On pourrait croire à une information du 1er avril, mais inutile de régler votre montre ou votre calendrier, nous sommes bel et bien le 1er juillet : à partir d'aujourd'hui, les vélos peuvent circuler en sens interdit dans toutes les rues des zones 30 et des zones de rencontre de France et de Navarre !
On pourrait croire à une information du 1er avril, mais inutile de régler votre montre ou votre calendrier, nous sommes bel et bien le 1er juillet : à partir d'aujourd'hui, les vélos peuvent circuler en sens interdit dans toutes les rues des zones 30 et des zones de rencontre de France et de Navarre !
Jusqu'ici expérimentée à Paris, Strasbourg et Bordeaux, la circulation des cyclistes à double sens dans les rues à sens unique présente l'avantage de mettre un peu de fantaisie dans une circulation urbaine pas encore suffisamment stressante avec ses portières qui s'ouvrent, ses voitures qui tournent sans clignoter ou ses camions qui vous déboîtent sous le nez...
Il faudra donc désormais compter avec les vélos arrivant en face dans une rue étroite, sûrs de leur bon droit depuis la modification du code de la route en date d'aujourd'hui... Pour le coup, les "zones de rencontre" - à ne pas confondre avec les sites de rencontre - porteront beaucoup mieux leur nom !
Un double sens cyclable, c'est "une voie à double sens dont un sens est exclusivement réservé à la circulation des cycles non motorisés", explique sans rire le très sérieux Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (Certu).
Une définition que confirme sans sourciller la non moins respectable Délégation à la sécurité et à la circulation routières : "autrement dit, c’est une voie à sens unique pour les véhicules motorisés (véhicules légers, deux-roues motorisés, camions...), mais ouverte dans les deux sens pour les vélos", renchérit la DSCR en précisant qu'elles se trouvent "exclusivement dans deux situations : les zones 30 (limitées à 30 km/h, NDLR) et les zones de rencontre (limitées à 20 km/h avec priorité aux piétons qui peuvent circuler sur la chaussée, NDLR)".
Mais le plus savoureux reste la justification officielle de cette aberration : non seulement "le double sens cyclable raccourcit les distances à parcourir" (pour les cyclistes), mais surtout il "garantit plus de sécurité du fait d’une meilleure visibilité réciproque entre usagers et un différentiel de vitesse moins important"...
Il est en effet bien connu que si deux véhicules circulant en sens contraire se percutent, leur différentiel de vitesse est moins important que s'ils circulaient dans le même sens... Par précaution pour les générations futures, on évitera tout de même de faire lire cet article aux élèves de collège (voire de primaire ?) qui n'ont généralement besoin que de trois minutes et deux croquis pour comprendre que c'est exactement l'inverse qui se produit...
En attendant de compter les morts percutés par une voiture ou un camion circulant dans le bon sens - 11 cyclistes dont 7 en Vélib ont déjà été tués rien qu'à Paris entre 2007 (année de lancement des vélos en libre-service dans la capitale) et 2009, souvent en raison des angles morts -, rappelons que la remontée des files (dans le bon sens !) et la circulation dans les couloirs de bus (toujours dans le bon sens) sont chaque jour sévèrement sanctionnées pour les deux-roues motorisés.
Mais peut-être faut-il tout simplement les remonter à l'envers ?
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