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WSBK AUSTRALIE (1 SUR 13)
Paris, le 28 février 2017

Ce qu'il faut retenir du World Superbike 2017 à Phillip Island

Déclarations des pilotes WSBK en Australie

La première épreuve du World SBK 2017 s'est disputée ce week-end à Phillip Island, en Australie. Pour compléter nos comptes rendus en quasi-direct, voici les principaux faits à retenir et les déclarations des pilotes Superbike à l'issue de leurs deux courses australiennes.

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WSBK 2017 à Phillip Island - Page 1 : faits marquants des courses

Le pilote officiel Kawasaki Jonathan Rea débute brillamment la défense de son - double ! - titre en WSBK à Phillip Island, en signant comme en 2016 un doublé victorieux lors de la manche d'ouverture en Australie. Ce premier rendez-vous de la saison 2017 met en évidence la compétitivité restée intacte du duo "ZX-10RR / Rea", ainsi qu'une opposition sans surprise emmenée par Chaz Davies - deux fois deuxième sur sa Ducati Panigale R -, suivie de près par la Yamaha R1 de l'excellent Alex Lowes.

Avec ce succès, Rea porte à 40 son solde de victoires en WorldSBK, dont 24 remportées sur Kawasaki. Cette barre de la quarantaine n'avait jusque-là été franchie que par trois pilotes dans l'histoire du WorldSBK : Carl Fogarty (59), Troy Bayliss (52) et Noriyuki Haga (43... mais sans titre mondial, snif). Une belle façon de démarrer la saison pour Rea, qui a su alterner vitesse et stratégie pour repousser les attaques insistantes de ses rivaux, notamment des pilotes Ducati Chaz Davies - placé pour la victoire à chaque manche - et de Marco Melandri, un moment leader de la deuxième course pour son retour après un an et demi d'absence à haut niveau.

Parmi les déceptions enregistrées sur ce week-end, citons les résultats sans relief des nouvelles Honda CBR1000RR, sur lesquelles la marque et les pilotes plaçaient pourtant de grosses attentes... "Il y a trop peu de points positifs à tirer de ce week-end : sans être négatifs, nous n'espérions pas venir et être battus comme nous l'avons été", souffle avec honnêteté Nicky Hayden, déçu de sa 11ème place en première manche suivie en seconde d'une chute éliminatoire à 14 tours de l'arrivée. 

Rappelons néanmoins que la préparation de la Fireblade officielle a pris du retard car la moto est arrivée tard dans l'intersaison, et que l'ancien champion du monde MotoGP 2006 et son équipier Stefan Bradl (deux fois 15ème à près de 30 sec du vainqueur) n'ont par conséquent pas pu boucler beaucoup de tours à son guidon. Prêts pour la revanche du 10 au 12 mars lors de la deuxième épreuve en Thaïlande ?

L'épreuve australienne fut aussi l'occasion d'observer avec curiosité les effets du nouveau règlement, qui oblige les pilotes sur le podium en course 1 à reculer sur la troisième ligne en course 2 (voir illustration ci-dessous)... Concrètement, le poleman Jonathan Rea a été "rétrogradé" dimanche à la neuvième place suite à sa victoire en première manche le samedi après-midi ! Alex Lowes s'est de son côté élancé depuis la position de pointe en course 2, car il a terminé la course 1 à la 4ème place. Logique, non ?!

Le spectacle préféré à la performance...

Souhaitée par Dorna, promoteur du WSBK et du MotoGP, cette décision aberrante sur un plan sportif - et jamais vue dans une compétition internationale - n'a fort heureusement provoqué aucun fait de course en Australie… Mais combien de temps faudra-t-il pour qu'un leader trop pressé de revenir sur le premier groupe raccroche un pilote beaucoup moins rapide, que ce nouveau règlement aura artificiellement placé devant lui ? 

Vouloir pimenter les courses est un objectif défendable, rendu de toute façon nécessaire pour s'assurer de la pérennité du WSBK. Faute d'audience à la TV et de spectateurs autour des circuits, cette formidable compétition disputée sur des motos - presque - de série risque de disparaître dans l'ombre écrasante du MotoGP. Et tout le monde y perdrait : les passionnés de course, bien sûr, mais aussi le motard lambda fan de motos sportives. Sans compétition pour mettre en valeur leur Super(be)bike, les constructeurs pourraient en effet décider d'arrêter d'en produire...

Mais de là à transformer la course en jeux du cirque, au mépris du respect de la performance pure réalisée par ses pratiquants, il y a une marge ! Car ne nous y trompons pas : en pipant les dés de cette façon, le promoteur espère provoquer des "étincelles" dans les premiers tours, des contacts entre favoris et outsiders, voire des sorties dans les graviers. Le tout tournant ensuite en boucle sur des vidéos payantes proposées par Dorna : et la boucle est bouclée ! 

Mais si ces rebondissements vont tenir en haleine une certaine partie du public - celui qui siffle les adversaires de son favori, qui applaudit la chute d'un concurrent mal-aimé et qui prête plus d'attention aux formes des hôtesses qu'à celles des motos sous ses yeux -, ces coups de théâtre provoqués vont agacer les férus de "vraie" compétition sportive, déçus de voir les parts d'audience prendre l'ascendant sur le seul indicateur chiffré important en sport moto : le chrono.

Enfin, dernier aspect négatif lié à cette ouverture à Phillip Island dont Yamaha était par ailleurs le sponsor-titre : la mise hors jeu de Jules Cluzel, percuté dans le dernier tour de la course Supersport alors qu'il briguait a minima un podium sur sa Honda. Le "Coq Supersportif" français souffre d'une fracture au sacrum, qu'il espère voir remise pour la deuxième épreuve prévue dans un mois en Thaïlande. 

Retrouvez en page suivante les déclarations et les classements des courses WSBK en Australie... et restez connectés !

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