Le Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC), dont la principale entité se trouve à Bouguenais, au sud de Nantes (44), prépare la " route intelligente " qui pourrait un jour dialoguer avec les véhicules pour améliorer la sécurité routière.
Le Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC), dont la principale entité se trouve à Bouguenais, au sud de Nantes (44), prépare la "route intelligente" qui pourrait un jour dialoguer avec les véhicules pour améliorer la sécurité routière.
"On n'impose pas quelque chose au conducteur"
On connaissait déjà le projet LAVIA (Limiteur s'adaptant à la vitesse autorisée) développé par le LCPC et l'INRETS (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et testé dans les Yvelines. Grâce à une base de données intégrée dans le véhicule, le conducteur peut choisir de laisser le système régler son limiteur de vitesse, l'empêchant de dépasser la vitesse maximale autorisée.
"On n'impose pas quelque chose au conducteur, le système peut être débrayé", précise Hélène Jacquot-Guimbal, directrice générale du LCPC. Qui a dit "pour l'instant" ?
Mais d'autres dispositifs pourraient s'intégrer dans le projet de "route de 5ème génération" (la 4ème étant celle des autoroutes). Le projet DIVAS (Dialogue infrastructure - véhicules pour améliorer la sécurité routière), par exemple, fait appel à des capteurs et émetteurs placés le long de la chaussée qui envoient des informations au véhicule pour l'informer de sa position exacte et lui recommander une vitesse adaptée à l'état de la route, notamment en cas de pluie ou de brouillard.
La route de 5ème génération dans 20 ans ?
Le projet de "route intelligente" intègre aussi les recherches sur les infrastructures routières avec des routes capables de s'auto-diagnostiquer et équipées de capteurs capables de détecter le gel en formation à la surface du revêtement : grâce à un système de stockage d'énergie, elles pourraient la diffuser afin d'empêcher le gel de se former.
Ce projet de route de 5ème génération devra concilier innovation et environnement en intégrant les recherches en cours sur des revêtements moins nocifs, faciles d'entretien et utilisant des matériaux recyclés. Mais un tel projet, surtout pour la partie intégrant la communication entre la route et le véhicule, "doit être européen dès le début, il faut qu'il puisse s'adapter sur toutes les routes européennes et à tous les véhicules", note la directrice du LCPC.
Convaincre les constructeurs
Le LCPC, qui collabore déjà sur ce projet avec des laboratoires en Angleterre, en Allemagne et aux Pays-Bas, souhaite donc convaincre un maximum de partenaires européens... au premier rang desquels les constructeurs automobiles.
L'étape suivante sera de passer des essais en laboratoire à des essais sur le terrain. Car si la "route intelligente" est imaginée en laboratoire depuis 20 ans, elle n'est pas encore pour demain : "s'il y a des choses que l'on sait faire sur 30 mètres, nous ne savons pas encore le faire sur 30 km", note Mme Jacquot-Guimbal.
L'objectif est de réaliser un démonstrateur grandeur nature où pourront être testées les technologies de la route de demain. Ce démonstrateur pourrait trouver sa place sur le site de Bouguenais, où le LCPC dispose de 150 hectares.
Les premières "routes intelligentes" pourraient voir le jour dans un délai de "10 ou 20 ans" tandis que le revêtement de surface des chaussées, où pourraient être installés les capteurs, serait renouvelé tous les 10 ou 15 ans, note la directrice.
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