Quartararo a-t-il enfreint le règlement des essais privés avec une moto non conforme ?

Depuis le déconfinement, nombreux sont les top pilotes à reprendre la piste sur des motos de série pour recouvrer des sensations en vue de la reprise du championnat prévue le 19 juillet à Jerez (Espagne). Valentino Rossi sur une R1 à Misano (Italie), Johann Zarco sur une Panigale V4 à Alès (30) puis à Barcelone (Espagne) ou encore Fabio Quartararo, qui a roulé au Castelet (83) le 18 juin...

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Problème : l'YZF-R1 du débutant de l'année 2019 - préparée par la société française TechSolutions - aurait bénéficiée d'éléments de compétition interdits par le règlement en vigueur en Grands Prix pour encadrer ce type de séances d'essais privés. Cette information n'est toutefois pas recoupée de manière officielle, donc reste sujet à caution.

Toujours est-il que la Fédération internationale de motocyclisme (FIM) a bel et bien annoncé hier jeudi son intention de convoquer des pilotes "qui pourraient avoir enfreint le règlement" en marge du GP d'Espagne. L'instance fédérale ne précise pas les noms des pilotes concernés, mais celui de Fabio circule activement dans le paddock.

La FIM explique avoir "été "informée de possibles infractions au réglement des Grands Prix FIM concernant la pratique des essais, en particulier l'article 1.15.1. c) Entraînement et familiarisation qui détaille le type de machines autorisées pour l'entraînement des pilotes". En clair : cette procédure fait suite à des dénonciations provenant de rivaux. La délation reste un puissant "moteur" dans les sports mécaniques...

Pas d'entraînement sur des "MotoGP de série"

Rappelons que les tests des pilotes MotoGP avec leur prototype de course sont strictement contingentés, hormis pour les constructeurs bénéficiant de concessions réglementaires (Aprilia et KTM) qui peuvent faire rouler leurs titulaires sur leur RS-GP et RC16 respectives en essais privés sans restriction.

Tous les cracks de la catégorie reine peuvent en revanche s'aguerrir au guidon de Superbike de série, à condition que ces motos ne soient pas "tapées" jusqu'aux yeux avec des pièces du championnat du monde. Le fameux article 1.15.1. c) définit justement ces limites techniques, notamment concernant les pneus, l'électronique ou encore les freins.

Logique : montez des slicks Michelin, des disques carbone et une centrale électronique de M1 sur la Yamaha R1, et vous obtenez une "mule" d'entraînement sacrément performante malgré ses autres caractéristiques en retrait (en termes de poids et de géométrie, notamment). Suffisamment, même, pour envisager de valider discrètement des pièces conçues pour le MotoGP.

Quelles sanctions pour les pilotes concernés ?

La Fédération internationale de motocyclisme - qui se serait sans doute bien passée de cet épisode après les aléas liés au Covid 19 - refuse d'entrer dans le détails des délits présumés et des possibles sanctions pour les pilotes concernés : tape sur les doigts, avertissement, rétrogradage sur la grille, voire, dans le pire des cas, suspension temporaire ? "A ce stade, la FIM ne fera pas d'autres commentaires sur ce sujet", indique-t-elle.

Au regard du contexte exceptionnel de cette drôle saison, MNC espère fortement que les officiels sauront faire la part des choses entre violation volontaire du règlement et méconnaissance de ses subtilités. Et ce, même si nul n'est censé ignorer la loi.

Car dans le cas de Fabio Quartararo, l'infraction présumée - si elle venait à se vérifier - paraît honnêtement involontaire : le niçois et TechSolutions ont abondamment diffusé des photos de ce roulage au Paul Ricard, ce qu'ils n'auraient évidemment pas fait si la R1 avait des choses à cacher !