Essai Piaggio MP3 350, 500 HPE Sport ou Business : au choix !

Il aura fallu sept ans de réflexion à Piaggio avant de greffer son moteur de dernière génération sur le trois-roues. "Déjà très apprécié sur le Piaggio Beverly 350", assure pourtant la marque italienne, "il est considéré comme l'un des moteurs les plus performants du segment pour ses prestations comparables à celles d'un 400 cc, et l'encombrement et le poids limités d'un 300".

Le MP3 bénéficie à son tour d'une nette hausse de sa cylindrée (de 278 à 330 cc) et d'une phénoménale élévation de la puissance : "les chiffres ne sont décemment pas comparables", estime même le président de Piaggio France, Jean-Charles de Saint Pastou.

Sur le papier, la puissance maximale du "trois-et-demi" atteint 30,6 chevaux et son couple 29 Nm (Vs 21 ch et 22,5 Nm pour le "trois-sans"). Au guidon, cela se traduit par des accélérations ou des dépassements bien plus vifs, ce qui participe activement à la sécurité du conducteur et de son potentiel passager ! En ville et en solo d'ailleurs, le 350 fait globalement jeu égal avec le 500 !

Autre atout caché dans la manche sous les carters du MP3 350 : "un embrayage automatique multidisque en bain d'huile d'origine motocycliste, garantissant un meilleur et plus constant rendement", décrivent les ingénieur du groupe Piaggio (Aprilia, Guzzi, etc).

Malgré le peu de kilomètres parcourus sur nos véhicules d'essai tout juste rôdés, MNC peut confirmer que l'agrément est légèrement supérieur sur le 350 et le 500... Or la différence deviendra de plus en plus sensibles au fil des kilomètres : "contrairement au 500 qui a tendance à fatiguer un peu, le MP3 350 sera plus endurant, son comportement restera le même passé 5000 kilomètres", nous certifie l'un des membres de l'équipe technique.

À moins de vouloir à tout prix un 500 (comptez 10 199 euros pour le Business, 400 de plus pour le Sport), Moto-Net.com préconise à ses lecteurs scootomobilistes l'achat du 350, quasiment aussi performant, plus fiable et moins cher : 8 549 euros... seulement ?! Les 2000 euros économisés seront investis dans l'assurance, l'équipement ou l'essence !

Car par ailleurs, les 350 et 500 sont scrupuleusement identiques, et n'évoluent d'ailleurs pas beaucoup, voire pas du tout par rapport aux modèles précédents. C'est le cas notamment du poste de pilotage, toujours équipé d'un tableau de bord à compteur de vitesse et compte-tour analogiques, encadrant un écran digital.

L'ordinateur de bord donne accès à toutes les informations nécessaires : heure, kilométrage total et partiel, tension de batterie, consommation instantanée et moyenne, vitesse maximum et moyenne, autonomie, temps de trajet, température ambiante et témoin d'alerte gel (pratique, mais pas en cette chaude saison !).

Les lignes du scooter ont été conservées : on ne change pas une formule qui gagne ? Tout est conservé ou presque : d'après Piaggio, les designers se sont contentés de redessiner la calandre et d'installer des clignotants à LED. "Basta cosi" !

La position à bord reste très verticale : en raison de ses deux-roues de devant écartées, le MP3 n'intègre pas de mode "cool", les pieds en avant. De même, le dosseret cale bien le dos mais limite le recul du pilote. On est donc plus posé sur une chaise, que vautré dans un fauteuil.

L'accueil des jambes et des genoux est irréprochable... contrairement à l'accès au sol qui ne s'avère pas évident : la selle, convenablement rembourrée, est un peu trop haute et surtout trop large pour les courts sur patte. Or le poids des bestiaux exige de solides appuis !

Le "Roll Lock" est, en cela, d'une précieuse aide : les personnes peu accoutumées à manoeuvrer de gros deux-roues apprécieront ce système qui permet de bloquer le mécanisme de prise d'angle du train avant et de bouger plus facilement le scooter, moteur coupé, sur un sol plat.

Attention toutefois : si l'utilisateur souhaite franchir un bateau ou descendre d'un trottoir, il doit impérativement libérer le train avant ! Sans cela, le bel et gros engin se transforme en un dangereux culbuto : bon courage pour le rattraper.

Bien que de gabarit identique, le 350 dispose d'un léger avantage en termes de poids : il affiche 256 kilogrammes tous pleins faits sur la balance du constructeur, contre 275 kg (!) pour le 500. Ainsi, le "petit" se montre un soupçon plus maniable. Un bon point pour ceux qui roulent en majorité en ville, dans les bouchons.

Moins légère que celle d'un 125, la direction du MP3 (350 un peu plus que 500 donc) est toujours aussi surprenante pour les motards, débutants comme aguerris : la mise sur l'angle du tricycle est plus facile et progressive que ne le laisse supposer son imposant train avant.

De leur côté, les automobilistes seront bien plus déconcertés par l'utilisation de la pédale unissant les freins avant et arrière... Celle-ci s'avère bien moins évidente à utiliser qu'en voiture, car elle demande un trop gros travail de flexion au niveau de la cheville. On peut choisir de lever le pied en entier, mais le dosage devient alors difficile en baissant la jambe.

De plus, la commande de freins au plancher limite encore la mobilité du pied droit. Chez MNC, on passerait volontiers un coup de scie à travers cette pédale inutile... A minima, on la démonterait soigneusement. Mais cela est impossible, elle est obligatoire !

Le freinage est par ailleurs très satisfaisant avec un bon contrôle de la puissance de la paire de disques de 258 mm à l'avant via le levier droit, et du simple disque de 240 mm à l'arrière à celui de gauche. On regrette encore et toujours l'absence de réglages en écartement des commandes manuelles.

Constat similaire pour la nouvelle bulle qui aurait méritée d'être réglable facilement, électriquement ou via une petite pince ou molette... Ce pare-brise apparait trop haut sur le modèle Sport pour mimer les mini-bulles de motos sportives, mais son coloris teinté qui pourra séduire.

La clientèle "Business" sera comblée : la nouvelle bulle étudiée en soufflerie offre une bonne protection. Sur voies rapides, seuls les plus grands sentent le vent taper contre le sommet du casque. La protection est aussi très bonne au niveau des gants, et la pression dans le dos n'est pas démesurée à grande vitesse.

Piaggio assure avoir accordé "une grande attention au confort du passager, qui peut compter aujourd'hui sur une position assise plus confortable et un dossier redessiné, ainsi que sur deux nouvelles poignées plus ergonomiques". Faute de temps (les bouchons parisiens ont allongé nos séances photo et il ne faut pas louper la conférence de presse prévue ensuite !), MNC laisse aux amateurs de trajets en "coscooturage" le soin de commenter ce point.

Enfin, le coffre, éclairé et tapissé d'une fine moquette, est à la fois volumineux et rectiligne : inutile de se casser la tête ou de retourner vingt fois les deux casques (jets ou intégraux, mais pas modulables) qu'on souhaite stocker une fois arrivé à destination. Idem pour le gros sac de sport ou le grand attaché-case plein de sous - on vous le souhaite ! - qui sont facilement casés.

Le verrou de la selle peut être actionné via la clé qui dispose aussi d'un bouton "Bike Finder" : les clignotants s'allument afin de repérer son MP3 parmi quantité d'autres ! Pour être tout à fait à la page cependant, les trois-roues Piaggio aurait du adopter le démarrage sans contact. Pour la prochaine version, sans doute ou sans faute ?!