Didier Cazeaux est-il le messie pour Voxan ? Le Voxan Club de France, principal moteur du soutien à la marque depuis le début de ses difficultés, est allé vérifier l'avancement de la convalescence.
L'émotion et l'inquiétude sont presque palpables, ce 25 janvier, lorsque les représentants du Voxan Club de France (VCF) pénètrent dans les locaux de l'usine Voxan à Issoire. Après avoir assuré la présence de la marque lors des événements publics (Moto-Légende, Trophées Jumeaux, Moto-Salon, etc.), le VCF est venu remettre dans les mains de Didier Tirard, directeur de l'usine, son rôle de garant de l'image de la marque. Suite logique de la reprise signée par Didier Cazeaux (lire Voxan va redémarrer la production, Moto-Net du 13 décembre 2002), cette rencontre symbolise la métamorphose réussie du VCF, qui passe ainsi du statut de "mouvement de soutien" à celui de "club de marque, avec l’entière confiance et le soutien de l’usine".
La visite de l’atelier d’assemblage en compagnie de Christophe Roussilhes, directeur commercial et SAV, montre que peu de choses ont changé depuis avril 2000 si ce n'est cette ambiance de fourmilière disparue. 70% des pièces étant communes aux trois modèles, les chaînes d'assemblages peuvent en effet être partagées. En revanche, ce ne sont plus 160 personnes qui s'y activent mais une quinzaine, douze embauches supplémentaires étant prévues d'ici le début de la production en avril. La liquidation judiciaire ayant annulé purement et simplement les garanties de ce qu’il est convenu d’appeler "l’ère Gardette", comment seront considérés les actuels possesseurs de la marque ? Rassurante, l’usine est " disposée à faire le maximum d’efforts pour accorder aux actuels possesseurs, dans les meilleures conditions", les évolutions dont bénéficieront ceux de l’ère Cazeaux. Ainsi, un kit de remise à niveau est en cours de validation. Détaillée par Christophe Roussilhes, la liste des modifications techniques est imposante : "changement du patin brin mou de la chaîne de distribution, changement des joints de culasse, circuit d’eau revu dans la culasse, optimisation du circuit d’huile, nouvelle qualité d’huile moteur, vase d’expansion sur tous les modèles et probablement augmentation du débit d’eau, nouveau calculateur plus performant, nouvelles lois de levée de soupapes (sous réserve), nouvelles durits d’essence, nouveaux échappements, meilleure qualité de carrosserie, de vernissage et de visserie et nouveaux disques de frein". A noter que le SAV avait recommencé à livrer les concessionnaires en pièces détachées dès septembre 2002, afin d’assurer les révisions et interventions diverses.
De son côté, le réseau de fournisseurs est en cours de reconstitution. "Une bonne partie de ceux de l’ère Gardette ont décidé de faire confiance à l’ère Cazeaux, et le remplacement de ceux qui ont choisi de ne pas continuer est d’ores et déjà assuré", indique-t-on chez Voxan, qui envisage "une quarantaine de concessionnaires pour la France dans un premier temps". En outre, le réseau sera soutenu par des sessions de formation à Issoire. Rien n'est prévu en revanche pour l'export : dans l’immédiat, Voxan se contentera d’assurer le SAV des possesseurs actuels à l'étranger. Quant à la splendide VB1, elle entrera effectivement dans la gamme, mais seulement après que son industrialisation ait été repensée dans les locaux d’Issoire, et non plus chez Boxer Design à Toulouse. Enfin, Voxan confirme sa présence au prochain Mondial du deux-roues, du 25 septembre au 5 octobre 2003 à la Porte de Versailles, et promet d'ores et déjà "une surprise de taille"... Mais rien d’autre ne filtrera, et comme la partie R&D des ateliers est restée obstinément close, tout le monde prendra son mal en patience... Peut-être le nouveau Roadster ? A moins qu'un nouveau modèle... Quoi qu'il en soit, la passion est toujours au rendez-vous à Issoire, et l'on ne peut que souhaiter à la moto française qu'elle parvienne enfin à transformer ses désirs en réalité.
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