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Montpellier, le 23 mars 2021

Essai CB1000R 2021 : le maxiroadster Honda recourt à la magie noire

Essai CB1000R 2021 : le maxiroadster Honda recourt à la magie noire

Pour poursuivre sa carrière, la CB1000R aligne son 4-cylindres sur la norme Euro5 tout en conservant son fort caractère. Et pour envoûter les clients, le maxiroadster Honda garde sa partie cycle, redessine ses pièces néo-rétro, baisse son prix (standard) et lance une Black Edition testée par MNC. Essai.

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Essai CB1000R 2021 page 2 : C’est reparti pour un tour

Le moteur évolue pour 2021... et pour respecter la norme Euro5 surtout ! Cette homologation n’a nécessité qu’un reparamétrage de l’injection et l’adoption d’une sonde plus sophistiquée au sein de la double chambre collectrice. Ce que MNC ressent au guidon avant tout, c’est que le tempérament du bloc Honda est conservé.

Bien que sa fiche technique continue d’afficher une puissance maxi de 145 chevaux et un poids tous pleins faits de 213 kg, soit des valeurs en net retrait par rapport à certaines de ses récentes rivales, la CB1000R est formidablement plaisante à exploiter, à cravacher même.

 Essai CB1000R 2021 : le maxiroadster Honda recourt à la magie noire

Souple et très coopérant dans les bas-régime grâce à son accélérateur sans câble finement réglé, le 4-cylindres de Honda paraît plus calme que ses concurrents plus dopés que des chevaux de course. Or cela n’est pas nécessairement un point faible, surtout en cas d’utilisation au quotidien, dans une circulation dense.

L’embrayage se montre toujours aussi facile à manier grâce au mécanisme d’assistance. Sur la Black Edition toutefois, on ne le sollicite que pour s’arrêter et redémarrer : le quickshifter permet de jouer du sélecteur - un soupçon dur - sans jamais débrayer, et sans couper les gaz à l’accélération.

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Disponible dès 8 250 tr/min, le couple maxi perd une unité (104 Nm) mais cela passe inaperçu. La hausse du volume sonore émanant du pot et l’accélération de plus en plus soutenue de la moto obligent le pilote à se concentrer sur son environnement. Sur petites routes sinueuses notamment, les virages arrivent très, très vite !

En maintenant le moteur haut dans les tours, la puissance continue de débouler de manière exponentielle... Comme c’est le cas sur la toute dernière CBR1000RR-R ! Attention toutefois, le 4-cylindres de la CB1000R est issu de la Fireblade de 2017-2019. Les japonais ont-ils envisagé de greffer le moteur 2020 dans la CB1000R 2021 ? La filiale française ne saurait dire.

Un moteur rageur et des freins à la hauteur

Malgré sa puissance raisonnable sur le papier, la CB1000R a une furieuse tendance à lever la roue avant lorsqu’on accélère à toc sur le premier rapport et à délester sur les deux suivants. Sur les rapports supérieurs, le caractère bien trempé du 4-pattes Honda est conservé : une réussite en termes de sensations.

Comme sur le précédent modèle, le seul désagrément mécanique réside dans l’apparition de grésillements dans la boucle arrière. Supportables sur route à des régimes moyens et stables, les vibrations deviennent trop présentes lorsqu’on dépasse les 130 km/h compteur ou qu’on tire sur les rapports.

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Les secousses dues à la route ou au pilotage sont bien gommées par le suspensions. Inchangé, leur compromis permet à la fois d’affronter sereinement la ville et ses obstacles, et de se mesurer à des motos - plus ? - sportives sur petites routes bien revêtues.

La fourche Showa à fonctions séparées (un seul tube reçoit un ressort quand l’autre accueille le système hydraulique) n’est pas réglable mais est particulièrement bien réglée. Facilement catapultés par le moteur, les 213 kg de la moto (214 kg en Black Edition) sont aisément dirigés par le pilote. Le poids s’évanouit, comme par magie... noire ?

Attention seulement à l’arrière qui canalise pas toujours la cavalerie sur chaussée déformée : les propriétaires pourront tenter d’améliorer le comportement de leur machine en jouant sur la précharge et la détente arrière du mono-amortisseur.

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Compacte, la moto se prend très bien en gants comme en bottes. Elle dispose d’un guidon relativement étroit qui ne tressaute jamais et permet de placer précisément la moto en courbe. Les repose-pieds ne sont pas exagérément haut, contrairement à ce que leurs ergots démesurément longs laissent craindre dans un premier temps !

Question freinage, la CB1000R 2021 ne se différencie en rien de sa prédécesseure. Or c’est là aussi une excellente nouvelle puisque le ressenti au levier et la puissance délivrée par les étriers avant sont parfaits. La CB1000R ne tombe pas dans le piège du mordant excessif... Le frein arrière plus timide, se contrôle un soupçon moins finement.

Grâce à l’ABS (obligatoire), le pilote ne devrait pas tomber... à cause d’une scélérate plaque d’égout ou d’une discrète portion glissante ! En agrippant violemment le levier droit, le Journal moto du net s’est assuré que l’ABS répondrait présent en cas de besoin et ce, sans interférer avec le pilotage.

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Même satisfaction "garantie MNC" en ce qui concerne le contrôle de traction HSTC qui assure le grip en toutes circonstances, sans jamais déstabiliser le pilote. L’unique reproche que Moto-Net.Com pourrait formuler, à la rigueur, est le fait que l’électronique bride puis verrouille la montée en régime durant et après un wheeling...

Le pilote qui s’est fait surprendre par l’arrivée de la cavalerie sur le premier rapport ou a tenté une roue arrière (sans avoir désactivé l’antipatinage au préalable) doit furtivement rendre les gaz pour que le 4-pattes recommence à prendre des tours et pour que la moto se relance. Mieux vaut passer le rapport supérieur.

L’incontournable virage du numérique

Reconduits également pour 2021, les quatre modes de conduites permettent de varier le comportement de la moto : si la puissance maxi reste identique quelque soit le mode sélectionné, la réponse varie dans les bas et mi-régimes. Compte tenu des très bonnes conditions de roulage, MNC a préféré le mode Sport au Road un soupçon apaisé et au Rain plus calme..

Le mode User permet toujours de paramétrer la moto à son gant, en choisissant le tempérament moteur sur 3 niveaux, la force du frein moteur sur 3 niveaux et le degré d’intervention du traction-control sur 3 niveaux. Désactivable via un appui long sur la commande, le HSTC est automatiquement réenclenché après chaque extinction du contact. Honda veut ainsi épargner ses clients "casque en l’air" et éviter d’éventuels attaques en justice.

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La gestion de ces modes est facilitée par le nouvel écran TFT couleurs de 5 pouces. Certains motards regretteront peut-être le look plus rétro du précédent qui affichait le régime moteur via un bon vieux compteur à aiguille. Mais la majorité devrait se satisfaire de l’arrivée de ce tableau de bord similaire à celui de la toute dernière Superbike de Tokyo.

À défaut d’être stylés, les commodos sont bien pensés et permettent de faire défiler les informations ou naviguer dans les menus sans quitter ses gants. L’interface est enfantine, si bien qu’au bout de deux minutes seulement, MNC changeait le type d’affichage et le fond d’écran de "sa" CB1000R (voir notre smart-vidéo en direct de l’essai).

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Avec l’arrivée de cette nouvelle instrumentation, la CB1000R prend une nouveau virage numérique : il est possible d’appairer son téléphone et de profiter de la navigation GPS, d’émettre des appels téléphoniques ou d'y répondre, lire écouter et taper dicter des SMS, gérer sa musique, consulter la météo... sans jamais avoir à regarder l’écran.

Pour les hauts responsables de Honda en effet, la condition sine qua non au développement d’une application pour motards était de concevoir un outil dirigé par la voix, afin de perturber au minimum la conduite de leurs machines. C’est chose faite... pour les utilisateurs de smartphones fonctionnant sous Android, car la version Apple n’est pas encore disponible ! Ce virage numérique suffira-t-il pour relancer les ventes de la CB1000R ? Réponse à suivre sur MNC...

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle : Black Edition
  • Pneus : Michelin Power 5
  • Parcours : ville, route et voie rapide
  • Km au départ : 910 km
  • Roulage : 170  km
  • Conso moy : Non mesurée
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS CB1000R 2021

 
  • Look et finition (Black Edition)
  • Agrément et tempérament conservés
  • Instrumentation et sa gestion
 
 

 

POINTS FAIBLES CB1000R2021

 
  • Rapport puissance/poids Vs concurrents
  • Amortisseur en usage très intense
  • Vibrations dans la boucle arrière
 
 
 

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