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BILAN ANNUEL
Paris, le 16 janvier 2012

Marché moto et scooter 2011 : le verre à moitié plein ?

Marché moto et scooter 2011 : le verre à moitié plein ?

Le marché du motocycle en France affiche une baisse générale de -6,7% en 2011, mais l'année a été très différente pour les ventes de scooters 125 ou de grosses motos... Chiffres, graphiques et analyse : MNC dresse le bilan complet du marché français.

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Le verre à moitié plein ou à moitié vide ?

Le marché français de la moto et du scooter a bouclé l'année 2011 par une petite glissade de trois petits pourcents (2,6% pour être tout à fait exact) par rapport à décembre 2010 (lire notre Bilan marché annuel 2010). Les motards et scootéristes qui se sont rués en masse dans les allées du Salon de la moto Paris n'ont visiblement pas encore envahi les concessions...

Le mois de décembre 2011 a été à l'image - et même une caricature - de cette année : extrêmement contrasté ! Les ventes de 125 cc ont en effet chuté de -21,5% par rapport à décembre 2010, tandis que celles des "+ de 125" ont grimpé de +16,6%.

Mois de décembre et année 2011 contrastés

Notons toutefois que plusieurs nouvelles moyennes et grosses cylindrées effectuaient leur entrée dans les concessions (Yamaha Tmax, Honda NC700X, Kawasaki ER-6n ABS ou Honda Goldwing 2012 pour ne citer qu'elles) et ont sans doute dopé le nombre d'immatriculations du secteur dans son ensemble.

Ce douzième mois n'est donc pas catastrophique, mais on attendait mieux de sa part : outre le grand retour du Salon à la Porte de Versailles, plusieurs facteurs laissaient espérer un Noël plus joyeux encore pour le deux-roues motorisé...

Les températures de décembre 2011, par exemple, ont été extrêmement douces. De même, les réveillons tombaient des samedis soirs, évitant ainsi les ponts - et autres gueules de bois au boulot ! Enfin, la neige qui avait interrompu la circulation pendant plusieurs jours l'an dernier était absente cette année.

On remarque en revanche que la pluie ne nous a pas épargnés en décembre, ce qui peut expliquer partiellement la chute - c'est si vite arrivé sur la mouillé... - des 125. Mais du coup, la barre sera moins haute pour le mois de décembre 2012 !

Marché 2011 : 173 096 immatriculations (-6,7%)

Sur l'ensemble de l'année 2011, les immatriculations de motocycles (motos et scooters de "+ de 50 cc") atteignent un total de 173 096 unités. Soit 12 513 immatriculations de moins qu'en 2010 et un recul de -6,7% à nombre de jours ouvrables comparable (253 en 2011, 254 en 2010).

Le marché continue donc de se rétracter et égalise désormais (si l'on inclut les immatriculations des "tricycles pour grands" de Piaggio) les scores de l'année 2004. 2011 avait pourtant fort bien débuté, notamment chez les grosses cylindrées...

À la fin du premier semestre, MNC notait un repli général limité à -1,9%, avec une inversion dans la tendance de ces dernières années : les gros cubes faisaient désormais office de locomotive du marché avec une hausse de +5,9%, alors que les 125 cc le plombait de -12,3% (lire notre Bilan marché semestriel 2011).

Le marché s'est soudain effondré cet été, mais les tendances des petites et grosses cylindrées se sont confirmées. Dès le mois de septembre, les gros cubes refaisaient surface et s'envolaient même en fin de parcours. Les 125 en revanche n'allaient plus sortir la tête de l'eau, bloquées au palier de -20% par rapport à une petite année 2010.

Les gros cubes reprennent le dessus

En réalité, la baisse de forme des 125 est tout sauf surprenante. Il faut se rappeler tout d'abord que les immatriculations dans ce secteur ont littéralement explosé entre 2006 et 2008, atteignant un pic de 117 858 unités en 2007.

Depuis, les automobilistes lassés des bouchons et des 10 litres au 100 km de leur berline sont de moins en moins nombreux à se présenter dans les concessions. Les crises financière, économique, puis sociale sont passées par là et on y pense à deux fois avant d'investir dans un nouveau véhicule, même pratique et économe à l'usage.

Rappelons aussi que la brusque chute du secteur 125 en 2009 était due à l'apparition des malins MP3 LT ("tricycles", et non "motocycles").Or ces imposants concurrents ont subi d'importantes mises à jour cette année... Ainsi, le passage aux 300 et 500 cc et l'arrivée de la version Yourban 300 leur ont permis de maintenir leurs volumes de ventes : encore 10 815 cette année !

Certes beaucoup plus chers à l'achat, les MP3 LT (et Yourban 300) sont également plus sécurisants, puissants, statutaires et même plus "tendance" qu'un scooter 125. Autant d'atouts qui leur ont permis d'éviter le "fléau économique" des 125 en 2011 : la formation obligatoire de 7 heures !

Les 125 freinés par la formation, les MP3 toujours là !

Car cette année, plus que la météo ou la crise, c'est la nouvelle législation qui a ralenti l'activité du secteur 125, en limitant notamment le nombre de nouveaux entrants. Les véhicules les moins onéreux ont sans nul doute été les plus touchés, le prix de la formation représentant une somme supplémentaire à débourser relativement énorme (un tiers du prix d'un scooter low-cost) !

Au-delà du coût financier, le temps et l'investissement que cette formation induit ont détourné les clients des 125 cc, au profit notamment des 50 cc : le marché des cyclomoteurs affiche une hausse de 3% en 2011, avec un cumul de 125 294 immatriculations.

L'ambiance était bien plus festive du côté des "plus de 125". On retiendra qu'en 2011, la passion pour la moto - la vraie ! - a éclipsé son aspect utilitaire. Les marques "généralistes" - et japonaises - ont également cédé du terrain face aux "spécialistes" - et occidentaux -, en ne représentant plus que 56,5% des ventes de gros cubes (+ de 125 cc) contre 71,85% il y a cinq ans !

Il n'y a guère plus qu'en matière de roadsters de moyenne cylindrée - le gros du marché, il est vrai - et en maxi scooters que la mainmise nippone demeure. Car chez les maxi roadsters, les superbike ou supersport, les trails (de plus en plus routiers) et les routières, les Européens sont désormais ultra compétitifs.

Les Américains quant à eux règnent en maîtres absolus sur le segment du custom. Profitant à 100% de la répression routière toujours plus virulente en France, les "tranquilles" Harley-Davidson se vendent comme des petits pains : entre 8000 et 29 000 € pièce, les boulangers sont contents !

Les contrastes entre constructeurs sont particulièrement saisissants : toutes cylindrées confondues (125 cc et au-delà), les quatre marques japonaises forment toujours le quarté de tête mais croquent à peine plus de la moitié du marché : 50,9% pour être précis, et sans compter les MP3 LT.

Piaggio, avec ses trois-roues à "large voie", prétend de nouveau cette année à la troisième place au classement "scratch" ! Le constructeur italien pourrait même revendiquer la première place sur le marché des "125 cc et véhicules équivalents ne requérant pas le permis A".

Les Japonais plus que jamais sous pression

Hors MP3 LT (c'était un choix judicieux de Piaggio de se différencier avec ses "tricycles", mais les bilans MNC se concentrent sur les statistiques de "motocycles"), BMW pique justement à Piaggio sa 5ème place au classement général.

Là encore, étant donné le panier moyen du consommateur Béhème, on peut estimer que le "verre" du marché du motocycle français est à moitié plein plutôt qu'à moitié vide ! Et en ce qui concerne la firme bavaroise, elle peut considérer que sa pinte déborde abondamment : les Allemands dépassent pour la première fois la barre des 10 000 immatriculations en France (lire MNC du 22 décembre 2011).

Il en va de même pour les Américains de Milwaukee (8778 immats pour Harley-Davidson, 7ème), les Britanniques d'Hinckley (6729 immats pour Triumph, 9ème), les Autrichiens de Mattighofen (6123 pour KTM, 10ème) et les Italiens de Bologne (4128 pour Ducati, 11ème), voire de Mandello del Lario (1028 pour Moto Guzzi, 20ème).

Premier français, Peugeot, fait les frais du dynamisme de Harley-Davidson et perd une place au classement. Huitième avec 7 018 immatriculations, le constructeur de Franche-Comté - aux dernières nouvelles... - a toutefois mieux tenu que ses concurrents sur le terrain des 125 cc grâce à ses Tweet et Citystar.

Cette année, les spécialistes du scooter 125 ont vu rouge - ou plutôt violet sur les tableaux MNC : Piaggio, Kymco, Sym, Daelim, MBK et Gilera ont subi une progression à deux chiffres de leurs ventes... mais dans le mauvais sens, malheureusement ! Quant au Chinois Jonway, il a carrément disparu du Top 20.

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