En 2008, les immatriculations de Sym et Derbi ont progressé de +10,1% et +47,2%. Luc Jaguelin, directeur de Disalco Motors et Motana France (importateurs de Sym et Derbi en France), établit pour Moto-Net.Com le bilan 2008 et dévoile ses objectifs 2009.
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Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché du deux-roues en 2008 ?
Luc Jaguelin, directeur général de Disalco Motors et Motana France: Un retour à une vraie valeur. La qualité des produits et des services fera toujours la différence. On le constate avec la chute de certaines grandes marques qui n’ont pas respecté le pacte de qualité avec leurs clients. Je suis convaincu que les marques les plus sérieuses, les plus respectueuses des consommateurs comme de leurs distributeurs, ont de très beaux jours devant elles. La crise a commencé à faire le tri.
M.-N.C. : Quel bilan dressez-vous de votre année ?
L. J. : Globalement, 2008 fut une excellente année pour nous. Les chiffres en témoignent tant pour Sym que pour Derbi. Le dernier trimestre fut compliqué mais nous en connaissons les raisons.
M.-N.C. : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Sym GTS et Mio 100, Derbi Terra et Mulhacen 125 ?
L. J. : Comment ne pas l’être ! Depuis deux ans, notre croissance est permanente et solide. Je pense que 2009 va nous permettre de faire vraiment la différence avec l’arrivée massive de nouveaux modèles 125 chez Sym ainsi qu’avec la finalisation de la nouvelle gamme 125 Derbi, sans aucun doute la plus belle offre du marché moto en 125 cc.
M.-N.C. : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu et quelle en était la cause ?
L. J. : Franchement, je ne vois pas trop en quoi nous ne pourrions pas être satisfaits.
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M.-N.C. : D'après vous, vos nouveautés 2008 ont-elles réussi leur première année ?
L. J. : Sym n’a pas vraiment présenté de nouveautés en 125 et Derbi a parfaitement réussi le lancement des Mulhacen et Terra, aidé en cela par le titre de champion du monde gagné par notre ami Mike di Meglio, ainsi que l’exceptionnelle comportement des motos Derbi 125 au Dark Dog Tour : dix motos au départ, dix à l’arrivée, avec un excellent classement devant une centaine de grosse cylindrées !
M.-N.C. : Quelle a été la bonne surprise 2008 ?
L. J. : Pour Sym, la réactivité de ce grand constructeur taïwanais qui, face à la crise, a lancé une gamme complète de nouveaux scooters 125 vraiment magnifiques et très "tendance". Pour Derbi, il est vrai que le titre de champion du monde fut un moment fantastique pour la marque et comme toujours, ce genre d’événement est difficile à prévoir en début de saison.
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M.-N.C. : Quelle a été la moins bonne ?
L. J. : La panique du marché sur le dernier trimestre avec un stress énorme imposé aux revendeurs par certaines marques concurrentes qui ont absolument voulu passer la patate chaude de leur surstock vers leurs revendeurs, au risque de les déstabiliser financièrement encore un peu plus. C’est un comportement irresponsable. Certaines grandes marques, en particulier japonaises, m’ont beaucoup déçu à ce sujet...
M.-N.C. : Face au GTS 125 et ses 2 504 immatriculations, la performance du GTS/Voyager 250 (160 immats) paraît assez décevante. D'après vous pourquoi, contrairement aux automobilistes, les détenteurs du permis moto sont-ils moins sensibles à votre produit ?
L. J. : Les motards français n’ont toujours pas compris qu’un 250 ou un 300 suffit amplement pour circuler en scooter dans les villes. C’est pourtant la cylindrée idéale offrant le comportement dynamique du 125... avec les chevaux qu’il faut !
M.-N.C. : Quel a été selon vous l'évènement marquant de l'année 2008 dans le monde du deux-roues ?
L. J. : Le retour aux marques de caractère. Je salue les performances de Harley, Triumph, BMW et Ducati. Ces marques ont su proposer autre chose qu’un deux-roues au moteur sans âme et au look aseptisé. Dans le contexte du moment, les clients cherchent la valeur ajoutée. Puisqu’elle ne peut plus s’exprimer par la performance, il faut aller chercher ailleurs, dans la valeur ajoutée spirituelle et la nostalgie. Ce n’est que le début d’une tendance. Encore une fois, le retour à certaines valeurs.
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M.-N.C. : Quelles sont les situations de Derbi et Sym aux échelles européenne et mondiale ?
L. J. : Sym est le n°2 à Taiwan en deux-roues et se situe dans les dix premières marques 125 en Europe. Quant à Derbi, c’est bien sûr, le n°1 en 50 cc à boîte de vitesses. Et même si nous sortons là du marché moto, finalement n’oublions jamais que les 30% de marché que nous occupons en France, nous les devons à des jeunes qui, pour beaucoup, sont de futurs clients motos.
M.-N.C. : Comment vos nouveautés 2009 ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des motards ?
L. J. : Forcément bien. Il est vrai qu’entre les six nouveautés Sym et les trois nouveautés Derbi en 125, ils sont comblés !
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M.-N.C. : Quels sont vos objectifs en 2009 ?
L. J. : Pour Sym, nous visons un volume en légère croissance et pour Derbi, une poursuite de la croissance en 125 et une stabilisation du 50. Le tout devrait nous porter entre 20 et 25 000 unités.
M.-N.C. : La part d'Internet a-t-elle augmenté dans votre activité en 2008 ?
L. J. : Il est clair que le média Internet pèse de plus en plus lourd dans notre communication. Sa part dans notre budget est en expansion constante.
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M.-N.C. : Quels sont vos grands rendez-vous en 2009 ?
L. J. : Nous serons aux JPMS à Lyon début février avec un gros stand et... beaucoup de surprises pour nos clients professionnels. Sinon, nous serons présents en quad à la Croisière blanche puis en motos au Dark Dog Tour où Derbi avait rencontré un grand succès en 2008. Derbi sera aussi présent en Championnat du monde de vitesse.
M.-N.C. : Que pensez-vous de la nouvelle formation obligatoire de trois heures pour les titulaires du permis B qui souhaitent goûter aux joies du 125 ?
L. J. : C’est une évidence. Nous aurions pu hériter de pire !
M.-N.C. : 2009 sera-t-elle l'année de la crise ?
L. J. : Disons que ce sera une année... sportive !
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M.-N.C. : Comment abordez-vous le Mondial du deux-roues 2009 "Nouvelle formule" ?
L. J. : C’est tellement cher et ce Mondial arrive dans un tel contexte qu’on se demande encore si nous irons !
M.-N.C. : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2008 ?
L. J. : 2008 fut l’année de grande croissance, 2009 sera l’année de la consolidation...
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