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ESSAI
Paris, le 5 août 2011

Essai moto Ducati Monster 1100 EVO : bravo l'Evo !

Essai moto Ducati Monster 1100 EVO : bravo l'Evo !

Pas facile de faire évoluer une icône comme "il Mostro" sans risquer de dévoyer le concept originel. Ducati y parvient pourtant encore une fois avec le nouveau Monster 1100 Evo : un roadster plus performant et plus moderne mais toujours aussi attachant !

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Le Monster Évo... lue dans le bon sens !

Malgré les appréciables concessions accordées au confort, l'ergonomie du Monster 1100 Evo reste distinctive. Même si sa hauteur de selle mesurée (810 mm) et l'agréable étroitesse de son réservoir à l'entrejambe concourent à faciliter la prise en main, les cale-pieds hauts et reculés ainsi que l'inclinaison du buste exigée pour attraper le large guidon trahissent ses gènes sportifs !

Léger (169 kg à sec) et extrêmement compact (1450 mm d'empattement, soit seulement 20 mm de plus qu'une 848 !), le "Monstre" transalpin s'apprivoise pourtant facilement. Les genoux repliés le long de son squelette fait de tubes en acier et la main droite directement connectée à son coeur de 1078 cc par le truchement d'un accélérateur précis, le pilote éprouve même rapidement la sensation de faire "corps" avec la machine.

Et ce généreux palpitant à distribution Desmodromique, Ducati l'a encore musclé sur cette nouvelle version : le bicylindre en L et ses quatre soupapes revendiquent fièrement 100 ch tout rond à 7500 tr/mn pour une valeur de couple identique au modèle précédent (103 Nm à 6000 tr/mn).

Pour gagner ces cinq chevaux supplémentaires, les motoristes de Bologne ont notamment redessiné le vilebrequin, l'échappement et les chambres de combustion. Dans la même optique, le taux de compression passe de 10,7 : 1 à 11,3 :1, tandis que quelques pièces adoptent le magnésium (carter d'alternateur notamment) afin gagner du poids.

En revanche, ce gain de performances engendre une courbe de couple plus linéaire et même le sacrifice de quelques Newtons-mètres à bas régimes : une conséquence quasi-inévitable pour exhiber toujours plus de puissance, mais aussi rendre le Desmodue plus exploitable et plus civilisé. En un mot plus "moderne". Quitte à risquer de sacrifier le mauvais caractère indissociable d'un gros "Mostro" pour certains...

Fort heureusement, le twin rital conserve malgré tout suffisamment de coffre et de tempérament pour satisfaire l'amateur de sensations : dès le démarrage, sa grosse voix rauque débouche les esgourdes, tandis que les fesses et les extrémités du corps vibrent au rythme de ses sourdes palpitations ! Renâclant en dessous de 3000 tr/mn, le Desmodue propulse ensuite l'équipage avec force et sans aucun temps mort jusqu'aux 8000 tr/mn de la coupure d'allumage.

Équipé par Ducati France d'un pignon de 14 (au lieu des 15 dents d'origine), notre modèle d'essai bondissait sur sa roue arrière à chaque grosse sollicitation de l'accélérateur sur le deuxième rapport, tandis que les généreuses louches de couple disponibles dès les mi-régimes catapultaient l'ensemble d'une courbe à l'autre avec la vélocité d'un boulet de canon !

Fin du fin : cette mécanique un brin rugueuse et qui ponctue chaque coupure de gaz de quelques viriles pétarades, s'exploite sans arrière pensée grâce à une partie-cycle de haute volée. Plus rigide que l'outil de travail de Rocco Siffredi, le cadre treillis offre une stabilité exceptionnelle au vu des mensurations contenues, alors que le train avant extrêmement communicatif fait montre d'une précision chirurgicale.

Jusqu'ici rien de nouveau sous le soleil serait-on tenté de penser : les Monster ayant toujours bénéficié d'un châssis à la hauteur, difficile d'imaginer que le dernier-né se dandine comme une saucisse ! Oui, mais là où le Monster 1100 Evo frappe fort, c'est en parvenant à concilier cette belle efficacité sur le billard à une relative - mais néanmoins inédite - forme de confort dans les parties bosselées.

Grâce à de nouveaux tarages, les suspensions "full réglables" absorbent nettement mieux les irrégularités de la chaussée et remontent bien plus d'informations qu'auparavant. Les transferts de masse s'effectuent avec plus de progressivité, tandis que l'hydraulique bien réglée permet aux ressorts de se comprimer et de se détendre efficacement au gré des variations de reliefs.

Pour autant, l'accord de suspensions reste assez ferme, tout comme le rembourrage de l'assise : n'attendez pas du nouveau "Mostro" qu'il ménage vos lombaires avec la délicate onctuosité d'une routière parée pour le long cours !

Mais il se montre incontestablement moins exclusif et, par corolaire, plus évident à emmener à vive allure. Plus besoin de se déhancher comme Toni Elias pour passer de pif à paf, ni de se battre pour imposer un changement de trajectoire, voire même d'invoquer le tout-puissant (certains Ducatistes l'appellent aussi "Valentino" !) pour qu'une entrée en courbes debout sur les freins ne termine pas à l'hosto !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine équipé d'un pignon de 14, avec 4041 km au compteur
  • Parcours : 511 km
  • Routes : Ville, voies rapides, nationales et départementales
  • Pneus : Pirelli Diablo Rosso II
  • Consos : de 5,6 l/100km à 7,1
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Qualité de réalisation et équipements
  • Comportement dynamique en hausse
  • Pertinence et efficacité du Pack Sécurité

POINTS FAIBLES

  • Autonomie en baisse
  • Hausse de prix, justifiée mais quand même !
  • Aspects pratiques