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BONNE COMBINE
Paris, le 23 septembre 2022

Pourquoi la combinaison de Quartararo s'est-elle encore ouverte à Aragon ?

Pourquoi la combinaison de Fabio Quartararo s'est-elle encore ouverte à Aragon ?

Alpinestars évoque des tensions extrêmes sur la combinaison de Fabio Quartararo pour expliquer la rupture de son zip pendant sa chute au GP d'Aragon (Espagne). Le tenant du titre MotoGP s'en tire avec des brûlures au torse, tandis l'équipementier italien dit prendre les mesures nécessaires… 

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Le Grand Prix d'Aragon marquera un tournant dans la saison MotoGP 2022 dans la mesure où le spectaculaire accrochage entre Marc Marquez et Fabio Quartararo dans le premier tour rebat les cartes au championnat, aux profits de Francesco Bagnaia. Le tenant du titre, contraint à l'abandon, voit son avance sur son rival Ducati passer de 30 à 10 points…

"Je ne me souviens plus vraiment exactement de la chute, mais beaucoup de pilotes ont fait des erreurs et ont élargi : Marc a tourné, il a glissé et j'ai tapé dans l'arrière de sa moto donc ça s'est arrêté très tôt. C'était un fait de course, mais ça fait chier", regrettait le n°20. 

Mais cette chute éliminatoire n'a pas que des conséquences sportives : Fabio souffre également de brûlures sur le torse et le ventre, qui l'ont contraint à porter d'épais bandages cette semaine avant la prochaine course au Japon. Fort heureusement, le niçois assure ne pas en souffrir outre mesure malgré une certaine gêne.

"C'était un petit peu étrange au début parce que ça fait un peu mal, mais au bout de quelques tours on s'adapte et donc ça n'impacte pas tellement mon pilotage", faisait-il savoir vendredi après-midi après s'être classé troisième lors des essais du Grand Prix du Japon, par ailleurs la 16ème des 20 courses prévues. 

Ses brûlures constituent justement le sujet chaud (!) de la catégorie reine puisqu'elles mettent en lumière une défaillance de sa combinaison Alpinestars, qui s'est ouverte pendant le crash. Le n°20 s'est retrouvé la peau directement contre le bitume pendant sa glissade à l'extérieur du virage 3, à plus forte raison que le pilote Yamaha ne porte rien sous son cuir !

"Encore ?!", vont s'exclamer nos lecteurs qui se souviennent que le français avait déjà été victime d'un souci avec son zip l'an dernier lors du Grand Prix de Catalogne, quand sa combinaison s'était ouverte jusqu'au nombril en pleine course. Le pilote Yamaha avait été pénalisé à cause de cet incident, de façon discutable par ailleurs. 

Les circonstances ne sont toutefois pas comparables puisqu'une mauvaise manipulation était à l'origine de cette ouverture inopinée à Barcelone : le curseur de la fermeture éclair n'aurait pas été correctement placé sous le scratch de sécurité, en haut de la glissière. En Aragon la semaine dernière, la fermeture éclair était correctement enclenchée mais s'est ouverte suite à l'impact…

Une combinaison ouverte un p(n)eu trop souvent

Le visionnage des images de l'incident au ralenti montrent que la combinaison de Fabio Quartararo est fermée lorsqu'il est expulsé au-dessus du guidon de sa Yamaha après l'impact avec Marquez, mais qu'elle est grande ouverte au moment où le français glisse à toute vitesse sur le bitume.

Que s'est-il passé entre ces deux moments ? Pour Alpinestars, qui a étudié l'accident sous toutes ses coutures (!), la réponse est simple : Fabio a été percuté par la roue avant de sa moto après avoir touché sur le sol, contact qui - ajouté à la tension provoquée par le déploiement de l'airbag - serait à l'origine de la rupture de la fermeture éclair.

"Notre analyse nous a amenés à conclure que l’airbag gonflé au premier impact a étiré significativement la combinaison : en raison de la résistance à l’abrasion entre le dos de la combinaison et l’asphalte lors de la chute, une contrainte en traction a alors été générée (sur la fermeture éclair, NDLR)", explique le manufacturier italien à nos confrères de Moto.It.

"Puis lorsque la roue avant de la moto est entré en contact avec la poitrine de Fabio, elle a agrippé le cuir de la combinaison et sollicité la résistance de la fermeture éclair au-delà de tout niveau enregistré pendant les milliers de chutes que nous avons analysées jusqu’à présent", assure l'équipementier. 

Le frottement du pneu contre la combinaison lors de ce bref contact aurait alors entraîné ce que Alpinestars décrit pudiquement comme "la défaillance conséquente des dents de la fermeture". Autrement dit : la rupture "conséquente" de son zip, l'ouverture "conséquente" de sa combinaison et l'exposition "conséquente" de sa peau !

"Cette conclusion découle du fait que tous les éléments de la combinaison sont intacts, y compris les coutures dont celles qui fixent la fermeture éclair à la combinaison", précise la marque transalpine, qui travaille d'ores et déjà à développer "des solutions pour que cet événement ne puisse se reproduire".

Une fermeture fragile ?

Les explications d'Alpinestars semblent indiquer un malheureux concours de circonstances, situation délicate à anticiper lors du développement d'équipements, y compris aussi haut de gamme. A titre indicatif, la combinaison Absolute Racing avec airbag intégré - version publique de celle fabriquée sur-mesure pour Fabio - coûte la bagatelle de 2600 euros !

 

Reste qu'il s'agit du deuxième problème de fermeture concernant Fabio Quartararo et que d'autres soucis du même type ont par ailleurs été relevés, notamment au Grand Prix d'Autriche sur la combinaison du même fabricant de Jorge Martin (capture d'écran ci-dessus)… 

"Je ne m’en étais pas rendu compte : j’ai revu les images vidéo et elle était effectivement un peu ouverte. J’imagine qu’Alpinestars y travaille", avait alors sobrement commenté le pilote Ducati-Pramac, sans doute bien content d'avoir échappé à la même sanction que Fabio l'année précédente. Deux poids deux mesures pour l'attribution des pénalités entre pilotes français et espagnols ? Allons, allons : pas de mauvais esprit !

A noter que Fabio n'était pas au bout de ses peines dimanche dernier à Aragon : le tricolore est en effet parti au tapis une deuxième fois sur le scooter qui le ramenait au box après sa grosse cabriole ! L'incident - sans gravité - s'est produit sur les allées en bord de piste, quand le commissaire de piste au guidon s'est retrouvé face à un autre scooter qui arrivait en face…

"Après ma chute, le commissaire a percuté un scooter et je suis tombé une deuxième fois", explique Fabio. "C'était une chute assez rapide : heureusement je n'avais pas retiré mon casque et je ne me suis rien fait du tout".

Nakagami, l'autre victime de Marquez à Aragon

Plus de peur que de mal pour Fabio qui, dans son malheur, peut s'estimer heureux de s'en tirer avec "seulement" quelques brûlures : les conséquences auraient pu être autrement plus dramatiques, y compris lors de cette chute en scooter durant laquelle son attention était relâchée. 

Preuve en est avec le deuxième pilote contraint à l'abandon après un contact avec Marc Marquez lors du Grand Prix d'Aragon : Takaaki Nakagami, percuté de plein fouet sur le flanc droit par la Honda officielle quatre virages après la collision avec la Yamaha de Fabio (à partir de 1min19 dans la vidéo ci-dessus) !

Le pilote japonais s'est relevé avec les tendons de la main droite abîmés, ce qui l'a contraint à une opération avant de se rendre devant son public. Marquez justifie son brutal écart vers la Honda-LCR par une perte de contrôle de sa RC213V lors du déclenchement de son blocage de suspension, a priori à cause d'un morceau de carénage de la M1 resté coincé sur la Honda… 

"Je pense que Marc a un peu trop exagéré", estime pour sa part Johann Zarco. "J’aime son style et c’est l’un des plus forts, mais des mouvements comme ça en course après le contact avec Fabio, quand il sent qu’il a ce problème sur la moto, c’était peut-être trop. Je n’aime pas dire ça car j'apprécie Marc, mais il a été au-delà de la limite".

Difficile de donner raison ou tort à Johann, qui n'a néanmoins pas pour habitude de critiquer sans raison ses rivaux… Au final, Marc Marquez et Alpinestars sont un peu dans la même situation : aucun n'est directement responsable de cet enchaînement d'événements, mais l'un comme l'autre aurait peut-être pu prendre certaines précautions pour l'éviter…

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