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Paris, le 21 juin 2019

Le Comité d'évaluation des 80 km/h estime improductif l'abaissement de la vitesse

Le Comité d'évaluation des 80 km/h estime improductif l'abaissement de la vitesse

Alors que près de 50 départements auraient relevé la vitesse à 90 km/h sur certains axes depuis l'assouplissement des 80 km/h voté par l'Assemblée nationale, le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h assure que cette mesure controversée n'aurait "aucun impact significatif sur la mortalité routière".

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Comme tous les ans, l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) publie son bilan détaillé de l'accidentologie sur les routes françaises. Des statistiques particulièrement attendues pour 2018, car ce document donne des bases solides pour examiner l'efficacité - ou non - de l'abaissement à 80 km/h sur les routes mis en place au 1er juillet 2018 !

Le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h compte sans surprise parmi les plus prompts à s'en être emparé : rappelons que ce comité a été lancé par l'Association 40 millions d'automobilistes, ouvertement opposée aux politiques répressives en matière de sécurité routière en général et à la mesure des 80 km/h en particulier.

Personne ne s'étonnera par conséquent que ce comité composé de diverses personnalités représentant des automobilistes, des motards, des cyclistes, des victimes, des chercheurs et des experts délivre régulièrement des avis négatifs quant à l'utilité de l'abaissement sur les routes secondaires !

"Le bilan 2018 de la sécurité routière démontre que la mesure des 80 km/h n'a eu aucun effet significatif sur la mortalité routière depuis son entrée en vigueur le 1er juillet 2018", affirme-t-il alors qu'une cinquantaine de présidents des conseils départementaux et de maires auraient déjà profité de l'assouplissement voté sur les 80 km/h pour relever la limitation à 90 km/h.

La mortalité baissait plus vite avant les 80 km/h !

Le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h étaye ses conclusions à partir de trois données chiffrées qui ne laissent selon lui aucun doute quant à l'échec de cette mesure, censée sauver entre "300 et 400 vies par an" selon le gouvernement...

"La baisse annuelle moyenne des tués observée sur les 20 années précédentes sur l'ensemble des réseaux de France métropolitaine était de 226 personnes par an. Elle n'a été que de 200 personnes sur l'ensemble de l'année 2018 et ceci malgré la baisse du trafic routier de près de 2% en 2018, selon les statistiques des carburants routiers consommés (dans l'attente des mesures de trafic), qui elle-même aurait dû s'accompagner mécaniquement d'une baisse de mortalité de près de 60 personnes", débute le Comité.

Par ailleurs, cette baisse serait même "inférieure au deuxième semestre 2018 à celle du semestre précédent". Pour le Comité, elle se décompose "selon les chiffres de la DSR, en une baisse de 104 personnes tuées au cours du 1er semestre (avant l'entrée en vigueur des 80 km/h), et une baisse de 96 personnes tuées durant le second semestre par rapport aux semestres correspondants de 2017".

"La baisse a donc été plus faible depuis l'entrée en vigueur des 80 km/h qu'avant", conclut-il avant de conclure : "depuis l'entrée en vigueur des 80 km/h, la baisse du nombre des décès routiers en France n'a ainsi été "que" de 85 au total en dix mois".

La mortalité en baisse de 7,5% en mai

Le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h estime que ces résultats sont loin des objectifs initiaux, surtout au regard des impacts négatifs de cette décision : le soulèvement des Gilets jaunes est en partie imputable à cette mesure voulue et soutenue par le premier ministre Edouard Philippe.

"Une réflexion d'ensemble et sans préjugés sur la politique de sécurité routière dans notre pays semble s'imposer, en vue du bilan final des 80 km/h prévu au 1er juillet 2020", termine le Comité en estimant que la Délégation à la sécurité routière (DSR) "marque un refus de transparence contraire à la déontologie publique et à ses propres engagements" en refusant de lui transférer toutes ses informations statistiques.

Selon le dernier buletin mensuel de l'ONSIR concernant le mois de mai 2019, la mortalité routière aurait justement reculé de "-7,5%", soit 20 morts de moins qu'en mai 2018. Cette baisse sensible intervient après plusieurs mois de hausse, commodément imputée à la dégradation des radars par le ministère de l'Intérieur en charge de la sécurité routière...

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