Le sport à la sauce deux et demie !

Dès qu’on parvient à s’échapper des centres-villes, la Ninja présente un nouveau visage, beaucoup plus facétieux ! Quand on lui donne plus de place pour prendre des tours, la Kawa se montre plus enjouée. En fait, un peu à la manière d’un 2-temps, son petit twin nécessite d’être cravaché dans les tours pour donner le meilleur de lui-même !

Idéalement, cette petite 250 se pilote entre 8 000 et 13 000 tr/mn, le rupteur intervenant 500 tours plus tard. Mais si l’on sent que le twin ne demande que cela, on culpabilise de le faire trop hurler... La Ninja fait preuve au final d’une belle allonge en accrochant un peu plus de 170 km/h compteur (soit 160 km/h chrono).

Néanmoins, en agrément comme en sonorité, force est de constater que le mono convient quand même mieux que le twin pour une machine de 250 cc.

Le moteur de la WR fait preuve d’une souplesse et d’une élasticité remarquables. Il n’a plus rien à voir avec les gros mono des années 80 qui cognaient à bas régime et manquaient d’allonge. Le bloc refroidi par eau et injecté de la Yamaha patate fort à tous les régimes et prend ses tours avec allégresse.

Tout cela est de l’ordre du ressenti puisqu’elle n’est pas équipée d’un compte-tours. Malgré tout, en lisant les données constructeur, on se rend compte que la WR 250 X délivre sa puissance maxi – soit 30,7 ch – à 10 000 tr/mn, qui est un régime particulièrement élevé pour un mono !

Ecoles de pilotage

Avec son pignon de sortie de boîte plus petit, les données sont faussées et les 170 km/h atteints sont ramenés à 146 km/h par le GPS. Mais c’est déjà pas mal !

Quand les routes se mettent à tourner, on s’attend à un cavalier seul de la WR. Eh bien, il n’en est rien ! Malgré ses pneus au grip incertain (surtout sur le mouillé), la Ninja se montre vraiment bluffante de facilité et d’efficacité dans le sinueux et même dans le très serré.

La Kawa se montre même plus naturelle et abordable à l’attaque que la Yam. En effet, pour être menée assez fort, cette dernière nécessite un peu de métier. La hauteur de selle et le large guidon demandent une petite technique supermotard là où la Kawa se jette dans les courbes avec délectation et naturel.

On se dit même que, bien chaussée, la Ninja serait une sacrée cliente dans des petits virages négociés entre 50 et 100 km/h. Bien sûr, il faudra couper les gaz le moins possible car ses sorties de courbes sont un peu laborieuses si l’on n'a pas pris soin de rester dans les tours. En cela, la Kawasaki constitue une superbe école pour acquérir un pilotage propre et fluide sur route.

La Yamaha, elle, accepte tous les styles et tous les pilotes, de la ballerine au bûcheron ! Côté improvisation, la WR 250 X a bien évidemment l’avantage en autorisant toutes les approximations et les corrections de trajectoire avec une bonne volonté déconcertante.

Si toutefois cela vire au roussi, nos deux machines offrent des freinages très convenables, ce qui est assez facile compte tenu de leur poids plume. Les deux fourches plongent assez nettement sans que cela ne s’avère gênant.