Rossi obtiendra-t-il une sixième victoire consécutive au Mugello dimanche après-midi ? Sera-t-il battu par ses compatriotes Capirossi et Melandri ? À moins que Stoner et sa Ducati ne se chargent à nouveau de pousser le Docteur à bout ? Suspense !
C'est sur la superbe piste du Mugello, à quelques kilomètres au nord de la ville de Florence, que se déroulera dimanche le Grand Prix d'Italie, événement attendu par des milliers - des millions ? - de tifosis et autres fans de MotoGP, lecteurs de Moto-Net.Com en tête !
Tracé au beau milieu des collines toscanes, le Mugello est l'un des circuits les plus beaux et les plus techniques au monde. "Il y a un peu de tout : des changements d'altitude, une longue ligne droite qui rend habituellement les courses très serrées car le phénomène d'aspiration y est très important et il y a beaucoup de changements rapides de direction, décisifs pour réaliser un tour rapide", décrit Nicky Hayden, troisième de l'édition 2006 derrière Rossi et Capirossi (lire Moto-Net.Com du 5 juin 2006).
Avec 41 mètres de dénivelé entre son point le plus bas - Bucine - et son point culminant - Poggiosecco -, le circuit privé de Ferrari représente un défi hors pair pour les mécaniques et les pneus... Ce qui pourrait très bien convenir à la Ducati et aux Bridgestone de Stoner et de Capirossi, mais aussi de Barros et Hofmann !
Car comme le souligne Jean-Philippe Weber, responsable de la compétition moto chez Michelin : "d'un point de vue performance, on peut dire que tous les constructeurs japonais sont quasiment à égalité sur ces cinq premières courses. Seul Ducati semble, à l'heure actuelle, posséder un avantage indéniable"...
L'un des plus beau tracé au monde
Heureusement, le Mugello ne se limite pas à sa seule ligne "quasiment" droite de 1 141 mètres ! Les Honda, Kawasaki, Suzuki et Yamaha devront profiter des remarquables "pif-paf" italiens pour recoller les Ducati et se placer dans leur aspi avant de gravir la ligne droite.
Ces pif-paf sont en réalité d'incroyables "chicanes" qui se négocient aux alentours de 130 km/h, soit la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes françaises ! Or dans ces sections, Michelin pense posséder un avantage sur ses concurrents Bridgestone et Dunlop...
"5% plus léger que le 16.5 pouces une fois monté sur jante, le 16 pouces procure une inertie moindre qui favorise la maniabilité de la moto", calcule Jean-Philippe Weber...
La guerre des pneus continue
"Au Mugello le pneu avant s'avère très important, ce qui devrait être bon pour notre nouveau 16 pouces avant qui permet à nos pilotes d'être très agressifs dans les virages", surenchérissent les ingénieurs français, "confiants que le pneu fonctionnera bien au Mugello car le circuit présente de nombreuses entrées de virages en descente, où les pilotes réclament de l'adhérence et de la confiance pour attaquer les courbes"...
Pour parfaire la difficulté des pneumatiques, le Mugello possède aussi "quelques sorties de courbe en montée, comme le virage n°1, Arrabiata 1 et Arrabiata 2, qui contraignent beaucoup l'arrière, d'autant que le carrossage positif (virage relevé, NDLR) procure aux pilotes un regain de confiance et d'adhérence et ils peuvent ouvrir les gaz plus fort".
Une nouvelle fois, le choix des 31 pneus jeudi soir sera crucial pour la course dimanche... Et ce ne sont pas les prévisions météorologiques différentes - voire contradictoires ! - qui circulent ici et là qui simplifieront la tâche des équipes...
Rossi invaincu en 5 ans
Or Valentino Rossi lui-même compte sur la présence d'un franc soleil pour briller sur sa piste fétiche ! "C'est une piste fantastique, même si la ligne droite est longue", explique le Docteur : "nous savons que nous allons devoir mener une grande bataille. Au moins, nous pourrons compter sur la météo... J'espère !"
Vainqueur des cinq dernières éditions italiennes, Valentino Rossi débarque sur ses terres avec le devoir d'effacer sa mésaventure mancelle. "Nous espérions que Le Mans nous permettrait de reprendre quelques points à Stoner, mais malheureusement la météo était contre nous", regrette le septuple champion du monde.
Du coup, le Doc' compte sur son GP national pour diminuer l'écart qui le sépare de la tête du championnat : 21 points derrière Stoner à l'issue des cinq premiers GP... "J'ai gagné ici de nombreuses fois, dont les trois dernières années avec Yamaha et j'ai fait quelques-unes de mes plus belles courses", rappelle le n°46.
Stoner toujours en tête du championnat
Un palmarès à faire rougir Casey Stoner, pourtant leader de la catégorie après trois victoires, une 3ème et une 5ème place. Au Mugello, le jeune australien compte comme meilleur résultat sa deuxième place obtenue il y a trois ans... en 125 ! Et dire que la victoire de Rossi dans cette même catégorie remonte à dix ans !
Considérant à juste titre que sa Ducati GP7 devrait être "très forte" sur cette piste qui offre la deuxième ligne droite la plus longue du calendrier MotoGP, "le" pilote de ce début de saison s'apprête lui aussi à vivre un Grand Prix disputé.
"Ce serait bien de gagner, mais ça va être très dur de battre Loris et les autres italiens", atteste Casey. Cependant, une place sur le podium ne devrait pas être inaccessible. Après tout, Hayden a bien terminé troisième l'an dernier, Gibernau 2ème en 2004 et Ukawa 3ème en 2002 - même s'il est vrai que le pilote japonais avait l'avantage de rouler sur l'une des deux seules RCV.
Et que dire d'Alex Barros, vainqueur du GP d'Italie en 2001 (une épreuve qui s'était déroulé en deux temps : sec puis trempé). On se souvient que Rossi - surfeur hawaïen pour l'occasion - avait glissé sur la piste alors que Capirossi, victime de la même flaque d'eau quelques instants plus tard, avait mieux géré l'aquaplaning pour rejoindre l'arrivée indemne juste devant Biaggi.
Le retour de Capirossi ?
Mais des souvenirs comme ceux-là, il en existe pour chaque Grand Prix italien tant il est vrai que cette piste sinueuse et large permet aux pilotes d'emprunter des trajectoires différentes et de se retrouver toutes les minute trente, bulles dans les pots, dans la ligne droite !
Stoner s'attend donc à ce que son coéquipier Capirossi revienne jouer aux avant-postes à l'occasion de son GP national. Absent des débats depuis le début de la saison, l'italien souhaite en effet profiter de l'étape du Mugello pour retrouver son meilleur niveau.
"L'an dernier, Valentino et moi avons eu une grande bataille pour la victoire", se souvent Capi-T-Rex... Et pour expliquer sa baisse de régime, Loris invoque un manque de ressenti sur la GP7. Mais "Ducati travaille avec moi pour peaufiner la moto et faire en sorte qu'elle corresponde à mon style !, ajoute l'italien, dont le pilotage agressif ne semble pourtant pas si différent de celui de Stoner...
La confirmation de Melandri ?
Troisième italien à vouloir chantonner la Fratelli d'Italia sur la plus haute marche du podium, Marco Melandri sait qu'il aura fort à faire durant les essais : "pendant les deux jours de tests en France (après le GP, NDLR), nous avons beaucoup travaillé sur les suspensions mais nous n'avons pas réglé tous les problèmes que j'ai rencontrés en entrée de virage", signale le n°33.
Ce week-end, Marco nourrit une ambition bien particulière : gravir enfin le podium italien en catégorie reine ! "Un Grand Prix national, c'est à la fois palpitant et exigeant", résume Marco qui avait loupé de peu - 12 centièmes pour être exact - la troisième marche en 2005...
Pilotes d'italiennes, les deux Alex du team d'Antin Pramac seront pour ainsi dire également à domicile. Vainqueur en 2001, Barros arrive en pays toscan "confiant" malgré le sort qui semble s'acharner sur lui.
Les Ducati favorites
En Chine, le brésilien fauché par Elias regagne tardivement la piste et réalise une course extraordinaire dans le même rythme que les hommes de tête, mais il franchit la ligne en excellent avant-dernier (lire Moto-Net.Com du 2007). Et il y a deux semaines en France, le vétéran voit ses espoirs ruinés par la pluie alors qu'il possédait "les réglages parfait du duo Ducati -Bridgestone" !
A contrario, son coéquipier Hofmann s'est très bien sorti du déluge français : sa 5ème place représente son meilleur résultat en MotoGP ! Le moral gonflé à bloc, le pilote allemand sait que sa Ducati devrait briller par sa puissance et il vise le top 10 ce week-end.
Shinya Nakano ne sera pas non plus un pilote comme les autres, puisqu'il évolue au sein du team italien JIR Konica Minolta ! "Je me dois de donner mon maximum tout au long du week-end !", en conclut le japonais...
Nakano trop lent en courbe !
Ayant étudié de très près son début de saison décevant, Super Shinya sait d'où vient son manque de réussite : "je ne parviens pas à conserver une vitesse suffisante dans les virages, mais je suis certain que l'on peut mieux faire sur ce circuit", assure le n°56 !
Pourtant au niveau de la vitesse de passage en courbe, l'ancienne terreur de la 250 en connaît un rayon. "J'ai gagné le Grand Prix 250 en 2000 et je le considère encore comme l'une de mes plus belles courses. Alors pourquoi ne viserions-nous pas un bon résultat avec cette 800 ?", raisonne le pilote Honda !
Une belle performance en Italie pourrait enfin lancer sa saison : "si Shinya se montre efficace et performant au Mugello, je pense qu'il sera en bonne posture pour la course suivante, car les caractéristiques du circuit de Catalunya sont similaires à celles de la piste du Mugello", assure Gianluca Montiron, son team manager.
Deux teams italiens
Également membre d'un team tricolore - vert, blanc, rouge bien évidemment ! -, Carlos Checa se veut confiant : le pilote de Lucio Cecchinello a profité des deux jours d'essais au Mans pour "tester différents types de pneus arrières, afin d'améliorer la stabilité de notre train arrière".
Et les résultats obtenus avec Michelin semblent concluants : "maintenant nous sommes très compétitifs dans les portions sinueuses, mais il nous manque encore un peu de puissance", précise Carlos.
Quant à son jeune compatriote Toni Elias, il aura à coeur de réaliser un bon week-end car le team manager de la star espagnole - Fausto Gresini - est également italien. Les places en MotoGP étant chères et convoités (lire Moto-Net.Com du 28 mai 2007), Lucio et Fausto devront montrer à Honda que leur team peut être compétitif !
"L'an dernier, j'ai fait une remontée de la 12ème à la 7ème place et cette saison je vise bien plus haut", prévient Elias qui doit lui aussi défendre sa place sur la RC212V... Enchanté par sa simulation de course au lendemain du GP de France, le pilote n°24 s'attend à un "tout autre défi" sur la piste italienne...
Les Suz en redemandent !
Vainqueur du Grand Prix de France, Chris Vermeulen ne compte pas s'endormir sur ses lauriers : "c'était un super résultat pour moi et mon team, mais c'était le week-end dernier et maintenant nous devons repartir de zéro pour Mugello", note l'australien.
Débarqué en catégorie reine l'an dernier, Chris n'avait pas brillé à l'occasion de l'étape italienne : "j'avais lutté pour avoir du grip et j'avais terminé la course seulement 14ème", se souvient le n°71 de l'équipe Suzuki.
Après une victoire et un podium - l'an dernier chez lui à Phillip Island -, l'ancien pilote de Mondial Superbike souhaite obtenir les mêmes résultats sur le sec : "nous en sommes capables", assure Vermeulen !
Pour preuve, son coéquipier John Hopkins est monté sur le podium en Chine dans des conditions de piste sèche ! Déçu d'avoir couru sous la pluie au Mans après "avoir travaillé si dur sur le sec" pendant les essais, l'anglo-américain pourrait bien être la surprise du week-end...
"J'aime beaucoup la piste du Mugello, elle est rapide et fluide et je pense qu'elle devrait bien correspondre à la 800", prévoit John. D'autant que pour ce rendez-vous italien, Suzuki a prévu de livrer de nouvelles pièces à ses pilotes !
Transformer "l'essai"
Au rang des déçus du Mans, Colin Edwards figure sans conteste en première ligne : auteur d'une pole époustouflante obtenue dans le tout dernier partiel, l'américain est resté littéralement invisible pendant la course...
Naturellement, la Tornade texane se tourne vers l'avenir : "ça devient vraiment croustillant avec six épreuves en huit semaines, la première étant la course à domicile de Valentino et la dernière étant la mienne", se réjouit le n°5 de Yamaha !
A l'occasion de ces deux GP particulièrement importants - Mugello et Laguna Seca - , Edwards espère que les deux M1 officielles monteront sur le podium, comme à Jerez en début de saison. "Et il faudra essayer de faire la même chose entre les deux !", ajoute Colin !
Repsol dans le rouge
Après sa lourde chute au Mans, Nicky Hayden tentera enfin de lancer sa saison 2007... Le champion du monde a montré l'an dernier qu'il pouvait être très rapide sur le circuit transalpin - troisième à 7 dixièmes de Rossi ! -, mais qu'en sera-t-il sur la Honda 800, visiblement moins adaptée à son style de pilotage que ne l'était sa 990 ?
Dani Pedrosa, qui partage le box du Number One mondial, avait franchi le drapeau à damier juste 1,3 seconde après Nicky l'an dernier pour sa première participation en MotoGP. Plus rapide que son coéquipier au guidon de la RC212V officielle depuis l'ouverture de la nouvelle saison, le jeune espagnol finira-t-il devant le Kentucky Kid dimanche ?
Autre pilote à rouler pour la deuxième fois seulement en catégorie reine sur le tracé exigeant du Mugello, Randy de Puniet ne devrait pas être trop handicapé par sa chute au Mans : " je suis pratiquement remis grâce au programme de physiothérapie que j'ai suivi", assure le pilote français.
Petite forme pour De Puniet et OJ...
Le pilote Kawa arrive même avec le moral au beau fixe : "l'an dernier, la moto était bonne mais elle manquait de vitesse de pointe. Or au Mugello, la vitesse de pointe et le comportement de la moto sont très importants et cette année, la Ninja ZX-RR est efficace dans ces domaines", explique le n°14 des Verts.
Se fixant comme objectif de terminer dans le top 8, Randy aimerait faire mieux qu'à Istanbul et en Chine où il avait fini 8ème... Réponse dimanche !
Olivier Jacque effectuera son - grand ? - retour en MotoGP, après avoir été contraint de regarder à la télévision les six tours d'anthologie réalisés par ses jeunes compatriotes De Puniet et Guintoli au Mans. "J'étais encore plus déçu, car j'adore courir dans ces conditions !", affirme OJ qui se serait bien vu participer à ce GP pas comme les autres...
"J'ai retrouvé l'usage de mon bras et même s'il est encore un peu raide, je peux l'étendre presque complètement. Je suis en état de piloter une machine de MotoGP à un bon niveau", rassure le célèbre n°19 même s'il ne peut pas "prédire comment se passera ce week-end"... Patience !
Phénoménal Guintoli !
On surveillera de près également les performances de Sylvain Guintoli, l'un des cinq pilotes à avoir marqué des points à chaque GP avec Stoner, Rossi, Melandri et Vermeulen. Évidement, nous espérons tous que son tour en tête du Grand Prix de France sera suivi de nombreux autres !
Cependant, Sylvain ne souhaite pas griller les étapes. À son fabriquant de casque Shark qui lui demande s'il pense déjà à l'année prochaine, le pilote Yam répond posément : "non, c'est encore trop tôt. A moi de continuer à progresser et de prouver que j'ai ma place en MotoGP. Je sais que si je fais une belle saison, les choses découleront d'elles-mêmes" : à l'image de ce qui s'est passé pour Checa, ancien pilote Dunlop Tech3 et aujourd'hui au guidon d'une Honda sur gommes Michelin...
Le pilote français ne souhaite pas pour autant quitter le structure française : "ce que j'aimerais, c'est que l'on développe de bons pneus et que je puisse gagner des courses avec Tech3". Un rêve devenu réalité en l'an 2000 pour OJ, champion du monde 250cc au sein du même team ! Nakano son coéquipier avait terminé cette même saison en 2ème position... De quoi inspirer Tamada !
We are family !
Enfin, le team Roberts mettra les bouchées double ce week-end, puisque Kenny Senior engagera non seulement son fils Junior mais également Kurtis, le frère cadet ! "Kurtis est un pilote que l'équipe comprend très bien et nous pouvons interpréter les retours qu'il fournit", explique le papa : "les réglages de base de la KR212V seront notre principal travail ce week-end et avec deux motos, cela devrait accélérer le mouvement", espère Kenny Sr.
Rendez-vous donc lundi pour le "Giro per Giro" exclusif de J. Arsouille !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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