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MOTOGP - SACHSENRING (9 SUR 18)
Paris, le 13 juillet 2015

Déclarations et analyse du GP d'Allemagne MotoGP

Déclarations et analyse du GP d'Allemagne MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix d'Allemagne Moto GP 2015 au Sachsenring.

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Le Grand Prix d'Allemagne, neuvième épreuve du calendrier MotoGP 2015, marque le passage à la mi-saison du championnat du monde. Les courses organisées au Sachsenring devant 92 000 spectateurs précédaient la traditionnelle trêve estivale, durant laquelle pilotes et teams vont enfin pouvoir souffler... et cogiter sur leur deuxième partie de campagne !

A ce titre, performer dans la Saxe était donc primordial pour profiter du break l'esprit tranquille, et surtout marquer celui de ses adversaires pendant les quatre semaines de pause à venir ! Ecrasant vainqueur, le leader du championnat Moto3 Danny Kent a suivi cette approche à la perfection. A l'inverse, Fabio Quartararo, parti à la faute pour la troisième fois de la saison, connaîtra sans doute des vacances plus contrariées...

En Moto2, Xavier Simeon remporte une brillante victoire, la première d'un pilote belge depuis 1983, juste devant un Johann Zarco à la constance exceptionnelle. Abonné aux avant-postes, le niçois décroche son huitième podium consécutif et porte à 65 points son avance au classement. Le costume de "patron" tissé course après course par le tricolore - qui veut rouler en MotoGP l'an prochain - est encore renforcé par l'infortunée chute de Rabat.

En Moto GP enfin, le double champion en titre MotoGP Marc Marquez renoue avec une victoire qui s'obstinait à le fuir depuis le second Grand Prix de la saison à Austin. Grâce à ce succès, son deuxième de la saison "seulement", l'officiel Honda réduit légèrement son conséquent retard au classement, mais compte encore 65 points de retard sur son leader, Valentino Rossi, dont la troisième place en Allemagne devant Lorenzo marque une étape supplémentaire vers un possible dixième titre mondial !

Déclarations et analyses

Marc Marquez, Honda-Repsol Factory (1er en qualifs et 1er en course) : "J'avais un petit doute avant la course, car je roulais un peu plus vite avec le pneu tendre (utilisé notamment par Rossi et Lorenzo : voir notre Point pneumatique, NDLR) sur une durée de 10 à 15 premiers tours. Mais le pneu dur paraissait plus régulier en fin de course. Au final, je me suis senti bien dès les premiers tours et une fois que j'ai eu de l'avance, je n'ai eu qu'à la gérer".

"Je suis content parce que nous avons toujours été en première position ce week-end et que ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé. J'ai travaillé très dur à Assen et ici pour revenir au top. A Assen, j'étais prêt à décrocher la victoire, et finalement je l'ai obtenue. Je suis heureux du résultat mais je suis également heureux car je m'amuse à nouveau sur la moto. C'est un bon résultat avant de partir en vacances mais je veux continuer à progresser".

L'analyse Moto-Net.Com : Invaincu au Sachsenring depuis le GP d'Allemagne 2010 en 125 cc, Marc Marquez décroche sa sixième victoire consécutive sur le tortueux tracé. Et chacun de ses succès a été signé en partant depuis la pole position. Genre de totale domination !

Intouchable durant les essais et les qualifs, l'officiel Honda n'a laissé que des miettes à ses rivaux, malgré un léger doute concernant son choix pneumatique. Au final, de son propre aveu, Marquez ne s'est pas cassé la tête bien longtemps pour trancher : son rythme très largement supérieur lui permettait d'opter pour la solution la plus "raisonnable" pour la fin de course, sans compromettre ses chances de signer sa deuxième victoire de la saison.

Pourtant, si cette brillante démonstration l'a rassuré et allège "l'affront" d'Assen, elle n'efface pas d'un coup de baguette magique tous les soucis rencontrés. Marquez et Pedrosa l'admettent sans peine : le Sachsenring et sa succession de virages serrés sont traditionnellement à l'avantage de la Honda, "survalorisant" en quelque sorte ses qualités et masquant aussi ses défauts...

Car si le team officiel Honda signe un deuxième doublé consécutif en Allemagne (dans le même ordre), Yamaha a de son côté divisé par deux son écart par rapport à l'an dernier. En 2014, Lorenzo terminait péniblement à 10,317 sec du vainqueur, alors cette année Rossi n'était plus qu'à 5,608 sec de Marquez...

Ainsi, même si Marquez se dit soulagé de pouvoir de nouveau s'amuser sur sa moto revenue au châssis 2014, il avoue néanmoins être encore "un cran" en dessous de l'an dernier, la faute au caractère moteur du V4 2015 qui continue à lui compliquer la tâche. Cette caractéristique se ferait surtout ressentir dans les courbes rapides, où le manque de progressivité du moteur nuit à la motricité et use le pneu arrière.

D'où l'aisance des Honda au Sachsenring, circuit quasiment dépourvu de longs virages rapides, hormis la cassure à gauche (virage n°8) située peu après l'Omega et l'impressionnant droit (le n°12) qui débouche sur le "toboggan" menant aux deux dernières courbes.

Dani Pedrosa, Honda-Repsol Factory (2ème en qualifs et 2ème en course) : “Je suis très heureux, surtout de la façon dont nous avons fini la course et dont j'ai roulé. Valentino m'a vraiment mis la pression, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas battu avec lui et il est toujours très dur à battre. Je me suis donné à fond et j'ai pu finir devant lui. J'ai bien mieux piloté en fin de course et c'était la première fois de la saison que je pouvais garder un bon rythme jusqu'au bout".

"Il est vrai que la moto a moins de soucis ici que sur d'autres pistes, donc nous devrons travailler dur lors du test que nous ferons la semaine prochaine parce que Jorge et Valentino étaient beaucoup plus proches de nous que ces dernières années (voir ci-dessus, NDLR). Nous verrons si nous pouvons trouver quoi que ce soit qui puisse nous aider à être plus compétitifs sur la deuxième moitié de l'année".

L'analyse Moto-Net.Com : Les éprouvants efforts consentis par Dani Pedrosa en début de saison portent enfin leurs fruits, et cela fait plaisir tant le n°26 le mérite ! Après son douloureux forfait pendant trois courses pour résoudre via la chirurgie son problème de syndrome des loges, le catalan livre son premier Grand Prix à la hauteur de son talent.

Certes, Dani est déjà monté sur le podium (troisième en Catalogne) depuis son retour, mais c'est la première fois qu'il est réellement en mesure de se battre avec les cracks et de les battre - à l'exception de l'intouchable Marquez. Et quelle superbe deuxième partie de course de la part de l'espagnol, notamment ses deux tours canons qui lui ont permis de se défaire de Valentino Rossi !

"J'avais perdu le rythme à mon retour et j'éprouvais en plus un peu d'incertitude et de peur parce que je ne savais pas comment ça allait finir et que je ne pouvais pas revenir comme si rien ne s'était passé", a-t-il avoué en marge du Grand Prix...

Rassuré, Dani Pedrosa arrache avec panache son deuxième podium de la saison, ce qui lui permet de remonter à la 7ème place au provisoire à 112 points du leader. Comme Marquez, il reconnaît toutefois que la physionomie du tracé allemand l'a aidé : "Pedro" obtient ainsi au Sachsenring son meilleur résultat depuis sa victoire à Brno et... le GP d'Allemagne 2014, déjà terminé deuxième derrière Marquez !

Interrogé à propos de sa condition physique, le n°26 certifie que son bras se porte désormais "beaucoup mieux et qu'il ne ressent "presque plus de problèmes". En revanche, le coéquipier de Marquez souffre encore de douleurs aux épaules, liées à d'anciennes fractures aux clavicules...

"Cela impacte ma façon de dormir : cela fait des années que je dors mal parce que je ne peux pas dormir sur le côté à cause de ces douleurs. Toutefois, ça s'arrange car j'arrive maintenant à dormir sur le dos, ce qui me surprend moi-même", rapporte-t-il en souriant !

Valentino Rossi, Yamaha-Movistar Factory (6ème en qualifs et 3ème en course) : "Tout d'abord, c'est toujours bien de finir sur le podium mais on cherche toujours à faire mieux que troisième. Ce week-end je pensais que la troisième place était le meilleur résultat que nous pouvions atteindre parce que Marquez était plus fort que nous. L'important était de finir devant Jorge pour le championnat".

"Je pense que nous avons fait une très bonne course, nous avions fait du très bon travail et ma moto était très bonne dès le warm-up. Je n'ai peut-être pris que trois points de plus, mais c'est un autre podium et nous avons encore un peu plus d'avance. La meilleure façon de décrire la course est de dire que j'ai essayé de battre Dani. J'ai essayé, sauf que sur les derniers tours il était trop rapide pour moi ! Mais c'était aussi bien pour moi parce qu'il m'a permis de me défaire de Jorge, l'aspiration était déjà une aide importante".

"J'ai essayé de rester avec Dani pendant dix tours parce que je savais qu'il fallait gagner du temps sur Jorge. La troisième place d'aujourd'hui est cruciale parce que Jorge avait récupéré 28 points avec ses quatre victoires d'affilée. Il était important de gagner à Assen et de finir à nouveau devant lui ici pour accroître notre avance à 13 points. Maintenant je vais avoir besoin des deux semaines de repos parce que nous avons travaillé très dur cette année. Je n'ai pas eu de vacances depuis le mois de février, il n'y a eu que du travail : gym, moto, entraînement. L'heure de se détendre est arrivée !"

L'analyse Moto-Net.Com : S'il ne remporte pas la course, Valentino Rossi repart pourtant gagnant de ce Grand Prix d'Allemagne. D'une part car la correction redoutée avant le départ a été nettement moins douloureuse qu'attendue. Certes, Honda signe le doublé et personne n'a pas pu inquiéter Marquez, mais les Yamaha n'ont pas fait que de la figuration face aux RCV.

La preuve avec l'importante réduction de l'écart à l'arrivée par rapport à l'an dernier, malgré le rythme de course sensiblement plus élevé de Marquez (41'01.097 min pour boucler les 30 tours contre 41'47.664 en 2014). Mieux : Lorenzo et Rossi ont même été en mesure de se battre avec la Honda d'un Dani Pedrosa pourtant revenu à son meilleur niveau.

Mais le véritable motif de satisfaction de Rossi - ci-dessus en train de faire le pitre sur le podium avec une Gopro, sponsor-titre du GP d'Allemagne - n'est pas là : terminer devant Lorenzo est à ses yeux bien plus important, tant sur un plan comptable - son avance au provisoire passe de 10 à 13 points - que d'un de point de vue sportif.

A la régulière, le n°46 a de nouveau battu son coéquipier et cette situation remplit de joie le compétiteur et fin stratège qu'il est : "nous avions pris l'avantage l'un sur l'autre à quatre reprises chacun depuis le début de la saison, c'était donc important de s'imposer sur Jorge en cette fin de première partie de saison"...

A l'inverse de son coéquipier, Valentino Rossi part en vacances sur une dynamique très positive et avec la satisfaction du devoir accompli. Car depuis le début de la saison, le Docteur n'est jamais descendu du podium (trois victoires, deux fois deuxième et quatre fois troisième), ce qui ne lui était pas arrivé depuis son exceptionnel titre en 2005 (16 podiums en 17 courses, dont 11 victoires) !

Jorge Lorenzo, Yamaha-Movistar Factory (3ème en qualifs et 4ème en course) : "En définitive, la seule chose positive durant cette course a été mon départ et le fait que malgré une course décevante, nous n'avons perdu que trois points (sur Rossi au championnat, NDLR). J'ai rapidement perdu de l'adhérence à l'arrière et j'ai rencontré alors tout un tas de problèmes, notamment des difficultés à bien me ralentir en entrée de courbe, ce qui m'a forcé à freiner de plus en plus tôt".

Dans ces conditions, c'était très difficile de maintenir un bon rythme. Je regrette de ne pas avoir essayé d'opter pour une moto plus courte pendant le warm-up, ce qui m'aurait probablement donné plus d'adhérence à l'arrière (au risque en revanche d'accentuer les wheelings, NDLR). Maintenant c'est trop tard pour y songer, mais comme je l'ai dit, nous ne perdons "que" 3 points et ce n'est pas si mal pour le championnat".

L'analyse Moto-Net.Com : Parti comme un boulet de canon après avoir surpris tout le monde par l'extérieur, Jorge Lorenzo semblait bien parti pour mener la vie dure à Marquez, au moins pendant quelques tours. Hélas, ce départ fantastique n'était en réalité qu'un feu de paille : comme à Assen, Lorenzo manquait de grip à l'arrière et a rapidement dû déposer les armes.

Battu par son coéquipier, Lorenzo échoue de nouveau au Sachsering, un circuit qu'il n'affectionne décidemment pas puisqu'il n'y compte aucune victoire depuis ses débuts en GP125 en 2002 ! Depuis sa fantastique série de quatre victoires consécutives en Espagne, en France, en Italie puis en Catalogne, le majorquin peine à imposer son rythme...

Une baisse de régime mise sur le compte de la décision de Bridgestone de réintroduire des composés plus durs sur les flancs de ses slicks, afin d'en améliorer la longévité sur des pistes exigeantes comme Assen et le Sachsenring. Moins à l'aise avec ce mélange de gommes, Lorenzo s'en trouverait désavantagé, à l'inverse de son coéquipier Valentino Rossi (lire notamment MNC du 10 juillet 2015).

Andrea Iannone, Ducati Factory/Open (4ème en qualifs et 5ème en course) : "La situation était difficile à gérer... Nous avons de nouveau été capables de finir dans le Top 5 et comme je le dis depuis le début de la saison, c'est notre objectif pour le championnat. On a évidemment plus de satisfaction lorsqu'on peut se battre avec les premiers, mais pour l'instant il nous est difficile de faire mieux".

"J'ai essayé de suivre les autres au début, en prenant des risques, mais j'ai vite réalisé que je perdais beaucoup sur les secteurs T2 et T3 et j'ai donc essayé de suivre mon propre rythme, ce qui n'a pas trop mal marché. Je tiens à remercier toute l'équipe et Ducati pour leur confiance".

L'analyse Moto-Net.Com : Encore un week-end compliqué pour Ducati, qui peine à rééditer les exploits du début de saison. Les GP15 seraient-elles devenues moins performantes ? Un peu, oui, en raison notamment de la réduction de leur volume d'essence embarqué.

Mais il n'y a pas que ça : en réalité, les Rouges souffrent surtout de la montée en puissance des Honda et des Yamaha, dont la marge de progression était tout simplement plus élevée. Construire une moto capable de (re)jouer aux avant-postes est en effet une chose, mais la développer pour accroître ses avantages et atténuer ses faiblesses en est une autre...

De nouveau premier pilote Ducati à l'arrivée, Andrea Iannone sauve les meubles mais prend tout de même 20,785 sec dans la vue par le vainqueur. Si l'on se livre à une comparaison avec l'an passé, le résultat peut être considéré comme encourageant puisque la première Ducati avait alors terminé à 23,509 sec de Marquez.

Ironiquement, Iannone était déjà à l'origine du meilleur résultat Ducati l'an dernier, et à la même position de surcroît ! Là où le bât blesse en revanche, c'est qu'il pilotait une Desmosedici satellite dans le team Pramac, nettement moins performante que la nouvelle GP15 officielle avec laquelle il est monté deux fois sur le podium (au Qatar puis au Mugello). Grâce à sa belle régularité - pas une seule course terminée au-delà de la sixième place -, ce résultat lui permet néanmoins de conforter sa troisième place au provisoire, avec 4 points d'avance sur Marquez.

De l'autre côté du box, l'humeur est nettement plus sombre : un temps en lice pour le titre, Doviziosio accuse son troisième abandon en neuf courses, le deuxième à cause d'une erreur de sa part (souci technique au Mugello, chute à Barcelone). Jamais à l'aise au Sachsenring avec Ducati (8ème l'an dernier à 33,868 sec), "Dovi" se retrouve désormais au 5ème rang au provisoire, à égalité de points avec Smith (87 points) et à portée de tir de Pedrosa (67)...

"Je suis très déçu par ce cette chute, je n'avais vraiment pas besoin de ça... J'ai poussé très fort pour revenir depuis la quatrième ligne sur la grille, mais comme j'étais constamment à la limite j'ai fini par faire une erreur. Cela confirme que nous n'avons plus la vitesse que nous avions en début de championnat", analyse Dovizioso, clairement dominé à la mi-saison par son coéquipier.

Cal Crutchlow, Honda-LCR Factory (10ème en qualifs et 7ème en course) : "Le résultat d'aujourd'hui n'est bien évidemment pas le meilleur que l'on ait connu, mais je suis malgré tout content de finir et de marquer des points avant l'intermède estival. Nous avons connu quelques problèmes pendant la course car j'ai effectué un mauvais choix de pneu avant. Nous aurions dû partir avec la même option que celle choisie par Dani et Marc. Je pense au final que cela nous aurait permis de gagner quelques secondes sur l'ensemble de l'épreuve".

"Le pneu arrière nous a également posé des difficultés car il générait de grosses vibrations pendant tout le Grand Prix. Donc honnêtement, je suis en quelque sorte soulagé de terminer dans ces conditions, d'autant que je ressentais encore quelques douleurs au niveau du coude et de mon bras suite à ma chute d'hier".

L'analyse Moto-Net.Com : Avec une troisième place en Argentine suivie d'une quatrième place en Espagne comme meilleurs résultats, le bilan de mi-saison de Cal Crutchlow ne peut évidemment être considéré comme positif : "notre première moitié de saison a globalement été moyenne", avoue le natif de Conventry, dont l'association avec la Honda du team LCR ne donne pas (encore ?) les résultats escomptés...

"Mais je reste persuadé que notre potentiel peut nous permettre d'obtenir des résultats bien meilleurs que ceux obtenus dernièrement", assure Crutchlow qui pointe actuellement à la 8ème place au provisoire, talonné de très près par Pol Espargaro (66 points contre 64 pour l'espagnol).

Qu'elle semble lointaine, la glorieuse époque où Cal jouait le Top 5 sur pratiquement toutes les courses avec la Yamaha Tech3, signait des pole positions (deux en 2013) et montait parfois sur le podium (deux fois en 2012, quatre en 2013)...

Du côté de son jeune coéquipier Jack Miller, la manche allemande ne restera pas non plus parmi ses plus belles réussites, puisqu'il termine 15ème à 53 secondes... S'il se réjouit néanmoins d'avoir battu, à moto égale, Nicky Hayden et Eugene Laverty, le débutant australien reconnaît avoir pris une marge de sécurité après s'être fait quelques belles chaleurs.

Une course "sage" en somme pour Miller, dont le passage directement du Moto3 au MotoGP continue à faire polémique à cause de ses fréquentes erreurs d'appréciation dans les premiers tours... Plusieurs pilotes lui reprochent en effet de prendre trop de risques, à l'origine parfois d'accrochages assez graves.

Parmi eux, Karel Abraham, Stefan Bradl, Alvaro Bautista, Nicky Hayden (très énervé d'avoir été poussé hors de la piste à plus de 300 km/h à Assen !), Eugene Laverty ou encore Hector Barbera, victime d'une chute spectaculaire aux Pays-Bas suite à un freinage raté de Miller dans le premier tour.

"Vous ne pouvez pas courir en MotoGP comme ça", analyse Laverty. "La marge d'erreur est trop petite pour faire des manoeuvres aussi agressives, surtout dans le premier tour. Quand vous êtes sur de petites motos vous pouvez être agressif, car même si un pilote change de ligne vous pouvez réagir rapidement, mais pas en MotoGP", martèle le coéquipier d'Hayden chez Aspar.

Loris Baz, Yamaha-Forward Open (20ème en qualifs et 19ème en course) : "Après le warm up j'étais plutôt confiant car j'avais un bon rythme de course comme depuis le début du week-end. Dès les premiers tours du Grand Prix, j'ai eu quelques petits soucis de l'avant, mais comme souvent on avait un peu moins de grip car nous courions après les Moto2".

"Ensuite j'ai fait une grosse équerre, un gros high side, après avoir passé Alex de Angelis, et ça m'a complètement bloqué le dos. J'ai eu très mal au dos et ça a été la torture pour terminer la course parce que ça me faisait vraiment souffrir. Je n'arrivais plus à me concentrer. Je suis allé au bout mais ça n'a vraiment pas été une course facile. Ce n'est pas grave, ça fera seulement un peu plus de points à rattraper lors des prochaines épreuves. Il en reste neuf".

L'analyse Moto-Net.Com : Un peu en difficulté sur ce circuit du Sachsenring qu'il découvrait, Loris Baz termine assez loin de ses objectifs et de son rang habituel : 5ème "Open" et 19ème au scratch, à plus d'une minute du vainqueur. Le savoyard ne se cherche aucune excuse et avoue avoir donné le meilleur compte tenu des circonstances, notamment un violent mal de dos consécutif à son décrochage de l'arrière.

Le bilan de sa première demi-saison en MotoGP reste cependant très positif, puisqu'il occupe la deuxième place du classement Open à seulement cinq points d'un Hector Barbera nettement plus expérimenté.

"Si on m'avait dit l'hiver dernier qu'à cette période de l'année j'aurais gagné deux courses en Open et que je serais à la lutte pour la première place de la catégorie, j'aurais signé tout de suite",reconnaît avec franchise "Baz-ooka", actuellement 16ème au provisoire devant l'Aprilia officielle de Bautista, la RCV Open de Miller et la M1 Open de son coéquipier, Stefan Bradl, remplacé à domicile par Claudio Corti suite à sa blessure à Assen.

Un intérim hélas peu couronné de succès pour le team Forward, puisque le pilote italien a abandonné après s'être arrêté aux stands une première fois pour changer de pneu, en raison d'un manque de confiance avec le train avant...

La prochaine course, le Grand Prix d'Indianapolis, se déroulera sur l'Indianapolis Motor Speedway du 7 au 9 août. Les pilotes disposent donc d'une pause de quatre semaines - la traditionnelle trêve estivale - pour recharger leurs batteries, s'entraîner à "régime réduit" et reposer leurs blessures ou leurs récentes opérations (comme Bautista, opéré d'un syndrome des loges avant la course allemande).

Certains, comme Marc Marquez et Dani Pedrosa, écopent néanmoins de devoirs de vacances avant de filer à la plage : le HRC réalise un test privé cette semaine afin d'affûter les RCV pour la rentrée. Une rentrée qui se fera sur les chapeaux de slicks, puisque le GP de République tchèque aura lieu juste une semaine après Indianapolis.

Résultats du Grand Prix MotoGP d'Allemagne 2015

  1. Marc MARQUEZ Honda 41'01.087
  2. Dani PEDROSA Honda +2.226
  3. Valentino ROSSI Yamaha +5.608
  4. Jorge LORENZO Yamaha +9.928
  5. Andrea IANNONE Ducati +20.785
  6. Bradley SMITH Yamaha +23.215
  7. Cal CRUTCHLOW Honda +29.881
  8. Pol ESPARGARO Yamaha +34.953
  9. Danilo PETRUCCI Ducati +35.875
  10. Aleix ESPARGARO Suzuki +37.253
  11. Maverick VINALES Suzuki +37.274
  12. Yonny HERNANDEZ Ducati +42.081
  13. Hector BARBERA Ducati +48.611
  14. Alvaro BAUTISTA Aprilia +50.687
  15. Jack MILLER Honda +53.769
  16. Nicky HAYDEN Honda +58.921
  17. Eugene LAVERTY Honda +1'02.738
  18. Alex DE ANGELIS ART +1'03.122
  19. Loris BAZ Yamaha Forward +1'11.162
  20. Michael LAVERTY Aprilia +1'15.910

Non classés

  • Claudio CORTI Yamaha Forward 8 Tours
  • Andrea DOVIZIOSO Ducati 16 Tours
  • Hiroshi AOYAMA Honda 26 Tours
  • Mike DI MEGLIO Ducati 27 Tours
  • Scott REDDING Honda 0 Tour
  • Conditions de piste : Sec | Air : 27°C | Humidité : 38% | Sol : 42°C

Classement provisoire du championnat MotoGP 2015

  1. Valentino ROSSI Yamaha ITA 179
  2. Jorge LORENZO Yamaha SPA 166
  3. Andrea IANNONE Ducati ITA 118
  4. Marc MARQUEZ Honda SPA 114
  5. Andrea DOVIZIOSO Ducati ITA 87
  6. Bradley SMITH Yamaha GBR 87
  7. Dani PEDROSA Honda SPA 67
  8. Cal CRUTCHLOW Honda GBR 66
  9. Pol ESPARGARO Yamaha SPA 64
  10. Maverick VIALES Suzuki SPA 57
  11. Danilo PETRUCCI Ducati ITA 51
  12. Aleix ESPARGARO Suzuki SPA 44
  13. Yonny HERNANDEZ Ducati COL 32
  14. Scott REDDING Honda GBR 30
  15. Hector BARBERA Ducati SPA 19
  16. Loris BAZ Yamaha Forward FRA 14
  17. Alvaro BAUTISTA Aprilia SPA 13
  18. Jack MILLER Honda AUS 12
  19. Stefan BRADL Yamaha Forward GER 9
  20. Michele PIRRO Ducati ITA 8
  21. Nicky HAYDEN Honda USA 8
  22. Eugene LAVERTY Honda IRL 7
  23. Hiroshi AOYAMA Honda JPN 5
  24. Mike DI MEGLIO Ducati FRA 2
  25. Alex DE ANGELIS ART RSM 1

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Commentaires

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Super, à l’heure de la trêve le championnat reste très ouvert, même MM (bye bye Marco Melandri) peut encore très bien coiffer la couronne. Entre VR et JL, c’est peu dire que les jeux ne sont pas faits, surtout quand on se souvient de la 2° partie de la saison dernière. Je note au passage que Assen et le Sachsenring sont des circuits à pneus durs (surtout cette année pour l’Allemagne avec la météo hors normes). Dani est hors jeux, mais ce serait bien que ce soit effectivement sa résurrection. Au point de vue technique, c’est étonnant de voir que, même chez Honda, le modèle de l’année n+1 n’est pas forcément plus efficace que celui de l’année n (même constat en F1 ou Mercedes revient à l’embrayage 2014). Go Zarco ! En motoGP l’an prochain, chez qui ?

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