• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
MOTOGP - PHILLIP ISLAND (16 SUR 18)
Paris, le 21 octobre 2013

Déclarations et analyse du GP d'Australie MotoGP

Déclarations et analyse du GP d'Australie MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix d'Australie MotoGP 2013.

Imprimer

Déclarations, analyses et classements

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (1er en qualifs et 1er en course) : "C’était une course chaotique, c’était la première fois que nous devions changer de moto sur le sec. Il fallait faire attention à tout ce qui se passait, les mécaniciens devaient se tenir prêts parce que tout pouvait arriver. Nous nous étions beaucoup entraînés à changer de moto et ça a été l’une des clés de cette victoire".

"J’avais été lent au warm-up et nous avions eu besoin de faire des changements. Nous avions modifié notre stratégie et bien progressé. J’étais très rapide pour la course mais Marc et Dani aussi. Nous avons eu beaucoup de chance et sans l’erreur de Marc, je pense qu’il aurait fini premier ou deuxième".

"Maintenant, le championnat a énormément changé. Avant cette course nous n’avions presque aucun chance, peut-être 2 ou 3%, alors que maintenant c’est 20 ou 30%. Mais Marc est compétitif sur toutes les pistes et nous devrons donc aussi nous donner à fond à Motegi et à Valence".

L'analyse Moto-Net.Com : Drôle de façon d'obtenir sa 50ème victoire en Grands Prix - sa 29ème en MotoGP - pour Jorge Lorenzo ! Bien sûr, sa compétitivité ne faisait aucun doute et il aurait probablement joué la victoire, même dans des conditions "normales". Mais le champion en titre le reconnaît lui-même : la disqualification de Marquez lui a grandement simplifié la tâche, d'autant que l'officiel Honda était comme très souvent le plus rapide en course (1'28.108, soit 2 dixièmes plus vite que Lorenzo et Pedrosa)...

Tout sourire à l'arrivée, le Majorquin a très vite pris conscience du deuxième effet de la mise hors course de Marquez : cet épisode lui offre un retour inespéré dans la lutte pour le titre, son écart sur le n°93 passant de 43 à 18 points. De quoi rendre Lorenzo magnanime envers la façon discutable dont est sorti son jeune compatriote de la voie des stands !

"J’ai freiné trop tard et Marc sortait de la pit-lane : nous nous sommes touchés et nous avons eu de la chance d’éviter la chute", a sobrement expliqué l'officiel Yamaha avant d'assurer que "nous étions tous les deux en faute : il n’a pas regardé pour voir si quelqu’un arrivait, mais c’était 50/50. Le pilote qui est déjà sur la trajectoire de course est celui qui a la priorité".

Honnête, Jorge Lorenzo n'a toutefois donné aucune explication concernant les raisons de son freinage raté, ce qui suscite naturellement différentes interprétations : s'est-il simplement déconcentré en voyant Marquez débouler plein gaz de la voie des stands, ou a-t-il fait exprès de retarder son freinage pour être certain de rester en tête ?

Car Lorenzo savait pertinemment qu'il risquait de perdre du temps si Marquez plongeait avant lui dans le premier droit : celui-ci l'aurait "bouchonné" pendant quelques virages, le temps de rôder ses pneus neufs ! Comme souvent dans ce genre de situation, la vérité se trouve donc probablement entre les deux versions...

Dans ces circonstances, il paraît cependant délicat d'en tenir rigueur à l'un ou à l'autre. D'une part parce que la visibilité n'est pas bonne à cet endroit : la sortie de la voie des stands est située en contrebas de la ligne droite, dans laquelle les plus rapides MotoGP prennent 340 km/h avant de tomber deux rapports pour plonger dans le fameux Doohan Corner, un droit ouvert et extrêmement rapide. Dès lors, même si Marquez est entré de manière cavalière en piste et que Lorenzo s'est loupé au mauvais moment, il faut garder à l'esprit que tout s'est déroulé à très haute vitesse.

D'autre part, le MotoGP n'ayant aucune expérience des changements de moto sur le sec - contrairement à l'endurance, par exemple -, les complications étaient hélas inévitables !

Enfin, le fournisseur unique de pneus a aussi sa part de responsabilité car la suite des événements est née de l'incapacité de Bridgestone à fournir des pneus suffisamment résistants pour permettre aux deux espagnols de s'affronter à la régulière...

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (5ème en qualifs et 2ème en course) : "C’était à la fois une course très excitante parce que tout s’est passé très vite et c'était un peu nouveau, mais aussi stressante dès le samedi parce qu’il fallait savoir quel pneu utiliser et pour combien de tours, les règles ayant changé toutes les 5 minutes".

"Le team a fait du bon travail. Finir sur le podium était satisfaisant, surtout en étant aussi compétitif sur une piste où je ne le suis pas d’habitude. Je suis très content de ça et impatient de disputer la prochaine course. Je vais essayer de rester concentré à 100%. J’ai encore beaucoup de retard en termes de points, à cause de ce qui s’est passé à Aragon (accrochage avec Marquez, NDLR), mais j’espère que nous continuerons à bien travailler et à garder le même niveau".

L'analyse Moto-Net.Com : Faisant partie des pilotes les plus critiques envers les pneus et leur incidence sur la physionomie du Grand Prix, Dani Pedrosa n'a pas caché son exaspération devant le peu de considération accordée aux pilotes dans ce genre de situation : "les pilotes n'ont pas du tout leur mot à dire dans ce championnat", a-t-il grogné lorsque la direction de course a annoncé son intention d'imposer un arrêt aux stands.

Jamais totalement dans le coup sur une piste australienne qui ne lui réussit pas, "Pedro" profite lui aussi de la disqualification de son coéquipier pour remonter en flèche au championnat, à 34 points de Marquez et à 16 de Lorenzo. Pour certains de ses fans qui estiment Marquez responsable de sa chute à Aragon, ce n'est que justice : les compteurs sont remis à zéro entre les deux pilotes HRC !

Pour autant, le n°26 reste réservé sur ses chances de remporter le titre, même si la fin de la saison se jouera sur deux circuits (Motegi et Valence) où il s'est brillamment imposé l'an dernier.

Valentino Rossi, Yamaha Factory (3ème en qualifs et 3ème en course) : "Au final nous avons un bon résultat et je suis très heureux d’être sur le podium à Phillip Island parce que c’est toujours un plaisir de venir ici, où l’ambiance est fantastique. J’ai essayé de donner le maximum. La course a été très animée et je me suis vraiment fait plaisir, notamment parce que mon team a fait du très bon travail dans la pit-lane et m’a permis de gagner deux places".

"Je me suis bien battu avec Cal. J’ai essayé de donner le maximum dès que j’ai réalisé que nous nous battions pour le podium. Sur la dernière partie du dernier tour, il commençait à pleuvoir et c’était un peu effrayant mais au final ça s’est bien passé et nous avons un bon résultat. Nous devons continuer à travailler et essayer d’être plus rapides pour la prochaine course".

L'analyse Moto-Net.Com : Une fois encore très compétitif durant les essais, Valentino Rossi est parvenu à se qualifier en première ligne pour la deuxième fois d'affilée. Contrairement à Sepang, il est cette fois parvenu à monter sur le podium, son sixième de la saison, bien aidé par les conditions de course et la disqualification de Marquez.

Lui aussi assez critique envers Bridgestone - dont il est pourtant l'ambassadeur -, le n°46 a de nouveau exprimé son mécontentement par rapport au comportement des slicks durs proposés par le manufacturier nippon. De l'avis du Docteur et de son coéquipier Jorge Lorenzo, la solution la plus dure n'est pas adaptée aux contraintes imposées par les nouvelles 1000 cc, dont la puissance et la masse sont nettement supérieures aux anciennes 800 cc.

Partisan d'une course réduite de moitié - comme en Moto2 - plutôt qu'un arrêt aux stands, Rossi s'est livré à une splendide bataille avec Crutchlow et Bautista. L'officiel Yamaha termine toutefois à 12 secondes de son vainqueur de coéquipier, à qui il a rendu 0,748 sec en qualifications. Un écart de vitesse pure que le nonuple champion du monde semble bien en peine de pouvoir combler...

A noter qu'à l'instar de la plupart de ses concurrents, Valentino Rossi a atteint la même vitesse de pointe en course qu'aux qualifications : 340,1 km/h. La raison provient notamment du format raccourci et en deux étapes du Grand Prix, deux facteurs qui ont permis aux ingénieurs de laisser les moteurs s'exprimer plus pleinement puisque la consommation posait forcément moins de contraintes.

Randy de Puniet (CRT), ART-Aspar (12ème en qualifs et 10ème en course) : "Je suis vraiment content. Ça faisait vraiment longtemps qu’on attendait ça. C’est mon 250ème Grand Prix et c’est donc un beau cadeau. Je finis premier CRT, dixième en bagarre avec les Ducati officielles. Donc pour moi c’est parfait".

"La course a été un peu étrange puisqu’il y a eu un arrêt aux stands pour changer de moto. J’étais un peu inquiet parce que ma deuxième moto est en général un peu moins performante. Ce week-end elle a été aussi performante que la première et ça m’a permis de faire deux bonnes courses".

"Après tous les soucis qu’on a eus depuis le début de l’année, on s’est tous accrochés pour bosser, travailler et aujourd’hui ça paye donc je suis content. J’espère finir les deux dernières courses comme ce week-end. Voilà, je suis juste content de ma course et vivement la semaine prochaine pour refaire la même".

L'analyse Moto-Net.Com : Très belle performance du "presque local" Randy de Puniet, qui s'offre son meilleur résultat de la saison sur les terres de son épouse australienne, Lauren Vickers ! Toujours à l'aise à Phillip Island, un circuit rapide qui demande du gros coeur (lire nos Fiches circuits MotoGP 2013), le français bat pour la première fois son coéquipier Aleix Espargaro.

Beau joueur, celui-ci félicitera après course son compagnon de box, avant de prendre possession du "titre" officieux de meilleur pilote CRT pour la seconde année consécutive. Et a priori, ce sera pour la dernière fois, puisque les CRT intégreront dès l'an prochain la catégorie "Open" aux côtés des compé-clients, en opposition aux 100% prototypes "Factory" (lire MNC du 18 octobre 2013).

Mais malgré ce beau résultat - qui tombe un peu tardivement -, Randy de Puniet est toujours sans guidon pour l'an prochain... Certains espéraient que la deuxième Honda RCV1000F "Production Racer" dont va disposer son team l'an prochain lui serait proposée, mais cette option paraît sans avenir. Bien que cela reste à confirmer, il semble que ce soit le japonais Hiroshi Aoyama qui fera équipe avec Nicky Hayden en 2014...

Marc Marquez, Honda-Repsol (2ème en qualifs et disqualifié en course) : "Notre plan n’était pas bon, nous pensions que nous pouvions faire ce tour. Nous pensions que nous pouvions entrer dans la pit-lane (voie des stands, NDLR) à la fin du 11ème tour. Le problème ne venait pas de mon pit-board (panneau, NDLR), qui était clair. Quand j’ai vu écrit "Box", je suis rentré. Maintenant nous devons oublier cette course et nous concentrer sur le Motegi".

"Jeudi, je disais que le championnat était très long. Aujourd’hui, il s’est passé quelque chose et il peut se passer autre chose au Motegi. Je sais que nous sommes sur la bonne voie, je me sens très bien sur la moto. Aujourd’hui, j’aurais pu me battre pour le podium ou la victoire".

L'analyse Moto-Net.Com : "Le n°93 pourrait d'ailleurs être le premier grand perdant de cette course "avec relais", puisque son format inédit va probablement engendrer des retournements de situations improbables..." : telle était la conclusion de Moto-Net.Com dimanche matin, après que la direction de course a modifié à la sauvette la procédure à suivre suite au warm-up (lire MNC du 20 octobre 2013 : Bridgestone se dégonfle...). Hélas pour Marquez, MNC ne pensait pas si bien dire...

Mal préparée ou mal renseignée, son équipe a commis une erreur lourde de conséquences en le faisant rentrer un tour trop tard. Pour certains, la ficelle est un peu grosse : comment le HRC a-t-il pu commettre une telle bévue, le jour même où son pilote vedette jouait sa première "balle de match" ? Sans doute doit-on y voir le résultat combiné de la pression du titre et du stress lié à cette situation inédite - et pour tout dire assez confuse...

Au-delà de cet aspect, le plus regrettable est surtout de constater que les échanges entre les équipes de Marquez et de Pedrosa - et encore plus entre les deux intéressés ! - sont totalement inexistants. Honda devrait a minima exiger qu'un superviseur consulte et compare les stratégies de chaque côté du box : dans le cas présent, cela aurait suffit pour se rendre compte que Marquez et son équipe allaient dans le mur...

Chez Yamaha Tech3 par exemple, Hervé Poncharal s'était mis d'accord avec ses pilotes pour qu'ils rentrent à tour de rôle, le premier au neuvième tour dès que la procédure permettait de changer de moto et le deuxième à la fin du dixième, lorsque ce changement devenait obligatoire. Certes, la rivalité entre Crutchlow et Smith est moins exacerbée qu'entre Marquez et Pedrosa, mais un peu de méthode n'a jamais fait de mal à personne. Même au plus prestigieux des teams de vitesse moto...

Étonnamment, Marc Marquez a pris la situation avec un calme olympien et a réussi à garder le sourire après sa disqualification. Plus fort encore, l'Espagnol parvient à dédramatiser et à n'exprimer aucun reproche à qui que ce soit : des pilotes aux nerfs et au mental solides, le MotoGP en a déjà connu, mais à ce point c'est déjà plus rare !

Avec une philosophie et une maturité qui forcent le respect, le jeune officiel Honda porte son regard vers le Grand Prix du Japon dimanche prochain, où il promet déjà à ses adversaires que sa motivation et son pilotage seront à leur niveau habituel : à bloc ! Reste deux inconnues de taille : la première concerne le typhon Francisco, une violente tempête qui prend de l'ampleur dans le Pacifique et qui pourrait déferler sur les côtes du Japon jeudi. La deuxième est liée à l'accrochage survenu avec Lorenzo lors de sa sortie des stands, et à l'éventuelle pénalité que la direction de course pourrait décider d'infliger à Marquez ...

Si tel était le cas, le leader du championnat écoperait de son quatrième avertissement sur son "permis à points", entraînant par conséquent une sanction sous forme d'un départ depuis la dernière place au Motegi. Pour l'instant, les dirigeants n'ont pas communiqué leur position, même si tout laisse à penser que la reconnaissance de responsabilités de Jorge Lorenzo devrait plaider en faveur du prodige du HRC... A suivre sur MNC : restez connectés !

Résultats du Grand Prix MotoGP d'Australie 2013

  1. Jorge LORENZO Yamaha 174.1 29'07.155
  2. Dani PEDROSA Honda 173.4 +6.936
  3. Valentino ROSSI Yamaha 172.9 +12.344
  4. Cal CRUTCHLOW Yamaha 172.9 +12.460
  5. Alvaro BAUTISTA Honda 172.8 +12.513
  6. Bradley SMITH Yamaha 171.3 +28.263
  7. Nicky HAYDEN Ducati 170.9 +32.953
  8. Andrea IANNONE Ducati 170.7 +35.062
  9. Andrea DOVIZIOSO Ducati 170.7 +35.104
  10. Randy DE PUNIET ART 170.4 +37.426
  11. Aleix ESPARGARO ART 169.6 +46.099
  12. Colin EDWARDS FTR Kawasaki 169.4 +48.149
  13. Yonny HERNANDEZ Ducati 169.2 +49.911
  14. Hector BARBERA FTR 169.2 +49.998
  15. Danilo PETRUCCI Ioda-Suter 168.4 +58.718
  16. Luca SCASSA ART 168.4 +58.791
    Claudio CORTI FTR Kawasaki 167.6 +1'08.105
  17. Michael LAVERTY ART 165.8 +1'27.230
  18. Lukas PESEK Ioda-Suter 165.5 +1'31.093
  19. Hiroshi AOYAMA FTR 162.5 1 Tour
  20. Damian CUDLIN PBM 146.9 2 Tours

Disqualifiés

  • Bryan STARING FTR Honda 0 Tour
  • Marc MARQUEZ Honda 0 Tour

Classement provisoire du championnat MotoGP 2013

  1. Marc MARQUEZ Honda SPA 298
  2. Jorge LORENZO Yamaha SPA 280
  3. Dani PEDROSA Honda SPA 264
  4. Valentino ROSSI Yamaha ITA 214
  5. Cal CRUTCHLOW Yamaha GBR 179
  6. Alvaro BAUTISTA Honda SPA 147
  7. Stefan BRADL Honda GER 135
  8. Andrea DOVIZIOSO Ducati ITA 127
  9. Nicky HAYDEN Ducati USA 111
  10. Bradley SMITH Yamaha GBR 99
  11. Aleix ESPARGARO ART SPA 88
  12. Andrea IANNONE Ducati ITA 55
  13. Michele PIRRO Ducati ITA 50
  14. Colin EDWARDS FTR Kawasaki USA 36
  15. Randy DE PUNIET ART FRA 33
  16. Hector BARBERA FTR SPA 31
  17. Danilo PETRUCCI Ioda-Suter ITA 24
  18. Yonny HERNANDEZ Ducati COL 20
  19. Hiroshi AOYAMA FTR JPN 13
  20. Claudio CORTI FTR Kawasaki ITA 11
  21. Ben SPIES Ducati USA 9
  22. Alex DE ANGELIS Ducati RSM 5
  23. Karel ABRAHAM ART CZE 5
  24. Michael LAVERTY PBM GBR 3
  25. Bryan STARING FTR Honda AUS 2
  26. Javier DEL AMOR FTR SPA 1

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.