Reprise laborieuse pour Valentino Rossi et Maverick Viñales, qui attaquent la deuxième partie de saison MotoGP aux sixième et dixième positions du Grand Prix de République tchèque. Les pilotes officiels Yamaha butent toujours sur le manque d'adhérence de la M1...
Valentino Rossi, Yamaha-Monster (7ème en qualifs et 6ème en course) : "Commencer la course à 14 heures aurait été très dangereux : le premier et le dernier virage étaient complètement trempés, mais tout le monde serait quand même parti en slicks. Alors j'ai demandé s'il était possible de retarder et je pense que c'était le bon choix : au final, nous avons eu une vraie course complètement sèche".
"Bien sûr, nous ne sommes pas heureux de terminer 6ème, mais j’ai pu mieux piloter la moto et ce n'était pas si mal sur les entrées en virage. Les gars devant étaient certes plus rapides, mais c'était mieux que lors des dernières courses. Nous avons des choses à tester lundi (pendant les tests post-GP, NDLR), dont une nouvelle spécification moteur pour 2020. Ce sera comme toujours un test important".
Maverick Vinales, Yamaha-Monster (9ème en qualifs et 10ème en course) : "Nous avons perdu beaucoup d’adhérence par rapport au warm-up, comme cela arrive souvent avec notre moto. C'est un aspect que nous devons améliorer, car la Yamaha est très sensible au moindre changement météo".
"Demain, pendant les essais, je ne veux pas commencer à déjà penser à 2020 : c'est trop loin. Je veux être devant en Autriche, donc ce sera un test important pour améliorer la moto pour le week-end prochain".
L'analyse Moto-Net.Com : Nouveau bilan décevant pour Rossi et Viñales, respectivement largués à 9,083 sec et 16,558 sec du vainqueur sur un circuit pourtant censé être favorable à leur Yamaha. De quoi faire ressortir les habituelles frustrations pour l'italien et l'espagnol...
"Le problème est que nous sommes lents en ligne droite, la faute à une accélération en retrait par rapport aux autres motos", répète inlassablement Valentino Rossi. "Pour cette raison, c'est difficile de doubler au freinage car nous en sommes trop éloignés : Maverick, qui partait plus loin que moi, a rencontré le même souci".
L'italien est d'autant plus amer que la piste tchèque possède une valeur sentimentale à ses yeux puisqu'il y a remporté sa première victoire en 1996 et son premier titre mondial l'année suivante. Succès qui se refusent obstinément à lui pratiquement un quart de siècle plus tard...
"La pluie soudaine avant le départ nous a donné du fil à retordre, car ce sont les conditions dans lesquelles nous souffrons le plus", analyse le team manager Massimo Meregalli. "Vale se sentait mieux dans l'après-midi par rapport à ce matin. Pour Maverick, c'était tout le contraire"...
C'est effectivement une nouvelle douche froide qu'a pris Maverick Viñales, lui qui abordait la reprise à Brno convaincu d'avoir enfin trouvé le bon mode d'emploi de sa moto suite à sa victoire aux Pays-Bas suivi de sa 2ème place en Allemagne. Ses propos acerbes à l'arrivée traduisent toute sa déception...
"Il m’a fallu sept tours pour doubler Franco Bagnaia, pourtant une seconde et demie plus lent au tour", se lamente l'espagnol. "La Yamaha ne fonctionne pas quand l'adhérence vient à manquer : quand il pleut et que ça sèche, notre moto perd tout".
Le n°12, battu par Fabio Quartararo sur sa M1 privée, envisage même de ne pas essayer ce lundi la nouvelle version moteur apportée par Yamaha pour préparer la saison suivante. "La moto 2020 est là, mais je ne l'essaierai pas", assurait-il hier soir, la mine boudeuse.
La réaction de Viñales est dicté par le règlement en vigueur en MotoGP : les moteurs sont scellés en début d'année, et ne peuvent évoluer autrement que par des améliorations électroniques. Autrement dit : même si le 4-cylindres 2020 s'avère meilleur, c'est en configuration 2019 que se terminera la saison.
Pour Yamaha, l'heure est grave : Viñales et Rossi pointent aux cinquième et sixième places au provisoire avec respectivement 119 et 120 points de retard sur le leader. Soit pratiquement cinq victoires de retard sur un Marc Marquez aussi dominateur que ultra-régulier.
La course au titre est depuis longtemps passée au second plan pour le blason d'Iwata, qui se concentre désormais sur l'amélioration par petite touche de la moto de cette saison en préparant - espérons-le - une réelle évolution pour l'an prochain. En somme, comme l'année précédente et celle d'avant...
Problème : qui dans le team officiel va indiquer le bon cap aux ingénieurs japonais ? La question mérite d'être soulevée car les deux pilotes d'usine présentent certes de grosses qualités, mais aussi des faiblesses : ce n'est d'ailleurs certainement pas un hasard si la M1 patine au sens propre comme au figuré depuis déjà trois saisons !
Maverick Viñales est ainsi incontestablement rapide et compte parmi les rares capables de tenir tête à Marquez. Mais l'espagnol est également irrégulier et fragile, alternant le très bon avec le médiocre sans être en mesure d'expliquer pourquoi. D'où ses commentaires tantôt enthousiastes, tantôt déprimés...
Valentino Rossi offre de son côté à Yamaha des analyses plus construites et cohérentes, fort de son immense expérience. Mais le quadragénaire n'a pas plus l'explosivité nécessaire pour pousser la M1 dans ses derniers retranchements, là où se cachent les derniers dixièmes...
Lin Jarvis, directeur du team officiel Yamaha, l'a d'ailleurs souligné sans ambiguïté : "Le futur de Yamaha ne passe plus par Valentino Rossi", précisant que le niveau de dépendance du blason d'Iwata envers le n°46 était moindre qu'auparavant.
Tout le défi consiste à associer la vitesse brute de Viñales aux capacités analytiques de Rossi, comme quand l'émulation entre "Rossi-Lorenzo" avait fait de la M1 la moto de référence et que les qualifications en premières lignes se transformaient fréquemment en victoire.
Une compétitivité totalement oubliée puisque Yamaha ne s'est imposé qu'à deux reprises depuis une saison et demie : à Phillip Island l'automne dernier et Assen au printemps, à chaque fois avec Viñales. Le compteur de succès de Rossi reste pour sa part bloqué au GP des Pays-Bas 2017, soit 37 courses sans victoire...
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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