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Paris, le 15 mai 2020

Des courses Moto GP en juillet ou en août sont "de plus en plus envisageables", estime Hervé Poncharal

Des courses Moto GP en juillet ou en août sont de plus en plus envisageables, estime Hervé Poncharal

Hervé Poncharal, président de l'association des teams en MotoGP (IRTA) et patron du team satellite KTM-Tech3, explore les possibilités de reprise des Grands Prix 2020 en juillet et examine les conséquences du coronavirus sur le déroulement des courses.  Explications.

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Pincement au coeur pour les fans français de MotoGP : le circuit du Mans (72) devrait normalement résonner au son des moteurs des motos de Grands Prix ce vendredi, dans le cadre des essais libres du GP de France 2020... Hélas, le coronavirus a littéralement "grippé" notre mécanique préférée...

A ce jour, aucune course MotoGP n'a été disputée et la tenue de l'épreuve française est repoussée sine die. Problème : la reprise n'interviendra au mieux que fin juillet - potentiellement avec deux manches consécutives à huis clos à Jerez (Espagne) - et s'arrêtera mi-décembre, pour ne pas empiéter sur la préparation de la saison suivante. 

Impossible donc de maintenir les 20 Grands Prix prévus en 2020 : certains seront annulés pour atteindre un objectif réaliste d'une douzaine de courses. Sans compter que la tenue de grands événements reste pour l'instant suspendue aux décisions des autorités de chaque pays. Pour autant, le spectre d'une saison "blanche" semble s'éloigner, au grand soulagement d'Hervé Poncharal.

"Si tous les pays parviennent à sortir de ce confinement graduellement et de manière assez intelligente, nous pensons pouvoir disputer des courses très bientôt", annonce le président de l'association des teams en Grands Prix (IRTA). "Les gens vont observer les distances de sécurité et le masque, même s’il n’est pas obligatoire, va être porté de manière de plus en plus spontanée".

"Il y a une dizaine de jours, si tu m’avais demandé si nous allions courir en juillet, je t’aurais répondu que tu étais un doux rêveur", sourit le team manager de l'équipe satellite de KTM. "Mais aujourd’hui, même si rien n’est effectivement acquis, c’est quelque chose qui ne relève plus de l’impossible".

"Nous avons étudié différents scénarios, même celui d’une saison blanche, que nous avions toujours vu comme quelque chose d’inimaginable. Au pic de l’épidémie, nous y avons certes pensé, sans jamais le nommer… Et puis, comme bien souvent, quand tu touches un peu le fond, tu rebondis !"

Difficile de retrouver une vie normale

"Nous savons que ce ne sera pas évident de retrouver une vie "normale" avec notre activité spécifique et ses déplacements - surtout par avion, avec qui plus est toutes les nationalités du paddock et la multitude de frontières. Quoi qu'on puisse imaginer, nous n’avons pas toutes les cartes en main", reconnaît Poncharal qui fait rouler pour Tech3 le débutant Iker Lecuona et de Miguel Oliveira sur des KTM RC16 similaires aux officielles.

Concernant le calendrier de la reprise des Grands Prix, le patron du team français estime réaliste de se projeter au mois de juillet, comme l'a évoqué le promoteur du MotoGP, Dorna. Le team manager confirme toutefois que cette reprise se fera sans spectateurs et en comité restreint...

"L’objectif de juillet ou août semble de plus en plus envisageable, même si à ce jour rien n’est signé ni acquis. Dorna Sports, la FIM (Fédération internationale de moto, NDLR), la MSMA (association des constructeurs en GP, NDLR) et l’IRTA dont je suis le président forment un groupe uni, c’est justement la force de notre sport : nous échangeons en permanence".

Des courses à huis clos et un paddock restreint

"Face à cette situation sanitaire, nous avons très vite compris que ça serait probablement compliqué d’avoir des courses avec des spectateurs en 2020. Le huis clos s’est donc rapidement imposé comme une condition sine qua non pour pouvoir discuter avec les pays et les organisateurs", dévoile le patron de Tech3 qui fête ses 30 ans en Grands Prix cette année.

"Aussi, lorsque ça sera possible, nous essaierons de disputer deux Grands Prix sur un même circuit avec un paddock moins chargé. En temps normal, le paddock en Europe comprend entre 2500 et 3000 personnes : pour les épreuves à huis clos, il s’agirait de tourner plutôt autour de 1100 / 1300 personnes".

"Nous travaillons tous ensemble : Dorna va réduire son staff sur les circuits, tout comme les équipes, les partenaires techniques (casques, cuir, pneus, carburant…). De même, s’il n’y a pas d’hospitalities (et pas d'hôtesses, NDLR !), il faut nourrir tout le monde tout en respectant les mesures barrières. Nous avons donc songé à un protocole qui est quasiment terminé et agréé par toutes les parties".

Les différentes entités qui gèrent l'organisation des Grands Prix ont également prévu de tester chaque personne présente et de mettre en place "une sorte de confinement sur le circuit". Hervé Poncharal précise aussi que tous les pilotes dormiront sur place dans leur motorhome et que des mesures seront prises pour éviter "les contacts avec la population locale et toute contamination".

"Nous essaierons de canaliser au maximum les entrées et les sorties et de restreindre au maximum le rayon des déplacements au sein même du paddock. Dans tous les cas, la Dorna, comme tous les autres promoteurs sportifs, tient à respecter à la lettre toutes les mesures sanitaires pour éviter la propagation de ce virus", prévoit-il.

"Beaucoup de gens voient la moto comme une solution" face au coronavirus

Positif par nature, Hervé Poncharal se dit confiant quant à la capacité du monde de la moto à se relever, malgré les ravages humains et économiques liés à la pandémie de Covid-19. Le boss de l'écurie varoise estime même que le deux-roues et la compétition - l'un de ses puissants vecteurs de promotion - ont une carte à jouer, et non des moindres.

"Le MotoGP fait partie de la société et je pense, sans rentrer dans des considérations philosophiques, qu’à la sortie de cette crise la mobilité sera toujours autant d’actualité : pour moi, le secteur du deux-roues en sortira renforcé", analyse-t-il. 

"J’espère que beaucoup de gens redécouvriront ce véhicule et si nous pouvons être les ambassadeurs de cette industrie, alors nous le ferons avec grand plaisir. J’en ai aussi discuté avec Pit Beirer (boss du département course KTM, NDLR) : il me disait qu’ils avaient été bluffés par les ventes faites à la suite du déconfinement".

"Beaucoup de gens voient la moto comme une solution qui permettrait de respecter les mesures barrières tout en ayant la possibilité de bouger. Et puis se déplacer à deux-roues est toujours un plaisir", rappelle le dirigeant français dont les propos font parfaitement écho à ceux tenus par MNC dès le début du confinement ! 

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