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Málaga (Espagne), le 18 novembre 2009

Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 !

Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 !

Plutôt que se contenter de greffer un moteur et une partie cycle d'hypersportive sur son Z1000 troisième du nom, Kawasaki revient aux fondamentaux du genre : une gueule accrocheuse, un châssis efficace sans être radical et un moteur explosif... Essai !

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Contact : des watts, du son et de la joie de vivre !

Une pichenette sur le démarreur et le quatre-cylindres s'ébroue joyeusement dans un ronronnement flatteur. Facile à appréhender, le Z1000 nouvelle mouture dispose d'une ergonomie sportive mais sans excès : les pieds sont plus reculés que sur l'ancienne version, mais la position assez droite ne met pas en contrainte les poignets.

Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 ! Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 !

Beaucoup plus facile à placer grâce au guidon plus large qui augmente le bras de levier, la moto se joue des bouchons avec gourmandise et seul le rayon de braquage conséquent entache le gymkhana urbain. Plein comme un sous-marinier russe un soir d'escale, le moteur accepte de reprendre à 2 000 tr/mn sur tous les rapports et permet de déambuler à 50 km/h en quatrième, tout en gardant suffisamment de couple pour bondir à la moindre sollicitation du poignet droit.

Car Kawasaki ne nous a pas pris pour des jambons : les 138 ch (dans le monde libre) se cabrent dès les plus bas régimes et galopent avec une conviction, en parfaite adéquation avec la vocation ludique d'un roadster. Méchamment présent dès 3 000 tr/mn, le bloc envoie du pâté avec des vrais morceaux de sensations dedans à 5 000 tr/mn et la poussée ne fait ensuite que se renforcer jusqu'aux 12 000 tr/mn du rupteur !

Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 !

Nul besoin d'abuser des rapports serrés de la boîte de vitesse un poil ferme mais silencieuse et précise : la Z1000 vous catapulte d'une courbe à l'autre sur le couple en quatrième et il convient de vouvoyer l'accélérateur avant de remettre plein gaz en sortie d'épingle sur les deux premiers rapports : l'avant joue alors les filles de l'air tant la motorisation dépote !

Bourré de punch et d'allonge, le quatre pattes qui ferait pâlir Mike Tyson prouve qu'un quatre en ligne a lui aussi sa voix au chapitre en termes de sensations fortes, sans qu'il soit nécessaire de flirter avec des vitesses supersoniques.

Seul bémol : les gentils fourmillements dans les pieds à 3 000 tr/mn se transforment en agaçantes vibrations à 6 000 tr/mn et font ensuite entrer en résonnance la tête de fourche, malgré l'installation d'un second arbre d'équilibrage entraîné par engrenage...

Mais ce désagrément - curieusement impardonnable sur une japonaise alors qu'il est assimilé à du caractère sur certaines motos américaines ou européennes... - se fait vite oublier tant la moto s'empresse de charmer par son injection parfaitement maitrisé, son embrayage doux - mais non réglable en écartement - et son châssis ultra-sain qui autorise bien des fantaisies !

Le sport, sans l'exclusivité

Grâce à sa selle et son réservoir étroits, le nouveau gros roadster des Verts incite à entrer en courbe en se déhanchant gentiment : une pratique que la Z1000 adore, sans toutefois l'exiger pour aller (très) vite. Courbes serrées ou long virages à bloc, la "Zak" accepte tout avec bonhommie et plonge à la corde d'une simple pression sur le repose-pied intérieur.

Si elle ne possède peut-être pas la formidable intuitivité d'une Honda CB1000 R, la Kawa avance un train avant aussi sûr et tranchant qu'une sportive (l'empattement court de 1 440 mm et l'angle de chasse de 24,5° n'étant probablement pas étranger à cette analogie) et il faut vraiment tirer comme un sourd sur l'efficace et endurant frein avant pour sentir la fourche se raidir en entrée de courbe.

Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 ! Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 !

Capable de se jouer des plus violents transferts de masse et de conserver un feeling rare sur une route défoncée, la fourche inversée de 41 mm est un modèle du genre. Soumise à rude épreuve par la santé du moulin en sortie de courbe, la nouvelle suspension arrière horizontale (biellettes et ressort sont désormais situés au-dessus du bras oscillant) assure un compromis sport-confort tout aussi remarquable.

Seuls les changements d'angle à haute vitesse sur des routes passablement chiffonnées finissent par faire remonter une légère sensation de flou sur l'arrière : une détente un soupçon raffermie neutraliserait probablement ce phénomène épisodique, nullement dérangeant au moment d'arsouiller.

Capable d'accrocher 200 km/h en troisième et d'aller au rupteur en sixième (!) à une vitesse inavouable (bon, d'accord : un bon 250 km/h !), la "Zed" respire fort et son châssis ne s'en trouve pas dépassé pour autant : dans de longues courbes abordées le couteau entre les dents à plus de 160 km/h, la moto ne se tasse jamais sur ses suspensions et - à condition de ne pas s'accrocher sur le guidon - ne louvoie pas d'un iota.

Karrément meilleure !

De retour à un rythme normal, la Z1000 2010 tente de séduire son pilote avec sa nouvelle console de bord entièrement digitale : réglable sur trois positions par le biais d'une mollette pas franchement accessible avec des gants, ce nouveau tableau de bord à la teinte orangée se contente cependant du minimum syndical (voir la partie instrumentation de notre fiche technique) et ne brille pas vraiment par sa lisibilité (compte-tours, trips journalier et heure notamment).

Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 !

Repositionné sur l'avant du réservoir, le contacteur a pourtant permis à Kawasaki de rapprocher la console du pilote et participerait même au "recentrage des masses", selon les ingénieurs nippons ! Pour être franc, la moto se carre légèrement des aspects pratiques : les warning pointent aux abonnés absents, l'espace sous la selle est aussi restreint que la conversation des participants de Secret Story, le confort des assises est spartiate et la protection tout autant.

A cela, les aficionados du genre rétorqueront que le cahier des charges d'un roadster sportif n'inclut pas les mêmes obligations qu'une routière. Certes. Mais ne pas pouvoir glisser un bloc disque sous la selle d'une moto aussi séduisante apparaît néanmoins comme une lacune difficilement acceptable. D'autant que si le tarif reste à définir par Kawasaki, la somme des améliorations apportées à cette Z1000 2010 suggère une inflation amenant à 11 000, voire 11 500 euros le montant du chèque à signer (lire encadré)...

3 questions à Shigemi Tanaka,
DG de Kawasaki France

  • Quel sera le prix du nouveau Z1000 ?
  • Shigemi Tanaka : le tarif n'est pas encore définitivement fixé mais on peut estimer qu'il devrait se situer entre 11 000 et 12 000 euros.
  • Prévoyez-vous un surcoût pour le modèle marron avec la selle façon peau de serpent ?
  • S. T. : Non, absolument pas ! Néanmoins, ce modèle sera importé en moindre quantité en France malgré un très bon accueil au sein de notre réseau.
  • Quels sont les objectifs du Z1000 2010 et quand sera-t-il disponible en France ?
  • S. T. : L'objectif principal est évidemment de dominer le segment des roadsters de 1000 cc ! Commercialement, nous tablons sur environ 2 000 ventes en France en 2010. Le Z1000 sans l'ABS sera disponible à partir de mi-décembre et la version ABS en janvier.
  • Fort heureusement, la machine possède le charisme nécessaire pour éclipser ses quelques défauts. Son moteur tout d'abord : un monument de plaisir, avec une voix de ténor et une poussé virile et sans temps morts ! Son châssis vif, sain et sa motricité sans faille participent eux aussi à ce tableau flatteur.

    Mais surtout, la Z1000 balaie enfin ce côté radical, presque élitiste, qui colle à la peau de bon nombre de roadsters sportifs.

    Non pas qu'une Ducati Streetfighter ou une KTM Superduke finissent par lasser. Mais redécouvrir les joies proposées par une moto (presque) aussi efficace mais beaucoup plus fréquentable au quotidien démontre qu'il est possible de nager à contre-courant en favorisant les sensations de conduite, sans qu'il soit nécessaire de posséder le bagage technique ou la vélocité d'un ex-champion du monde de Grand Prix.

    Essai nouvelle Kawasaki Z1000 2010 : le Zed puissance 1000 !

    Marque passionnelle s'il en est, Kawasaki a osé revenir à des fondamentaux dans une catégorie plébiscitée, mais dont le degré d'exigence sans cesse plus élevé et le potentiel dynamique pointu ont sans doute participé à en effrayer certains. Or la Z1000 sonne comme un vrai retour à l'essentiel... tout en proposant évidemment des touches de modernisme bienvenues !

    En redescendant la fantastique route espagnole de la Ronda - qui avec quelques balles de paille et des vibreurs ferait passer certains circuits français pour des pistes de moto école tracées sur le parking d'un supermarché ! -, tantôt à bride abattue tantôt en profitant du couple pour se repaitre des fantastiques paysages, le pari des Verts apparait comme carrément pertinent et devrait faire rapidement trembler la concurrence !

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    CONDITIONS ET PARCOURS

    • Modèles d'origine en full power
    • Pneus : Dunlop Sportmax D 210
    • Parcours : 390 km (ville, autoroute, grandes et petites routes autour de Málaga, Espagne)
    • Conso : de 7,1 à 8,3 l/100 km à bonne allure
    • Problèmes rencontrés : RAS

    POINTS FORTS

    • Moteur expressif et puissant
    • Design non consensuel
    • Comportement dynamique en nette amélioration
    • Le sport sans l'exclusivité

    POINTS FAIBLES

    • Vibrations importantes dès les mi-régimes
    • Réservoir de 15 litres
    • Look "Transfomers" et côté plastique
    • Quid de la version française avec 15 Nm de couple en moins ?