La FFMC appelle à un week-end d'action décentralisée les 20 et 21 mai pour dénoncer l'inefficacité d'une politique de sécurité routière 100% répressive.
"L'entêtement et le dégoût se suivent de près"... C'est en citant La Bruyère que la Fédération des motards en colère (FFMC) attire une nouvelle fois l'attention des pouvoirs publics sur l'échec incontestable d'une politique de sécurité routière uniquement basée sur la répression. A trop vouloir réprimer sans chercher à prévenir, les technocrates de la Sécurité routière risquent en effet de lasser même le plus moutonnier des automobilistes, et finir par ne plus avoir aucune incidence sur le comportement des usagers de la route. En 1997, les accidents de la circulation ont causé la mort de 8 000 personnes et plus de 30 000 blessés graves. Cette même année, Jean-Claude Gayssot, ministre français des Transports, promet de "réduire de moitié le nombre de tués sur les routes à l'horizon 2002". Résultat : en 1999, le nombre de morts et de blessés graves est rigoureusement identique... Les chiffres abondamment cités par les autorités et la presse insistent bien sûr sur une baisse de la mortalité par rapport à 1998 pour justifier le "tout répressif", mais la plupart des experts s'accordent à dire que 1998 était une année particulièrement noire, qui ne peut donc pas servir d'étalon dans ce macabre palmarès. Le bureau national de la FFMC appelle donc à des manifestations décentralisées dans la plupart des grandes villes de France le week-end des 20 et 21 mai. Un regret toutefois vis-à-vis de la loi Gayssot : curieusement, la FFMC ne demande plus l'abrogation pure et simple du texte, mais uniquement le retrait du principe du propriétaire payeur (en gros, si vous prêtez votre moto à un pote, vous êtes responsable des infractions qu'il commet)... Exit la contestation des sanctions - pourtant incroyablement disproportionnées - en cas d'excès de vitesse de plus de 50 km/h (25 000 FF d'amende et 6 mois de prison). Honnêtement, sans être un malade de la vitesse, qui n'a jamais roulé à 140 km/h sur une grande nationale toute droite, ou à 180 sur une autoroute déserte ? La FFMC, qui envisageait de porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme et appelait à "amplifier et diversifier l'action sous des formes plus spectaculaires" (voir Moto-Net n°5), aurait-elle soudainement mis de l'eau dans son sans plomb ?
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