté ses fruits".

L'analyse Moto-Net.Com : Bien décidé à rattraper sa chute à domicile au Mans, Mike di Meglio est partiellement parvenu à remplir cet objectif en décrochant son meilleur résultat de la saison. Le français termine à la porte des points, derrière la Honda RCV Open d'Eugene Laverty.

Voila pour les aspects positifs... D'un autre côté, la déception palpable dans les propos du toulousain s'explique par plusieurs facteurs, le premier étant qu'il termine à 30 secondes de son coéquipier Hector Barbera. A ce stade de la saison, l'écart de performances entre les deux équipiers du team Avintia ne semble toujours pas se réduire...

Par ailleurs, seuls deux pilotes ont franchi la ligne d'arrivée derrière lui : le transparent Marco Melandri, dernier à quasiment un tour sur l'Aprilia officielle, et le pilote tchèque Karel Abraham qui finit dans le dosseret de selle de la Ducati de "Di Meg" alors qu'il est repassé au ralenti dans la voie des stands suite à son départ volé !

Marc Marquez, Honda-Repsol Factory (13ème en qualifs et abandon en course) : "C'est dommage d'avoir chuté aujourd'hui parce que j'avais déjà fait le plus dur ! Je suis content d'avoir pu suivre notre plan, qui était de reprendre des positions sur les cinq premiers tours. Nous étions à la deuxième place au bout de quatre tours mais nous avons à nouveau eu un problème quand l'adhérence a diminué et le pneu glissait en entrée de virage".

"J'étais à la limite et quand on pousse au maximum, il se passe des choses comme celles qui se sont passées aujourd'hui. Nous sommes assez loin derrière au classement, mais Honda travaille dur et ensemble nous allons continuer à essayer d'améliorer le feeling de la moto pour la deuxième moitié de la saison".

L'analyse Moto-Net.Com : Deuxième résultat blanc de la saison pour Marquez après son accrochage avec Rossi en Argentine. Dans les deux cas, le scénario est assez similaire : l'officiel Honda force son - immense - talent... et termine dans les graviers.

Examiné sous cet angle, le constat peut sembler bien rude. Après tout, rien que la remontée époustouflante réalisée par l'officiel Honda mérite à elle seule les félicitations du jury ! Des pilotes qualifiés 13ème revenus deuxièmes au bout de quatre tours, avouez que ça ne court pas les paddocks MotoGP !

Le problème tient justement à l'aspect précipité de ce retour : Marquez est tout simplement trop gourmand ! Il en veut plus, tout de suite, tout le temps. Temporiser quelques tours, voire accepter l'idée de terminer derrière Iannone comme l'a fait Rossi ? Inenvisageable pour le bouillant catalan !

Or, même s'il avait finalement la vitesse pour se battre devant après des essais catastrophiques, Marquez n'est toujours pas en mesure de mener sa moto sur le fil pendant la durée d'une course, comme il excellait à le faire l'an dernier. La faute, notamment, à une version 2015 du V4 trop brutale à la remise des gaz, mais aussi au rétrogradage.

Conséquence : certaine forme d'instabilité en fin de freinage, contre laquelle se battent les pilotes Honda en général et Marquez en particulier, lui qui aime freiner si fort qu'il en décolle la roue arrière ! Pour le HRC, le problème est d'autant plus préoccupant qu'il ne lui reste que deux Grands Prix (Barcelone et Assen) pour adoucir le comportement de sa RC213V par le biais de l'électronique...

Comme prévu par le règlement, le développement des logiciels constructeur (les fameux "sofware" d'usine utilisés sur les motos Factory et Factory/Open) sera en effet gelé à partir du 1er juillet. Après, les constructeurs devront normalement travailler main dans la main pour développer l'ECU et les logiciels uniques qu'utiliseront toutes les motos l'an prochain (lire notre Point sur la réglementation 2016).

Autrement dit, si Honda ne peaufine pas ses programmes avant le GP des Pays-Bas le 28 juin, ses pilotes disputeront les dix dernières courses avec les mêmes soucis. Et comme le moteur des motos Factory est plombé depuis le début de la saison, impossible de reconfigurer mécaniquement le V4 pour l'adoucir...

De quoi inquiéter un peu plus le double champion en titre, désormais relégué à 49 points du leader au provisoire (Rossi), soit l'équivalent de deux victoires...

Andrea Dovizioso, Ducati Factory/Open (3ème en qualifs et abandon en course) : "La journée avait mal commencé avec mon erreur lors du warm-up de ce matin. J'avais pris un bon départ en course et j'étais parmi les premiers mais j'ai dû abandonner parce que ma GP15 avait un problème qui provoquait une usure excessive de la couronne arrière".

"C'était vraiment dommage parce que je savais que je pouvais finir sur le podium et étant donné notre niveau ici au Mugello, je comptais vraiment le faire. Je n'ai surtout pas marqué le moindre point pour le championnat et c'est pour moi ce qu'il y a de plus grave"

L'analyse Moto-Net.Com : Piégé par un pneu froid pendant le warm-up, Andrea Dovizioso a connu une fin de week-end passablement compliquée et a dû abandonner en raison de sa couronne endommagée par une chaîne mal installée...

Il s'agit du premier résultat blanc depuis le GP d'Aragon 2014 pour le très régulier n°4, véritablement dépité à son retour aux stands. Comme il le souligne lui-même, l'aspect le plus négatif de ce revers tient surtout à la perte de contact avec les Yamaha Boy's au provisoire : Dovi conserve le troisième rang mais accuse désormais 35 points de retard sur Rossi et 29 sur Lorenzo...

Cal Crutchlow, Honda-LCR Factory (4ème en qualifs et abandon en course) : " "C'est une énorme déception pour l'ensemble de l'équipe CWM-LCR Honda... Je pense que nous avions été plutôt performants tout au long du week-end avant la course. J'ai violemment chuté ce matin lors du warm-up et je me suis blessé à la main. J'estimais donc que c'était une performance honorable que d'occuper la place à laquelle j'évoluais".

"J'ai malheureusement perdu l'avant à seulement trois tours de la fin dans un virage très rapide. Mon pied est resté bloqué sous l'arrière de la machine et je me suis luxé la cheville. C'est vraiment très douloureux pour le moment et nous devons suivre la situation avec un maximum d'attention, mais j'ai d'ores et déjà débuté un traitement qui devrait s'avérer efficace".

L'analyse Moto-Net.Com : Deuxième abandon consécutif pour Cal Crutchlow après sa chute au Mans... Très bien parti malgré la douleur ressentie à sa main suite à sa chute au warm-up, le britannique occupait la 5ème place avant de perdre l'avant.

Après coup, le n°35 estimera que sa chute est sans doute imputable à des réglages perfectibles du fait de son choix pneumatique. Crutchlow compte effectivement parmi les très rares pilotes à avoir opté pour la solution dure à l'avant, avec Smith (5ème sur la Yamaha Tech3), Hernandez (8ème sur la Ducati Pramac) et... Marquez, lui aussi parti à la faute de l'avant sur sa Honda Factory.

Encore un week-end délicat pour Honda, qui enregistre comme au Mans un taux d'abandon assez élevé si l'on ajoute aussi les chutes de Nicky Hayden et de Jack Miller sur leur RCV Open...

"Il semble que nous soyons réellement en difficulté avec le train avant de la machine et nous ne sommes visiblement pas les seuls dans ce cas-là. D'autres pilotes sont sujets au même problème", déplore le coéquipier de Crutchlow.

"Pour être honnête, cette course aura été un véritable gâchis. J'avais pourtant pris un départ incroyable et mes sensations étaient globalement bonnes, mais dès l'entame du deuxième tour j'ai ressenti des mouvements avec le train avant de la moto et il s'est dérobé dans le dernier virage du tracé", regrette Miller.

Le septième rendez-vous de la saison, le GP de Catalogne 2015, se déroulera sur le circuit de Montmelo à Barcelone le 14 juin. A suivre naturellement dans tous ses détails sur MNC : restez connectés !

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Commentaires

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Bonjour Jules, beaucoup de facteurs entrent en jeu à chaque fois. Si tu prends l'exemple du Mans, Marquez a été abusé par la différence de température entre le warm up du matin et les conditions de course de l'après-midi. Il est très difficile pour eux de déterminer le bon choix de gommes, qui ne s'effectue souvent qu'au dernier moment, car sur un même circuit, les conditions d'adhérence peuvent changer s'il a plu les jours précédant le GP et que la piste a été nettoyée, ou à l'inverse si des vents de sables l'ont salie (certains GP Européens peuvent être concernés avec les vents de sable de haute altitude, qui véhiculent du sable depuis le Sahara et que l'on peut retrouver jusqu'en Angleterre). Même chose si la dernière course qui s'est déroulée avant le GP était une course automobile qui a laissé plein de traces de gommes ou si certaines portions du circuit ont été re surfacées, rendant des parties de pistes plus abrasives. Le taux d'humidité dans l'air a aussi son importance, presque autant que la température de la piste. Bref, il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu, que des gommes utilisées une année peuvent ne pas s'avérer efficace l'année suivante. C'est pour cela qu'il est difficile de répondre à ta question. La seule certitude, c'est que sur une saison complète, les pilotes risquent de rencontrer plusieurs week-end de courses qui permettront d'utiliser des gommes plus dures qu'au Mugello par exemple. Et si Lorenzo ne s'enflamme pas, c'est aussi parce qu'il le sait également. Dans tous les cas, il fait tout ce qu'il faut quand il peut, pour ne pas laisser le titre lui échapper lui non plus. Tous les paramètres semblent réunis pour que la saison soit passionnante jusqu'au bout.
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Une fois n'est pas coutume, je suis obliger de reconnaître que je suis d'accord avec GPMAN, (pour le moins pour sa première intervention) penser que Rossi coure pour la gloriole ne me paraît pas être une théorie réaliste. Un champion de ce calibre ne coure jamais pour la gloriole. Quand Rossi aura la conviction qu'il ne pourra se contenter que de cela et qu'il n'y croira plus alors je pense qu'il s'en ira vers d'autres cieux. Pour poursuivre je dois également noter que Gamelix m'a enlevé les mots de la bouche car j'allais dire et j'ai dit la même chose depuis le début du championnat. La seule chose que Rossi sait aujourd'hui c'est que son co-équipier est plus rapide que lui sur les pneus soft où médium et donc effectivement je pense que Rossi est aujourd'hui dans le gestion et fait le dos rond dans cette configuration. Quand les durs seront de sortis c'est Lorenzo qui sera mal à l'aise et qui verra la pression s'installer sur ses épaules. Ce scénario, est peut-être même inscrit dans la stratégie du nonuple. En effet, dans cette période plus délicate, l'objectif est de prendre le maximum de points en évitant à tout prix la faute, quitte à se faire dépasser. Ensuite quelle meilleure stratégie que laisser, à peine, passer Lorenzo pour ensuite le chasser. Le risque c'est que la souri coure plus vite que le chat mais avec la peur aidant qui sait, si la souri ira aussi vite. Et puis une chose apparaît certaine également, c'est que Rossi coure avec beaucoup moins de pression qu'avant alors qu'on a vu ses adversaires pester plus qu'à leur tour à la moindre contrariété. C'est peut-être ce pari qu'a fait le nonuple, ce qui justifierai son sourire toujours présent quelque soit sa position sur le podium. En attendant le mot d'ordre c'est rester sur ces roues et marquer de gros points et c'est ce qu'il a fait avec brio en 6 GP puisqu'il n'a pas raté de podium. Pour info la dernière fois qu'il a été champion du monde en 2009, après 6 gp il totalisait 106 points et 2 victoires contre 118 aujourd'hui pour un nombre de victoires identiques. C'est donc bien sur une lutte d'officiels yamahas qui se profile pour animer le présent championnat, car la RCV 2015 semble définitivement mal née. Marquez tente bien de retrouver son niveau de 2014 mais à contrario des yamahas sa machine n'a pas progressée voir même régressée. Pour s'en convaincre on notera que Lorenzo gagne au Mugello dans un temps quasi identique à celui de Marquez en 2014, temps que le champion du monde en titre n'a pas pu réitérer. Quant à Pédrosa il ne doit son arrivée sur ces deux roues qu'à son expérience et surtout à sa faible combativité. Les autres hondas engagées,et ce dans les deux sens du terme, ont connues des problèmes identiques à celle de marquez. Définitivement la saison 2015 s'annonce Yamaha 5 victoires sur 6 GP c'est pas rien.
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Pour l'instant, pas de raisons de paniquer pour Rossi, car il semble attendre patiemment les circuits qui nécessiteront des pneus plus durs. Or Lorenzo semble faire un blocage cette année sur le binôme Yamaha / Bridgestone, quand il s'agit de monter d'autres gommes que des médium. Compte tenu du retard apparemment irrécupérable qu'a pris Pedrosa et des erreurs de Marquez qui le mettent à près de 2 GP du vieux lion au classement, la saison est-elle réellement terminée pour aller chercher le titre ? J'ai comme dans l'idée, qu'effectivement, s'il dégage une certaine sérénité, c'est parce qu'il se planque comme le loup au coin du bois, en attendant son heure ! Il a peut-être raison de faire profil bas actuellement. Car du coup, la pression sera sur Lorenzo, de qui l'on attendra beaucoup plus s'il prend la tête du championnat dans deux semaines, mais aussi sur Marquez qui vient encore de faire un résultat blanc et qui continuera un peu plus à vouloir prendre de très gros points très vite. Par contre si Rossi tombe, tout son scénario serait mis à mal, ce qui explique peut-être qu'après être remonté comme un damné, il ait décidé d'assurer un podium, surtout après sa figure spectaculaire, qui a quand même du lui donner une sacré poussée d'adrénaline.
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je n'aimerais pas être à la place de celui qui a mal monté la chaîne de Dovi....il a du s faire appeler Mario....sympa votre analyse, c'est le cadeau du lundi soir!
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Bizarre comme analyse moi j ai vu un Rossi qui attaquait il a même faillit se bourrer. Même si je souhaite voir Lorenzo gagner je penses que reprendre la tête du championnat et la concerner sera compliqué face à Rossi qui reste une bête de course, contrairement à Marquez il a l intelligence de remonter progressivement et de savoir se contenter du podium lorsque il n est pas possible de gagner

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