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Paris, le 19 mars 2012

Essai SRV 850 : Aprilia aussi a son Hyperscooter !

Essai SRV 850 : Aprilia aussi a son Hyperscooter !

Avec ses 76 ch au vario et sa bouille de RSV4, l'Aprilia SRV 850 ne manque pas d'arguments pour séduire les amateurs de maxi-scooters pêchus ! Ce clone du Gilera GP800 est-il un vrai Hyperscooter ? Moto-Net.Com est allé le tester en Toscane... Essai !

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Les scootéristes préfèrent les gros ?

2012 serait-elle l'année des maxi-scooters ? Yamaha a ouvert les hostilités avec son nouveau Tmax 530, Honda a répliqué avec son inédit Integra 700, puis BMW a dégainé ses très ambitieux C600 Sport et C 650 GT !

Piaggio, premier constructeur de deux-roues d'Europe, ne pouvait pas passer à côté de cette tendance. D'autant que le groupe italien est "le" spécialiste du deux et surtout trois-roues urbain, avec son incontournable MP3 ! Mais plutôt que de plancher sur un tout nouveau modèle, le blason de Pontedera a préféré une approche plus économique en déclinant son fameux Gilera GP800 aux couleurs d'une autre de ses marques : Aprilia.

Baptisé SRV850, l'Hyperscooter du blason de Noale est - à quelques détails près - techniquement identique à son "cousin" de chez Gilera. L'Aprilia est équipé du même moteur (un v-twin à 90° dont l'injection est légèrement retravaillée), du même châssis double berceau tubulaire en acier et des mêmes périphériques. Ainsi, les flatteurs étriers Brembo pinçant des disques de 300 mm sont reconduits tel quels, tout comme le mono-amortisseur placé à l'horizontale et la transmission par variateur accouplée à une chaîne.

Bien qu'elle adopte un débattement raccourci de 13 mm (122 mm sur le SRV, 135 sur le GP800) et des réglages revus au bénéfice "du contrôle, du freinage et de la stabilité", assure Aprilia, la fourche de 41 mm est identique à celle du Gilera. Malgré le discours enthousiaste des responsables marketing du blason de Noale, ce SRV 850 n'est donc pas à franchement parler une véritable "nouveauté" !

En réalité, il s'ajoute à la liste des échanges de plate-forme mis en place entre les marques du groupe Piaggio, à l'image des Gilera Nexus 125 et 300 devenus SR Max 125 et 300 chez Aprilia, ou de la GPR 125 déclinée en RS4 l'an passé (lire notamment notre Essai MNC de l'Aprilia RS4). Ou comment faire du neuf avec du vieux à moindre coût !

Que de la gueule ?

Esthétiquement, le SRV 850 affiche déjà plus nettement ses différences avec le GP800, sans toutefois se distinguer du reste de la production Piaggio sur le plan stylistique. Visiblement, les designers Aprilia ne sont pas allés chercher bien loin leur source d'inspiration !

Le très ciselé feu arrière à LED renvoie directement à la Dorsoduro 1200, tandis que la face avant troque avantageusement les lignes sages du Gilera contre les traits taillés à la serpe de la RSV4, la sulfureuse Superbike d'Aprilia (lire notamment notre Essai MNC de la RSV4 Factory APRC).

Certes, le résultat est réussi et fleure nettement plus le "racing spirit" que sur le Gilera, dont le look un peu consensuel ne rend pas forcément honneur à son statut de scooter le plus puissant du monde. Mais rien ne dit que les possesseurs de RSV4 apprécient tout autant ce trait d'union entre leur super(be) sportive et un scooter, tout aussi maxi qu'il soit...

Hélas pour eux, Aprilia semble prendre gout à la manoeuvre puisque les lignes de la petite RS4 et de la future Caponord 1200 sont elles aussi calquées sur celles de la RSV4. Bon, c'est vrai qu'elle est magnifique la meule à Biaggi, mais tout de même !

Toujours est-il que le double optique superposé du GP800 cède la place à une rangée de trois phares identiques à ceux de la RSV4, tandis que les clignotants migrent sur des rétroviseurs eux aussi chipés à la sportive italienne. Une greffe bénéfique pour le look, mais nettement moins heureuse sur le plan pratique : la dimension des miroirs du SRV850 s'avère un peu juste pour refléter convenablement ce qui se passe derrière.

Sans compter qu'en cas de "raccrochage" en ville - par exemple, lors d'une remontée de file où l'on fustigera l'absence de warning ! -, le coût de la casse comprendra non seulement celui du rétroviseur mais aussi du clignotant... Heureusement, ces appendices facilement réglables - et repliables - passent au-dessus de la plupart des rétros des voitures.

Pour renforcer la sportivité du SRV850, Aprilia a décidé de se passer du pare-brise électrique présent sur le Gilera GP800. Désormais non réglable et fumé, l'élément retenu s'avère insuffisamment taillé pour offrir une protection digne de ce nom : la moitié supérieure du casque est directement exposée aux éléments, tout comme l'extrémité des épaules. Autant dire que ça le fait moyen, surtout pour un maxi-scooter de ce gabarit...

"L'abandon du système électrique nous permet de renforcer l'identité sportive du SRV850 et surtout de gagner environ 1,5 kg par rapport au Gilera", nous console Umberto Basso, responsable marketing et produit moto Aprilia. Un argument de "poids" justement, pour ce scooter à vocation (hyper)sportive qui accuse la bagatelle de 249 kg à sec !

Soit exactement le même poids que le Gilera GP800.... Mais alors, où est donc passé où ce fameux kilo et demi grignoté sur la bulle ? Perdu dans l'une de ces "zones d'ombres" qui entourent parfois les données techniques communiquées par le blason de Noale, à l'image de la Dorsoduro 1200 qui est passée de 195 kg à sec fin 2010 à 211 kg - toujours à sec ! - en 2012 (lire notre Essai MNC de la nouvelle Dorsoduro 1200) ?

En réalité, non, les Italiens ne nous ont pas pris pour des "scootéristes de six semaines" : cette absence de différence s'explique notamment par l'emploi d'un réservoir plus volumineux sur le SRV850 (18,5 litres contre 16 sur le GP800). De plus, certains éléments de carénage sont certainement plus lourds comme la triple optique ou les poignées de maintien plus généreusement dimensionnées.

Plus faciles à appréhender avec des gants épais, ces pratiques poignées sont placées de part et d'autre du siège passager fabriqué - comme l'assise pilote - à partir de nouveaux matériaux "high tech", indique le chef du projet SRV850. Une bonne nouvelle a priori, même si la nature exacte de ces fameux composants ne nous a pas été communiquée...

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèles d'origine avec 1350 km au compteur
  • Parcours : 175 km
  • Routes : ville, petites routes et voies rapides
  • Pneus : Pirelli Diablo Scooter
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS APRILIA SRV 850

  • Lignes sportives
  • Performances moteur
  • Confort pour un scooter sportif

POINTS FAIBLES APRILIA SRV 850

  • Manque de rigueur pour un scooter sportif
  • Poids élevé
  • Aspects pratiques et protection limités