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DUEL
Paris, le 4 mai 2016

Duel Speed Triple S Vs XSR900 : ménages à trois

Duel Speed Triple S Vs XSR900 : ménages à trois

Le segment des maxiroadsters, dynamisé ces dernières années par des motos bi ou 4-cylindres surpuissantes, voit débarquer en 2016 deux nouvelles machines à 3 pistons : la Triumph Speed Triple et la Yamaha XSR900 . Moto-Net.Com les a comparées... Duel !

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Le Triple selon Triumph ou Yamaha...

En 2014, Moto-Net.Com opposait lors d'un gros comparatif des maxiroadsters particulièrement explosifs : les nouvelles BMW S1000R, Ducati Monster 1200, KTM 1090 Superduke R et Kawasaki Z1000 (lire notre Essai comparatif MNC ). Les constructeurs jouaient alors la carte de la puissance à outrance...

L'an dernier, le Journal moto du Net avait réuni des motos un soupçon moins radicales - mais pas moins fatales : la nouvelle BMW R1200R se mesurait à la version R de la Ducati Monster 1200 et à la bonne vieille Triumph Speed Triple, "of course" (lire notre Essai comparatif MNC, sans oublier celui des 4-cylindres nippons).

En 2016, le trois-cylindres d'Hinckley repart pour un tour grâce à une profonde mise à jour (lire notre Essai MNC de la Speed Triple R 2016). Or son arrivée coïncide avec celle chez Yamaha d'une MT-09 dressée à la sauce néo-rétro (lire notre Essai MNC de la XSR900). Moto-Net.Com a donc logiquement organisé un duel entre ces deux nouveautés !

Une Anglaise conservatrice ?

Ce nouveau face à face est l'occasion pour Moto-Net.Com de tester la version S - comme "Standard" - du maxiroadster anglais. "Good Bye" donc les suspensions Öhlins, les garde-boue et habillage de réservoir en carbone, le sabot moteur, le pontet de guidon usiné, l'enjoliveur de moyeu de roue arrière et les touches de couleur spécifiques. Pour le reste, rien ne bouge par rapport à la R.

Esthétiquement, la Speed Triple 2016 ne se différencie pas considérablement de la précédente version lancée en 2011. Redessiné - arrondi ! -, doté de feux de jour à LED, surplombé par une intrigante entrée d'air et fixé plus bas sur la fourche, le double optique gagne en modernité mais reste fidèle à l'esprit Triumph.

De même, le maxiroadster anglais respecte les valeurs de sa maison en conservant son double silencieux distinctif placé sous la selle passager. Et tant pis si cela va à l'encontre des tendances actuelles consistant à loger le pot d'échappement sous le moteur afin d'abaisser le centre de gravité de la moto.

Cette "vieille" configuration a d'ailleurs un atout non négligeable : la parfaite mise en valeur de la jante arrière, magnifiée de lisérés blanc d'origine et équipée d'une valve coudée que l'on retrouve aussi sur la jante avant (mais pas sur la Yamaha).

Le léger accent italien de la "british" est lui aussi soigneusement entretenu : outre le raffiné monobras en aluminium et le coloris rouge du modèle que Triumph France nous a confié, la Speed Triple arbore d'illustres étriers monobloc Brembo, y compris dans cette version S !

Le niveau de finition est toujours aussi haut : visserie, traitement de surfaces, agencement des câbles, écopes de radiateur et caches dans le cadre, clignotants à LED et rétroviseurs déportées - de série ! -, support de plaque dédoublé, surpiqure de la selle, courbes travaillées du garde-boue, du réservoir et de l'habillage de la selle passager... Tout est au "Top".

Identique à la précédente version, le tableau de bord 2016 dispose de témoins inédits, comme celui du rapport engagé. Cette apparition et celles de nouvelles mentions (Rain, Road, Sport, Track, Rider ou encore TC ?!) révèlent le gros du travail accompli par Triumph...

En effet, si la Speed conserve son Triple de 1050 cc, cela ne l'empêche nullement de faire le plein d'électronique : en intégrant cette année l'accélérateur ride-by-wire, les ingénieurs d'Hinckley ont pu doter leur maxiroadster 2016 de l'anti-patinage et des modes de conduite, des assistances proposées depuis longtemps sur ses rivaux.

Inchangé extérieurement, le "Tripeul" évolue grandement de l'intérieur ("104 changements" ont compté ses concepteurs !) et il était temps. Car il n'est pas le seul 3-cylindres à circuler dans la catégorie des roadsters velus... Il y a plus de deux ans déjà que Yamaha a lâché avec succès sa propre version du "Triple", baptisé CP3.

Une Japonaise révolutionnaire !

Fin 2013 en effet, la MT-09 initiait un changement brusque - une "révolution" - de philosophie chez Yamaha : le roadster à moteur 3-cylindres et à partie cycle ultralégère éclipsait rapidement les précédents modèles à 4-cylindres plus massifs (FZ8 et même FZ1, qui ont déserté le catalogue mais poursuivent leur bonhomme de chemin sur le marché de l'occasion).

Mais les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de culture que les autres - savent que le terme "révolution" définit également "le mouvement d'un objet autour d'un point central, d'un axe, le ramenant périodiquement au même point"... Et c'est là que la XSR900 entre en scène !

Basée sur la "roadstar" de Yamaha avec les mêmes moteur, cadre et trains roulants (voir les fiches techniques en fin d'article), cette moto surfe habilement sur la vague néo-rétro qui déferle actuellement sur le marché moto. Plutôt que confronter la nouvelle Triumph à la MT, MNC a donc préféré sélectionner cette nouveauté 2016.

Pour imiter les bécanes du bon vieux temps, la XSR900 renoue avec les phares ronds, "à l'ancienne"... mais son feu arrière est constellé de petites LED très efficaces ! On note au passage que contrairement à la XSR700, le feu avant de la "neuf cents" n'est pas excessivement long.

Rond aussi, le petit tableau de bord de la Yam' est posé sur une élégante plaque en aluminium frappée des trois diapasons d'Iwata. On regrette en revanche l'absence de saute-vent (monté de série sur la Triumph) qui permettrait de cacher les trois vis de fixation et le cordon.

Dépouillée au maximum, la XSR900 est quelque peu défigurée par les durits du frein avant (tressés sur la Triumph) et le vilain toron de câbles électriques qui passent sous le phare, ainsi que par les boîtiers en plastique sombres installés sur le cadre.

Le cadre justement, est magnifique : confectionné en deux pièces seulement - gauche et droite -, il est parfaitement lisse. Sur la Speed Triple, les soudures entre les différents tubes du châssis en alu ont beau être légères et régulières, elles cassent davantage la ligne.

Spécifique à la XSR900, le réservoir poli est surmonté d'un habillage asymétrique orné de jolies vis et d'un bouchon décalé sur la droite. Original ! Derrière se trouve une selle biplace - biton et "bimatière" ! - qui ne joint pas parfaitement le réservoir : un petit cache n'aurait pas été de trop. Idem quelques centimètres en dessous, où les tuyaux de l'ABS sont à découvert...

À l'extrémité arrière de la moto, le support de plaque en plastique brut semble cette fois trop massif et ne colle vraiment pas avec l'étiquette "rétro" revendiquée par la moto... Questions "rétros" justement, on se demande pourquoi le constructeur japonais n'a pas opté pour des rétroviseurs ronds, tant qu'à faire.

Au terme de ce premier round d'observation, le constat est limpide : d'un côté, Yamaha a paré au plus simple pour proposer une "nouvelle" moto capable de séduire les motards européens, nombreux l'an dernier à craquer pour la Ducati Scrambler ou la BMW R NineT...

À défaut d'être parfait, on l'a vu, le résultat est pertinent : Yamaha propose cette néo-rétro à 9 699 € (9 999 € aux anciennes couleurs de la marque). C'est 1200 euros de plus que la MT-09 originelle, certes, mais les amateurs de roadsters forts en gueule et en caractère ne sont pas volés.

Affiché à 12 100 €, le méchant roadster Triumph est loin d'être une mauvaise affaire. Comparé à sa rivale du jour, la Speed Triple légitime ses 2400 euros supplémentaires grâce à sa finition irréprochable et à ses pièces haut de gamme. Mais sur la route, est-ce que cet écart tarifaire se justifie toujours ? C'est ce que nous allons voir en pages suivantes !

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèles : d'origine
  • Kilométrage au départ
    • Triumph : 1430 km
    • Yamaha : 2918 km
  • Pneumatiques :
    • Triumph : Pirelli Supercorsa
    • Yamaha : Bridgestone S20
  • Parcours : 550 km
  • Routes : ville, départementale et autoroute
  • Consos moyennes
    • Triumph : 5,5 l/100km
    • Yamaha : 5,8 l/100km
  • Météo : beau temps, T° douces
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS TRIUMPH SPEED TRIPLE S

 
  • Relooking très réussi
  • Sérénité à l'attaque
  • Finition de haut vol
 
 
 

POINTS FAIBLES TRIUMPH SPEED TRIPLE S

 
  • Poids sensible
  • Rayon de braquage faiblard
  • Moteur (plein donc) linéaire
 
 
 

POINTS FORTS YAMAHA XSR900

 
  • Accélérations foudroyantes
  • Légère et agile
  • Ligne à l'ancienne
 
 
 

POINTS FAIBLES YAMAHA XSR900

 
  • Train avant volage
  • Confort (selle et amorto)
  • Finition perfectible