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ESSAIS 24H MOTO
Paris, le 3 avril 2009

Ça tourne déjà vite au Mans !

Ça tourne déjà vite au Mans !

Les teams d'endurance venus préparer les 24 Heures Moto du Mans ont profité d'un grand soleil pendant deux jours. Au moment où Michelin s'engage en endurance en son nom propre, Moto-Net.Com en a profité pour prendre la température : c'est chaud !

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Michelin et son labo

Le circuit Bugatti du Mans accueillait mardi et mercredi une ribambelle de teams, fleurons de l'endurance mondiale : le SERT, le GMT94, National Motos, le QERT, le Team 18 notamment, mais aussi les nouveaux teams Honda France et Power Research Team de Michelin, qui nous a gentiment ouvert les portes de son box...

Power Research Team n°63 - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

Présenté sur Moto-Net.Com à l'occasion du lancement du Power One (lire Moto-Net.Com du 13 mars 2009), le Power Research Team a pour but de "valider les tests effectués en interne en participant à l'intégralité du championnat du monde d'endurance", explique Jean-Philippe Weber, responsable de la compétition moto chez Michelin.

Naturellement, les pilotes engagés sur la Honda n°63 - oui, elle vient du Puy-de-Dôme ! - sont les mêmes que ceux qui effectuent les tests privés Michelin, à savoir William Costes, Hugo Marchand et Josep Monge : trois hommes aux performances similaires malgré des pilotages très différents...

Hugo Marchand - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

"Josep et moi, surtout, avons des pilotages opposés", nous dévoile Hugo, ancien pilote de 250 ": il freine fort, casse le virage et accélère très fort aussi. Personnellement, je privilégie surtout la vitesse de passage en courbe, je peux difficilement m'en empêcher : ma main lâche automatiquement le frein !"

Mais au final, les trois pilotes du Bibendum tournent dans la même demi seconde, en 1'39 selon les chronos du team. Niveau consommation d'essence, même constat : "ça ne varie pas beaucoup, autour de 0,65 litre au tour", nous informe Jean-François Daffix, préparateur des motos de tests Michelin en configuration "Endurance" mais aussi "Superbike".

Hugo Marchand - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

Le team est pleinement satisfait de ses essais au Mans, qui succèdent à quatre autres séries de tests : "pour préparer la saison d'endurance, nous avons roulé à Valence les 3 et 4 mars, à Portimao le 8, au Mans les 17 et 18 et nous irons à Issoire le 7 avril", récapitule Jean-Philippe Weber.

Paradoxalement, ce sont les tests en Espagne qui ont permis à l'équipe de tester ses pneus pluie. "Déjà à l'époque du MotoGP, si je me rendais aux essais d'intersaison à Jerez, on pouvait être sûr qu'il pleuvrait !", se souvient le responsable français.

Mais avec les superbes conditions météos rencontrées depuis - y compris au Mans -, l'humidité de la piste espagnole était une bonne chose : "je ne crains vraiment pas la pluie, car ces pneus pluie mettent en confiance", assure Hugo Marchand interrogé par Moto-Net.Com.

Power Research Team n°63 - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

Au soir du premier jour de ces essais pré-Mans, Jean-François Daffix nous affirmait également que 90% de la configuration de la moto était établie : les 10% restants concernent notamment "le changement rapide de la roue arrière" qui sera réglé à Issoire, ainsi que "les derniers peaufinages au niveau de la coordination de l'équipe pendant les relais, par exemple ", ajoutait Jean-Philippe Weber.

"Quant à demain matin, il faudra attaquer dès 9h "zéro-zéro" pour profiter des températures encore basses (5° au sol, NDLR) afin de mettre des tours sur le pneu qu'on utilisera de nuit", avertissaient les responsables du Power Research Team avant de prendre un repos bien mérité.

Josep Monge et William Costes - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

Mercredi matin donc, Josep Monge boucle 33 tours de piste afin de valider le slick qui servira à la ronde de nuit... "C'était impeccable, parfait, j'ai eu un bon feeling tout du long", nous lâche l'espagnol à peine descendu de sa moto bardée d'électronique mais qui, pour la course, sera débarrassé d'un bon nombre d'instruments.

"Sur 24 heures, toute cette électronique pourrait perturber le système", nous avoue Jean-Philippe Weber. "Et pour remplacer la boucle arrière en pleine course par exemple, ce serait trop compliqué et trop long", complète Jean-François Daffix.

Power Research Team n°63 - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans ! Power Research Team n°63 - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

Néanmoins, la consigne de course demeure stricte : "ne pas chuter et terminer la course", rappelle Jean-Philippe Weber qui, question résultats, avoue qu'obtenir "un podium serait la cerise sur le gâteau".

Pour tenir 24 heures, le rupteur de la Honda intervient dès 13 500 tr/min : "c'est un peu triste quand on sait qu'il reste plus de 1 000 tours supplémentaires", note Hugo... "Oui, mais il faut jouer la fiabilité", lui rétorque poliment son team manager Jean-François Daffix !

Power Research Team n°63 - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

Sur la piste également, il faut faire preuve d'une vigilance constante : "tu doubles à pratiquement chaque tour", explique Hugo Marchand : "parfois par grappes de 3 ou 4 pilotes et ça peut être tendu, surtout de nuit où les chronos de certains peuvent tomber de 10 secondes !"

"On peut franchir 15 fois le Chemin aux boeufs par tour et ça devient de l'esquive !", illustre le pilote parigo-auvergnat. "C'est sur la gestion du trafic que peut se gagner une épreuve", témoigne même Hugo.

"Le tracé du Bugatti n'est pas très technique, mais la Dunlop et les Esses Bleus permettent tout de même de faire la différence", poursuit notre interlocuteur, même si pour faire la différence, le team Michelin compte avant tout sur ses pneus...

Power Research Team n°63 - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

Proposant un panel extrêmement large de pneus dans sa gamme Power One, Michelin souhaite limiter ses choix pour les 24 Heures Moto du Mans à trois slicks différents et deux pneus pluie. "A priori, on devrait y arriver", prévoit Jean-Philippe Weber, apparemment ravi de se lancer dans cette nouvelle aventure !

"Certes, médiatiquement le MotoGP reste la référence", reconnaît volontiers le responsable de la compét'. Mais en ce qui concerne le développement des pneus, il attribue à "sa" nouvelle discipline des atouts remarquables.

Power Research Team n°63 - Essais 24H Moto : Ça tourne déjà vite au Mans !

"Pour bien travailler, il faut posséder l'ensemble des infos", remarque Jean-Philippe. "Or en Grand Prix, on ne connaissait pas dans le détail les modifications effectuées sur les suspensions ou la cartographie moteur, par exemple".

De même, si Michelin reste actif sur les courses de "sprint" - entre 17 et 27 tours, ou durant 30 à 45 min - via les championnats de SBK italien et espagnol, il se réjouit de tester ses pneus "capables d'aligner 30 à 40 tours pour l'arrière et jusqu'à 90 avec l'avant", s'étonne presque l'ingénieur !

Enfin, alors que son team d'endurance conserve pour le moment des dimensions semblables à celles utilisés en Grand Prix (16 pouces à l'avant et 16,5 à l'arrière), Jean-Philippe évoque la possibilité de revenir très bientôt à des 17 pouces plus standards...

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