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THE RETURN OF JEY
Paris, le 2 novembre 2017

Interview de Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

Interview de Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

Huitième du championnat Superstock 1000 cette saison, Jérémy Guarnoni va participer à la finale du World Superbike 2017 ce week-end à Losail (Qatar). Moto-Net.com s'est entretenu avec le n°11 du team Kawasaki Pedercini sur cette opportunité, sur le WorldSBK en général et le sort des pilotes en particulier... Interview.

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La finale du WorldSBK 2017 se dispute ce week-end à Losail (Qatar). Or Sylvain Guintoli, qui remplace Randy Krummenacher chez Kawasaki Puccetti pour les deux dernières épreuves de la saison, ne sera pas le seul pilote français à s'aligner sur la grille de départ !

Abonné au Superstock 1000 depuis sept ans (excepté en 2014 où il a expérimenté la fugace "sous-catégorie" Evo du Superbike), Jérémy Guarnoni a terminé huitième du championnat européen qui a pris fin à Jerez (Espagne), il y a deux semaines. Début octobre, le Ninja n°11 avait remporté une magistrale victoire devant les siens, à Magny-Cours. Il s'agissait de son cinquième succès dans la catégorie et de son 13ème podium.

Alors qu'il pensait avoir bouclé sa saison 2017, "Jey" a eu la bonne surprise d'être convié par son team Kawasaki Pedercini sur l'ultime épreuve du championnat du monde Superbike, au guidon de la ZX-10RR pilotée par Alex de Angelis sur les huit premières épreuves 2017, puis par Riccardo Russo sur les quatre suivantes...

Moto-Net.Com a donc appelé l'un des meilleurs pilotes français de vitesse moto (vainqueur de la coupe Superstock 600 en 2010 pour rappel, et pilier du STK1000 donc), juste avant qu'il ne décolle pour le Qatar. Interview.

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

Moto-Net.Com : Comment vas-tu ?
Jérémy Guarnoni :
Bah écoute, ça va. Je suis sur la route, je vais prendre l'avion à Barcelone, direction le Qatar ! Sinon j'ai la forme.

MNC : On peut revenir sur ta dernière course Superstock 1000 ? Tu as été pénalisé de 2 places... Et tu n'étais visiblement pas d'accord avec la direction.
J. G. :
C'est très simple : le directeur de course et la FIM ont jugé que l'un de mes dépassements sur Rinaldi était irresponsable. Pendant la course, ils m'ont panneauté "Drop 2 positions", je devais donc rendre deux places. Mais je n'ai pas vu leur avertissement. Il faut dire que c'était à quatre tours de la fin, en pleine baston : je n'ai rien vu. À l'arrivée, ils ont décidé de me coller 25 secondes de pénalité. Je me retrouvais donc 19ème ! C'était injuste. Lorsque je suis rentré au box et qu'on m'a annoncé que j'étais pénalisé, je n'ai même pas compris pourquoi ! J'avais beau chercher, je ne voyais pas : je n'avais pas doublé sous drapeau jaune, pas commis de faute... Je n'avais eu qu'un petit contact avec Rinaldi, et c'est justement ce qui ne leur a pas plu. Pourtant c'est bien lui qui me touche. Ce n'est pas moi, puisque je suis déjà passé. C'était extraordinaire... Me pénaliser à cause de çà. Ils devraient pénaliser à longueur de week-end dans ce cas là ! On a donc porté réclamation.

"Bien sûr qu'il faut accepter les contacts en course moto !"

MNC : Les contacts font partie de la course moto. Mais il faut aussi reconnaitre que c'est une discipline dangereuse car le pilote est hyper exposé. Existe-t-il des solutions pour limiter les risques et maintenir le spectacle, selon toi ? Ou est-ce que les pilotes et la direction de course doivent uniquement accepter ces risques ?
J. G. :
Bien sûr qu'il faut accepter les contacts ! Ils ne doivent pas être prémédités ou dangereux. Lorsqu'il y a chute, sortie de piste ou grosse modification de la trajectoire qui pénaliserait le pilote attaqué, alors oui, on doit sanctionner. Mais en cas de touchette, non ! Surtout pas ! Ce serait signer l'arrêt de mort de la compétition. Il faut regarder les courses de motocross, de vitesse, de sports mécaniques en général.

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : Il faut revoir la course MotoGP au Grand Prix d'Australie 2017, rien que çà !
J. G. :
Mais voilà, c'est ce qu'on a demandé aux officiels de la FIM : avez-vous regardé le GP de Phillip Island ? Mais bon, il faut voir aussi que le pilote que je doublais, c'était Rinaldi, le pilote Ducati qui jouait le titre contre Razgatlioglu qui roule sur Kawasaki, comme moi... Je pense qu'ils ont eu peur que l'italien perde ces chances de titre à cause de moi. Comme si je voulais faire les affaires de Toprak en faisant tomber Michael... Faux ! C'est juste que cela faisait trois tours que je doublais Rinaldi et qu'il me repassait immédiatement. Il ne voulait rien lâcher, moi non plus. Ca a mené à cette touchette. Au final la direction a appliqué la pénalité prévue à l'origine, "-2 places", mais c'est toujours du grand n'importe quoi. Heureusement pour moi, cela ne changeait rien au championnat. Je leur ai dit d'ailleurs : ce n'était pas une question de points ou de classement. Il s'agissait de défendre notre sport. Tout le monde a crié au scandale, sauf ceux de Ducati bien sûr qui défendait logiquement leur pilote. Jonathan Rea qui était dans notre stand par exemple, n'a pas compris.

MNC : Et revoir les images au ralenti n'a pas entrainé de révision de la décision ?
J. G. :
La direction a reconnu que la sanction était trop sévère. Au fond d'eux, ils savaient que ce n'était qu'un fait de course comme un autre. Leurs arguments n'étaient pas solides. Ils ont réagi à chaud en me pénalisant. Et le problème, c'est qu'ils ne peuvent pas annuler ce type de sanction lourde... 25 secondes ! Ce serait reconnaitre leur erreur quelque part. Je trouve ça dommage, car la fédération peut parfois se tromper ! Tout le monde fait des erreurs.

"Un de ses quatre, ils vont nous demander de mettre des clignos"

MNC : L'essentiel quand on fait une erreur, c'est de le reconnaitre et de ne plus la refaire !
J. G. :
C'est ce que je pense. Ils auraient du me reclasser, mais non. Il ne fallait pas retirer la sanction, ne pas admettre que sur le vif, ils avaient commis un erreur de jugement... Encore une fois, ça m'est égal sur le plan comptable. Mais je trouve ça dommage pour notre sport. Un de ces quatre, ils vont nous demander de mettre des clignos sur les motos !

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : Parlons de choses plus gaies... Félicitation pour ta place en finale du WorldSBK 2017 ! Ton "frérot" Loris Baz t'a conseillé de souder ce week-end au Qatar. Quels sont tes objectifs en course ?
J. G. :
Disons que vis-à-vis du team, je n'ai aucune obligation à respecter, ou de minima à remplir. Je tiens absolument à faire du mieux possible. Je considère que j'ai la capacité d'entrer dans les points, voire de jouer un Top 10. C'est le potentiel de la moto également. Je ne me mets pas la pression car après tout, c'est une course un peu "cadeau" de la part de Pedercini, et un peu "test" aussi car ils vont malgré tout jauger mes performances et celles de la moto pour l'an prochain... Le team serait assez intéressé de me faire rouler en Superbike la saison prochaine, et Kawasaki aussi. Mais ce n'est jamais facile de débarquer comme ça, sur la dernière épreuve de la saison, et de faire ses preuves. Surtout au Qatar, qui est un rendez-vous très spécial.

MNC : Tu as déjà roulé sur le circuit de Losail en 2014, lorsque tu évoluais en catégorie Evo du World Superbike. C'est un circuit que tu avais apprécié ?
J. G. :
Sans plus. Ce qui est sympa, c'est de rouler de nuit. Mais le tracé en lui-même est pas mal, mais ce n'est pas mon préféré. Il est rapide, c'est certain, mais aussi tout plat. L'asphalte est particulier, tu n'as pas les mêmes reflets. Et puis il y a pas mal de sable sur la piste, ce qui perturbe un peu au début. Tu te méfies quand tu sors des trajectoires là-bas !

"Ma pige au Qatar ? C'est un peu un cadeau, un peu un test... "

MNC : Aimes-tu rouler de nuit ? Est-ce que ça te rappelle les épreuves d'Endurance, comme un certain Bol 2013 ?!
J. G. :
C'est ça. Mais après, c'est tellement bien éclairé que tu as quasiment l'impression de rouler de jour. C'est la couleur du ciel qui change.

MNC : Les horaires décalés, c'est une bonne ou une mauvaise chose pour toi ?
J. G. :
Le fait de rouler le soir me va bien. Je plus du soir que du matin (rires). Au contraire, je trouve ça cool. Ca change un peu. C'est surtout plus agréable au niveau des températures car en pleine journée au Qatar, ce serait bien trop compliqué.

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : On parlait de l'Endurance. Ce n'était pas à ton programme cette année ?
J. G. :
Non malheureusement. En partie à cause des calendriers qui se chevauchaient. J'espère vraiment que les dates seront en décalé en 2018, au moins entre l'EWC et le WorldSBK, parce que les pilotes du MotoGP ne participent pas au épreuves d'Endurance, mis à part les 8 Heures de Suzuka. En revanche, il y a un paquet de pilotes de Superbike qui pourraient s'aligner en championnat d'Endurance. Je sais que je serais partant en tout cas ! Je voulais cette année, et j'aurais d'ailleurs pu faire les 24 Heures du Mans et deux ou trois autres. Mais dans la mesure du possible, les équipages sont formés pour tout le mondial, ce qui est parfaitement normal. Ca ne sert donc à rien de proposer ses services.

"Foray et Perret roulent très forts en FSBK"

MNC : Tu as tout de même pu participer à quatre des sept épreuves du championnat de France. Tu as a remporté trois victoire et terminé septième du FSBK 2017. C'est intéressant pour toi ?
J. G. :
Ah oui ! C'est intéressant car tu roules, t'es sur une moto ! Le problème de la vitesse, c'est que c'est une discipline où tu ne roules jamais. À part en Grand Prix, avec leurs 18 manches. Mais il n'y en a que 13 en Superbike, et seulement 9 en Superstock. C'est maigre pour une saison. À côté de ça, s'entrainer sur sa machine coûte cher. Donc j'étais ravi que Tech-Solutions m'offre ces opportunités ! Ils travaillent avec moi en Mondial, sur l'électronique. Ca leur offrait un peu plus de visibilité et ça me permettait de développer la Kawa. Ca s'est révélé utile et efficace : j'étais régulièrement devant, j'ai gagné quelques courses.

MNC : Que penses-tu du niveau en FSBK ?
J. G. :
C'était relevé, car Kenny Foray roule très vite et très fort, comme David Perret. Ce sont les deux gars qui dominent vraiment. Ils sont un peu au-dessus des autres en termes de pilotage et de package pilote/matériel. Ils ont tendance à se détacher du reste du plateau. Mais il n'empêche que ça roule globalement vite, les chronos sont vraiment bons. C'était top, j'ai vraiment apprécié. Ca m'a aussi permis de me faire connaitre car en quinze ans de carrière, je n'avais du disputer que deux ou trois courses en championnat de France !

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : Tu es tout de même connu des fans de Loris (Baz, son "très grand" copain, NDLR) ?
J. G. :
Ca aide c'est sûr. Comme on est potes et qu'on traine toujours ensemble, les gens me connaissent aussi.

MNC : Revenons sur le Superbike. Comment as-tu obtenu le guidon de la ZX-10RR "WSBK" de ton team Pedercini pour ce week-end ? C'est en remerciement de ta nouvelle victoire à Magny-Cours ? Tu nous disais que c'est aussi une sorte de test.
J. G. :
Disons que c'est un cumul de tout ça. Mais c'est avant tout une manière de me récompenser pour ces deux saisons de Superstock 1000 au sein du team. C'est un peu une seconde famille pour moi : je les connais depuis très longtemps et je m'entends très, très bien avec Lucio (Pedercini, le boss, NDLR).

MNC : Lucio a eu plus de mal avec Riccardo Russo, le pilote que tu remplaces ?!
J. G. :
L'équipe n'était pas très satisfaite. C'est dommage car à son arrivée (en cours de saison, après avoir disputé les six premières épreuves dans le team Yamaha Guandalini NDLR), ça a plutôt bien marché. Mais ça s'est dégradé par la suite. Comme Russo n'apportait que peu de budget au team pour cette fin de saison, ils ont préféré me donner cette chance. Ce qui est top, c'est que je pars au Qatar avec mon équipe Stock... Ca fait deux ans que je bosse avec eux, donc ça simplifie les choses. Mon chef mécano, Lucio Gomes, c'est un mec qui connait le Superbike par coeur. Il a été l'un des meilleurs, a travaillé chez Batta, puis trois ans avec Aprilia notamment pour Jordi Torres.

"Si tu veux rouler en World Superbike, il faut des sous"

MNC : Revenons un peu sur Russo et sur la situation des pilotes des équipes privées en général. Leur vie est loin d'être simple, il y a eu de nombreux changements cette saison... C'est une question de budget ?
J. G. :
Oui, c'est un peu ça le problème ! Les équipes soutenus par les constructeurs ont des budgets dix fois plus importants, si ce n'est plus. Des teams comme Pedercini ont du mal à boucler les saisons sans que les pilotes payent. Du coup, si un pilote apporte pas mal d'argent, on est moins regardant sur ses résultats. L'affaire arrive à tourner tant bien que mal. Les problèmes surviennent lorsque ces pilotes se plaignent des performances de la moto et commencent à ne plus payer... Au final, ils sautent. Aujourd'hui si tu veux rouler en Superbike, il faut arriver avec des sous. Il suffit d'en avoir pour trouver une place. Ce n'est pas mon cas.

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : Les places en WorldSBK sont donc doublement chères, dans le sens où elles sont "rares", mais aussi "couteuses". Pour ta saison 2017 de Superstock 1000 aussi, tu as mis la main au portefeuille ?
J. G. :
Non, non. Je suis sous contrat avec Kawasaki Europe, depuis deux ans. Mais les situations varient grandement entre les pilotes. Mon salaire, je le dois à mes résultats, à mes 13 podiums dont 5 victoires dans la catégorie, à mon titre Superstock 600, à mon âge (je suis jeune, j'ai 24 ans !). Je suis l'un des piliers du Superstock quelque part, et je considère que je mérite d'être payé. Mais aucun pilote ne devrait avoir à payer. Après je conçois qu'on puisse demander des comptes aux pilotes qui finissent 20ème chaque week-end... Mais les pilotes qui font des résultats ou qui débutent et sont prometteurs ne devraient pas avoir à payer.

MNC : Payer pour bosser, c'est le monde à l'envers, non ?
J. G. :
Bah personne n'imagine payer pour travailler. Les pilotes sont les acteurs principaux du sport moto. On ne demande pas aux acteurs de film de payer pour tourner, si ?! Ce sont plutôt eux qui sont les mieux payés d'ailleurs. En moto c'est l'inverse, tout le monde est payé, sauf le pilote !

"Le jour où on me demande de payer pour risquer ma vie, j'arrête "

MNC : Tu n'as jamais été contraint de payer pour rouler ?
J. G. :
Si au tout début. C'est normal : tu dois montrer ce que tu vaux, faire tes premières preuves. Mais au vu de mes résultats - qui ne sont pas extraordinaires non plus, j'en suis conscient - et de mes capacités, j'estime que je mérite un salaire. Mon approche est très simple à ce sujet : je ne paierai pas pour rouler. Ce serait malheureux car c'est ma passion. Mais le jour où on me demande de payer pour risquer ma vie, j'arrête. Je trouve autre chose. Je ne suis pas taré.

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : On demande pourtant aux pilotes d'arriver avec des sponsors, des soutiens financiers, non ?
J. G. :
Oui. Si je veux accéder au World Superbike l'an prochain, il faut que je propose un financement car Pedercini n'est pas riche et ne me fera certainement pas rouler gratuitement. Il faudrait par exemple que Kawa le soutienne un peu, ou que le team trouve un sponsor. Je lui souhaite. Ce qui est sûr, c'est que je ne peux pas assurer le budget. Je ne mens pas... contrairement à plein de mecs qui promettent beaucoup de choses mais ne respectent pas leur parole.

"Mes sponsors couvrent mes frais, plus ou moins"

MNC : Tu as combien de sponsors personnels ? Certains te suivent depuis tes débuts ?
J. G. :
Oui j'en ai, mais ils me permettent avant tout de couvrir les frais. Plus ou moins. Car il faut savoir que les trois quarts de teams ne paient pas les frais. C'est pour ça que je garde mes sponsors pour moi, pour mes dépenses personnelles. Si j'arrivais demain à attirer un gros sponsor, je changerais peut-être d'avis, mais ce n'est pas le cas.

MNC : Tu étais lié à Alfa Roméo dernièrement. Ce n'est plus le cas ?
J. G. :
Oui, ils m'ont beaucoup aidé durant plusieurs saisons. Mais ils ne me rémunéraient pas : ils me mettaient des voitures à disposition. Malheureusement, leur budget alloué aux partenariat a beaucoup diminué et nous avons du arrêter. C'est dommage car cela m'aidait beaucoup : ne pas payer de voiture pendant trois ans, ça représente une sacrée économie !

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : Qui sont tes sponsors, partenaires ou mécènes aujourd'hui ?
J. G. :
Ce sont des personnes et des entreprises de ma région. Des relations de mon père sur Toulouse et ses environs. Des PME qui me donnent des coups de main, pas de multinationales. C'est devenu un cercle d'amis, des gens qui font ce qu'ils peuvent et sont avant tout passionnés de moto. Ce qui leur plait, c'est de voir de belles machines, assister aux courses et participer un peu. Ils ne se préoccupent pas vraiment de l'aspect sponsoring, des retombées en termes d'image ou de chiffre d'affaires. Ils veulent venir avec moi, se régaler sur une ou deux course(s) dans l'année. .

"Ma priorité : la meilleure moto possible dans le meilleur team possible"

MNC : Ce serait sympa de faire connaître le World Superbike à tes amis-sponsors ! C'est ton objectif principal pour 2018 ?
J. G. :
Oui et non. Honnêtement, monter en WSBK ce serait top, mais je ne veux pas le faire à tout prix. Je veux surtout bénéficier de la meilleure machine possible, dans le même team possible. On a beaucoup parlé d'argent, mais ce qui compte en priorité, c'est d'avoir une moto qui permette de se battre devant et jouer le titre en Stock, ou faire dans les 10 en Superbike. Se bagarrer tous les week-ends pour gratter des points, c'est trop dur. Je préfère rester en Superstock 1000 et essayer de gagner des courses, faire des podiums.

MNC : Tu étudies aussi d'autres options ?
J. G. :
Oui car il n'y a pas dix milles offres en Mondial non plus ! Même en Stock, il y a énormément de pilotes qui sont sur la paille. Je sais par exemple que c'est très compliqué pour Florian Marino. Tu vois ça ? Un gars qui fait troisième du championnat cette année et qui ne trouve pas de guidon en 2018 ?! C'est mauvais signe. Il faut dire que la catégorie Superstock doit disparaitre en 2019. De nombreux teams ne savent donc pas quoi faire : s'engager pour la dernière année, ou pas. Donc je suis ouvert à tout : le MotoAmerica ou le British Superbike par exemple, sont des championnats nationaux assez prestigieux. J'espère aussi rouler en Endurance...

Interview Jérémy Guarnoni : objectif World Superbike, mais pas à tout prix

MNC : Tu nous tiens au courant !
J. G. :
Bien sûr, mais nous n'en sommes qu'au commencement des négociations. Les programmes des teams ne sont pas encore définis, donc ce n'est pas évident. Même Loris n'a pas encore signé ! Ca devrait se faire dans les semaines qui arrivent. Et c'est Loris pourtant ! Un pilote de GP qui rentre régulièrement dans le Top 15, qui a fait cinquième au WSBK 2014, et qui n'a pas encore son contrat en fin d'année... Ca illustre à quel point le marché est tendu.

"Les plus belles courses du WorldSBK ont eu lieu en STK1000"

MNC : Que ça ne t'empêches pas de profiter de ton week-end Superbike au Qatar... Fais toi plaisir !
J. G. :
Ah ça, je compte bien me faire plaisir ! Après les résultats, on verra ce que je peux faire. Il y a le quatuor de motos officielles (Kawasaki et Ducati, NDLR), allez, les six motos de tête (Yamaha en plus, NDLR) qui sont impossibles à aller chercher. Mais derrière c'est assez serré.

MNC : Tu regrettes que le plateau Superbike ne soit pas plus homogènes...
J. G. :
Comme tout le monde je pense. Quand tu regardes les courses de Superbike à la TV, tu t'endors devant. C'est un peu devenu le MotoGP d'il y a quatre ou cinq ans. Finalement, les plus belles courses du WorldSBK cette année ont eu lieu en Stock, mais elles ne sont plus diffusées en France. Bien souvent, les victoires se sont jouées dans le dernier tour. Et Florian a joué le titre toute l'année ! C'est beaucoup mieux qu'en Superbike malheureusement. Il faut trouver une solution pour cette catégorie, sans ça, tout le championnat risque de se casser la gueule margoulette...

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