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ESSAI
Paris, le 17 mars 2006

Une ER-6 routière mais toujours fun

Une ER-6 routière mais toujours fun

Star des concessions Kawasaki en ce début d'année, l'ER-6n devient l'ER-6f en s'offrant un carénage, une bulle et un optique différent afin d'attirer des motards plus rouleurs. Une vraie petite routière ? Essai.

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La Kawasaki ER-6n figure depuis le début de l'année dans le peloton de tête des motos les plus vendues en France (lire Bilan marché février 2006). Son concept de moto simple, ludique et abordable financièrement a donc su séduire les français.

Sa version carénée, l'ER-6f (lire Moto-Net du 2 septembre 2005), a elle aussi fait une entrée remarquée sur le marché puisque dès son premier mois de commercialisation, elle figure à la 15ème place des modèles les plus vendus dans l'hexagone. Reprenant pratiquement tout de sa soeur ER-6n, la version f se pare d'un carénage intégral et d'une bulle pour mieux affronter la route.

Testée par Moto-Net dans des conditions climatiques particulièrement difficiles - pluie et températures très basses -, l'ER-6f n'a pas été en mesure de nous dévoiler toute l'étendue de ses capacités sportives... En revanche, elle nous a permis de tester très correctement son ABS !

ER-6f, avec six f comme...

Finesse

Dans sa robe grise - ou noire -, la petite Kawasaki fait dans le classique en évitant les fautes de goûts mais en perdant également le côté original de l'ER-6n qui lui a assuré un beau succès dès son lancement, notamment chez les jeunes permis.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Si la version "n" adoptait un optique proche de celui de la Brutale, la "f" a choisi celui éprouvé de la Z1000. Ce qui lui confère un regard acéré mais sérieux, surmonté d'une bulle discrète et bien intégrée.

Le carénage présente des lignes fluides et tendues, tandis que l'absence de décoration affirme davantage le côté sage et élancé de la petite routière. Sa selle bicolore est censée apporter à l'ER-6f une touche "sportive", mais sa moitié grise attire avant tout les salissures...

Une ER-6 routière mais toujours fun

Une ER-6 routière mais toujours fun

C'est vue de derrière qu'on apprécie le mieux l'extrême finesse de la 650, accentuée par le pneu de 160, l'absence de pot - placé sous le moteur - et le cadre tubulaire de taille minime dans lequel vient se loger l'étroit bicylindre.

En enfourchant la Kawa, les plus petits apprécieront non seulement sa hauteur de selle raisonnable mais aussi et surtout sa largeur de réservoir minimale, qui permet de poser les deux talons fermement au sol. La faible épaisseur de la selle est compensée par la bonne assise que la finesse de l'ER-6 procure. Au final l'ER-6f, en sa qualité de routière d'entrée de gamme, est confortable.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Les commandes sont les mêmes que celles de la "n" et similaires à celles de toutes les Kawasaki. Ainsi les deux leviers proposent cinq positions différentes. Le guidon est placé haut, les repose-pieds bas et en avant, si bien que le pilote adopte une posture droite. C'est un bon point pour les gros rouleurs qui trouveront cette position très confortable, moins bon pour les enrouleurs à la philosophie plus sportive.

Une ER-6 routière mais toujours fun

A l'inverse, le tableau de bord ne ressemble en rien à celui de la "n". Sur cette version de l'ER-6, la priorité est donnée à la simplicité : deux cadrans analogiques pour la vitesse et le régime moteur, un écran LCD offrant une indication (trips ou horloge) et les voyants habituels. Seule la jauge à essence manque à l'appel, pourtant de mise sur une moto qui se veut routière...

Facilité

Une fois le démarreur actionné, le bicylindre en ligne pousse une chansonnette entraînante. La première facilement enclenchée, les premiers tours de roue semblent évidents : fine, légère et très agile, l'ER-6f met à l'aise le plus craintif des débutants.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Le motard confirmé ou en phase de l'être sera agréablement surpris par la santé du 650. A bas régime (entre 1 500 et 4 000 tr/mn), le couple du twin tracte vigoureusement et sans à-coups, tandis qu'à mi régime (de 4 à 7 500 tr/min), la sonorité du moulin se fait plus présente, ce qui accentue des performances déjà remarquables pour ce type de moto : 66 Nm dès 7 000 tr/mn et 72 chevaux à 8 500 tr/mn.

Haut dans les tours, l'allonge est correcte mais l'ER-6 peine face aux roadsters 600 dont les moteurs sont issus de Supersportives. Cela dit, étant donné le côté joueur des régimes inférieurs, on ne lui en tiendra pas rigueur : la zone rouge située à 11 000 tr/min sera rarement atteinte !

Secondée par une boîte de vitesses onctueuse et correctement étagée, l'ER-6f offre donc des performances très satisfaisantes. Que l'on se trouve en centre-ville, sur petite départementale ou sur autoroute, le twin propulse son pilote dans un vrombissement flatteur, sans avoir à jouer abusivement du sélecteur.

Une ER-6 routière mais toujours fun

La route défile bon train et les voitures sont reléguées au statut de simples majorettes décorant les rétros. Ceux-ci offrent d'ailleurs une belle vue sur vos avant-bras mais leur largeur, leur espacement et l'absence de vibration suffisent à donner un bon aperçu de la circulation derrière soi... dans leurs moitiés extérieures !

Freinage

Puis vient le moment de freiner : la version de notre essai étant dotée de l'ABS, elle s'est montrée particulièrement rassurante et sûre sur les pavés "gramouillés" de la capitale ou sur les routes de campagne particulièrement incertaines du mois de février.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Ainsi, l'inattention du conducteur - qui l'oblige à prendre les freins au dernier instant pour respecter un feu rouge ou se ranger derrière un tracteur - est pardonnée par un système d'anti blocage efficace et agréable. Le frein avant peut être fortement sollicité sur revêtement glissant et le pilote peut doser librement son freinage, sans intervention prématurée du système.

Une ER-6 routière mais toujours fun

En revanche, dès que la roue avant tente de se dérober, la pression sur le disque diminue : la moto reste debout et le pilote ne perçoit qu'un faible tressautement de son levier droit.

A très basse vitesse (moins de 20 km/h), la roue arrière peut se mettre légèrement en travers avant d'être reconduite dans l'axe de la moto. Une réaction qui peut surprendre les moins aguerris mais qui n'est pas intervenue lors de tests à plus grande vitesse, confirmant l'efficacité d'un système proposé en option à 500 €, soit bien moins cher qu'un jeu neuf de carénage, platine de repose-pied, sélecteur et clignotants !

Une ER-6 routière mais toujours fun

Sur route sèche, les freins se montrent puissants et progressifs mais manquent légèrement de mordant. Encore une fois, la polyvalence du modèle rassurera les jeunes permis et permettra dans le même temps aux pilotes confirmés de s'amuser convenablement.

Finition

La partie cycle de l'ER-6f est la même que la "n" à quelques réglages de suspension près, mais qui passent inaperçus tant à l'arrêt qu'en pleine action. On regrette toujours l'absence d'une béquille centrale, pourtant bien utile lors des entretiens de chaîne ou lorsqu'on s'arrête en bordure de route sur un sol irrégulier ou instable.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Au rayon finition, le "grésillement" du carénage qui intervient entre 3 000 et 3 500 tr/min décevra les plus tatillons. Un détail qui a le malheur d'apparaitre à 60 km/h en 5ème... Les plus irritables devront donc jouer de la boîte pour éviter ce désagrément, mais les autres s'en accommoderont parfaitement.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Dernier point qui aurait mérité un peu plus d'attention de la part des japonais et qui pourra être corrigé sur une prochaine version : l'absence quasi-totale d'espaces de rangement. Même si la nouvelle Kawa joue davantage dans la cour des roadsters routiers que dans celle des mini GT, c'est dommage.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Car l'impossibilité de caser un U ou une combinaison de pluie sous la selle est décevant pour une moto de cette catégorie. De même, l'accès à la serrure n'est pas évident voire salissant par mauvais temps.

Familiale

D'aspect, la suspension arrière semble rudimentaire mais en action, elle se montre efficace même en duo. Seuls quelques passages sur revêtement très secouant laissent transparaître quelques limites. Elle aurait pu ménager un peu plus ses passagers mais dans l'ensemble, l'amortisseur arrière joue bien son rôle.

Une ER-6 routière mais toujours fun

A l'avant, la fourche de 41 mm encaisse sans broncher tout type de contraintes, même si son efficacité reste à prouver en utilisation intensive : les pilotes de la Coupe Kawa s'en chargeront (lire Moto-Net du 16 janvier 2006) !

A grande vitesse, l'ER-6f s'est montré accueillante et reposante malgré sa bulle trop petite et inclinée. Ainsi le buste est bien protégé mais les pilotes les plus grands (plus d'1,75m) auront le casque et le haut des épaules exposés.

Une ER-6 routière mais toujours fun

Les cuisses se calent le long du réservoir puis du carénage, qui épouse au plus près le cadre. Sa forme peu saillante évite donc aux grandes jambes de se cogner les rotules et offre une protection non négligeable par rapport aux simples roadsters.

Une ER-6 routière mais toujours fun

La position du passager est confortable bien que la selle manque d'épaisseur. Les poignées sont suffisamment hautes et larges pour subir les accélérations franches du twin et les repose-pieds, situés relativement bas grâce à l'absence de pot, permettent de faire de longs trajets sans trop se fatiguer.

mais toujours fun !

En bref l'ER-6f, sous ses airs de petite routière, sait avant tout se montrer "Fun". Sur les rares portions de route sèche rencontrées lors de notre essai, la petite Kawa a montré d'excellentes prédispositions à l'attaque, sinon à l'arsouille. Son plus gros défaut réside donc dans son manque de place sous la selle...

Une ER-6 routière mais toujours fun

Son moteur plein et vif, allié à une partie cycle saine et joueuse, aura vite fait de vous amadouer. Ses suspensions offrent un bon compromis entre confort et efficacité tandis que la position de conduite, plus typée trail que sportive, permet de faire défiler le bitume sous ses roues sans se fatiguer ni se poser de question, surtout avec l'ABS... En somme, une petite routière simple, intuitive et joueuse à mettre entre toutes les mains !

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Commentaires

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Je suis l'heureux prorpiétaire de l'er6-f (la même que dans l'essai en version ABS). Je confirme que c'est une moto géniale, très polivalente et très joueuse. Mais.... La selle c'est du bois !!! Budjet à prévoir en plus dès l'achat !!!

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PARCOURS

  • 350 km
  • Ville, autoroute, nationales, départementales
  • Conso moyenne : 5,7 l/100 km

POINTS FORTS

  • Comportement sain et joueur
  • Facilité de prise en main
  • Rapport prestations/prix

POINTS FAIBLES

  • Espace de rangements
  • Pas de béquille centrale
  • Pas de jauge à essence
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