L'année 2011 a été très difficile pour le marché italien du deux-roues motorisé - désormais deuxième derrière la France - et 2012 s'engage encore moins bien... Inquiets, les constructeurs transalpins lancent un appel à leur gouvernement. Propositions.
L'an dernier, les immatriculations de deux-roues motorisés (comprenez "cyclomoteurs et motocycles", ou encore "mobs, scoots et motos") sur le marché italien ont subi une chute de 17% par rapport à 2010. Sur les cinq premiers mois de 2012, elles ont effectué un plongeon de -27%, tandis que le marché de l'occasion tombait de -13% sur la même période.
A tel point que l'Association représentant les intérêts du secteur du 2RM en Italie (ANCMA) tire la sonnette d'alarme : "nous ne demandons pas des faveurs ou des privilèges", expose son président Giorgio Squinzi, sans doute refroidi par l'effet pervers et boomerang des primes à la casse instituées de l'autre côté des Alpes en 2009...
"Nous ne demanderons pas la lune", poursuit le big boss italien, "nous souhaitons seulement travailler dans un pays moins dur et moins inhospitalier, plus normal, à l'image des autres pays développés".
Travailler dans un pays "normal"
L'ANCMA supporte visiblement mal le peu d'attention que lui portent les dirigeants : "la balance commerciale reste positive, les exportations supplantant les importations de plus de 707 millions d'euros en 2011, soit +25,7% par rapport à l'année précédente", rapporte pourtant l'association.
Au contraire, les professionnels du secteur suivent de près les agissements du gouvernement : "l'ANCMA craint l'établissement d'un cercle vicieux généré par la hausse des impôts, entraînant mécaniquement une baisse de la consommation, puis la baisse des recettes publiques et une nouvelle flambée des charges fiscales"...
Ainsi selon les constructeurs, la hausse de la TVA - que le gouvernement italien n'a pas désavoué - augmenterait encore les difficultés du marché italien. Ils notent parallèlement que la baisse du pouvoir d'achat et la confiance perdue des consommateurs pénalise le renouvellement du parc motos et scooters.
De plus, "50% des deux-roues motorisés en circulation en Italie, soit environ 4,5 millions de véhicules, sont obsolètes", affirme l'association des professionnels du deux-roues motorisé. "Mama mia", il faut réagir ! L'ANCMA propose donc au gouvernement Monti plusieurs pistes de réflexions...
Des plans de relance pour le gouvernement Monti
La première proposition consiste à prendre en compte la sobriété des deux-roues motorisés : "des mesures pour promouvoir les véhicules à faibles émissions de CO2 sont en cours de discussion. L'ANCMA fait en sorte que les deux-roues, dont les émissions sont inférieures à 95 g/km, soient intégrés dans cette liste".
L'enveloppe allouée à cette initiative - qui regroupe toutes les catégories de véhicules - n'étant que de 70 millions d'euros, l'association songe naturellement à d'autres leviers et n'oublie de prêcher pour sa propre paroisse...
Ainsi, la profession adopterait volontiers un système d'incitations à l'achat de véhicules équipés non seulement de systèmes ABS - Peugeot et Honda ont été les premiers à en équiper leurs scooters 125 -, mais également de contrôle de traction, domaine dans lequel le groupe Piaggio possède une certaine avance sur la concurrence (lire notamment notre Essai MNC du 27 juin 2012 : Aprilia SRV 850 ABS-ATC, sécurité renforcée et notre Essai MNC du 23 avril 2012 : X10 125 et 350, le nouveau vaisseau amiral de Piaggio).
L'ANCMA pense aussi "au rêve des jeunes gens d'accéder à un crédit" nécessaire à l'achat d'un scooter ou d'une petite moto, et demande aux autorités d'accorder des taux préférentiels aux générations montantes.
D'un point de vue plus général, l'ANCMA souhaiterait voir les motards qualifiés "d'usagers de la route vulnérables", afin de modifier à leur avantage les infrastructures routières, de redessiner les panneaux les concernant et d'accorder aux cyclomoteurs et aux motocycles l'accès aux couloirs de bus.
Enfin, limiter la fraude aux assurances - assez répandue chez nos voisins, semble-t-il - grâce aux nouvelles technologies (GPS, GSM, etc.), afin de permettre de faire baisser les tarifs exigés par les assureurs.
Le directeur général de l'ANCMA, Pier Francesco Caliari, achève cette sollicitation en appelant à "un nouveau paradigme". Pour lui comme pour beaucoup de professionnels en Italie, en France et en Navarre, les motos et scooters doivent être soutenus.
"Nous devons encourager l'utilisation du deux-roues motorisé en tant que moyen de transport au quotidien, et nous engager pour attirer les jeunes conducteurs en maniant leur langage et développer une nouvelle passion". L'appel sera-t-il reçu ? Réponse à suivre sur Moto-Net.Com : restez connectés !
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