Un rapport du Sénat dénonce les lacunes des statistiques de sécurité routière qui sont incomplètes, peu fiables et biaisées. La gravité des accidents est surestimée tandis que les points noirs les plus dangereux ne sont pas identifiés.
"Aussi étonnant que cela puisse paraître, les données statistiques en matière de sécurité routière sont à la fois incomplètes, peu fiables et biaisées", explique le sénateur socialiste du Lot Gérard Miquel dans un rapport sur la recherche en sécurité routière. Publié fin 2002 et passé relativement inaperçu, ce texte dénonce les graves lacunes de la recherche en sécurité routière et pointe notamment l'utilisation dénaturée des "Bulletins d'analyse d'accident corporel" (BAAC).
Depuis les années 60, les statistiques sur les accidents sont en effet basées essentiellement sur ces BAAC établis par les forces de l'ordre à partir de la procédure d'accident en cours de réalisation. Or, explique Gérard Miquel, le BAAC est "un document réalisé pour la justice, dont l'objectif premier est de préciser des responsabilités et non de comprendre le mécanisme de l'accident". Ainsi, poursuit le sénateur, les données issues des BAAC comportent "des marges d'erreurs importantes : le nombre de tués est sous-estimé, le nombre des accidents corporels est faux dans des proportions importantes, la moitié des blessés graves au sens statistique ne le sont pas au sens médical et la localisation des accidents en milieu interurbain est largement fausse". "Environ la moitié des accidents corporels légers ne font pas l'objet de procédures de la part des forces de l'ordre", estime le sénateur. Ne donnant pas lieu à un BAAC, il ne sont donc pas comptabilisés dans les statistiques et la gravité moyenne des accidents corporels s'en trouve mathématiquement surestimée. Quant à la localisation des accidents, elle est particulièrement fantaisiste en milieu interurbain : dans 50% des cas elle est fausse de plus de 100 mètres, et dans 39% des cas de plus d'un kilomètre ! Les points noirs des infrastructures interurbaines ont donc encore de beaux jours devant eux...
Le rapport estime par ailleurs que "la recherche sur les motocyclistes souffre d'un retard dramatique". "Alors que les pouvoirs publics s'accordent pour constater que la moto est d'assez loin le mode de déplacement le plus dangereux (voir tableau ci-dessus), la recherche sur les accidents de motos est loin d'être aussi développée que la recherche sur les véhicules de tourisme", déplore Gérard Miquel...
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