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GP D'ALLEMAGNE
Paris, le 28 juillet 2005

30 petits tours et puis s'en vont !

30 petits tours et puis s'en vont !

Le sinueux circuit du Sachsenring marque la fin de la première moitié de saison et les pilotes, pour profiter pleinement de leurs vacances, souhaitent tous quitter l'Allemagne sur une bonne note... Maestro, en avant la musique !

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Le circuit de Sachsenring se situe au beau milieu de l'ex-Allemagne de l'Est, autrefois réputée pour son industrie moto et ses excellents moteurs 2-temps. Dans les années 60, la piste accueillait près d'un quart de million de visiteurs qui venaient assister à des Grand-Prix dignes du Tourist Trophy ! Ce n'est qu'en 1996 qu'une piste a été construite à proximité des routes où se disputaient ses courses, permettant ainsi le retour du Continental Circus en 1998.

Tout comme Donington (lire Moto-Net du 21 juillet 2005), le Sachsenring se divise en deux portions bien distinctes. Mais sur le tracé allemand, la différence est encore plus frappante et le relief plus important !

Sur un filet de gaz !

La première section exige des pilotes une excellente capacité à négocier des courbes lentes et interminables à l'aide d'un pilotage très fin, sur un filet de gaz, sans toucher au levier de frein. La première courbe Coca-Cola se négocie en seconde, après un freinage important où les dépassements sont fréquents. La piste descend ensuite fortement vers le Castrol Omega, un long droit comparable à un tourniquet se refermant légèrement. La troisième vitesse est alors enclenchée, le pilote faisant appel au couple de son moteur à mi-régime plutôt qu'à sa folle puissance en zone rouge (sous peine de violent high-side !)

Ce virage est très délicat car la piste ne compte que quatre courbes à droite contre dix à gauche. De ce fait, la température de la gomme sur le flanc droit est bien moindre que celle sur son côté gauche, offrant beaucoup moins de grip...

A la sortie du Castro Omega, le circuit remonte et les MotoGP ont tendance à se cabrer, d'autant plus que ce tracé lent demande un étalage de boite très court. S'en suit une succession de gauches où le dosage de l'ouverture de gaz est vital ! Melandri dit n'y essorer la poignée qu'à 20%...

Au niveau de Sternquell, la piste se remet à descendre le long d'un superbe gauche où les fans de glisse s'en donnent à coeur joie ! Aux abords du virage suivant, les pilotes sont invités à freiner (pour la première fois depuis Coca-Cola !) car ce gauche traître entame une nouvelle montée et piège souvent les pilotes aux prises d'angle trop généreuses et aux freinages trop soutenus. Les deux gauches suivants sont en aveugle et se passent en quatrième, ce qui demande de la part du pilote un engagement complet et une totale confiance en sa machine...

Le Grand Prix d'Allemagne MotoGP 2005 : la présentation sur Moto-Net

Cette première portion de circuit est très spectaculaire mais plaît davantage aux spectateurs aguerris, dont le grand nombre d'heures d'observation permettra d'apprécier les performances des pilotes (prises d'angle, remises de gaz vigoureuses, etc.). Pour le spectateur lambda, le manque de dépassements peut légèrement lasser... Quoique !

Avec la deuxième partie du circuit débute alors une section beaucoup plus rapide où la puissance est moins délicate à passer sur le bitume. Le léger droit permet d'ouvrir en grand les boxes des chevaux qui trépignent d'impatience depuis le début du tour ! Le virage débouche sur une belle descente où la vitesse de pointe côtoie celle atteinte dans la ligne droite des stands (pas plus de 290 km/h). Les deux derniers gauches - Sachsen et Queckenberg Kurve - offrent enfin deux belles possibilités de dépassements.Queckenberg Kurve, qui commande la ligne droite finale, est l'inverse de Corkscrew à Laguna Seca (lire Moto-Net du 7 juillet 2005): le niveau de la piste grimpe de plusieurs mètres d'un seul coup, rendant la remise des gaz difficile et intéressante lorsque les pilotes sont au coude à coude, comme lors du superbe final de 2003 entre Valentino Rossi et Sete Gibernau qui avait tourné - une fois n'est pas coutume ! - à l'avantage de l'espagnol (lire Moto-Net du 28 juillet 2003).

Rossi : "battre mon record !"

"Donington fut une victoire très particulière pour moi car à deux ou trois reprises, j'ai bien failli ne pas terminer la course !", explique Sa Sainteté qui n'en est plus à compter simplement ses victoires, mais carrément à les classifier selon leurs particularités ! "Au départ de la course je me suis dit que je ne voulais pas tomber. Au final, j’ai eu de la chance, car j’ai quand même roulé très fort ! Je ne suis pas aussi rapide au Sachsenring qu’à Donington, mais nous sommes plus compétitifs cette année donc nous devrionspouvoir nous battre pour le podium"...

Le Grand Prix d'Allemagne MotoGP 2005 : la présentation sur Moto-Net

"Tout s'est bien passé depuis le début de saison", admet encore Vale - faudrait quand même être difficile, NDLR ! -, "mais nous arrivons maintenant sur des circuits que j’apprécie moins, en particulier le Sachsenring et Brno" (le 28 août, NDLR). A la veille d'un Grand Prix d'Allemagne qui clôturera la première partie de saison avant le break estival, "mon but est de terminer sur le podium jusqu’à la fin de saison", prévient on ne peut plus clairement The Doctor avant de préciser : "mon record de victoires en une saison est de onze, donc je vais essayer de le battre !" Tremblez, manants !

Edwards : "rentrer deuxième"

Pour son coéquipier chez Gauloises Yamaha, le Sachsenring est plutôt associé à de mauvais souvenirs : lors de sa première visite sur le tracé en 2003, l'Aprilia de Colin Edwards s'était soudain embrasée, faisant du pilote et de sa moto la boule de feu la plus rapide du monde ! "Ah oui le Sachsenring, c'est ce circuit où on avait organisé un grand barbecue il y a deux ans !", s'amuse aujourd'hui Edwards. "Honnêtement, je n’ai aucun souci avec ce circuit, j’ai terminé cinquième l’an passé ce qui n’était pas mauvais. C’est un endroit particulier avec deux parties très différentes, la première où il est difficile de dépasser et une autre très physique qui met à rude épreuve la partie gauche du corps. Le choix des gommes est très important, en particulier pour que la partie gauche ne surchauffe pas".

En attendant, l'objectif de la Tornade texane pour sa fin de saison est tout aussi clair que celui de Sa Sainteté : terminer deuxième. "Je suis à un point de Melandri et il serait sympa de revenir à la maison en étant deuxième du championnat".

Gibernau : rien ne va plus...

De l'autre côté de la force, le ton est nettement moins enjoué... Sete Gibernau, un temps pressenti pour tenir la dragée haute à Sa Sainteté cette année mais qui a tout perdu dès la première épreuve à Jerez (lire Moto-Net du 11 avril 2005 et Moto-Net du 14 avril 2005), paraît même fort dépourvu à l'idée de rouler ce week-end...

Le Grand Prix d'Allemagne MotoGP 2005 : la présentation sur Moto-Net

"Le Sachsenring est lent et difficile pour les MotoGP, c'est le circuit le plus court et le plus tortueux du championnat et d'ailleurs les temps des 250 sont comparables aux nôtres... En raison du poids des motos et de la lenteur du circuit, c'est une piste très éprouvante physiquement", explique le catalan déprimé, qui n'a "aucun passage préféré" sur ce circuit mais qui estime toutefois que "les deux derniers virages (gauche/gauche) sont définitivement le meilleur endroit pour doubler". Ou se faire doubler ? Courage Sete, plus que quelques courses...

Heureusement pour l'équilibre psycho-sensoriel du team Telefonica Movistar Honda, le p'tit jeune de service Marco Melandri, trois fois vainqueur au Sachsenring (1999 en 125, 2001 et 2002 en 250) mais victime d'une chute l'an dernier (lire Moto-Net du 19 juillet 2004), fait preuve d'un optimisme revigorant : actuellement deuxième au championnat à 104 points du Doctor, le jeune italien trouve çà "super de rouler en Allemagne ce week-end avant le break estival, j'espère qu'on y trouvera du soleil et une piste sèche !". Le Hérisson, qui finalement n'est pas retombé sur ses pattes à Donington (lire Moto-Net du 21 juillet 2005 et Moto-Net du 25 juillet 2005), devra impérativement sortir le grand jeu ce week-end s'il veut contenir Edwards !

Super Max !

Son compatriote Massimiliano Biaggi "attend avec impatience de retrouver le Sachsenring, une piste où ces dernières années nous avons eu de superbes courses". L'an dernier, il y avait pris la pole position avant de remporter une belle bagarre face aux deux Honda Repsol. Un exploit d'autant plus méritoire que Max ne courait qu'avec "une moto client du Team Camel". L'Empereur Romain, qui n'a décidément peur de rien, précise que cette année il devrait être encore meilleur vu qu'il court sur une "Super Factory Honda HRC Bike"...

Le Grand Prix d'Allemagne MotoGP 2005 : la présentation sur Moto-Net

Son "Super Factory Honda HRC Team-mate" - le jeune Nicky Hayden - apprécie lui aussi particulièrement la piste allemande : elle tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et met ainsi en exergue son expérience de dirt track américain, qui tourne également dans ce sens (ce qui est rare pour un circuit de vitesse européen). Le n°69 sait qu'il est "difficile de doubler, surtout au début. Il te faut donc une bonne place sur la grille et prendre un bon départ pour pouvoir rester devant !" L'américain, qui ne s'est qualifié qu'une fois au-delà de la cinquième place cette saison et a terminé 5ème en 2003 et 3ème en 2004 aux précédents GP d'Allemagne, sera à surveiller...

Alex Barros et Troy Bayliss sont tout aussi ravis l'un que l'autre de rejoindre la piste d'outre-Rhin : le but du Brésilien, qui a déjà remporté l'épreuve en 2000, est de faire "mieux qu'à Donington la semaine dernière". Autrement dit, seules les deux premières places l'intéressent !

Le Grand Prix d'Allemagne MotoGP 2005 : la présentation sur Moto-Net

De son côté, l'australien se sent de mieux en mieux sur sa moto : "si nous continuons comme ça, j'aurai mon mot à dire dimanche !" En 2003, au guidon de la Ducati, il avait obtenu une belle troisième place. Le Sachsenring représente pour lui une bonne occasion d'améliorer sa meilleure prestation de l'année (6ème à Jerez et Laguna Seca).

Les imprévisibles Bridgestone

La grande inconnue - qui rend sept pilotes particulièrement soucieux - reste la question de la performance des gommes Bridgestone sur ce circuit atypique... Loris Capirossi et Carlos Checa, qui disposent de la puissante Ducati, partagent le même point de vue : la piste est superbe... une fois le "fer à cheval" (Castrol Omega) passé !

Le Grand Prix d'Allemagne MotoGP 2005 : la présentation sur Moto-Net

Quant aux petits hommes verts de Kawa, dont le team est basé en Allemagne, ils auront à coeur de faire de bons résultats à domicile. Et le troisième au championnat constructeur peut partir optimiste : la piste compte parmi les préférées de Nakano, Hofmann pourra profiter du soutien de son public et OJ, frais et dispo, pourrait bien créer de nouveau la surprise (lire Moto-Net du 27 juillet 2005) !

Enfin chez Suzuki, Paul Denning avoue que son team est "toujours au septième ciel après le résultat de dimanche". La deuxième place de Roberts, qui n'est pas sans rappeler celle d'OJ en Chine (mêmes conditions et mêmes gommes), aura permis à l'américain de faire taire les médisants... mais pour combien de temps ?

Comme chaque week-end, la bataille sera rude et les pilotes devront donner tout ce qu'ils ont pour remporter la victoire... Et pourtant, peu d'entre eux mettront autant de ferveur dans leur course que J. Arsouille dans le tour par tour de Moto-Net, à lire en exclusivité intersidérale dès lundi !

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