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MOTO GP 2012 - ITALIE
Paris, le 16 juillet 2012

Grand Prix d'Italie Moto GP : déclarations et analyses

Grand Prix d'Italie Moto GP : déclarations et analyses

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations et les résultats des principaux pilotes de la catégorie reine, ainsi que l'analyse de leurs réussites et de leurs échecs par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du GP d'Italie 2012.

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Malgré une météo estivale tout le week-end, les tribunes du Grand Prix d'Italie 2012 n'étaient pas aussi remplies que d'habitude : 64 500 tifosis ont été comptabilisés pendant les courses Moto GP, Moto2 et Moto3, soit environ 10 000 personnes de moins qu'en 2010.

Principal responsable, le contexte économique tendu : la crise fait chaque jour un peu plus de ravages en Italie, notamment sur un marché du deux-roues en chute libre. L'absence d'Italiens aux avant-postes joue aussi un rôle négatif, dans la mesure où les occasions de s'enflammer pour leurs représentants nationaux sont devenues - c'est un comble - plutôt rares.

A une époque pas si lointaine, les tribunes du Mugello vibraient à l'unisson pour Loris Capirossi, Max Biaggi, Marco Melandri et... Valentino Rossi, quatre cracks italiens capables de remporter "leur" course à domicile. Et dans la plupart des cas, la victoire revenait au charismatique n°46 (7 victoires consécutives de 2002 à 2008 !), pour la plus grande joie du public.

Depuis, les "vieux" compagnons d'arme d'un Docteur lui aussi vieillissant (33 ans, soit six de plus que Lorenzo) sont partis en World Superbike : seuls le Docteur et Andrea Dovizioso sont aujourd'hui aux commandes de MotoGP 100% prototypes.

Or "Dovi" ne peut prétendre à la victoire à la régulière, tandis que Rossi n'est que l'ombre de lui-même avec la Ducati... Très largement battu par l'étonnant Hector Barbera en qualifications devant les siens, le nonuple champion du monde s'est qualifié à une indigne 10ème place. Ce qui n'a pas manqué de provoquer une vague de découragement général et le départ de quelques supporters désabusés...

Mais en définitive, comme dit le dicton : "les absents ont toujours tort" ! Andrea Dovzioso a ainsi sauvé l'honneur italien en montant sur la troisième marche du podium derrière Lorenzo et Pedrosa, tandis que Rossi a réalisé sa plus belle course sur le sec avec la Desmosedici pour finalement arracher la cinquième place ! Bellissima !

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (2ème en qualifs et 1er en course) : "Je me suis tout de suite très bien senti sur cette piste, l'asphalte est complètement différent de celui du Sachsenring qui avait été un cauchemar pour nous. J'ai été très fort dès les premiers essais libres, la moto tournait très bien et j'étais régulier. Nous avons eu un problème en qualifications hier et c'est dommage, mais le plus important reste la course".

"En début de course, je pensais que mes adversaires allaient avoir du mal avec les pneus froids et j'ai donc attaqué très fort pour creuser l'écart. Je n'ai pas cessé de pousser, en allant dans les 1'48.1 puis dans les 1'47. J'ai progressivement distancé Pedrosa et après ça j'avais suffisamment d'avance pour reprendre mon souffle. C'est une grande victoire pour toute l'équipe et pour Yamaha qui m'ont préparé une excellente moto".

L'analyse Moto-Net.Com : Sans un petit souci électronique sur M1 en qualifications, Jorge Lorenzo aurait sans doute signé la pole et réalisé le week-end parfait : dominateur à chaque séance d'essais libres et au warm up, l'officiel Yamaha évoluait sur une autre dimension que ses adversaires au Mugello.

Et quoi qu'en pensent ses détracteurs, le mental du Majorquin force le respect : shooté par Bautista à Assen et contraint de courir avec une entorse en Allemagne, Lorenzo ne flanche pas et signe une flamboyante victoire pour clore ce marathon de trois GP sur trois semaines !

Grâce à ce second succès d'affilée au Mugello, le n°99 reprend de l'air au championnat et compte désormais 19 points d'avance sur Dani Pedrosa. Avec huit podiums dont cinq victoires en neuf courses, "Jorgeuil" se retaille talentueusement le costume de patron de la catégorie reine, qu'il avait dû céder à Stoner en 2011.

Au vu de ses résultats, on comprend mieux pourquoi Yamaha n'a pas hésité a augmenter généreusement son salaire en 2013 suite à l'offre alléchante du HRC !

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (1er en qualifs et 2ème en course) : "J'ai freiné tard dans le premier virage, mais j'ai raté quelque chose et Jorge est tout de suite revenu. Quelques virages après j'ai été surpris par Dovizioso qui m'est aussi passé devant et j'ai dû le repasser sur une autre partie du circuit. Jorge a eu le temps de prendre une petite avance, mais j'essayais de retrouver mon rythme et je commençais à tourner dans les 1'47".

"Quand j'ai commencé à faire ces chronos, mon pneu arrière à commencer à glisser, j'avais du chattering et j'étais inquiet pour mon pneu. J'ai donc décidé de ralentir un peu. Lorenzo a été très fort et je tiens à le féliciter. La seconde place reste un bon résultat et je remercie toute l'équipe pour ce week-end".

L'analyse Moto-Net.Com : Battu par Lorenzo, Dani Pedrosa ne repart pourtant pas du Mugello bredouille ! Le petit Catalan est le nouveau détenteur du record absolu du circuit (1'47.284 en qualifs) et du record du tour en course (1'47.705). Ce qui prouve que la RC213V est remarquablement compétitive, mais qu'il lui manque un "petit quelque chose" pour pouvoir conserver son avantage sur la durée d'une course...

Car c'est bien de constance et non de vitesse dont a manqué le n°26 : alors que Lorenzo a été capable d'enchaîner six tours quasiment d'affilée sous les 1'48, Pedrosa n'est descendu sous cette barre qu'à trois reprises. Quand on sait que le précédent record du tracé établi en qualifications l'an dernier par Stoner était en 1'48.034, cela donne une petite idée de l'effort produit par Lorenzo et Pedrosa !

Pénalisé par un manque de motricité à l'arrière, Dani Pedrosa n'a pas pu tenir la cadence infernale de Lorenzo. Beau joueur, le futur coéquipier de Marc Marquez (lire notamment MNC du 13 juillet 2012) a sincèrement félicité son compatriote, avec qui il s'entend désormais - presque - parfaitement.

Et s'il n'est pas apparu si déçu que ça sur le podium, c'est parce que Dani Pedrosa est fin stratège : grâce à sa seconde place et à la mauvaise course de son coéquipier Stoner, il consolide sa deuxième position au classement provisoire à moins de vingt longueurs de Lorenzo.

Or le championnat vient tout juste de basculer dans sa deuxième moitié, les Honda et les Yamaha font quasiment jeu égal en termes de performances et aucun top pilote n'est blessé. En clair : tout est encore possible et le titre est loin d'être attribué...

Andrea Dovizioso, Yamaha Tech3 (7ème en qualifs et 3ème en course) : "Etre sur le podium est toujours un moment particulier, mais c'est encore plus spécial quand c'est après une belle bataille et devant le public italien. J'ai fait un départ parfait, j'étais troisième dans le premier virage, je me sentais très fort au freinage et j'ai donc passé Dani dans le cinquième virage".

"J'ai tout de suite vu que Lorenzo était plus rapide sur certaines portions du circuit, mais être derrière lui m'a aussi permis de voir ce que j'avais besoin de faire pour être plus rapide avec ma Yamaha".

"La bagarre avec Bradl a été fantastique, elle a duré toute la course et je tiens à remercier tout le monde chez Monster Yamaha Tech3. Nous faisons un excellent travail ensemble et nos résultats le prouvent".

L'analyse Moto-Net.Com : Surgissant comme un diable de sa boîte de sa septième place sur la grille de départ, Andrea Dovizioso est brièvement allé chatouiller les leaders avant de rentrer dans le rang.

Aux prises avec un Stefan Bradl enthousiasmant, l'Italien a patiemment attendu son heure pour porter une attaque décisive sur le rookie allemand, à qui il chipe la troisième place à trois tours de l'arrivée. Fidèle à sa réputation d'excellent finisseur de course, le n°4 fait honneur à sa nationalité en portant les couleurs de l'Italie sur le podium du Mugello.

Pourtant, malgré ce troisième podium consécutif (son quatrième de la saison), Andrea court toujours après la signature d'un contrat officiel pour 2013... Yamaha reste pour l'instant évasif sur ses intentions et si tout le monde s'accorde à penser que le contrat de Spies ne sera pas reconduit, personne chez les Bleus ne l'a encore confirmé.

Stefan Bradl, Honda-LCR (8ème en qualifs et 4ème en course) : "Ce sont bien évidemment des sensations extrêmement fortes pour l'équipe et moi-même ! Une place sur le podium, ici en Italie, aurait certainement eu encore une autre ampleur, mais je suis enchanté de cette superbe performance sur ce tracé".

"Je pense que la configuration dans laquelle nous sommes partis en début de course aujourd'hui était parfaite car lors des précédents Grands Prix, mes sensations avec l'avant de la moto étaient altérées en raison du plein d'essence et je ne sentais pas correctement le pneu avant. Les modifications effectuées ont donc été payantes sur cette piste rapide, même si ça commençait à devenir critique en fin de GP sur certaines phases de freinage".

"Ces quelques alertes m’ont donc rappelé à la raison et Andrea Dovizioso en a profité pour me passer, même si je n’avais pas trop de difficultés pour rester à son contact. Nicky Hayden a également tenté un dépassement mais sa sortie de virage dans cette courbe à droite n’était pas la meilleure et m’a laissé l’opportunité de m’infiltrer à nouveau. Ma manoeuvre a vraisemblablement pu paraître agressive sur les écrans, mais je pense qu’il n’y avait rien d’incorrect pour un dernier tour".

L'analyse Moto-Net.Com : Cal Crutchlow n'est plus la seule révélation de la saison : le talentueux et discret Stefan Bradl endosse ce statut en bâtissant course après course les fondations d'une exceptionnelle première saison en catégorie reine.

Alors que le team manager de Honda-LCR nous confiait cet hiver qu'atteindre "la sixième place serait déjà un résultat fantastique pour notre structure" (lire notre Interview exclusive MNC de Lucio Cecchinello), son protégé dépasse ses espérances en signant une cinquième place en Allemagne, puis une incroyable quatrième position au Mugello !

L'exploit a d'autant plus de valeur pour Cecchinello et son équipe que le Grand Prix d'Italie est la course nationale du team. Pour Luccio - et ses sponsors ! -, voir la Honda n°6 se battre pour le podium "à la maison" fut tout simplement un moment historique...

L'émotion était à son comble lorsque le tenant du titre Moto2 a ramené sa Honda dans le box, où les regards débordaient de fierté ! Hier au Mugello, Bradl a gagné ses galons de jeune talent du MotoGP... et le coeur des membres de l'équipe LCR !

Valentino Rossi, Ducati (10ème en qualifs et 5ème en course) : "Je crois que c'est le meilleur résultat de Ducati sur le sec cette année et Nicky a aussi fait une grande course. Nous sommes satisfaits parce que nous avions un bon rythme, surtout en fin de course. J'ai malheureusement perdu trop de temps au début. J'étais en quatrième ligne, et en plus j'ai raté mon départ".

"J'ai rapidement pu doubler d'autres pilotes mais j'avais déjà accumulé trop de retard. Je pense que le podium était possible. Nous avons trop de problèmes durant les essais. Nous avons normalement un bon rythme avec le pneu dur, mais quand on met le pneu tendre nous n'arrivons pas à gagner les six ou sept dixièmes que les autres pilotes trouvent".

"Sur les deux dernières courses nous avons travaillé sur une configuration qui nous permet d'être réguliers jusqu'à la fin de la course, mais qui me crée aussi des soucis à l'avant. Quand je mets le pneu tendre, la situation s'aggrave et je n'arrive plus à être efficace en entrée de virage. Nous devons travailler là-dessus".

L'analyse Moto-Net.Com : "Restons unis", encourageait la nouvelle déco du casque de Valentino Rossi dévoilée pour sa course nationale (lire notre Encadré MNC du 14 juillet 2012).

Souriant comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, le maestro italien était bien décidé à apaiser et rassurer ses nombreux fans. Si les résultats se font attendre, ils viendront tôt ou tard, assurait-il en substance en signant des autographes à la pelle...

Pourtant, au soir des qualifications, ses compatriotes ont franchement douté : qualifié dixième à 1,218 sec de la pole, le Docteur a surtout tourné presque une seconde moins vite qu'Hector Barbera qui signe le troisième temps des qualifs avec sa Ducati privée... Dans les tribunes, certains en mangeaient presque leur casquette "VR46" !

Descendu en flammes par la presse italienne suite à cet étonnant et décevant épisode, Rossi garde pourtant le sourire dimanche matin. On se dit alors qu'il pourrait se reconvertir dans le cinéma, tant ses dons d'acteur et sa maîtrise de soi le placeraient facilement en "pole" à la cérémonie des Oscars !

Assurant ne pas être en mesure d'exploiter les pneus tendres tout en ayant un rythme correct en pneus durs, l'officiel Ducati prend le départ devant un public franchement dubitatif. Au mieux se battra-t-il dans le Top 10 avec Barbera et Bautista, songent certains, tandis que les plus pessimistes pensent qu'au pire, il se fera doser par la CRT de Randy de Puniet...

Sauf que le nonuple champion du monde ne mentait pas : régulièrement sous les 1'48.5 dans la dernière partie de la course, "Vale" tournait aussi vite que les leaders ! Auteur de l''une de ces remontées qui ont forgé sa légende, l'Italien croque ses adversaires avec panache et taxe son coéquipier au profit d'une cinquième place synonyme de meilleur résultat sur le sec cette saison.

"Mamma mia", s'exclament les fans : "avec oune tour dé plous, il dépassait Bradl et Dovizioso", assurent-ils ! Reste la question à 10 000 dollars : s'agit-il d'un coup d'éclat dû à un sursaut d'orgueil de Rossi sur un tracé que Ducati et lui connaissent comme leur poche, ou le Mugello marquera-t-il la première étape de la révolution tant attendue depuis maintenant une saison et demie ?

Le test officiel prévu aujourd'hui au Mugello apportera sans doute quelques éléments de réponse : les Rouges ont beaucoup d'évolutions importantes à tester et resteront sur place jusqu'à jeudi pour des essais privés.

Cal Crutchlow, Yamaha-Tech3 (6ème en qualifs et 6ème en course) : "Mon départ et les cinq premiers tours ont été déterminants et j'ai malheureusement pris un très mauvais départ. J'étais à l'aise une fois que j'avais trouvé mon rythme mais je n'avais pas un très bon feeling avec le réservoir plein. La bataille avec Valentino a été excellente, j'ai beaucoup appris de lui".

"Sa connaissance de cette piste est inégalée et sa régularité est incroyable. J'étais plus rapide que lui sur le dernier secteur mais je n'étais pas assez proche, il était incroyable au freinage et il ne m'a laissé aucune chance. Je veux aussi féliciter Andrea. Il fait un boulot phénoménal et obtenir trois podiums d'affilée dans cette catégorie est vraiment impressionnant. Il l'a aussi fait chez lui et ça montre l'incroyable travail que fait le team Monster Yamaha Tech3 en 2012".

L'analyse Moto-Net.Com : Éblouissant en début de saison (4ème au Qatar et à Jerez et 5ème à Estoril, en Catalogne et à Assen), Cal Crutchlow marque légèrement le pas depuis deux courses.

Seulement huitième en Allemagne et sixième en Italie, le Britannique semble à la fois plus fébrile en essais et moins entreprenant en course. Il est vrai qu'après avoir annoncé la proposition de Ducati pour 2013, Cal Crutchlow attend de signer un contrat qui met finalement un peu plus de temps que prévu à arriver...

Car chez les Rouges, on est en proie à un dilemme : rassuré par Audi, Valentino Rossi pourrait finalement rester à son poste tandis que Nicky Hayden constitue une valeur sûre et jouit de l'affection de nombreux ducatisti. Sans compter que le Kentucky Kid est un précieux atout "commercial" pour Ducati, qui a de gros objectifs en Amérique du Nord.

Du coup, les dirigeants de Borgo Panigale ne sont plus si pressés d'embaucher Cal Crutchlow... Conscient que la situation pourrait évoluer en sa défaveur, le Britannique continue à plaider sa cause auprès de la direction de Yamaha qu'il rencontrera cette semaine avec son coéquipier, pour tenter d'obtenir le guidon de Spies.

Casey Stoner, Honda-Repsol (5ème en qualifs et 8ème en course) : "Ça ne s'est pas du tout passé comme nous l'espérions, nous comptions nous battre pour le podium et éventuellement avoir le même rythme que Dani. Jorge a été fantastique tout le week-end, il n'a commis aucun faux pas, mais je pense que la troisième place aurait été un bon résultat pour nous aujourd'hui".

"Nous n'avons pas réussi à rendre notre moto compétitive. Durant le warm up nous avons essayé mais nous n'avons rien trouvé et je n'étais pas à l'aise. J'ai fait plusieurs erreurs en course, j'ai eu des secousses dans le virage n°11 et je n'avais pas de freins dans le n°12".

"Je suis arrivé trop vite et j'ai dû passer par les graviers, ce qui m'a fait perdre beaucoup de temps. Je suis désolé pour l'incident avec Álvaro, je voulais le passer dans le virage n°2, il revenait sur mon train avant et je n'ai rien pu faire"...

L'analyse Moto-Net.Com : Seulement huitième à l'arrivée, Casey Stoner signe son plus mauvais résultat (hors abandon) depuis le Grand Prix de Grande-Bretagne 2009, qu'il avait terminé quatorzième sur la Ducati).

Par une curieuse coïncidence, les causes de ces deux contreperformances sont sensiblement les mêmes : un mauvais choix pneumatique. A l'époque, Stoner - imité par son coéquipier Hayden - avait en effet pris le risque de partir avec des pneus pluie, alors que la piste Donington était sèche au moment de prendre le départ.

Cette année, l'Australien a décidé au dernier moment de disputer le Grand Prix d'Italie avec un pneu arrière plus dur que celui choisi par ses adversaires, ce qui explique son début de course laborieux. Au fur et à mesure des tours, le tenant du titre est bel et bien parvenu à amener sa gomme à la bonne température et à profiter de l'adhérence pour accélérer... sauf que Lorenzo, Pedrosa, Dovizioso et Bradl étaient déjà loin !

Trop fougueux, le futur retraité de 26 ans (et les 40 annuités de cotisations alors ?) commet ensuite une erreur au freinage de Correntaio qui lui coûte tous les bénéfices de sa remontée. Sans doute dans une rage folle devant la tournure des événements, Stoner manque alors d'éperonner Bautista lors d'un dépassement optimiste et limite dangereux.

Un peu penaud après la course, l'Australien bredouillera des excuses à l'intention de l'Espagnol qui porte sans doute les marques de la roue avant de la RC213V sur sa combinaison ! Déjà critiqué pour son mouvement d'humeur exagéré à l'égard de Petrucci lors des troisièmes essais libres (Stoner est sciemment allé au contact du pilote CRT qu'il jugeait trop lent !), le double champion du monde n'a pas donné la meilleure image de lui ce week-end...

Ben Spies, Yamaha Factory (9ème en qualifs et 11ème en course) : "Je suis vraiment très déçu, pour moi mais aussi pour toute l'équipe et Yamaha qui ont travaillé très dur ce week-end".

Ce matin avant le warm up je ne me sentais pas bien. Durant la course j'avais du mal à aligner trois tours corrects, je me sentais vraiment mal par moments et je voulais éviter d'être malade dans mon casque. Les gens de la Clinica Mobile avaient fait de leur mieux pour m'aider avant la course, mais rester concentré à la vitesse où nous allons a été un challenge très difficile"...

L'analyse Moto-Net.Com : Encore une nouvelle déception pour Ben Spies, victime cette fois-ci d'une probable intoxication alimentaire... Avouant après course avoir eu peur de vomir dans son casque (!), le Texan a péniblement rallié l'arrivée du Mugello avec sa Yamaha officielle, sur laquelle il termine dernier pilote prototype devant Randy de Puniet.

Déjà mal parti pour conserver son guidon en 2013 (même si Lin Jarvis, le directeur du team, affirme encore croire en lui), Ben Spies passe encore à travers de la course à un moment charnière de la saison. Avec deux quatrièmes places comme meilleur résultat (à Assen et au Sachsenring), le champion du monde Superbike 2009 est en passe de réaliser sa plus mauvaise saison depuis son arrivée en MotoGP en 2010.

La prochaine course, qui aura lieu devant son public à Laguna Seca du 27 au 29 juillet, sera-t-elle pour lui l'occasion de rebondir ? Dans son entourage, on semble y croire : son préparateur affirme que Ben a réussi à identifier ses problèmes et à se "débloquer", mais qu'un manque de chance chronique lui barre pour le moment l'accès aux avant-postes.

L'Américain a effectivement manqué de réussite à deux occasions : en Catalogne où il a "bêtement" chuté, et aux Pays-Bas où son pneu arrière est parti en lambeaux... Pas sûr toutefois que ces excuses suffiront à convaincre les dirigeants du blason d'Iwata ! Visiblement très affecté, Spies ne participe pas aux essais officiels post-GP qui se déroulent aujourd'hui au Mugello.

Randy de Puniet (CRT), ART-Aspar (13ème en qualifs et 12ème en course) : "Je suis très content ! C'est la troisième fois d'affilée que nous atteignons notre objectif et finissons premiers des CRT. Il y avait aussi beaucoup d'écart entre nous et les autres CRT. Mon départ n'a pas été terrible mais je me suis vite concentré pour trouver le rythme que j'avais eu durant les essais".

"Je me suis une fois de plus retrouvé tout seul et c'est difficile de rester concentré dans ces conditions. Je voyais Spies devant moi et ça me donnait un bon point de référence pour mon garder le rythme. Je l'ai rattrapé, je l'ai doublé mais il m'a rendu la monnaie avant la ligne d'arrivée. Je suis très content de ma course et le team a fait un boulot sensationnel".

"Des résultats tels que celui-ci sont de belles récompenses pour nous et j'espère faire aussi bien lors du prochain GP. Nous avons une bonne base et je pense que nous pouvons décrocher un autre résultat de ce type à Laguna Seca".

L'analyse Moto-Net.Com : Après un début de saison délicat marqué par deux abandons et une grosse remise en question suite à son catastrophique Grand Prix de France, Randy de Puniet semble sortir la tête de l'eau et signe trois résultats positifs consécutifs.

Son Aprilia Racing Technology (ART) a gagné en fiabilité et en compétitivité, ce qui est loin d'être le cas de la Ioda (V4 Aprilia et châssis tubulaire "fait maison") du malheureux Danilo Petrucci... Contraint de racheter des moteurs de RSV4 engagées en Superstock pour faire des économies (alors que Randy et son coéquipier utilisent des moteurs de Superbike légèrement dégonflés pour des raisons de fiabilité), son team Came Ioda ne parvient pas à faire progresser cette CRT vraiment "low cost".

Affichant jusqu'à 45 km/h de moins que les plus rapides des protos au freinage de la ligne droite des stands, la moto Petrucci rend une vingtaine de kilomètres heure à l'ART de Randy de Puniet et d'Aleix Espargaro, les deux leaders de la catégorie CRT.

Et Danilo Petrucci n'est pas le seul à "s'enrhumer" au passage des plus véloces : malgré une vitesse de pointe correcte (325,9 km/h en qualifications), la Suter-BMW de Colin Edwards squatte le fond du classement avec jusqu'à 4,5 sec de retard sur le temps de référence.

"A l’heure actuelle, je ferais aussi bien de prendre une Vespa", a même lancé l'Américain qui milite auprès de son team pour changer de moto. Déçu du manque de soutien des différents partenaires de l'équipe (BMW pour le moteur, Suter pour le châssis et Bosh pour l'électronique), le n°5 veut profiter du test officiel prévu aujourd'hui au Mugello pour essayer d'autres CRT.

Il testera notamment la FTR-Honda du team Gresini et la BQR-FTR à moteur Kawasaki du team Avintia Blusens. L'Américain trouvera-t-il "CRT à son gant" à l'issue de cette journée d'essais qui s'annonce capitale pour de nombreux teams (le HRC va tester ses RCV prévues pour 2013 et Ducati doit étrenner des évolutions châssis et moteur) ? Comme d'habitude, une seule solution pour le savoir : restez connectés sur MNC !

Résultats du Grand Prix d'Italie MotoGP 2012

  1. Jorge LORENZO Yamaha 41'37.477
  2. Dani PEDROSA Honda +5.223
  3. Andrea DOVIZIOSO Yamaha +10.665
  4. Stefan BRADL Honda +10.711
  5. Valentino ROSSI Ducati +11.695
  6. Cal CRUTCHLOW Yamaha +12.060
  7. Nicky HAYDEN Ducati +12.235
  8. Casey STONER Honda +30.617
  9. Hector BARBERA Ducati +31.728
  10. Alvaro BAUTISTA Honda +34.589
  11. Ben SPIES Yamaha +57.862
  12. Randy DE PUNIET ART +59.963
  13. Aleix ESPARGARO ART +1'11.200
  14. James ELLISON ART +1'11.458
  15. Mattia PASINI ART +1'11.828
  16. Ivan SILVA BQR 1 Tour

Non classés

  • Colin EDWARDS Suter 13 Tours
  • Yonny HERNANDEZ BQR 14 Tours
  • Danilo PETRUCCI Ioda 20 Tours

Disqualifié

  • Michele PIRRO FTR 0 Tour

Classement provisoire du championnat MotoGP 2012

  1. Jorge LORENZO Yamaha 185
  2. Dani PEDROSA Honda 166
  3. Casey STONER Honda 148
  4. Andrea DOVIZIOSO Yamaha 108
  5. Cal CRUTCHLOW Yamaha 95
  6. Valentino ROSSI Ducati 82
  7. Stefan BRADL Honda 75
  8. Nicky HAYDEN Ducati 74
  9. Alvaro BAUTISTA Honda 73
  10. Ben SPIES Yamaha 66
  11. Hector BARBERA Ducati 60
  12. Randy DE PUNIET ART 28
  13. Aleix ESPARGARO ART 26
  14. Michele PIRRO FTR 16
  15. Mattia PASINI ART 13
  16. James ELLISON ART 12
  17. Danilo PETRUCCI Ioda 9
  18. Colin EDWARDS Suter 8
  19. Yonny HERNANDEZ BQR 6
  20. Ivan SILVA BQR 5
  21. Karel ABRAHAM Ducati 4

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Commentaires

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Bonjour, en ce qui concerne Valentino, il a la même méthode de travail que Doohan ou Olivier Jacques durant les essais. Il passe son temps à chercher différentes options de réglages pour le jour de la course, soit essentiellement avec des pneus durs et ne passe des tendres qu'en toute fin de séance pour tenter de claquer un chrono. Si les réglages arrêtés sont compatibles avec le type de gomme, il claque une pendule, sinon il fait pour le mieux. Il pratiquait déjà de la sorte avec les Aprilia en petite et moyenne cylindrée, puis avec la Honda en 500 et en motogp et enfin avec Yamaha. La différence aujourd'hui, c'est que le chassis Ducati est beaucoup moins polyvalent que celui des autres motos d'usines qu'il a pilotées et que là où il claquait une pôle avec ces motos, il peut faire entre 5 et 10 avec la Ducati en conservant cette méthode de travail. En fin de compte, Hayden et Barbera travaillent beaucoup plus que lui avec le pneu tendre et sont mieux aux essais, et Rossi obtient de meilleurs résultats sur la durée d'une course. Inconvénient, ça l'oblige à partir de plus loin et à devoir remonter plus de pilotes pendant que les premiers qui sont moins gênés s'en vont. Lorsque Rossi dit qu'il s'agit moins d'un problème de moteur que de chassis, il n'est pas en phase avec Preziosi qui pense l'inverse. Un prend la décision finale et l'autre exécute, et c'est là tout le dilemme. Qui de l'ingénieur ou du pilote a raison ? L'ingénieur qui suit une logique mathématique et physique ou le pilote qui sait s'il peut exploiter ou pas le matériel que l'on met à sa disposition? Chacun d'entre nous a son idée sur le sujet et je me garderai bien de lancer la polémique... Quoique...

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