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MOTO GP 2013 - CATALUNYA (6 SUR 18)
Paris, le 17 juin 2013

Déclarations et analyse du GP de Catalogne MotoGP

Déclarations et analyse du GP de Catalogne MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs résultats par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix de Catalogne Moto GP 2013 à Barcelone.

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MotoGP, la course à l'ennui ?

Mis en appétit par la brillante fin de course de Luis Salom en Moto3, puis par la très belle lutte pour la victoire entre Pol Espargaro et son coéquipier Esteve Rabat en Moto2, le public catalan se frottait les mains dimanche à 14h00 à l'idée d'assister au "clou du spectacle" : la course MotoGP !

D'autant que trois représentants ibériques pouvaient légitimement briguer la victoire en Catalogne : Lorenzo, Pedrosa et le jeune Marquez, dont le grossissant fan-club attendait un nouveau coup d'éclat à domicile. Beaucoup caressaient aussi l'espoir de voir Rossi retrouver de la vitesse, histoire d'ajouter du "piquant" à une explication où étaient aussi attendus Crutchlow, Bautista et pourquoi pas Hayden, surprenant en essais avec sa Ducati (lire notre compte rendu des essais libres 3).

Hélas, le sixième Grand Prix de la saison MotoGP 2013 n'a pas vraiment répondu à ces attentes (lire notre compte rendu de la course Moto GP)... Installé en tête dès le lever de rideau, le "maestro Lorenzo" n'a laissé à personne l'opportunité de lui voler la vedette et remporte la mise grâce à une partition parfaitement exécutée. Presque trop pour les fans, qui n'aiment rien tant que de s'enflammer lorsque leur(s) favori(s) s'expliquent en combat rapproché...

Cependant, reprocher au champion du monde en titre de trop bien maîtriser son sujet ou critiquer l'attitude "suiviste" de Pedrosa et de Marquez serait se tromper de débat : il suffit de jeter un oeil à leurs chronos pour s'assurer que les trois pilotes espagnols n'ont pas ménagé leur peine. Malgré une chaleur caniculaire (31°C dans l'air, 52°C sur le tarmac), Lorenzo, Pedrosa et Marquez sont parvenus à maîtriser l'incroyable (sur)puissance de leurs MotoGP gavées de chevaux du premier au dernier tour. Avec juste une petite "frayeur" pour le rookie du HRC, qui a failli embrocher son coéquipier après avoir perdu l'avant !

Le fond du problème est pour l'instant lié au fait que l'ultra performant trio ibérique manque d'adversité : contrairement à certaines disciplines comme le World Superbike, où plusieurs pilotes peuvent prétendre à la victoire, le podium MotoGP est aujourd'hui quasiment assuré à Lorenzo, Pedrosa ou Marquez.

Bien sûr, de temps en temps, une "pépite" comme Cal Crutchlow se montre suffisamment rapide pour venir les chatouiller. De la même façon, il est certain qu'à un moment ou un autre, Valentino Rossi leur compliquera aussi la tâche. Mais, à l'heure actuelle, aucun des deux n'est objectivement en mesure de remporter un Grand Prix en battant à la régulière les trois ténors.

D'où l'aspect répétitif, voire parfois monotone, de certaines courses : faute d'adversaires pour s'intercaler entre eux en cas de contreperformance, Lorenzo et Pedrosa gèrent leur vitesse et leurs prises de risques. Et malgré sa jeunesse et sa fougue, Marc Marquez commence lui aussi à appliquer ce type de stratégie : échaudé par sa chute au Mugello, le n°93 a préféré sécuriser sa troisième place alors qu'il pouvait doubler son coéquipier.

Enfin, pour contrer l'armada espagnole, il faut aussi des motos capables de faire la nique aux abouties RC213V et YZR-M1 d'usine. Car force est de constater que le championnat du monde des Grands Prix moto est totalement annexé par Honda et Yamaha : Ducati est cantonné à un inquiétant second rôle et les CRT - malgré le talent de certains de ses représentants - ne font que de la figuration.

Et la situation n'est pas prête de changer : Andrea Dovizioso, le pilote phare des Rouges de Bologne, a avoué ce week-end être dans l'impossibilité de jouer la victoire et estime que la saison prochaine sera peu ou prou du même tonneau... Autant de déclarations alarmantes confirmées par Bernhard Gobmeier, le responsable du team Ducati Corse himself, qui a rappelé que le remaniement de la Desmosedici était un projet "à long terme"...

Pire : selon certains membres du team, la Ducati ne sera pas en mesure de remporter quoi que ce soit avant deux saisons, le temps que les Italiens parviennent à régler tous ses soucis de partie cycle et à "assagir" son moteur. Le temps aussi que Dorna, le grand argentier du MotoGP, nivelle le niveau de performances des motos en contraignant tous les participants à utiliser la même centrale électronique ?

En attendant que Ducati revienne au niveau, certains misaient sur Suzuki dont le retour en Grands Prix ouvre de nouvelles perspectives : placée entre de bonnes mains (celles de Cal Crutchlow et de Randy de Puniet, par exemple ?), une nouvelle moto soutenue par une usine comme Suzuki pourrait apporter une réconfortante bouffée d'air frais à la catégorie reine.

Sauf que l'officialisation du projet d'Hamamatsu s'est faite désirer, sans doute en raison des directives dévoilées par Dorna ce week-end : les organisateurs ont prévenu que les nouvelles structures souhaitant intégrer la grille MotoGP 2014 devraient se passer des aides financières dont jouissent actuellement les 24 motos engagées (lire MNC du 16 juin 2013 : Dorna fixe ses conditions pour 2014 et 2015)...

Résultat : Suzuki Motor Corporation a annoncé ce matin que son retour en catégorie reine débuterait en 2015, et non la saison prochaine comme le suggérait en toute logique la bonne avancée du développement de la nouvelle GSV-R, dont l'architecture moteur (4-cylindres en ligne) et les lignes ont par ailleurs été officiellement révélées (photo ci-contre). Un coup dur pour les fans, mais aussi pour Randy de Puniet qui pensait transformer son statut de pilote d'essais en celui de pilote d'usine en 2014 !

Bref, dans ces conditions, difficile d'imaginer que la physionomie des courses puisse changer dès l'an prochain... D'un autre côté, à moins de brider leurs motos ou de leur attacher un bras dans le dos (et encore !), Lorenzo, Pedrosa et Marquez seront toujours devant, tout simplement parce qu'ils sont actuellement les plus talentueux. En MotoGP comme ailleurs, c'est encore le meilleur qui gagne !

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