Troisième podium en onze courses pour Fabio Quartararo, auteur d'une troisième place exceptionnelle au GP d'Autriche au regard des difficultés traditionnellement rencontrées par les poussives Yamaha sur le Red Bull Ring. Rossi, battu par le débutant français, tire son chapeau à l'actuel meilleur pilote privé du championnat !
Fabio Quartararo, Yamaha-SRT Petronas (2ème en qualifs et 3ème en course) : "C’était loin d’être évident car j’avais fait le choix de partir avec un pneu soft à l’arrière. Je crois d’ailleurs que j’étais le seul à avoir opté pour une telle combinaison parmi les pilotes Yamaha. Mais je n’ai commis aucune erreur et j’ai plutôt bien géré".
"Je n’ai pas tant perdu que ça lorsque les gommes ont commencé à se dégrader. En fait sur la fin, comme la moto est plus légère, on peut se permettre de freiner plus tard. J’ai d’ailleurs beaucoup appris à ce sujet ce dimanche. Au bout du compte, je termine sur le podium en tant que premier représentant Yamaha. Un résultat dont je me réjouis, qui plus est sur un tracé comme celui-ci, jugé peu favorable à notre moto".
L'analyse Moto-Net.Com : "C'est la piste la plus difficile pour nous", constatait Fabio Quartararo après les premières séances d'essais du GP d'Autriche, douloureusement conscient du déficit d'accélération et de vitesse des Yamaha sur le Red Bull Ring.
L'écart est particulièrement important avec sa M1 "privée" (de 500 tr/mn !) sur laquelle il étrennait ce week-end la fourche à fourreaux carbone "Factory" ci-dessus. Bridée, la M1 "Specs B" du français est tout simplement la moto la plus lente de la course avec 302,5 km/h contre... 316,7 km/h pour la fusée Ducati de Dovizioso (+ 14,2 km/h) !
La Yamaha d'usine de Rossi a roulé 4,3 km/h plus vite (306,8 km/h), tandis que Viñales a atteint 308,5 km/h (+6 km/h). La plus véloce des Yamaha durant ce Grand Prix d'Autriche était celle de Morbidelli (309,4 km/h), coéquipier de Fabio qui dispose d'une version "Specs A" de la M1 (identique aux officielles).
Mais l'italo-brésilien n'a pas particulièrement profité de cet avantage mécanique puisqu'il signe la 10ème place à plus de 14 secondes de son voisin de box, au terme d'une course assez terne... Morbidelli, 12ème au provisoire, est clairement dominé par son jeune équipier français !
Fabio s'est d'abord transcendé pour arracher la deuxième place en qualifications derrière l'intouchable Marquez, avouant avoir pris tous les risques pendant son dernier tour. Sa moto va moins vite ? Il freine plus tard ! La Yamaha accélère moins fort ? Il garde davantage de vitesse en courbe. C'est pourtant simple, non ?!
Cette absence de complexes et cette faculté à tirer le meilleur du matériel à sa disposition se sont exprimées à plein dans le premier tour, quand Fabio a récupéré la première place suite à l'écart de Marquez et Dovizioso. L'audace du prodige français lui permet alors de prendre de l'avance sur le deuxième groupe quand l'espagnol et l'italien l'ont repassé pour préparer leur somptueux duel final.
Résultat : Fabio signe son troisième podium après ceux du GP de Catalogne et du GP des Pays-Bas, soit autant que Viñales et un de plus que Rossi ! "El Diablo" égalise au passage le nombre d'apparitions annuelles sur la "boîte" de Johann Zarco avec la Yamaha Tech3 (trois podiums en 2017, trois en 2018). Et il reste encore huit courses à disputer...
Trop content de finir sur le podium ! P3 ! YESSSS / So happy to finish on the podium today! P3! YES TEAM pic.twitter.com/PrVAvdQrb6
— Fabio Quartararo (@FabioQ20) August 11, 2019
La performance de Quartararo est d'autant plus remarquable qu'il l'obtient devant les Yamaha d'usine de Rossi et Viñales, relégués aux 4ème et 5ème à respectivement 1,602 et 2,557 sec... Privé de moyens, certes, mais pas de réussite !
L'expérimenté Valentino Rossi, beau joueur, reconnaît la supériorité du niçois de 20 ans son cadet et l'explique par sa capacité à pouvoir exploiter le pneu tendre à l'arrière. Le Docteur et Viñales avaient eux fait le choix d'une gomme médium, tout comme Marc Marquez...
Or les conditions météo plus fraîches que la veille permettaient d'utiliser la gomme "Soft" sans risquer la surchauffe, aspect qui avait échappé aux officiels des deux marques ! Marquez avoue s'être trompé et que le tendre chaussé par Dovizioso avait en partie conditionné sa défaite dans le dernier virage !
Rossi - qualifié 10ème - préfère continuer à penser que le pneu médium était le meilleur choix car "j'étais en difficulté avec le soft pendant les essais". Mais la donne n'était-elle justement pas différente en course, comme le suggère le pari gagnant de Fabio ?
"Quartararo a fait un travail sensationnel et il était plus rapide : bravo à lui", reconnaît le Docteur: "quand on roule avec le medium, on a un peu moins de grip"...
Une erreur d'appréciation récurrente puisque Zarco optait déjà régulièrement pour des pneus plus tendres que Rossi et Viñales quand le cannois roulait sur la M1 privée Tech3. Et déjà à l'époque, l'italien et l'espagnol assuraient ne pas pouvoir l'imiter ! La clé de leur récurent problème de motricité se situerait-elle dans cette incapacité à tirer bénéfice des gommes tendres, faute de réglages adéquats ?
"Au final, la quatrième place n'est pas si mal", se console Rossi qui égale son meilleur résultat au Red Bull Ring (4ème en 2016). "Naturellement, ça aurait été mieux de monter sur le podium, mais ce fut une bonne course étant donné qu'on est en Autriche".
Le quadragénaire le plus rapide du monde se réjouit surtout d'avoir constaté des progrès importants sur ce tracé éprouvant pour les Yamaha, notamment en matière d'accélération et de gestion électronique (l'un des points faibles des M1 depuis le passage au logiciel unique).
"Les choses semblent bouger chez Yamaha et ils commencent à travailler dur et mieux : quand on est arrivé ici vendredi, on a compris qu'on avait progressé", analyse le n°46 alors que tout le monde garde en mémoire les excuses présentées ici même l'an passé aux pilotes officiels par le blason d'Iwata en raison de la lenteur des M1 !
Quant à Maverick Viñales, qualifié 4ème, sa course autrichienne a été perturbée par un mauvais choix de réglages qui a prématurément détruit son pneu arrière médium. Le n°12, un temps en mesure de revenir sur son équipier, termine finalement à 8,674 sec du vainqueur avec Alex Rins à ses trousses.
"Nous avons utilisé une configuration complètement différente de celle des autres courses, en essayant de réduire les wheelings, mais cela a fonctionné différemment que nous le pensions parce que la piste avait changé par rapport à hier", explique-t-il.
"L'usure du pneu était très élevée, donc je l'ai détruit très rapidement. Quoi qu'il en soit, je suis satisfait d'être cinquième, car nous avons beaucoup progressé par rapport à l'année dernière. Nous allons continuer à travailler pour aller plus vite", assure "Mack" qui cède à Rossi la 5ème place au provisoire.
L'italien est de nouveau le premier pilote Yamaha au classement MotoGP, avec 103 points contre 102 pour l'espagnol. Les deux pilotes d'usine sont suivis à quelques encablures par Fabio Quartararo qui bondit de deux places : le français remonte à la 7ème position avec 92 points !
Cette importante progression est le fruit de son podium d'une part, mais également de la chute de deux rivaux qui le précédaient depuis la République tchèque : Jack Miller et Cal Crutchlow, tombés en Autriche.
Fabio Quartararo récupère donc la place de premier pilote indépendant du classement, tout en bétonnant sa domination sur les autres "Rookies" : Joan Mir est 13ème avec 39 points sur sa Suzuki, Miguel Oliveira 15ème avec 26 points sur sa KTM et Franco Bagnaia 16ème avec 24 points sur sa Ducati !
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