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ESSAI LECTEUR
Paris, le 20 juin 2003

La moto plaisir

La moto plaisir

Quand on découvre un Scrambler, on en fait le tour. Qu’on aime ou pas, l’originalité esthétique fait qu’on ne monte pas dessus tout de suite. On regarde, on apprécie le galbe de ce réservoir délicatement souligné par des ouïes en alu brossé...

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Quand on découvre un Scrambler, on en fait le tour. Qu’on aime ou pas, l’originalité esthétique fait qu’on ne monte pas dessus tout de suite. On regarde, on apprécie le galbe de ce réservoir, en l’occurrence couleur mandarine, délicatement souligné par des ouïes en alu brossé. On continue le tour avec le double échappement superposé à droite : elle ne ressemble à rien d’autre, à part peut-être... à un Scrambler ! Tout ceci met le V72 bien en évidence : c’est sûr, elle attire le regard !

Contact
On monte. Première surprise : c’est haut ! Même en mesurant 1,81 m, on pose les pieds bien entendu, mais le Scrambler est plus haut qu’il n’en a l’air ! La selle est confortable, l’assise est bien rembourrée : on soigne le postérieur chez Voxan ! Contact. L’injection se met en route avec un petit sifflement, le témoin s’éteint, démarreur avec un peu de gaz - injection oblige - et le V72 se fait entendre, et surtout sentir ! Il vibre, certes, mais les vibrations sont bien agréables. On décolle. L’embrayage est plutôt viril, mais précis, tout comme la boîte, ferme et douce à la fois. La maniabilité à basse vitesse est celle d’un trail, la moto est légère mais le poids est haut perché, et gare si on a l’habitude d’un roadster ou d’un sportive, on aurait tôt fait de se faire embarquer !

Mais tout ceci est très sain, et on comprend très vite le mode d’emploi, d’autant que le faible poids fait rapidement oublier la hauteur de la belle... La hauteur et la largeur du guidon empêchent de se faufiler dans les trous de souris, mais on n’est pas aussi large qu’avec un véritable trail et la maniabilité permet de pallier la largeur en question.

Good vibrations
Côté moteur, non seulement les vibrations sont agréables, mais elles propulsent si bien que la roue avant a bien du mal à rester collée au bitume si on tire les premiers rapports ! Ca pousse en bas, au milieu, sachant qu’en haut ça s’essouffle plus vite qu’une sportive bicylindre, ce qui est normal au vu du programme plus trail routier qu’hypersport...

Guidon sur silent-blocs
Première surprise, au freinage, on a l’impression que c’est... mou ? Pourtant, ça freine bel et bien, et même plutôt fort, mais on a une impression étrange... Explication : le guidon est monté sur silent-blocs et il est bon de le savoir pour comprendre cette sensation, peu agréable si on n’est pas prévenu. En revanche, le mordant et la puissance sont au rendez-vous, et de façon saine et dosable. D’ailleurs, si on insiste, on sent l’arrière quitter le sol. Les stunters auront compris que ça peut lever sur commande à l’accélération et au freinage en toute quiétude !

Virolos
Allez, on quitte la ville : le programme de cette moto doit être plutôt les virolos ! Bingo, à peine rencontrés les premiers lacets, plus rien dans les rétros ! Pourtant, la moto n’est pas à moi, je suis plutôt circonspect, mais faut reconnaître que c’est tellement facile d’aller vite avec qu’on se pique dès les premiers tours de roue à freiner tard, angler fort et ouvrir tôt, autant dire à oublier tout ce qui bouge et qui n’a pas le même équilibre ! En plus, les suspensions rendent l’exercice confortable, absorbant les irrégularités des routes départementales de notre douce France tout en assurant une tenue de cap précise et sûre ! Petit détail : on peut choper les freins sur l’angle sans arrière-pensée, la moto ne se relève pas au freinage de l’avant et rejoint la corde avec sérénité au freinage de l’arrière, dosable et puissant. On en redemande ! La boîte est d’une précision rare et sa douceur de fonctionnement est exemplaire avec une telle précision.

Autoroute
Est-il bien raisonnable d’en parler ? Avec un tel outil, faut être con ou diablement pressé pour aller se faire chier sur une route sans virages, le terrain de prédilection du Scrambler ! Protection nulle, bras écartés sur un grand guidon, cette moto n’a rien à faire sur autoroute sauf urgence !

Duo
En duo dans les cols des Alpes, la moto a été jugée confortable par deux passagères différentes. L’assise est bonne, la poignée de maintien bien placée, mais la plus grande des deux essayeuses a été gênée par la chaleur dégagée par les pots hauts.

BT 45
Les pneus d’origine n'ont pas été testés car mon gentil prêteur avait équipé la belle de Bridgestone BT45 que je n’ai pas réussi à prendre en défaut, que ce soit sur grandes courbes très rapides (sur circuit, bien entendu), petits enchaînements, sec, humide ou trempé, le mariage est bon. A noter que ledit propriétaire est en train de passer son Scrambler en roues de 17 façon supermot... Côté entretien, les révisions se font tous les 6000 km et sont du même acabit que celles de Ducati. La consommation s’échelonne entre 5,5 et 8 litres sur mes 4 000 km.

Imputrescible ?
En résumé, la moto freine aussi bien qu’une sportive : ce n’est donc pas en entrée de courbe qu’elle va se faire pourrir. On prend de l’angle avec facilité et précision : ce n’est donc pas en courbe qu’on va se faire pourrir. La gniak omniprésente du V72 vous propulsera avec vigueur vers le virage suivant : ce n’est donc pas en sortie de virage qu’on va se faire pourrir. Non, à moins d’être pilote et pas simple conducteur, difficile de faire aussi efficace sur route viroleuse. La Multistrada ou la TDM promettent le même programme : en plus brutal, deux soupapes obligent, pour la Multistrada, et en plus élastique pour la TDM. Bref, vont aimer tous ceux qui veulent une moto plaisir et ne sont pas (ou plus ?) des pilotes. Vont détester tous ceux qui veulent une réplica, vu l’absence de Voxan en compétition, ainsi que tous les pilotes qui préféreront les performances pures sur circuit, et les gros rouleurs, le Scrambler étant tout sauf une utilitaire.

Aspects pratiques
Deux modèles de U conviennent sous la selle mais il faudra habiller l’emplacement pour ne pas écailler la peinture. Trousse à outils assez bien fournie, sous la selle aussi. Le reste ? Un chiffon et/ou un pantalon de pluie sous la selle, le Scrambler n’est pas une utilitaire ! Passager ou bagages ? Faut choisir, ou faire subir la torture du sac à dos au passager...

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PARCOURS

  • 4 300 km
  • Départementales et nationales (Orléanais, Massif Central, Cévennes, Ardèche, Alpes du Sud, Vercors, Morvan). Routes sèches, mouillées, bosselées, lisses...

POINTS FORTS

  • Confort en solo
  • Moteur, en particulier le couple et l’élasticité
  • Look particulier
  • Facilité et confort sur routes défoncées à vive allure

POINTS FAIBLES

  • Look particulier
  • Encore peu de concessionnaires
  • Sensation "molle" au freinage (guidon monté souple + fourche trail)
  • Duo générateur de divorces
  • Finitions et fiabilité jusqu'en 2001 (corrigé en 2003)
  • Echappement chauffant la cuisse droite du passager
  • Monte d'origine qu’on remplacera avantageusement par des pneus route comme les BT45
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