Les défenseurs des loisirs verts motorisés organisent ce dimanche 20 novembre à Paris un rassemblement contre la circulaire de la ministre de l'écologie, Nelly Olin, visant à interdire la circulation sur tout chemin jugé "non carrossable".
Le Collectif de défense des loisirs verts (CODEVER) et le Collectif contre la circulaire Olin (CCCO) appellent à une mobilisation générale contre la directive de Nelly Olin, ministre de l'écologie et du développement durable, visant à restreindre la circulation des engins motorisés sur les chemins jugés "non carrossables".
Un rendez-vous est fixé ce dimanche 20 novembre au pied de la Tour Eiffel à Paris pour une randonnée pédestre qui s'achèvera par un pique-nique devant le ministère de l'écologie, 20 avenue de Ségur, où sera déposée une pétition "actuellement forte de 30 000 signatures" et représentant "toutes les familles du loisir vert motorisé (particuliers, clubs, organisateurs et guides de randonnées, loueurs, constructeurs) de partout en France", expliquent les organisateurs.
"Une voie doit être manifestement praticable par un véhicule de tourisme non spécialement adapté au tout terrain pour que la présomption d'ouverture existe", indique la circulaire qui se juxtapose à la Loi "Lalonde" du 3 janvier 1991.
Ce texte donne de fait aux agents de l'administration "le pouvoir subjectif de décider si une voie est carrossable, donc autorisée à la circulation, alors qu'aucun texte législatif ou réglementaire ne définit cette notion de carrossabilité", regrettent les organisateurs qui dénoncent un risque "d'arbitraire le plus dangereux" car les administrations concernées sont "réputées pour leurs positions radicalement anti-randonneurs qu'ils soient motorisés, à VTT ou encore à cheval".
"Les ventes de véhicules à moteur conçus pour progresser "hors piste" en dehors des voies ouvertes à la circulation publique ne cessent de progresser", constate de son côté la ministre, invoquant les plaintes "de nombreuses catégories de professionnels et d'usagers de la montagne, forestiers, chasseurs, randonneurs et associations de protection de l'environnement" contre la présence "de plus en plus fréquente et anarchique de ces véhicules, et tout particulièrement des quads, des motos vertes et des 4x4 sur les sentiers, en forêt, dans les dunes, sur les plages et d'une façon générale dans les espaces naturels".
"Outre les dangers qu'ils peuvent représenter pour les randonneurs, les cavaliers et les autres usagers de la nature, les véhicules à moteur circulant dans les espaces naturels peuvent porter gravement atteinte aux habitats naturels ainsi qu'à la faune et à la flore sauvage", poursuit Nelly Olin, rappelant que "la circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels est pourtant strictement réglementée" mais que "cette réglementation qui remonte à 1991 est encore méconnue et lorsqu'elle est connue, très largement transgressée".
La ministre a donc décidé de donner "des instructions de grande fermeté aux préfets et aux services de police impliqués dans la lutte contre ces pratiques dommageables pour l"environnement".
Ce qui, on s'en doute, ne fait pas les affaires des adeptes de la moto verte, qui considèrent que "cette circulaire Olin témoigne surtout d'une méconnaissance profonde du terrain" : la ministre "ignore ou feint d'ignorer que les doléances sur lesquelles s'appuie sa circulaire, concernant la présence de plus en plus fréquente de véhicules à moteur dans les chemins, émanent d'une écologie intégriste alimentée par des intolérances locales".
"On peut rouler des journées entières sur des chemins, y compris aux portes de l'Ile-de-France, sans rencontrer plus de trois ou quatre randonneurs pédestres, des personnes à cheval ou à vélo, quelques chasseurs et un ou deux tracteurs", remarquent le CODEVER et le CCCO qui mettent en garde contre un risque de disparition d'une "grande partie des 2 millions de kilomètres de chemin" si la pratique des loisirs verts motorisés était amenée à disparaître, car "les collectivités locales avouent elles-mêmes n'avoir pas les capacités budgétaires pour entretenir ce patrimoine".
Quant à l'impact sur l'environnement, "aucune étude scientifique sérieuse n'est encore venue étayer ce qui jusqu'à présent ne relève que de la désinformation", estiment les deux collectifs qui pointent également du doigt l'aspect économique en évaluant à "25 000" les emplois directement générés par les loisirs verts motorisés "qui font vivre 8 000 entreprises dont quatre fabricants français : Sherco (Gard), Scorpa (Gard), Ligier (Allier) et AXR (Val-d'Oise)".
Les défenseurs de la moto verte sont notamment soutenus par la FFMC, car même si son objet est "avant tout de défendre les droits des motards en tant qu'usagers de la route, la FFMC tient à exprimer sa solidarité devant les menaces qui pèsent sur les droits et libertés des motards qui pratiquent le tout-terrain", explique l'association.
La FFMC appelle ainsi ses antennes départementales et plus largement les motards à "apporter leur aide à toute action des motards verts qui va dans le sens du respect de leurs droits et libertés, de la préservation de l'environnement et d'une conception citoyenne du partage des chemins". Estimant que "la libre circulation de ces véhicules homologués et assurés, dans le respect de l'environnement et des autres usagers, doit être préservée, elle "encourage une pratique responsable des loisirs motorisés tout terrain".
Parallèlement la SIMA, importateur en France des motos MV Agusta, Husqvarna, Cagiva, Hyosung et Husaberg et des quads homologués Barossa, Adly et Arctic Cat - hautement concernée par l'avenir des loisirs verts motorisés - s'est fendue d'une lettre au président de la République himself.
Lysiane Seura-Richebourg, directrice générale de la SIMA depuis la mort de son père Marcel Seurat, fondateur de l'entreprise en 1960, attire l'attention de Jacques "le bruit et l'odeur" Chirac sur le fait que c'est "toute l'activité économique relative à la pratique de la discipline qu'est le loisir vert conforme au Code de la route qui se trouve menacée par l'action des lobbies qui veulent l'extinction des loisirs verts motorisés".
La directrice générale de la SIMA demande ensuite au président "l'accélération de la mise en place des Commissions départementales des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature (CDESI)", un organisme prévu par une loi de février 2005 chargé de répertorier les sites naturels utilisés par une activité de pleine nature. "Les pratiquants de loisirs motorisés veulent que cessent les actions sauvages arbitraires et zélées dont ils sont victimes au profit d'un dialogue véritablement constructif", conclut Lysiane Seura-Richebourg, estimant que "le danger de disparaître est au plus haut niveau" et que "le même danger pèse sur beaucoup d'autres entreprises de notre corporation"...
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