Entretien avec Hervé Poncharal, team manager de Tech 3 en MotoGP

Quatrième du classement par équipe 2008 (devant Suzuki et Kawasaki), la sympathique structure de Bormes-les-Mimosas, dans le Var (83), a clairement redressé la barre après deux années difficiles avec les pneus Dunlop : l'arrivée des double champions du monde Superbike Colin Edwards (7ème du championnat) et James Toseland (11ème), ainsi que le passage en Michelin, ont indubitablement porté leurs fruits. C'est donc avec une confiance et une ambition retrouvées qu'Hervé Poncharal et ses hommes abordent le championnat du monde MotoGP 2009...

Certes, Colin et James ont accusé un sérieux coup de mou à mi-saison : l'américain a perdu sa quatrième place au général à la suite d'une blessure au cou contractée en Allemagne (lire Moto-Net.Com du 14 juillet 2008), suivie de récurrents soucis pneumatiques. De son côté, l'anglais a eu bien du mal à se remettre de sa désillusion à Donington (lire Moto-Net.Com du 23 juin 2008). Mais le dirigeant de Tech 3, optimiste, voit dans le passage au pneu unique Bridgestone l'occasion de resserrer le niveau et d'éviter certaines désillusions subies en 2008...

Contacté par Moto-Net.Com, Hervé Poncharal s'exprime longuement et sans tabous sur une saison 2008 qu'il juge "excellente", mais aussi sur les sujets qui secouent violemment la planète MotoGP durant l'actuelle trêve hivernale. En tant que président de l'IRTA (l'association des teams), ce passionné éclairé fait la lumière sur le retrait d'importants sponsors suite à la "crise", la rivalité entre le Superbike et le MotoGP, l'indispensable réduction des coûts en catégorie reine, l'importance de l'électronique sur les 800, le remplacement de la 250 par la catégorie Moto2 et bien d'autres choses encore...

Presse et MotoGP : attention à l'excès de zèle !

Catégorie reine des sports mécaniques moto, le MotoGP est constamment sous les feux de la rampe : les pilotes sont érigés au rang de stars et font les gros titres de la presse, éclipsant parfois la beauté et l'intensité des courses. Un "mal nécessaire" selon Hervé Poncharal, qui se félicite toutefois de la large couverture accordée à cette catégorie qui le fait tant vibrer.

Selon un audit réalisé par une entreprise externe, le team Tech 3 serait d'ailleurs la quatrième équipe du plateau en termes de retombées télévisuelles ! Néanmoins, chaque médaille a son revers et en cette période trouble, l'homme s'agace de certains "dérapages journalistiques" qui ne font que "nuire à l'image de notre catégorie".

Ainsi certains s'étonnent de trouver ça et là des déclarations explosives qui leur sont imputées... sans aucun fondement ! "C'était auparavant une spécialité italienne et espagnole : là-bas, les sports mécaniques ont une telle ampleur que la moindre allusion ou poignée de mains peuvent dériver sur un pseudo scoop !", témoigne, passablement agacé, Hervé Poncharal.

"Or, depuis l'avènement d'Internet, la pratique se répand aussi en France : je sors à l'instant d'une conversation avec le team manager de Ducati-Pramac, à qui il est prêté des déclarations abracadabrantes depuis l'annonce du retrait d'Alice, son principal sponsor !"

"C'est d'autant plus rageant que certaines personnes écrivent sans vérifier leurs sources et sans jamais contacter les intéressés, que ce soit par mail ou téléphone. Or ça n'apporte rien que d'inutiles et préjudiciables polémiques au MotoGP dans une période qui est déjà suffisamment difficile", regrette-t-il.