Sept ans après avoir mis en sommeil sa marque MBK, le constructeur de motos et scooters japonais Yamaha change le nom de son usine française. Les Xmax (125-400), MT et YZF-R (125), Tracer 7, XSR et Ténéré 700 sortiront dorénavant de la Yamaha Motor Manufacturing Europe, accompagnés de eBikes et eDrive !
Lancée en 1923 à Pantin (alors dans le département de la Seine), Motobécane s’est installée dès 1951 à Saint-Quentin dans l’Aisne (02). "Le site s’étend sur 340 000 mètres carrés, de quoi accueillir jusqu’à 5 000 employés en 1974 lorsque l’entreprise tricolore tourne à plein régime et fabrique 750 000 mobylettes annuellement", remémore le site officiel de... Yamaha !
Depuis 1986 en effet, le constructeur nippon détient le contrôle de la marque française devenue MBK Industries, et exploite son installation picarde afin de produire des deux-roues motorisés sous les deux franchises : les jumeaux MBK Booster et Yamaha BW’s notamment, avaient connu un phénoménal succès dans les années 90.
Montée en cylindrée en 2004 avec la production de la XT660, puis montée en grade dans l’organigramme Yamaha en 2012 suite à la fermeture de l’usine de Barcelone (Espagne), l’usine de St-Quentin a cessé de produire des deux-roues motorisés badgés "MBK" en 2018 et est aujourd’hui rebaptisée Yamaha Motor Manufacturing Europe...
"Le changement de nom, accepté par le comité d'entreprise de MBK, en YMME, fait partie de la vision à long terme de Yamaha Motor et renforce son engagement en faveur d'une fabrication européenne locale, atout de compétitivité et de développement durable", justifie la firme aux trois diapasons au sujet de la plus grosse usine de deux-roues motorisés en France (72000 unités en 2019), la troisième en Europe derrière Berlin (BMW) et Mattighoffen (KTM).
"Mise en sommeil", la marque MBK est logiquement effacée des murs de l’usine : "il faut garder en tête que cette sensibilité à MBK est en grande partie franco-française. MBK est un vrai actif, en France", reconnaissait Eric de Seynes dans notre interview fin 2017, mais "en Europe, la notoriété de la marque est extrêmement faible".
Le grand patron de Yamaha nous signalait à l’époque tenir "à garder la marque MBK, au même titre que je continue de défendre auprès de nos responsables juridiques la protection de "Mobylette" ou "Booster"... Nous avons des noms qui font partie de notre patrimoine, MBK en fait clairement partie et nous la protégeons. Les évolutions vont tellement vite : nous serons peut-être bien contents de l'avoir dans trois ou cinq ans pour porter un nouveau projet".
C’est le cas de l’appellation "Booster" justement, tout récemment réattribuée à une nouvelle génération de deux-roues motorisés : des eBikes qui représentent selon Yamaha "la mobilité tournée vers l’avenir" et qui sortent eux-aussi des chaînes de montage MBK... euh pardon, Yamaha !
"YMME va poursuivre sa diversification vers une usine multi-produits et vers la mobilité électrique", souligne la firme d’Iwata. "Depuis de nombreuses années déjà, ce site fabriquait des modèles phares de Yamaha tels que les Ténéré 700, MT-125 et Xmax, assemblait la nouvelle gamme d'eBikes Yamaha et personnalisait les deux-roues motorisés et les quads Yamaha pour les besoins spécifiques à l'Europe".
Présentées en novembre dernier, les édition spéciales Ténéré Extreme et Ténéré Explore sont de nouveaux exemples de la fructueuse collaboration entre le groupe japonais et son antenne française. "Enfin, comme annoncé précédemment, YMME commencera en mars 2024 à produire des eDrive". De minuscules et discrets hors-bords électriques, pour aller pêcher sur la Somme ou sur l’Oise...
Olivier Prévost, PDG de Yamaha Motor Europe :
"C'est avec beaucoup d'émotion que j'apprécie la transition de MBK Industrie vers Yamaha Motor Manufacturing Europe. J'ai commencé ma carrière chez MBK il y a 30 ans et, toutes ces années, j'ai porté une attention particulière à MBK. L’exploitation et la gamme de produits ont été en constante évolution pour atteindre aujourd’hui un haut niveau d’excellence permettant la production de modèles phares Yamaha dans cette usine. Cela a été possible grâce à l’engagement et aux efforts de l’ensemble des employés au cours des 40 dernières années. Je tiens à exprimer ma reconnaissance et à les remercier tous. En regardant vers l’avenir, il était devenu clair qu’il était désormais temps de changer le nom en Yamaha Motor Manufacturing Europe. Plus qu'un geste symbolique, il s'agit d'une reconnaissance claire de l'entreprise au sein du groupe Yamaha Motor et cela contribuera à élargir la gamme de produits Yamaha. Enfin, en tant qu'ancien employé de MBK, je suis très fier de dire à mes collègues de YMME que désormais, nous sommes enfin tous des "employés de Yamaha". Continuons d'avancer en profitant de notre fabrication locale Yamaha, qui est un atout de compétitivité et un avantage durable".
Patrice Maciejewski, président de Yamaha Motor Manufacturing Europe :
"Le changement de nom de MBK en Yamaha Motor Manufacturing Europe est une reconnaissance importante des efforts déployés par tous les employés au cours des dernières années pour transformer l'entreprise afin de pouvoir produire les modèles phares de Yamaha tels que la famille Ténéré 700. Nous comparons continuellement nos normes et méthodes de qualité avec celles de notre usine mère à Iwata, afin de pouvoir atteindre des niveaux de qualité similaires. Nous pensons que notre installation en Europe sera un atout clé pour Yamaha dans le secteur de l’eMobility, afin de répondre à l’exigence de réduction de l’émission de carbone dans les productions locales. Aujourd'hui, après 100 ans d'existence sous les noms de Motobécane puis MBK, nous sommes très fiers de rejoindre complètement la famille Yamaha et de devenir des employés de Yamaha".
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