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BILAN MENSUEL
Paris, le 4 décembre 2008

Les ventes de motocycles baissent au mois de novembre

Les ventes de motocycles baissent au mois de novembre

Le marché du motocycle a connu un mois de novembre difficile avec une chute de - 27,6%, due à plusieurs facteurs, dont l'inévitable crise. Les principaux constructeurs ne se montrent pas inquiets pour autant. Chiffres, interviews et analyses...

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Les ventes de motocycles baissent

À l'issue de son 11ème mois, l'année 2008 s'annonce comme un nouveau bon cru pour le marché du motocycle puisque le record de 2007 devrait être égalé : objectif 238 966 immatriculations (lire notre Bilan marché 2007), soit 10 900 unités à écouler en décembre prochain...

Un score qui semble encore parfaitement réalisable, même si depuis quelques mois le marché français se trouve en perte de vitesse. Pour preuve, la baisse du mois d'octobre (lire Moto-Net.Com du 12 novembre 2007) s'est accentuée en novembre : les ventes de deux-roues motorisés de plus de 50 cc - les "motocycles", donc - ont dégringolé de 27,6% par rapport à novembre 2007 !

Les statisticiens auront remarqué que le mois de novembre 2008 comptait deux jours ouvrables de moins que novembre 2007. Et l'on note le même écart en nombre de "jours d'ouverture de concessions" : 20 en 2008 contre 22 en 2007, soit une différence significative de 10% ! De quoi modérer la gravité de la situation, mais qui ne suffit pas à tout expliquer...

Chez les 125, cette chute s'établit exactement à -26,3% et touche l'ensemble des constructeurs, à l'exception de Jonway - dont les scooters continuent de remplir les rayons des supermarchés -, Kymco et Suzuki. On note le sursaut de Piaggio et de son Liberty qui pique - brièvement - le leadership au Xmax !

Côté grosses cylindrées, la gamelle s'élève à -28,9% et les principales victimes sont les marques japonaises... Triumph et BMW ne sont pas épargnées, contrairement à Harley-Davidson et KTM dont les niches semblent moins exposées... Mais exposées à quoi, exactement ? Heureusement, Moto-Net.Com est là pour y voir plus clair !

La crise, oui mais...

"Nous avions été plus ou moins épargnés jusqu'au mois de septembre par la crise", observe pour Moto-Net.Com Alexandre Kowalski, directeur de la communication chez Yamaha Motor France. "Mais à présent, comme beaucoup d'autres secteurs, celle ci touche le monde du deux-roues avec un ralentissement très net de l'ensemble du marché 125 cc et plus de 125 cc sur le mois de novembre".

Chez Suzuki, "la cause de cette baisse pour notre marque (-31,7%) est la même que celle pour l'ensemble du marché : le climat économique actuel a eu raison (pour cette fin d'année) de l'excellente performance du marché moto français qui jusqu'à mi-octobre avait particulièrement bien résisté à la morosité ambiante", nous confirme Pierre-Laurent Feriti, responsable de la communication chez Suzuki France.

Spécialiste des scooters, Piaggio atteste également cette interprétation en précisant que "le marché du scooter accuse le coup d’une communication alarmiste sur la crise économique, reprise systématiquement par tous les médias !", observe Jean-Philippe Dauviau, directeur marketing de Piaggio France, tout en notant que "nos clients sont principalement urbains et connaissent peut-être eux aussi des situations difficiles".

Mais le responsable de la marque italienne en France se refuse à tout pessimisme : "dans ce contexte, il est normal que certains consommateurs diffèrent leurs achats pour des jours meilleurs". "Je pense qu’il ne faut pas céder à la sinistrose", poursuit donc Jean-Philippe Dauviau avant de souligner habilement que "notre marché reste axé sur des produits qui apportent mobilité, gain de temps et économie comparés à la voiture"...

"La fin de l’année est traditionnellement basée sur des mois de faibles volumes. Malgré un mois de novembre négatif, le cumul annuel reste positif. Attendons le début 2009 pour comprendre si la tendance est confirmée", conclut le sage responsable de Piaggio... Dont acte.

Pour Patrick Marchal, directeur commercial et marketing chez Kawasaki France, outre les deux jours ouvrables "manquants", d'autres facteurs limitent l'impact des statistiques de novembre : fin 2007, par exemple, avaient eu lieu un nombre non négligeable d'immatriculations de motos "Euro 2"...

"En considérant ces deux points, on peut estimer que le nombre d'immatriculations en novembre 2007 "sans Euro 2" aurait dû être d'environ 6 700 (au lieu de 7 445, NDLR) et que celui d'un mois de novembre 2008 à 21 jours ouvrables aurait pu atteindre les 5 800", calcule le responsable des Verts interrogé par Moto-Net.Com : "reste une chute corrigée de 15% en novembre, équivalente à celle de l'auto" (-14,4%, NDLR), poursuit Patrick Marchal.

"Les raisons sont diverses et bien évidemment directement liées à l'inquiétude ambiante qui touche l'économie française. Peut s'ajouter à cela la météo difficile dans le sud (pour une fois !) et ailleurs, un lundi 10 novembre où la France était en week-end ainsi qu'une restriction probable au niveau des banques des accords de crédit à la consommation", analyse le spécialiste. "Dans ce domaine, novembre est un mauvais cru pour toute l'économie et la moto n'y a pas échappé", constate le Ninja français qui, en préambule à notre interview, tenait toutefois à rappeler "qu'un marché ou une performance doivent s'apprécier sur une tendance et non sur un seul mois". Rendez-vous donc début janvier pour le bilan annuel !

Naturellement contacté par Moto-Net.Com, Jean-Luc Mars pour Honda France est actuellement "très occupé avec les Japonais" mais nous fera part de son analyse dès demain... Restez connectés !

Enfin, Jean-Luc Mars, directeur général de Honda France, note que "manifestement, le monde de la moto a résisté à la crise et à la sinistrose ambiante jusqu'à mi-octobre. Ensuite, la combinaison de l'avalanche de mauvaises nouvelles économiques, d'une météo hivernale précoce et de l'absence de salon cette année ont causé une baisse extrêmement brutale du trafic en concession, entraînant une contre performance irrémédiable des ventes".

" En ce qui concerne Honda", précise à Moto-Net.Com le big boss français, "deux facteurs ont amplifié le phénomène. D'une part, nos conditions financières strictes vis-à-vis de notre réseau, entraînent, plus que chez certains de nos concurrents, une plus grande prudence de nos concessionnaires en matière de politique de stock (motos neuves ou reprises de véhicules d'occasion)".

"D'autre part, nos performances 2008 satisfaisantes, ne nous ont pas amenés à promotionner certains modèles dès le mois d'octobre. Les ventes de fin octobre, début novembre ont été grandement le fait de "chasseur de bonnes affaires", à la recherche d'un prix fortement remisé", analyse Jean-Luc Mars.

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