Ducati Hypermotard 796 : sacrément sexy, la p’tite soeur !

Qu'on se le dise : Ducati a mis de l’eau dans son chianti au fil des années. Si certains - les purs, les durs ! - s’en plaindront, la majorité de motards, elle, s’en réjouira ! Les machines de Borgo Panigale ne sont définitivement plus ces "bouts de bois" caractériels que les vieux de la vieille évoquent avec des trémolos dans la voix, sous prétexte que "dans le temps mon gars, fallait en avoir dans la culotte pour piloter une italienne" !

Or, cette Hypermotard illustre parfaitement cette tendance : sa poignée d’embrayage est douce et progressive grâce à l'action de l'APTC (Adler Power Torque Clutch), ce qui constitue un avantage précieux en ville. Le large guidon est également un atout et confère une facilité et une vivacité incroyables à l'équipage.

Cependant, la transalpine n'est pas non plus à confondre avec une meule de coursier et elle ne facilite pas vraiment la vie quotidienne : il est par exemple impossible de transporter un quelconque antivol et pas beaucoup plus aisé d’accrocher un sac à cause des pots d’échappement ! Quant au sort réservé à un éventuel passager, n'en parlons pas !

Mais la Ducati est tout de même protégée du vol par un anti-démarrage à clé codée : un véritable plus, vu son côté tape à l'oeil ! Elle présente aussi un tableau de bord 100 % digital, assez complet et parfaitement lisible de nuit comme de jour (lire la partie "Instrumentation" de notre fiche technique ci-après). Pour chipoter un peu, on pourra juste regretter l’absence d’un indicateur de rapport engagé.

Terreur des boulevards

L’Hypermotard 796 est une vraie star des terrasses de café mais aussi un sacré outil pour se déplacer en ville... rapidement ! Elle braque plutôt bien pour une Ducati et se joue des remontés de files avec maestria, si l’on prend soin de rabattre les rétroviseurs.

En effet, lorsque ces derniers sont déployés, la moto fait presque 1,20 m de large et ne passe absolument nulle part. Mais rouler sans rétrovision est dangereux - et interdit -, si bien que l’on ne peut que conseiller aux motards urbains d’opter pour des rétroviseurs "à tiges" classiques. D’ailleurs, les commodos de la petite Hypermot’ sont prêts à les recevoir : tant pis pour le style !

Comme toutes les Ducat' refroidies par air, l’Hypermotard n’apprécie pas trop de descendre sous les 3 000 tr/min. En effet, à très bas régime, le bicylindre fait part de son mécontentement en cognant et en hoquetant : un problème en partie compensé par la douceur de l’embrayage qui permet un dosage tout en finesse lors des manoeuvres à basses vitesses.

De plus, la boîte de vitesses, certes un peu sèche mais rapide et précise, permet de se caler toujours sur le bon rapport et d’éviter ainsi les sous-régimes. Signalons en outre que la moto de notre essai, confiée par Ducati France, était dotée d’un pignon de sortie de boîte de 14 dents en lieu et place de celui d’origine qui en compte 15 : ainsi équipée, le twin perd quelques km/h en vitesse de pointe, mais il y gagne en souplesse et en pêche !