Pixel impression
  • L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
PAROLE DE PRO
Paris, le 3 février 2023

Guillaume Vuillardot (Suzuki) : En cinq ans, notre prix moyen a été multiplié par trois

Guillaume Vuillardot (Suzuki) : En cinq ans, notre prix moyen a été multiplié par trois

Suzuki a immatriculé 4414 motos et scooters (-11,8%) en France en 2022. Pour Moto-Net.Com et ses lecteurs Premium, le directeur commercial dresse le bilan : Covid long, occasions en ébullition, location mise en avant, stationnement payant, deux-roues électrique, contrôle technique... Interview MNC de Guillaume Vuillardot.

Imprimer

Moto-Net.com : Le marché français du motocycle est en baisse... comparé à une année 2021 déconfinée. Le bilan 2022 est donc positif ?
Guillaume Vuillardot (directeur commercial Suzuki France) :
Nous restons sur un marché français de très bonne tenue au regard du volume, même s'il baisse légèrement. De nombreuses marques ont encore des difficultés d'approvisionnement. On peut donc considérer que c'est une belle année pour le marché de la moto.

MNC : Les multiples effets de la pandémie de Covid-19 restent sensibles. Lequel est le plus handicapant pour votre marque ?
G. V. :
De la 1ere étape d'une moto jusqu'à la dernière en arrivant sur notre territoire, tous les process ont été impactés : le covid qui a obligé nos ingénieurs à se réunir physiquement moins souvent, l'approvisionnement des matières premières, les employés malades dans les usines, les containers non dispos, les bateaux difficiles à trouver et j'en passe. On se rend compte à quel point c'est un processus long et complexe de pouvoir retrouver une moto dans un showroom et avoir la possibilité de l'acheter. Toutefois, notre situation s'améliore au fil des mois : en 2023, que ce soit sur la production, les containers ou le transport maritime. Nous ne sommes pas encore en pleine capacité, mais cela n'a plus rien à voir avec la période covid. Nous visons sur notre prochain exercice fiscal (avril 23 à mars 24) à une progression de notre chiffre d'affaires de +50%.

Nous visons une progression de notre chiffre d'affaires de +50%

MNC : À quel point les concessionnaires sont-ils bridés ? Leurs clients sont-ils compréhensifs ?
G. V. :
Il est difficile d'évaluer le niveau du marché si du stock était présent en concession pour toutes les marques. Mais oui, nos clients comprennent la situation car tout le monde connaît les conséquences directes/indirectes du covid ! Dans tous les cas, aujourd'hui, nous sommes en mesure de livrer des motos assez rapidement, voir immédiatement.

MNC : Quels modèles ont particulièrement bien marché... pardon, roulé commercialement chez vous en 2022 ?
G. V. :
Tout ce que nous avons reçu a été vendu. Nos chiffres de ventes sont le reflet de nos approvisionnements 2021/22. Et nous n'avons pas eu assez de motos pour répondre correctement à la demande.

MNC : Lesquels ont été le plus impacté par les ruptures de stock ?
G. V. :
Tous les modèles ont été touchés, avec une amélioration au fil des mois de notre production.

La part locative chez Suzuki a doublé en 2022

MNC : Le marché de l'occasion est-il toujours en ébullition ?
G. V. :
Le marché VO a suivi la tendance du marché VN : en baisse de presque 5% entre 2022 et 2021. Mais il reste à un niveau élevé. En regardant la tendance depuis 2019 ans, les faits marquants sont une progression de + de 4% des VO et la catégorie 35kw qui explose à +36% (et qui n'a pas baissé entre 2022 et 21). Donc le VO, cela reste un élément clé du marché.

MNC : Pour la première fois en France, les particuliers ont davantage loué qu'acheté leur nouvelle voiture (51 % LOA/LDD en 2022, Vs 10 % en 2012). Quelle est cette proportion dans la moto ? Quelle incidence a cette évolution sur votre activité ?
G. V. :
La part locative chez Suzuki se développe de manière importante. Le volume a doublé en 2022. Les comportements sont en train d'évoluer. Il n'y a aucun doute.

MNC : En conséquence et d'après AAAdata, le prix moyen d'une voiture neuve est passé de 19800 euros en 2010 à plus de 32000 cette année. La valeur des motos montent aussi en flèche, non ? Les motards montent en gamme, en cylindrée ? Ou est-ce un effet pervers de la LOA ?
G. V. :
En cinq ans, notre prix moyen a été multiplié par trois du fait de notre changement de stratégie : nous nous focalisons sur chaque vente, et avons orienté notre gamme vers des nouvelles motos de plus forte cylindrée ou de plus forte valeur. Donc l'augmentation de la valeur moyenne d'une moto Suzuki est une véritable conséquence de notre nouvelle manière de concevoir, fabriquer et vendre des motos.

Suzuki est un constructeur principalement de moto en Europe

MNC : À quel point le stationnement payant dans Paris a touché vos concessionnaires franciliens ?
G. V. :
Tout d'abord, Suzuki est aujourd'hui un constructeur principalement de moto en Europe et en France. D'autre part, le marché francilien est l'un des plus importants en terme de vente de scooters. La mise en place du stationnement payant a eu un effet désastreux sur l'ensemble des professionnels qui vendent du deux-roues motorisés dans Paris.

MNC : D'autres grandes villes ne perçoivent pas davantage l'intérêt du deux-roues motorisés ?
G. V. :
J'ai envie de vous dire qu'il n'y a qu'en France où les deux-roues motorisés ne sont pas vus par les pouvoirs publics comme un outil qui peut aider à désengorger les villes, fluidifier le trafic et réduire la pollution. Nous devons donc continuer à travailler, en particulier avec la CSIAM, avec notre réseau, pour continuer à faire progresser l'image des motos et des motards dans la société.

MNC : Chez les 125cc, certains équivalents électriques pointent dans les meilleures ventes. Mais ce sont des marques chinoises qui s'illustrent. Comment l'expliquez-vous ?
G. V. :
Les marques chinoises se sont lancées dans l'électrique avant les autres constructeurs, et en investissant beaucoup.

Sur le bruit, il y a clairement une vraie et grosse problématique

MNC : Le contrôle technique peut-il servir notre cause ? En coinçant les rares motos et scooters trop bruyants, par exemple.
G. V. :
Sur le bruit, il y a clairement une vraie et grosse problématique. Les comportements d'hier ne sont plus acceptables aujourd'hui. Nous devons tous prendre ce sujet à bras le corps et faire évoluer les mentalités. Avoir une moto, un scooter qui fait un bruit acceptable nous permettra de mieux nous intégrer dans la société. Ensuite, faire un CT visuel pour améliorer la rentabilité des centres de CT, je ne vois pas l'interêt pour le motard. Mais voilà, nous n'avons plus le choix.

MNC : Le contrôle technique permettra aussi de mieux connaître le parc roulant français. Ces statistiques globales doivent intéresser les constructeurs, non ?
G. V. :
Oui d'une certaine manière. Mais les statistiques/informations qui nous permettent de suivre notre activité, d'analyser et comprendre comment fonctionne et réagit le marché cible sont déjà disponibles.

MNC : Quelles sont vos bonnes résolutions pour 2023 ?
G. V. :
Rouler avec Tom Barrer, notre nouvel ambassadeur Suzuki !

MNC : Vous croisera-t-on au Salon de Lyon, qui lance traditionnellement la saison ?
G. V. :
Bien sûr. Avec notamment la présence de nos nouvelles V-Strom 1050, V-Strom 800DE et 8S. Nous participerons aussi à de belles animations au sein du salon.

.

.

.

A lire aussi sur le Journal moto du Net

Zarco, 2ème des qualifs allemandes derrière Marquez le SachsenKing 

La forte pluie n'a pas empêché Marc Marquez de signer la pole de "son" GP d'Allemagne 2025. Et comme lors de son historique victoire au Mans, les conditions périlleuses de ce samedi midi au Sachsenring ont permises à Johann Zarco de s'illustrer : le n°5 LCR partira 2ème sur la grille… et sous la flotte, espérons ! Quartararo sera 7ème derrière Alex Marquez.
Premier semestre 2025 pas si négatif que cela pour les gros cubes

Au premier semestre 2025, 71 253 motos et maxiscooters de plus de 125cc ont rejoint nos belles routes et petites rues françaises, soit un repli de -12,2% par rapport au premier semestre - record ! - 2024. En tenant compte des immatriculations anticipées de modèles Euro5 en fin d'année dernière, le marché se classerait dans les bons crus 2020.
Où, quand, pourquoi et comment surviennent les accidents moto

Liberty Rider est une application mobile pour motards, qui surveille les roulages de ses utilisateurs et prévient toute seule les secours en cas de chute. Ses responsables se sont penchés sur leurs colossales données afin de repérer la géographie, la temporalité et les conditions d'accidents survenus en 2023 et 2024… À méditer, pour l'avenir.
La nouvelle Triumph Scrambler 400 XC au prix de…

Triumph renforce les capacités tout-terrain de son Scrambler 400 par l'intermédiaire de roues à rayons et de protections supplémentaires. Cette Scrambler 400 XC est attendue à la rentrée 2025 au prix de 7445 euros.
Quels roadsters A2 parmi les nouveautés motos 2025 ?

Le choix des motos accessibles A2 (35 kW) ne cesse de s'étoffer, en particulier dans le segment-clé des roadsters. Ce millésime 2025 le confirme avec une avalanche de nouveaux roadsters pour les récents détenteurs du permis moto ! Suivez le guide Moto-Net.Com pour comparer et choisir parmi les nouveautés.
Guides pratiques 4 commentaires
  • En savoir plus...