Essai Suzuki Inazuma 250 : un mini roadster convaincant !

Bon d'accord, l'image Jekyll et Hyde est ultra galvaudée... Mais quand même, le côté "bonhomme" de la Suzuki Inazuma 250 en ville, du genre "tout bien sans éclat", laisse place à un côté bouillant sur de petites routes viroleuses. On oublie la plage urbaine de 5 à 8 000 tr/mn pour se consacrer au haut du compte-tours, entre 8 et 11 000 tr/mn.

Là, à défaut d'arracher les bras, les 24,48 ch et les 22 Nm de couple du moteur permettent de s'en payer une bonne tranche ! Ce qui tombe bien, car tout est sain sur cette moto : la selle est confortable, le rayon de braquage est court et elle se place facilement sur l'angle. De même, les suspensions font bien leur travail en penchant plutôt vers le confort que la performance.

Le freinage est assez puissant pour être efficace, tout en restant facilement dosable, même à la pédale. Ainsi, dans des enchaînements à bon rythme sur une route un peu fripée, si l'on ressent parfois un dandinement ça ne se transforme jamais en alerte.

Sur les petites départementales autour du Pic Saint Loup, de la Vallée de la Buège et des gorges de l'Hérault, en raison du nivellement des performances somme toute modestes, notre petite bande en a été réduite à affiner freinage, trajectoires et autres billevesées pour en découdre avec les copains. Et le plus drôle, du coup, c'est qu'on exploite en totalité les possibilités du twin !

Quel plaisir sur route ouverte que de passer de "je soude à toc" à "je freine" en continu ! En fait, on retourne à l'école : ce n'est pas la machine qui fait la différence, c'est son païlotte ! Bien lire les virages, bien choisir son rapport pour sortir sans perdre le contact avec les copains, trop drôle... On en redemande !

Le retour vers Montpellier regorge de belles enfilades rapides. Là encore, l'Inazuma 250 met à l'aise et on prend l'habitude de rester gaz en grand pour enfiler les courbes rapides comme des perles. Et si ça ferme un peu, pas de souci, la belle homogénéité ne se dément pas : au pire, ça se dandine un peu, et on remet gaz en grand !

Un petit passage sur autoroute (allemande) pour rejoindre l'agglomération nous permet d'afficher la vitesse maxi : calés en limande, à l'aspi les uns des autres, on voit l'aiguille du compteur batifoler autour des 150 (152 pour les nains, 148 pour le bûcheron vosgien qui écrit ces lignes)...

Un risque très mesuré pour nos points, car en enlevant les 9 à 10% d'exagération du compteur on arrive autour de 136-137, soit les 130 légaux plus la tolérance de 5% de l'erreur de lecture du radar ! Autre sujet de satisfaction, on ne risque pas comme au guidon d'une 125 de se faire "pousser" par les poids lourds, une sensation des plus désagréables...

Pour en terminer avec cette prise de contact, on relèvera une consommation moyenne (mesurée) inférieure à 3,5 l/100 km. Soit une bonne arsouille menée à régime plutôt élevé pour un budget plus que contenu. Le tout dans une ambiance festive qui rappelle aux anciens le temps où l'on s'expliquait au guidon de petites 125 menées à toc, même qu'on en était fiers...

Verdict : économique mais amusante, petite mais flatteuse

Si les performances de la Suzuki Inazuma 250 restent modestes, l'essentiel est ailleurs. Economique à l'usage (un peu moins à l'achat avec un prix de 3999 €), ce roadster n'oublie pas d'avoir une bonne gueule et de proposer des aptitudes routières réjouissantes. Suzuki France prévoit d'en écouler entre 300 et 400 exemplaires sur l'année 2013.

Facile à la ville, amusante à la campagne, budget hyper contenu : elle s'avère un véritable remède anticrise. Et si vous avez la bonne idée de la choisir comme compagne du quotidien, vous verrez que vous finirez par l'adopter aussi, de temps en temps, pour une virée à l'ancienne, histoire de se souvenir comment c'était quand on pouvait visser la poignée sans trembler à la vue d'un break garé sur le bas-côté... Essayez pour voir : c'est juste jouissif !