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Paris, le 28 février 2013

Essai Suzuki Burgman 650 2013 : service maximum !

Essai Suzuki Burgman 650 2013 : service maximum !

Lancé en 2002, le Burgman 650 a traversé la dernière décennie en devenant la limousine des maxi-scooters. En réponse à l'arrivée de sérieux concurrents, Suzuki a pertinemment accentué ses forces et gommé certaines de ses faiblesses. Pari réussi ? Essai.

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Voyage en classe affaires !

Remarquablement agile au regard de son gabarit, le Burgman 650 bénéficie d'une excellente précision directionnelle qui lui autorise des placements vifs et précis. En ville, malgré son poids "enclumesque", le maxi-scooter Suzuki se dirige presque du bout des doigts avec une facilité déconcertante.

Son moteur puissant permet de s'insérer dans la circulation et de démarrer au feu sans craindre "d'en manquer", tandis que ses suspensions absorbent efficacement les petites et grosses déformations parfois rencontrées en zone urbaine. Ce tableau brillant est cependant gâté par un ABS bien trop sensible qui rallonge copieusement les distances de freinage.

Sur les pavés des grandes axes de Rome, le frein arrière s'est avéré pratiquement inutilisable lors de freinages appuyés, tant l'antiblocage perd rapidement le fil. A l'avant, le dispositif se montre heureusement plus efficace, à défaut d'être totalement abouti. Lors de forts ralentissements, on regrette l'absence d'un freinage couplé qui permettrait de tirer profit d'une puissance par ailleurs très satisfaisante à l'avant comme à l'arrière.

En ville, inutile de jouer avec les différentes fonctions du CVT : le mode "Drive" (enclenché par défaut) est le plus approprié. Le mode manuel avec ses 5 "vitesses" n'apporte pas de gain significatif et engendre même quelques à-coups au passage des rapports.

Bien plus réactive que le mode "Drive", la fonction automatique "Power" se montre de son côté trop sportive en cycle urbain. La réponse instantanée - presque brutale - de l'accélérateur rend la conduite moins confortable, tandis que le frein moteur prononcé demande plus d'attention.

En revanche, une fois sorti d'agglomération en direction d'une petite route sinueuse, ce mode prend toute sa valeur : on apprécie les relances canons et l'allonge conséquente du bicylindre (zone rouge à 8000 tr/mn). Très discrète au ralenti, la sonorité du bloc devient à la fois plus rauque et présente dans les tours : mais c'est qu'il respire fort, ce scoot' !

Extrêmement bien motorisé, le Burgman 650 autorise des vitesses de croisière très élevées (à 180 km/h, l'aiguille du compteur monte encore !) que la partie cycle encaisse sans moufter. Stable malgré la réduction de son empattement de 10 mm (1585 mm), le maxi-scooter Suzuki reste collé à sa trajectoire quelle que soit l'allure.

A haute vitesse, c'est la protection offerte par la bulle qui avoue la première ses limites : il ne lui manque que quelques petits centimètres pour épargner l'intégralité de la tête, tandis qu'une légère dépression se fait ressentir à l'arrière du casque à partir de 140 km/h. Le développement en soufflerie d'un nouveau support de pare-brise n'éradique donc pas totalement ce phénomène qui reste néanmoins supportable.

Certes moins vif qu'un Tmax 530 dans les changements d'angle, le Burgman 650 2013 se place facilement en courbe où les nouveaux tarages de suspensions font merveille : rares sont les scooters à pouvoir se vanter d'offrir un compromis d'amortissement aussi réussi entre confort et performances. L'excellente motricité ne fait jamais regretter l'absence d'un anti-patinage et incite même à en remettre une couche sur l'angle.

Très bien réglée, sa fourche encaisse les gros freinages avec une aisance remarquable, évitant ainsi un transfert de masse trop important. Bien que réduite de 5 mm (de 130 à 125 mm), la garde au sol est à la hauteur des étonnantes et réjouissantes capacités dynamiques du Burgman 650.

Et si la béquille centrale finit bien par frotter de chaque côté, cela n'engendre pas de sanction immédiate, type soulèvement de la roue arrière comme cela arrive sur certains scooters !

De l'excellent avec du déjà très bon !

Se jouer des embouteillages ou prendre la clé des champs : le Burgman 650 millésime 2013 sait tout faire. Et bien, en prime ! Sa grosse réserve de couple et ses multiples aspects pratiques lui ouvrent toutes les perspectives, y compris un long voyage en duo.

Les concurrents du Burgman 650

  • BMW C650GT : bicylindre, 647cc, 60 ch, 66 Nm de couple, 261 kg avec 90% du plein - 11550 €
  • Honda SW-T600 : bicylindre, 582,2cc, 51,2 ch, 55 Nm, 250 kg tous pleins faits - 8090 €
  • Kymco MyRoad 700 : bicylindre, 699,5cc, 58,8 ch, 63 Nm, 281 à sec - 8199 €
  • Piaggio X10 500 : monocylindre, 493cc, 41 ch, 46 Nm, 224 kg à sec - 7599€
  • Même si ce millésime 2013 est plus à considérer comme une évolution que comme un tout nouveau modèle, Suzuki a parfaitement négocié ce délicat défi consistant à améliorer un produit abouti et apprécié (plus de 83 000 ventes dans le monde depuis 2002).

    Certains regretteront sans doute le restylage timide ou l'absence d'équipements "up to date" comme des commandes au guidon, un frein à main automatique, voire une marche arrière pour faciliter les manoeuvres de ce (lourd) bestiau.

    Mais si la critique n'est pas totalement infondée, le blason d'Hamamatsu est cependant loin d'avoir fait du "neuf avec du vieux" : au terme de cet essai, il apparaît que Suzuki est parvenu à faire de l'excellent avec du déjà très bon, ce qui n'est pas une mince affaire ! Le tout en maintenant l'inévitable inflation à un niveau mesuré : la version Executive augmente de 400 € (10 899 € contre 10 499 € en 2012), tandis que le Burgman 650 Genuine s'affiche juste sous la barre des 10 000 € (9 999 €).

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    CONDITIONS ET PARCOURS

    • Modèle Executive (selle et poignées chauffantes + dosseret passager) avec 860 km au compteur
    • Parcours : 225 km dans Rome (Italie) et ses alentours
    • Météo : temps ensoleillé et sec, de 6 à 17°C
    • Pneus : Bridgestone TH01
    • Conso moyenne : non mesurée
    • Problèmes rencontrés : RAS

    POINTS FORTS SUZUKI BURGMAN 650

    • Transmission plus douce
    • Confort général et niveau d'équipements
    • Comportement routier

    POINTS FAIBLES SUZUKI BURGMAN 650

    • Poids
    • Intérêt et agrément du CVT en manuel
    • Évolution stylistique et technologique timide