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MOTOGP - RICARDO TORMO (18 SUR 18)
Paris, le 11 novembre 2013

Déclarations et analyse de la finale MotoGP 2013 à Valence

Déclarations et analyse de la finale MotoGP 2013 à Valence

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du GP moto de Valence 2013 sur le circuit Ricardo Tormo.

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Déclarations des pilotes et analyse MNC

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (2ème en qualifs et 1er en course) : "Quand nous sommes arrivés ici, je pensais à partir en échappée. J'étais indécis mais j'avais dit aux médias que je comptais tenter l'échappée en solitaire, pour que Marc ne se doute pas de ma tactique. Mais ce matin, lors d'une réunion après le warm-up, nous avons décidé de changer de stratégie en tentant de ralentir la course, au moins pour essayer et ne pas avoir de regrets".

"Les autres pilotes n'étaient pas assez rapides pour rester dans le groupe. Je suis donc resté avec Dani à essayer de ralentir la course pendant quelques tours, puis ensuite avec Marc. J'ai dû prendre beaucoup de risques, surtout avec Dani, mais je me suis ensuite retourné pour voir ce que faisaient les autres et je me suis rendu compte qu'ils étaient trop loin derrière donc j'ai décidé de partir devant".

"Nous avons fait de notre mieux tout au long du championnat et nous n'avons pas à avoir de regrets. Aujourd'hui Marc est le vainqueur et il mérite de gagner. Il a le talent et l'ambition et il faut toujours être très rapide pour rester devant lui".

L'analyse Moto-Net.Com : Pour conserver sa couronne à Valence, Jorge Lorenzo devait réunir deux conditions : remporter la course et qu'au moins trois pilotes s'intercalent entre lui et Marc Marquez. Gagner la finale, le Majorquin s'en savait parfaitement capable, d'autant qu'il supposait - à juste titre - que son rival pour le titre ne prendrait pas tous les risques pour s'imposer.

En revanche, Lorenzo savait aussi qu'à la régulière, Marquez était largement capable d'entrer dans le Top 4, une position qui lui assurait le titre suprême quel que soit le résultat du pilote Yamaha. Alors le n°99 a tenté un pari très audacieux en ralentissant sciemment le rythme de tête pour que Rossi, Bautista, Crutchlow et pourquoi pas Bradl puissent interférer dans cette ultime explication... Et qui sait même si Marquez n'aurait pas cédé sous la pression, aux prises avec des pilotes avec lesquels il n'est pas habitué à se battre, espérait ce tacticien de Lorenzo.

Prenant tous les risques, le quadruple champion du monde nous a offert le plus beau spectacle de la saison en s'accrochant coûte que coûte à cet objectif, quitte à bousculer virilement Pedrosa pour l'empêcher de s'échapper ! Hélas, bien qu'il ait roulé jusqu'à une seconde moins vite que son rythme de croisière (1'32.627 dans son 11ème tour contre 1'31.843 la boucle suivante !), la cadence était encore trop élevée pour son coéquipier - un certain Valentino Rossi... - et ses nouveaux copains de baston.

Ce qui illustre bien l'un des facteurs expliquant sa défaite face à Marquez : car certes, Lorenzo a gravement hypothéqué ses chances en se fracturant la clavicule à Assen et en rechutant dans la foulée en Allemagne, où il a dû déclarer forfait. Sans doute peut-on d'ailleurs voir dans ces deux chutes rapprochées une certaine forme de nervosité face à la montée en puissance du n°93, qui était déjà monté cinq fois sur le podium - dont une fois sur la plus haute marche - avant d'arriver aux Pays-Bas...

Bien sûr, la Yamaha du champion en titre est restée une bonne partie de la saison en retrait par rapport à la Honda RC213V, même si la situation s'est considérablement améliorée dans le dernier tiers du championnat lorsque la M1 a reçu la nouvelle boîte de vitesse ultra-rapide Seamless.

Mais l'un des autres importants soucis rencontrés par Jorge Lorenzo cette année, c'est d'avoir dû lutter seul contre deux adversaires redoutables : Marc Marquez bien sûr, mais aussi Dani Pedrosa qui a décroché 13 podiums en 18 courses - dont trois victoires - et qui est resté dans la course au titre jusqu'à la tournée du Pacifique.

A comparer aux six podiums - dont une victoire - de son compagnon de box chez Yamaha, Valentino Rossi, pas assez souvent en mesure de se battre avec Marquez et Pedrosa pour lui donner un peu d'air au championnat. Dans ces conditions, le Majorquin a ne pouvait compter que sur ses seuls résultats dans la saison pour résister au rouleau compresseur Honda.

Une stratégie que Lorenzo a brillamment exécutée, puisqu'il est le pilote ayant signé plus de victoires de la saison : huit succès dont trois consécutifs sur les dernières courses, contre six pour Marquez, trois pour Pedrosa et un pour Rossi qui évite de justesse un monopole espagnol !

Lorenzo s'incline donc en grand champion, en donnant du sport moto une très belle image car il n'a jamais baissé les bras et a toujours livré le meilleur de lui-même. Son attitude envers Marquez l'honore aussi, puisque l'expérimenté officiel Yamaha (six saisons en MotoGP) a régulièrement salué la supériorité de son débutant de rival plutôt que de se chercher des excuses en bois.

Seul petit note négative selon la rédaction de MNC : son coup de gueule ironique adressé à Marquez en Malaisie à propos de son pilotage trop agressif, suivi dans la foulée de contacts qu'il a volontairement provoqués à Sepang, puis ce dimanche à Valence !

"J'avais une stratégie et je devais essayer de la faire marcher", a plaidé Lorenzo pour expliquer ses manoeuvres très osées sur Pedrosa qui a perdu plusieurs places après avoir été poussé par le n°99.

"Je ne voulais évidemment pas causer de contact avec Dani : la première fois que nous nous sommes touchés, il avait freiné plus tôt que ce que j'attendais et la seconde fois il a essayé de rester devant mais à l'extérieur", a assuré - avec une mauvaise foi sidérante - Lorenzo, avant de présenter publiquement ses excuses au n°26.

En clair pour l'officiel Yam', la fin justifie les moyens... mais uniquement quand il s'agit de défendre ses objectifs personnels ! Car doit-on lui rappeler que Marc Marquez n'a jamais sciemment provoqué de contact cette saison, hormis lors de son dépassement limite à Jerez dans le fameux virage "Lorenzo" ?

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (3ème en qualifs et 2ème en course) : "J'étais bien parti et je voyais que Jorge n'essayait pas d'aller vite au début. J'ai voulu passer devant mais il revenait à chaque fois. Nous nous sommes rudement battus ! J'essayais de changer d'endroits pour dépasser, pour qu'il ait plus de mal à revenir devant, mais il trouvait toujours un moyen de repasser. Il a poussé un peu trop fort à deux reprises et la seconde fois j'ai failli chuter dans le virage n°2".

"Sa stratégie était claire et nous nous sommes bien battus, même si nous nous sommes touchés plusieurs fois. Quand il me touchait, je n'avais pas d'autre choix que de relever la moto".

"Les bons moments sont évidemment quand vous gagnez, les mauvais sont quand vous chutez. Le pire moment cette année a été pour moi Aragon, où je suis tombé et où ce n'était pas de ma faute. Nous avons vécu un autre mauvais moment au Sachsenring, où c'était de ma faute et où je m'étais fracturé la clavicule"

L'analyse Moto-Net.Com : Vainqueur l'an dernier à Valence, Dani Pedrosa se voyait bien réaliser la passe de deux afin de clôturer sur une note positive une saison globalement insatisfaisante. Car quel que soit l'angle sous lequel on considère sa huitième saison en MotoGP au sein du HRC, le bilan n'est pas convaincant. Pire : pour la troisième fois depuis son arrivée en catégorie reine, Dani Pedrosa voit son coéquipier remporter le titre (Hayden en 2006, Stoner en 2011 et Marquez cette année).

Naturellement, cet échec doit être pondéré par sa malchance chronique : le n°26 a perdu gros à Aragon suite à son "accrochage-arrachage de capteur" avec Marquez, alors qu'il se dirigeait a priori vers un bon résultat. Mais il a aussi manqué de réussite et de vitesse dès la mi-saison, sans qu'il lui soit possible de le reprocher à quelqu'un d'autre que lui.

D'abord à Assen, où il ne termine que quatrième alors que "Lorenzo-le survivant" court quasiment en blouse d'hôpital à peine sorti du bloc opératoire avec sa clavicule brisée ! Ensuite en chutant à son tour en Allemagne, à un moment charnière du championnat, en se fracturant lui aussi la clavicule. Il n'en fallait pas plus à Marquez, qui a vu coup sur coup ses deux principaux rivaux s'auto-handicaper !

Enfin, si Dani Pedrosa est incontestablement l'un des trois pilotes les plus rapides du monde, la comparaison avec Marc Marquez tourne forcément à son désavantage : en termes de vélocité pure et de stratégie de course, le nouveau venu a fait mieux que lui durant toute la saison avec la même moto, les mêmes pneus et la même équipe...

Pour le n°26, c'est sans doute l'affront le plus difficile à digérer, car Lorenzo, lui, peut se consoler en se disant que sa moto est moins bonne que celle de son adversaire. Dès lors, il va lui être difficile, à 28 ans, de trouver les ressources nécessaires pour améliorer son niveau en 2014. Surtout que le HRC ne le considérera naturellement plus comme son pilote n°1...

A moins que cette saison lui serve d'électrochoc et le conduise enfin vers la victoire ? C'est tout le mal que l'on lui souhaite, tant le méritant petit catalan possède les qualités et le talent nécessaires pour devenir un très grand champion du monde en catégorie reine !

Marc Marquez, Honda-Repsol (1er en qualifs et 3ème en course) : "C'était une longue course, peut-être la plus longue de ma carrière ! Dès le début du week-end, j'étais très nerveux : je sais que j'ai prétendu l'inverse, mais honnêtement ce n'était pas le cas !"

"Jorge a pris un excellent départ, comme d'habitude, et je n'étais pas sûr de la tactique à adopter... J'ai suivi Jorge et Dani pour attendre de voir ce qui se passerait. Puis vers la fin, j'ai décidé de ne pas pousser car je savais que ma position était sûre et qu'elle me suffisait à remporter le titre. Vous savez, c'est un rêve qui devient réalité !"

"Je ne peux pas expliquer ce que je ressens, je me suis battu devant tous nos fans avec Jorge et Dani, qui font partie des meilleurs pilotes de l'histoire du MotoGP. Je tiens à remercier Honda, tous les gens qui m'ont aidé, ma famille... ils sont toujours là pour moi et je ne sais pas quoi dire d'autre, mais c'est une excellente sensation !"

L'analyse Moto-Net.Com : Sacré Marc Marquez ! Alors que beaucoup s'attendaient à ce qu'il ne puisse contenir sa fougue et tente le diable pour briller devant les siens, l'Espagnol est resté maître de ses nerfs pour verrouiller un premier titre qui en appelle d'autres.

C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques les plus frappantes chez le n°93 : son contrôle de soi. A seulement 20 ans, ce jeune homme possède une vitesse sidérante, c'est certain. Mais aussi une maturité et une concentration dignes d'un pilote bien plus expérimenté. Pas une seule fois on ne l'aura vu perdre le contrôle ou douter de lui même, même après ses chutes au Mugello et sa disqualification en Australie.

Et pourtant, suite à la bévue de Phillip Island, lorsque son équipe l'a fait rentrer un tour trop tard en provoquant du même coup sa mise au course, nombreux auraient été ceux à vouloir étrangler tout son team !

Modeste, le jeune homme reconnaît même que ce premier sacre arrive "peut-être un peu trop tôt : je ne m'attendais pas à réussir dès ma première saison en MotoGP", a-t-il assuré hier soir. Une manière de dire qu'il ne pensait pas être en mesure de réunir toutes les conditions pour coiffer la couronne mondiale dès son premier essai, mais aussi d'envoyer un petit message piquant à ses rivaux en soulignant que les battre aura finalement été plus simple que prévu ! "Félicitations à toi Marc et au team, je ne pourrais pas être plus heureux pour toi", a tweeté Freddie Spencer dès l'obtention du sacre du n°93. "Profite de ce moment !", a ajouté l'ancien pilote américain à qui Marquez a chipé plusieurs records cette année (lire pages précédentes).

La révélation de la saison 2013 a bien entendu été la star des FIM Awards 2013, l'habituelle cérémonie organisée par la Fédération internationale de motocyclisme pour décerner les titres pilotes (Marquez en MotoGP, Espargaro en Moto2 et Vinales en Moto3) et constructeurs (Honda en MotoGP, Kalex en Moto2, KTM en Moto3).

A noter qu'il s'agit du 62ème titre constructeur pour le blason ailé en Grands Prix, dont 20 en catégorie reine (7 en MotoGP et 13 en 500cc). Honda possède aussi six titres en 350, 19 en 250, 15 en 125 et 2 en 50 cc. A ce jour, les pilotes Honda ont remporté quelque 667 courses depuis 1949, toutes catégories confondues ! Et ce n'est pas près de s'arrêter si l'on en juge par les débuts tonitruants de Marquez en MotoGP, mais aussi le niveau de compétitivité atteint en 2013 par la RCV : un pilote Honda a terminé sur le podium de chacune des 18 courses de la saison !

Valentino Rossi, Yamaha Factory (4ème en qualifs et 4ème en course) : "La course n'était pas si mal, surtout après les problèmes rencontrés ce matin. Malheureusement, je n'avais pas le rythme pour me battre pour le podium. J'ai pu rester au contact au début et essayer de me battre, mais ensuite je n'avais pas la vitesse : il me manquait ces deux à trois dixièmes qui m'ont séparé des hommes de tête plus ou moins toute la saison"...

"A cause de ça, je n'ai pas pu lutter pour la pole position, la course et le championnat. Cette saison n'était pas si mal pour moi, mais nous devons essayer de d'améliorer notre vitesse et nos performances pour nous battre pour le podium avec plus de constance. C'est l'objectif pour 2014 !"

L'analyse Moto-Net.Com : Quatrième en qualifications, quatrième meilleur chrono en couse, quatrième à l'arrivée et quatrième au championnat : que l'idée lui plaise ou non, Valentino Rossi a bien du mal aujourd'hui à retrouver son rang parmi l'élite de l'élite du championnat du monde MotoGP...

La faute, bien sûr, au temps qui passe : à 34 ans, le Docteur est le plus âgé des pilotes prototypes et aussi le plus titré. Deux caractéristiques qui émoussent fatalement l'agressivité et cette envie de toujours repousser ses limites dont font preuve des jeunes aux dents longues comme Marc Marquez.

"Marc me fait me sentir vieux", a d'ailleurs concédé l'idole de plusieurs générations de Grands Prix moto. Pour autant, la légende est-elle en train de s'éteindre ? Pas nécessairement. Disons qu'actuellement, la flamme vacille et baisse en intensité...

Car même s'il n'est plus en mesure d'être celui qu'il a été, "Vale" a tout de même remporté une course (à Assen) et est monté à six reprises sur le podium. Pas mal pour un "vieux" ! Tous ses jeunes rivaux ne peuvent en dire autant, tout comme ils sont loin de réunir autant de fans autour des circuits. Dès lors, pourquoi raccrocher alors qu'il est encore en mesure de tordre un paquet de bons pilotes ? Vu sous cet angle, certains auraient alors dû faire leur baluchon depuis longtemps !

De plus, sa motivation et sa constante envie de s'améliorer font que la démarche du n°46 force le respect : plutôt que baisser les bras en restant bloqué sur sa période dorée, Rossi a l'honnêteté intellectuelle de reconnaître sa régression et son besoin de s'améliorer pour espérer revenir devant.

Au fil de la saison, le Docteur a donc pris le temps d'observer la façon dont pilotaient Lorenzo, Pedrosa et Marquez et en a tiré les conclusions qui s'imposaient : pour rouler à leur niveau, il doit entrer plus fort en courbes et surtout prendre des trajectoires plus tendues en mettant plus d'angle - la référence en la matière étant Marquez, avec ses traj' tirées au plus court et le coude par terre parfois avant la corde !

Pas si simple à mettre en application pour un pilote qui a débuté avec les bestiales 500 2-temps, avant d'embrayer sur les 990 cc 4-temps, puis les "pointues" 800 cc et qui tente désormais de revenir au somment avec une 1000cc ! Et pourtant, le nonuple champion du monde est effectivement parvenu à changer son style de pilotage - ce qui est extrêmement dur à faire -, puis à améliorer sa rapidité de mise en jambes au départ des courses.

Son changement de chef mécanicien lui permettra-t-il de transformer ces diverses améliorations en podiums l'an prochain (lire MNC du 11 novembre 2013 : Silvano Galbusera, nouveau chef mécanicien de Rossi en 2014) ? Pour tout ce que Rossi représente, on le souhaite vivement. Mais d'un point de vue purement chronométrique, il est permis d'en douter...

Alvaro Bautista, Honda-Gresini (7ème en qualifs et 5ème en course) : "Ce ne fut pas un week-end facile parce que nous avons rencontré des problèmes de réglages avec la moto. Nous avons cependant continué à travailler sur de petits changements pour essayer de l'améliorer pour la course".

"Après avoir probablement pris mon meilleur départ de l'année, j'ai pu rester avec les hommes de tête pendant quelques tours. Lorenzo avait ralenti le rythme, ce qui m'a permis de me battre devant, mais la dernière chose que je voulais faire était de me retrouver avec les deux qui luttaient pour le titre !"

"Lorsque mon pneu a commencé à baisser en performances, j'ai perdu un peu de terrain mais je suis heureux car nous terminons le championnat à la sixième place et deuxième moto non officielle"

L'analyse Moto-Net.Com : Alvaro Bautista clôt une très bonne saison 2013 en tant que deuxième pilote privé derrière Cal Crutchlow, dont les résultats ont copieusement pris du plomb dans l'aile depuis l'annonce de sa signature chez Ducati.

Profitant de la chute du Britannique à Valence, le sympathique n°19 a solidement verrouillé une cinquième place à domicile, portant à cinq le nombre d'arrivées dans le Top 5 lors des cinq dernières courses.

Malgré une grosse chute pendant les essais et un choix de pneu osé (tendre), il termine cinquième à quatre grosses secondes de la M1 d'usine de Rossi, ce qui constitue là encore une jolie performance avec sa RCV équipée en suspensions Showa et de freins Nissin (Öhlins et Brembo pour toutes les autres Honda).

On note en souriant son allusion à sa volonté de ne pas interférer dans le duel de tête : nul doute que les savons reçus suite à ses "harponnages" sur Lorenzo à Assen en 2012, puis sur Rossi au Mugello cette année ont porté leurs fruits !

Stefan Bradl, Honda-LCR (8ème en qualifs et 6ème en course) : "Avant toute chose, je tiens sincèrement à remercier l'intégralité de l'équipe pour l'excellence de son travail tout au long de cette saison. Et pour la première fois de ma carrière, je suis passé sous le drapeau à damier d'une course à Valence ! Je suis donc ravi de poursuivre ma collaboration avec cette structure en 2014".

"Comme nous l'avions supposé, le Grand Prix en lui-même a été relativement compliqué en raison de nos problèmes récurrents avec le train avant de la machine qui ont duré tout le week-end. Ça n'aura globalement pas été une mauvaise course, même si nous perdions de précieux dixièmes à chaque reprise dans certaines portions du circuit, et c'est dans ce domaine que nous allons porter notre attention demain lors des essais".

"Le point d'orgue de ma saison aura bien évidemment été mon podium à Laguna Seca lors du GP des Etats-Unis, où nous avions excellé dans notre façon de travailler. Mais à l'inverse, l'année aura tout de même été entachée par cette blessure en Malaisie où je dois souligner le professionnalisme exemplaire de Lucio et du staff qui se sont démenés sans compter pour que je puisse faire mon retour au plus vite. La saison 2013 est maintenant derrière nous et nous allons d'ores et déjà préparer 2014 dans moins de 24 heures...".

L'analyse Moto-Net.Com : Sixième de la course à 24,399 secondes du vainqueur, Stefan Bradl avait pourtant le sourire à l'arrivée. Et pour cause : c'est la première fois que le pilote allemand franchit la ligne à Valence !

Seul autre pilote à pouvoir jouer régulièrement le Top 5 - voire le podium comme il l'a fait à Laguna -, Bradl a souffert d'une certaine inconstance cette saison : au moment où il semblait franchir une étape décisive, le n°6 enchaînait avec un Grand Prix raté ou une blessure comme en Malaisie. Reste qu'il a atteint la quatrième place à deux reprises (Italie et Allemagne), ce qui n'est pas rien avec quatre compétitives motos d'usine en face de soi !

Nicky Hayden, Ducati Racing Team (10 ème en qualifs et 8ème en course) : "Mon départ n'était pas très bon, comme au Japon, mais j'ai été capable de gagner des places pour terminer huitième. Ce n'est pas un très bon résultat, mais c'est agréable de finir la course en tant que premier pilote Ducati".

"Pendant un moment, j'ai pensé que je pourrais revenir sur Bradley Smith car j'ai réduit de moitié mon écart de trois secondes sur lui, mais j'ai fait une erreur dans le dernier virage et j'ai heurté le pare-brise. De toute façon, Bradley est allé plus vite après, donc c'est comme ça que cela devait finir".

"C'était un Grand Prix assez émouvant, j'ai passé cinq ans avec un groupe de personnes géniales, et même si ça n'a pas été toujours facile nous formions une bonne équipe. Je leur souhaite tout le meilleur"

L'analyse Moto-Net.Com : Rideau de fin pour Nicky Hayden, qui quitte Ducati pour le team Aspar où il pilotera une RCV1000F l'an prochain. Pour l'Américain, c'est une délivrance dans la mesure où il ne cache pas que la Desmosedici n'a jamais progressé depuis cinq ans.

Mais cette séparation lui est aussi douloureuse, car Nicky est un homme de coeur et qu'il avait noué de profondes relations avec plusieurs membres de son équipe : ses yeux scintillaient lors de son retour au box, où toute son équipe avait passé un masque à son image pour l'accueillir à la fin de la course en applaudissant. Séquence émotion...

Pour le n°69, sacré ici même à Valence en 2006, le nouveau défi qui l'attend chez Aspar est de surcroît rempli d'inconnues. Certes, la compé-clients Honda semble assurément bien née : certains assurent même qu'elle ne concèdera que trois à cinq dixièmes aux RCV dans des circonstances favorables (circuits avec de grandes lignes droites, par exemple).

Mais le Kentucky Kid est aussi parfaitement conscient qu'il lui faudra quelques Grands Prix pour la "dégrossir", une tâche dont il a passé les cinq dernières années à s'acquitter sans obtenir de résultats... Or, à 32 ans, le champion du monde 2006 sait que ses plus belles années sont désormais derrière lui et qu'il y a de fortes chances pour que ce contrat chez Aspar soit son dernier en catégorie reine...

Sa seule consolation est de se dire que tous les pilotes - y compris Valentino Rossi - se seront cassé les dents sur la Ducati, un constat dont a désormais bien conscience celui qui a partagé son box cette année : selon Dovizioso, hormis sa stabilité au freinage et sa puissance moteur, tous les autres aspects techniques de la Ducati doivent être revus pour progresser significativement.

Pestant contre la propension à sous-virer et à user excessivement vite les pneumatiques en forçant ses pilotes à utiliser des trajectoires différentes pour lutter contre ce phénomène, "Dovi" estime que des changements radicaux doivent être opérés sur la Desmosedici. Soit exactement le même discours qu'ont pu avoir avant lui Melandri, Hayden et Rossi...

Le n°4 termine huitième du championnat, sans être monté une seule fois sur le podium, tandis qu'Hayden finit neuvième avec lui aussi aucun podium à son actif. Pour le constructeur transalpin, bon dernier du classement constructeur prototype, il s'agit d'une des pires campagnes MotoGP depuis son retour en 2003...

Randy de Puniet (CRT), ART-Aspar (20ème en qualifs et abandon en course) : "Ce week-end a été difficile pour nous. C'est étrange parce je me sens normalement à l'aise sur ce circuit, mais il nous était difficile de trouver les bions réglages".

Le point sur le mercato Moto GP

Comme chaque année, le dernier Grand Prix de la saison est l'occasion de signer les deniers contrats ou de valider les communiqués annonçant la composition des teams en 2014. Sans surprise, NGM Forwards a ainsi officialisé ce que MNC annonce depuis plusieurs semaines : l'arrivée d'Aleix Espargaro comme pilote vedette de son nouveau projet, à savoir un package composé d'un moteur de M1 dégonflé et d'un châssis dérivé de la Yamaha.

L'Espagnol s'alignera en catégorie "Open" avec Colin Edwards à ses côtés : le Texan est parvenu à sauver sa tête dans son équipe actuelle, grâce à de bons résultats en fin de saison.

Hector Barbera a de son côté été confirmé pour deux saisons supplémentaires au sein du team Avintia, où il poursuivra le développement de la CRT à moteur Kawasaki.

Chez Aspar, le Japonais Hiroshi Aoyama pilotera bien une Honda RCV1000F aux côtés de Nicky Hayden, ainsi que MNC le prévoyait depuis plusieurs semaines.

Enfin, Yonny Hernandez a été confirmé chez Ducati Pramac aux côtés d'Andrea Iannone, ce qui ne constitue pas là non plus une surprise dans la mesure où il a été choisi par le team pour remplacer Ben Spies en fin de saison.

En revanche, le fait qu'il s'aligne l'an prochain en catégorie "Open" officialise l'arrivée d'une Ducati compé-clients dont la marque ne parlait plus beaucoup ces derniers temps... Le Colombien a toutefois précisé qu'il n'aurait pas l'occasion de tester cette version Ducati de la Honda Production Racer à Valence, sans doute parce que cette "sous-Desmosedici" n'est pas encore totalement prête.

"Les problèmes mécaniques nous ont suivis tout le week-end, malgré différentes solutions essayées. J'avais du mal à arrêter la moto pendant la course et je n'avais pas un bon feeling avec le frein moteur. Plus les pneus s'usaient et plus il devenait difficile de freiner, alors j'ai décidé d'arrêter. Je ne me sentais pas en sécurité et je ne voulais plus prendre de risques".

L'analyse Moto-Net.Com : Très grosse déception pour notre unique engagé en catégorie reine, de nouveau en proie à d'insolubles soucis technique sur sa CRT Aprilia... Pour le Français, la pilule est d'autant plus amère que son coéquipier, Aleix Espargaro, termine à une belle 11ème place avec la même moto, à seulement deux secondes de la Ducati prototype du pilote d'essais Michele Pirro !

Mais le plus contrariant pour Randy vient du fait qu'il n'a toujours pas signé de contrat pour 2014 : à ce jour, alors que les premiers essais d'intersaison ont débuté ce matin à Valence, le n°14 n'a pas de guidon pour l'an prochain... Selon lui, quelques pistes seraient à envisager ça et là, mais il est possible qu'il ne doive se contenter que de quelques piges en 2014, avant d'espérer revenir à temps plein en 2015.

Faute de moto en 2014, Randy de Puniet mise sur Suzuki et sa nouvelle MotoGP 4-cylindres dont il a assuré une grande partie du développement pour revenir en tant que pilote officiel en 2015. Un beau projet certes, mais reposant sur des fondations moyennement solides. Car dans deux ans, qui sait avec quels moyens - et avec quels pilotes - Suzuki voudra entamer sa reconquête du MotoGP ?

C'est déjà 2014 !

Comme chaque année après la dernière course de la saison, un test officiel de trois jours a débuté ce matin sous le soleil de Valence. Jorge Lorenzo et Valentino Rossi ont été les plus rapides de cette première journée devant Stefan Bradl, Andrea Iannone, Andrea Dovizioso et Cal Crutchlow, qui termine son premier jour chez Ducati à 0,797 sec du meilleur temps.

Pour ses premiers tours chez Yamaha Tech 3, Pol Espargaro a signé le dixième chrono à 1,930 sec de Lorenzo, suivi par Scott Redding qui débute en MotoGP avec la Honda RCV1000F au sein du team Gresini. Précision de taille : ni Marquez, ni Pedrosa n'ont pris la piste avec leur Honda RC213V, le HRC leur accordant un peu de répit jusque demain matin !

La saison MotoGP 2013 est terminée, merci à tous nos lecteurs pour leur enthousiasme et leurs commentaires souvent très intéressants, et rendez-vous pour suivre la saison MotoGP 2014 sur MNC : restez connectés !

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