• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
PRIVÉS D'EFFACITÉ
Paris, le 5 février 2019

Le premier bilan peu convaincant des voitures radars privées

Le premier bilan peu convaincant des voitures radars privées

Le ministère de l'intérieur livre le premier bilan officiel des voitures radars confiées à l'opérateur privé Mobiom depuis le 23 avril 2018. Résultat : elles sortent peu, roulent en moyenne moins de quatre heures par jour et relèvent un nombre limité d'infractions. Pour l'instant... Explications.

Imprimer

Le gouvernement, jamais à court d'imagination pour réduire ses coûts et maximiser ses profits, présentait au printemps 2018 un projet controversé : confier à des prestataires privés la conduite de voitures équipées de radars de vitesse, pour réorienter policiers et gendarmes vers des tâches jugées "plus qualifiées". 

Cette mesure est entrée en phase d'expérimentation le 23 avril 2018 dans les départements de l'Eure (27) et de la Seine-Maritime (76) avec cinq voitures conduites par des agents de la société Mobiom (groupe Challancin), avant d'être étendue aux autres départements de Normandie à partir du moins de septembre.

En pratique, ces voitures banalisées "flashent" de manière indétectable les véhicules en excès de vitesse, puis transmettent les données au Centre automatisé de constatation des infractions routières (CACIR) du Centre national de traitement (CNT) situé à Rennes (35). Le tout avant même d'avoir le temps de se dire : "tiens, je suis peut-être un poil au dessus"...

Cette procédure étant entièrement automatisée, l'opérateur au volant n'intervient - officiellement - à aucun moment sur le processus de verbalisation. Son rôle est "limité à la simple conduite du véhicule sans aucun paramétrage du radar ni choix des itinéraires de la part du prestataire privé", martèle le ministère de l'intérieur qui vient de délivrer le premier bilan de cette externalisation.

Moins de flics, plus de fric ? Pas pour l'instant ! 

Cette publication fait suite à une demande formulée le 18 octobre 2018 par Michel Raison, sénateur (Les Républicains) de la Haute-Saône (70), connu pour ses positions défavorables au "tout-répressif" en général et à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h en particulier

Michel Raison s'interroge notamment sur "le nombre de véhicules en infraction flashés par les voitures radars conduites par l'opérateur externalisé" et sur le nombre de "contraventions adressées à ce jour par l'officier de la police judiciaire" depuis le début de cette opération qui inspire un sentiment général de rejet sur le thème "moins de flics, plus de fric".

Trois mois et demi plus tard (!), voici la réponse du ministère de l'intérieur en charge de la sécurité routière : "en octobre 2018, 190 sorties de voitures radars ont été comptabilisées avec en moyenne 200 km de parcourus par sortie, soit 3h55 de contrôle par sortie. Au final, 2 248 messages d'infractions ont généré 1 873 amendes pour excès de vitesse pour un montant moyen de 135 euros par amende".

Un tout petit tour et puis s'en vont...

Des chiffres étonnamment bas pour une période de six mois, même en incluant la phase d'expérimentation avec cinq voitures d'avril à septembre : à raison de 30 jours par mois, soit environ 180 en tout, cela donne une sortie d'un véhicule par jour ! A se demander à quoi peuvent bien s'occuper les 25 autres véhicules "privatisés"...

La durée de ces sorties interpelle également : moins de quatre heures en moyenne quand le ministère de l'intérieur annonçait fièrement au printemps dernier que les opérateurs privés devraient les faire rouler entre "six et huit heures" par jour ! Comme quoi Pinot n'était pas si inefficace - en plus d'être légitime, lui - dans ce rôle de contrôle...

Mieux vaut toutefois éviter de se réjouir trop vite, car cette mesure n'en est qu'à ses débuts et ne s'étend pas encore à tous les véhicules banalisés disponibles (environ 340 actuellement). Nul doute que le gouvernement va par ailleurs exiger une amélioration de ces résultats, comme le fait n'importe quel client auprès d'un prestataire. L'avantage de la privatisation, ma p'tite dame !

Rappelons que la Fédération française des motards en colère (FFMC) et 40 millions d'automobilistes se sont élevées contre la légalité de cette décision de confier à des opérateurs privés la conduite des voitures radars, tandis que plusieurs maires refusent de les laisser circuler. L'association Anticor évoque également du "favoritisme" dans le choix de la société Fareco (groupe Fayat), qui fournit l'équipement de ces fameuses voitures radars.

.

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.

Les derniers essais MNC

Triumph Daytona 660 : le Petit test MNC en 5 minutes

Pas le temps, le courage ou le besoin de visionner notre essai complet de la Daytona 660 ? Optez pour notre formule allégée : le Petit test Moto-Net.Com ! Cinq minutes suffisent pour vous placer au guidon de la nouvelle sportive - de route - Triumph en allant directement à l'essentiel.
Essai MT-09 2024 : Yamaha révolutionne son roadster

La MT-09 a soufflé cet hiver ses 10 bougies ! Yamaha lui offre comme cadeau une profonde mise à jour 2024 pour fêter ce cap important…. Et pour lui permettre surtout de régner sur le segment des roadsters "maxi-mid-size" composé notamment des Z900, Street Triple 765 et 990 Duke. Test MNC !
Nouveautés 2024 2 commentaires
Essai Honda CBR600RR 2024 : C'est Bon de la Revoir !

Retirée du catalogue européen en 2017, la Honda CBR600RR fait son retour avec son 4-cylindres en ligne de 121 ch et son silencieux sous la selle caractéristique. Comme au bon vieux temps du Supersport ! Moto-Net.Com l'a (re)découverte sur le circuit de Portimao (Portugal)... sous la pluie. Essai.
Essai vidéo Honda CBR1000RR-R Fireblade SP 2024

Honda met un peu d'eau dans son vin pour déradicaliser son incendiaire CBR1000RR-R 2024... Manque de bol : l'eau en question s'est écoulée jusqu'au circuit de Portimao où Moto-Net.Com s'est mouillé pour amadouer les 217,6 ch de la Fireblade haut de gamme SP, avec gestion électronique de l'amortissement Öhlins ! Récit dans notre essai vidéo.

A lire aussi sur le Journal moto du Net

Horaires du Grand Prix d'Espagne MotoGP 2024

Deux semaines après sa démonstration à Austin (Texas, USA), Maverick Vinales pourra-t-il confirmer à Jerez où l'an dernier, son coéquipier chez Aprilia avait signé la pole position ? Les pilotes espagnols sont nombreux à vouloir briller à domicile : MNC attend notamment Marc Marquez et Pedro Acosta au tournant… ou plutôt dans le dernier virage !
Manifestations contrôle technique : forte mobilisation contre le CT2RM

Plusieurs dizaines milliers de motards - 38 000 selon le ministère de l'intérieur - ont participé aux manifestations de la Fédération française des motards en colère (FFMC) contre le contrôle technique moto et scooter, qui est officiellement entré en vigueur ce lundi 15 avril.
Essai Metzeler Roadtec 02 : le pneu supersport-GT

Capacités sportives et qualités routières : voilà le délicat compromis auquel propose de répondre le nouveau pneu Metzeler Roadtec 02 et son intrigante bande de roulement décrite comme adaptative. Moto-Net.Com l'a testé sur plusieurs types de motos pour vérifier si les promesses sont tenues. Essai complet, vidéo incluse.
Le marché moto et scooter en France résiste bien en mars 2024

Malgré une météo délicate et un calendrier désavantageux à négocier, les motos et scooters se tirent plutôt bien de ce troisième mois de l'année 2024 : MNC observe un recul de -4 % des 125, un repli de -1,4 % des gros cubes…. et un effondrement de -27,3% des 3-roues. Bilan !
Pourquoi Fabio Quartararo resigne avec Yamaha jusqu'en 2026 ?

La décision de Fabio Quartararo de prolonger chez Yamaha deux saisons supplémentaires interpelle au regard du manque de compétitivité de la M1. Le niçois de 24 ans s'en explique par les moyens déployés pour revenir au sommet du MotoGP, tandis qu'Aprilia ne lui aurait pas fait d'offre…
MotoGP 2024 9 commentaires
  • En savoir plus...