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MICHELIN MET LA GOMME
Paris, le 30 novembre 2016

Moto GP : Michelin fait le bilan de son retour en Grands Prix

Moto GP : Michelin fait le bilan de son retour en Grands Prix

Nicolas Goubert, superviseur du programme MotoGP chez Michelin, dresse un bilan très positif de la première saison du Bibendum en tant que manufacturier unique en catégorie reine. Selon le dirigeant français, ce retour en Grands Prix après sept ans d'absence est une réussite, validée au chrono et par le nombre record de vainqueurs en 2016.

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"Je suis très satisfait de cette première saison de Michelin en MotoGP après sept ans d’absence. Le défi était énorme et nous l’avons relevé avec succès", résume Nicolas Goubert pour décrire le retour du Bibendum en Grands Prix moto comme fournisseur unique, en lieu et place du rival japonais Bridgestone.

"Et pourtant, si nous remontons le temps et revenons un an en arrière, notre retour en MotoGP était un saut dans l’inconnu : des nouveaux pilotes, des nouvelles motos, des nouveaux circuits... un style de pilotage qui a évolué au fil des saisons et une électronique encore méconnue par les équipes", poursuit le dirigeant tricolore, déjà aux manettes du service compétition français à l'époque où la fourniture de pneus en MotoGP était assurée par Bridgestone, Dunlop et Michelin.

"La saison a été animée par de très belles batailles sportives, neuf pilotes ont remporté au moins un grand prix et de nouveaux records ont été établis sur des circuits aux caractéristiques très différentes", rappelle le directeur technique et superviseur du programme MotoGP (ci-dessous).

Rappelons que la saison 2016 compte neuf vainqueurs différents, un record débuté au Qatar par Lorenzo et poursuivi par Rossi, Miller, Marquez, Iannone, Crutchlow, Viñales, Pedrosa et Dovizioso. Au-delà de cette concurrence rare, le fait que plusieurs motos se soient imposées est aussi à souligner : outre les victoires de Honda et Yamaha, Ducati a enfin renoué avec le succès - sur le sec en Autriche puis sur le mouillé en Malaisie - et Suzuki a remporté sa première victoire à Silvertsone (relire notre Rétrospective complète des courses MotoGP 2016). 

C'est la preuve d'un évident resserrement de niveaux sur le plateau MotoGP, longtemps souhaité par les organisateurs au travers de multiples aménagements de règlements. Outre la progression louable de Ducati et Suzuki, l'électronique unique tient aussi un rôle important dans ce resserrement des rangs, tout comme les pneus Michelin.

Des choix "décalés" qui ont surpris tout le monde, y compris les favoris !

"Certains pilotes ont mis en œuvre la bonne stratégie pour les conditions spécifiques du moment, d’autres ont parié sur un choix décalé et ont surpris l’ensemble de leurs concurrents, comme cela a été le cas, par exemple, d'Andrea Iannone en Autriche, de Dani Pedrosa à Misano et Cal Crutchlow, qui s’est imposé à Brno sur une piste séchante", observe avec justesse Nicolas Goubert, conscient que la multiplicité des vainqueurs en 2016 repose en partie sur des "coups gagnants" tentés par des challengers.

Car si certains se sont illustrés via des choix de pneus à l'opposé de la majorité (plus tendre à l'avant dans le cas de Pedrosa à San Marin et Iannone en Autriche, plus dur pour Crutchow en Australie), c'est justement parce que l'allocation proposée par Michelin était extrêmement riche, avec des gommes aux performances parfois proches sur le papier mais finalement très différentes en course.

Certains s'y sont même un peu perdus, tandis que des favoris ont ensuite regretté des choix trop prudents, dictés par leur position au championnat. Sans parler des pilotes longtemps en délicatesse avec quelques références de l'allocation clermontoise, comme Jorge Lorenzo qui a souvent imputé ses problèmes de constance aux Michelin

"Nous avons conçu plus d’évolutions pendant cette année en MotoGP qu’en sept ans de travail dans d’autres disciplines moto", reconnaît Goubert. "Nous avons testé de nouveaux mélanges de gommes et des nouveaux matériaux, dessiné de nouveaux profils, réalisé des nouvelles structures". 

Loin de considérer ces incessants changements comme une possible faiblesse, le responsable français estime au contraire que cela a permis d'élaborer des stratégies différentes, en fonction du style de pilotage et des caractéristiques des motos. Nicolas Goubert affirme même que cette situation a, en quelque sorte, créé une concurrence similaire à celle en place quand plusieurs pneumaticiens s'opposent !

"Grâce à ce travail, nous avons pu proposer aux pilotes une sélection de pneus adaptés à un large spectre de conditions et de températures, cela leur a donné plus d'options pour bâtir leurs stratégies de course. Ainsi, nous avons créé une concurrence entre les différents choix de pneus même dans une situation de mono-marque", explique le responsable.

Cette déclaration résonne surtout comme une manière détournée d'effacer le nombre incalculable de fois où Michelin a répété ne pas vouloir participer à un championnat mono-marque pour préserver l'émulation née de la concurrence ! Rappelons que c'est tout de même pour cette raison que le pneumaticien français a claqué la porte des Grands Prix, fin 2008…

Une réactivité record, à l'origine des succès de 2016

Honnête, Nicolas Goubert reconnaît néanmoins que l'année écoulée n'a pas été qu'une partie de plaisir, notamment quand la fiabilité des gommes clermontoises a été critiquée suite à la spectaculaire chute de Loris Baz à près de 300 km/h pendant l'intersaison en Malaisie suivie de celle de Scott Redding pendant les essais du GP d'Argentine, causée par un pneu arrière totalement détruit…

"Chaque fois que nous avons rencontré une difficulté, nous avons modifié nos pneus en un temps record pour améliorer la situation : quand il a fallu réagir après le GP d'Argentine, nous avons préparé de nouveaux pneus arrière en l’espace de trois jours !", se souvient Nicolos Goubert.

"Nombreuses ont été les évolutions et notamment au Grand Prix des Amériques, au Grand Prix de France et au Grand Prix d'Allemagne : à chaque fois, les améliorations proposées ont été validées par les pilotes et confortées par le chronomètre", conclut le dirigeant français, satisfait de constater que plus de "75%" des pilotes ont apprécié et adopté le nouveau profil de pneu conçu pour 2017 étrenné lors du GP de Valence (Espagne). 

Avec à la clé, le nouveau record absolu du circuit et le record du tour en course signés par un Jorge Lorenzo au sommet de son art pour sa dernière course sur la Yamaha officielle avant son passage chez Ducati. De bon augure pour Michelin, dont le pneu avant se montrerait davantage "communicatif", aspect très critiqué précédemment.

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