Une autre idée du roadster

À la prise du levier d'embrayage, la Ducati marque un nouveau point grâce à son dispositif APTC qui diminue considérablement l'effort à fournir par rapport aux systèmes ordinaires. De son côté, la Shiver demande davantage de poigne et fatiguera plus vite son utilisateur, notamment en ville.

On note également très vite des différences entre les comportements des deux trains avant italiens : celui de Bologne est léger et neutre tandis que celui de Noale se montre plus lourd et légèrement tombant. La sensation d'avoir affaire à une petite moto d'une part et à une grosse moto de l'autre se confirme.

Dès les premiers mètres, on intègre le fait que la Ducati soit une vraie petite sportive tandis que l'Aprilia se veut plus polyvalente : les dos d'âne et autres obstacles des rues sont bien mieux absorbés par la Shiver.

De même, le V-Twin "750" se montre plus souple et accepte de reprendre à partir de 2000 tr/min sur les premiers rapports, il faut maintenir le L-Twin "796" 1000 tours plus haut pour ne pas être trop secoué à la remise des gaz.

La Shiver dispose en outre du système "tri-map" permettant de faire varier le caractère de son moteur : en mode R ses réactions sont "Rassurantes" - voire "Risibles" -, elles deviennent plus "Toniques" en mode T et finissent par être presque trop "Sèches" en mode S.

En ville, on privilégiera le mode T qui mêle à la fois douceur dans les reprises et vigueur dans les montées en régime. Le mode S de la Shiver réjouira l'amateur de sensations plus fortes avec ses réactions plus vives, mais beaucoup moins son passager qui dispose heureusement d'une bonne assise et surtout d'un très bon maintien grâce aux poignées, absentes sur la 796.

Sur la Ducati, en duo comme en solo, les parcours urbains sont obligatoirement plus agités. L'agilité de la moto, alliée au tonus de son moteur, incite davantage à suivre les coursiers et même les plus calmes auront du mal à évoluer sans aucun soubresaut.

Boules de nerfs... voire nerfs en boule

Le twin de 803 cc - oui, le "796" - nécessite d'être soigneusement accompagné à l'embrayage. On passera donc au pignon de 14 dès la première révision ! En outre, les suspensions gomment moins bien les pavés ou nids de poule et l'injection se montre un peu moins douce que sur l'Aprilia.

Néanmoins, à régime constant, le moteur bolognais se montre plus régulier et agréable que celui de Noale, qui ballote légèrement son utilisateur d'avant en arrière : la Shiver hésite à se caler sur un régime précis et peut finir par irriter les plus délicats.

Côté rétroviseurs, l'Aprilia s'en sort le mieux avec des rétros plus hauts et surtout mieux réglés. Même levés au maximum, ceux de la Ducati - ce sont les miroirs qui pivotent au sein de leur boîtier - offrent une vue trop basse qui demande au pilote de baisser la tête. Trop écartés, les rétros de la 796 limiteront davantage les progressions entre les files que ceux de la Shiver.

De plus, la boîte de vitesse de la Monster 796 nous a gratifié de quelques faux points morts. Son moteur s'est même subitement coupé lors de simples arrêts au stop ou aux feux... de quoi perdre la face devant les terrasses de café !

Globalement plus confortable, plus souple et plus douce, la Shiver manque toutefois de légèreté et de maniabilité pour véritablement devancer la 796 en milieu urbain. Mais une fois sortie de la ville, les 95 chevaux de l'Aprilia pourront-ils distancer les 87 chevaux de la Ducati ? En route !