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Paris, le 2 mars 2018

BMW S675RR : le grand succès du designer Nicolas Petit

BMW S675RR : le grand succès du designer Nicolas Petit

Les images d'une BMW S675RR font actuellement pas mal de boucan sur la toile... Pour en savoir plus, Moto-Net.Com a contacté le designer à l'origine de cette petite soeur fictive de la Superbike BMW S1000RR, le français Nicolas Petit. Interview.

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Il y a un peu plus de deux ans, à l'occasion d'une séance d'essais de S1000RR de compétition, Moto-Net.Com avait demandé au directeur marketing du département BMW Motosport ce qu'il pensait de la catégorie Supersport. La réponse d'Udo Mark était alors sans équivoque...

"Hmmm. Si vous êtes en quête d'une sportive et qu'on vous propose une 600 cc à 14000 € d'une part, et une 1000 cc à 18000 € de l'autre, que faites-vous ? La plupart des clients prennent la Superbike", estimait notre interlocuteur.

BMW S675RR : le grand succès du designer Nicolas Petit

BMW S675RR : le grand succès du designer Nicolas Petit

"Bon, personnellement, je suis fan des Supersport. Pour s'amuser sur circuit, une 600 suffit pour la majorité des gens. Mais ceci est une autre histoire", regrettait presque Herr Mark : "aujourd'hui, la catégorie Supersport est morte. Nous y avons songé il y a quelques années, mais c'est oublié. Nous n'avons pas de projet de 600".

Le Supersport est-il mort ?

Et ce n'est pas le succès limité de la nouvelle R6 - en France en tout cas - qui risque de motiver le constructeur allemand à se repencher sur la question. Les chutes progressives et corrélées de l'offre et de la demande de motos sportives de moyennes cylindrées semblent irrémédiables... À moins que ?

Tout récemment, un designer français a créé le "buzz" en publiant sur son blog les dessins d'une S675RR qui, comme son nom l'indique, serait le pendant Supersport de la Superbike de Munich. Nicolas Petit - c'est son nom - explique sur son site comment est née "sa" machine...

BMW S675RR : le grand succès du designer Nicolas Petit

"La S1000RR redore l'esprit sportif de BM depuis presque dix ans. La relève, déjà vue sur des clichés volés, sera plus petite, plus acérée, et sans doute meilleure sur le papier niveau performances", introduit le designer français.

"Avec Erich Wunderlich (boss des accessoires éponyme, NDLR) nous avons imaginés une petite sœur à trois cylindres, petit clin d'oeil aux certaines K75 amputées d'un piston, pour concurrencer les européennes MV et Triumph, une 4 cylindres faisant un peu trop jap'".

BMW S675RR : le grand succès du designer Nicolas Petit

BMW S675RR : le grand succès du designer Nicolas Petit

"Pour le style, cette étude est dans la lignée des liftings qu'a subis la S1000RR. J'ai gardé cette ligne qui descend vers le moteur et qui remonte vers l'arrière. Un graphisme carré pour donner du muscle aux éléments de carénage. Une boucle arrière monoplace épurée avec des platines alu en référence au 9T. Un éclairage full led et des clignos intégrés aux rétros".

Dans leur lancée, les deux acolytes ont "poussé un peu en déclinant des versions R et XR. La partie cycle change et adopte une fourche plus simple, une position plus joueuse, un style plus Urban pour la R et plus Confort pour la XR".

Interview du designer français Nicolas Petit

Le Journal moto du Net a souhaité en savoir un peu plus sur l'improbable Supersport et son créateur. Interview.

Moto-Net.Com : Ta S675RR fait parler d'elle, bravo ! Ça te fait plaisir ?
Nicolas Petit :
Oui.

MNC : Ça te fait connaitre aussi ? C'est le but ?
N. P. :
En fait, cette S675RR est une commande. Pour le coup, je n'avais pas d'autre objectif que la satisfaction de mon client.

MNC : En se penchant sur tes dessins, on voit qu'ils datent de 2016. Pourquoi attendre deux ans avant de les publier ? Un contrat avec BMW t'en empêchait ?
N. P. :
Non, pas du tout. À l'origine, c'est une idée que j'ai développée avec Erich Wunderlich (l'équipementier allemand, NDLR). Elle date effectivement de plusieurs années, lorsque les Supersport marchaient encore... Depuis, ce segment a dégringolé. Mais je trouve toujours dommage de laisser dans les tiroirs des projets qui me plaisent !

MNC : Pourquoi avoir rouvert le tiroir ?
N. P. :
C'est en voyant les "spy shoots" de la future S1000RR. Je voulais le faire en décembre.

MNC : Une Supersport BMW, c'est une moto qui te brancherait à titre personnel ?
N. P. :
Pas vraiment. C'était une commande de Wunderlich, ils voulaient voir ce que ça pourrait donner. De mon côté, étant donné mon mètre quatre-vingt-dix, c'est pas le genre de moto qui me correspond (rires).

MNC : Mais tu fais de la moto ? Ton coup de guidon est-il aussi bon que ton coup de crayon ?
N. P. :
J'ai fait beaucoup de moto, mais je ne suis pas un pilote. Je ne prétends pas mettre le genou par terre.

MNC : Revenons à la S675RR. Le choix de la cylindrée était logique en 2016, mais aujourd'hui Triumph propose un 765 cc qui propulsera les Moto2 en 2019. Tu n'as pas envie de croquer la prochaine Daytona 765 ? Tu n'as pas reçu de commande ?
N. P. :
Non, pas de commande. Et comme je ne fais plus de projets personnels... Je le faisais il y a dix ans à mes débuts, pour faire parler de moi. Mais aujourd'hui je n'ai plus le temps, et pas d'intérêt non plus. J'ai déjà assez de boulot ! Et puis se faire croquer les idées, à force, c'est fatiguant...

MNC : En parcourant ton site, on se rend compte que tu travailles beaucoup avec Wunderlich. Tu as aussi décoré des motos pour le manufacturier Continental ou tout récemment pour le team BMW MCA en endurance. Tu as une prédilection pour les produits germaniques, ou c'est au fil des rencontres que tu travailles principalement avec des allemands ?
N. P. :
Ils règlent leurs factures ! (Rires) En fait, je suis à moitié allemand. J'apprécie le fait que les Allemands sont des gens carrés, qui se montrent fidèles envers moi depuis dix ans. Le bouche à oreille fonctionne bien pour le petit (hohoho, NDLR) français que je suis. Ils m'aiment bien : ils me demandent un travail, je réponds en une ou deux semaines. C'est simple ! D'autre part, il y a plus de fabricants en Allemagne, particulièrement dans la Ruhr, qui font du "Made in Germany" : Hepco & Becker, Krauser, Held, etc. Pour parler uniquement de mes clients. En France, on a vite fait le tour : Beringer, Ermax... mais ils sont dans le sud et moi dans le nord !

MNC : Tu as bossé pour d'autres marques de moto, ou des accessoiristes d'autres nationalités ?
N. P. :
Oui, il y en a en cours mais je ne peux pas te donner de noms...

MNC : (Rires) Tu ne peux pas nous parler de tes projets, forcément...
N. P. :
Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai des projets.

MNC : On a des chances d'en entendre parler prochainement ?
N. P. :
Ah ça, je ne sais pas. Je me situe au tout début des projets. Les clients peuvent mettre beaucoup de temps à commercialiser leur produit, voire ne jamais les sortir au final. Tout ça n'est pas de mon ressort.

MNC : Il faut espérer que ça ne reste pas au fond du tiroir... Il est bien rempli d'ailleurs, ce tiroir ?
N. P. :
Oui, il est plein ! Tant mieux d'ailleurs. Même si c'est parfois frustrant, d'où la sortie de ma S675RR. C'est dommage de faire une bête de profil, de trois-quarts, décarénée, en version course, etc. Surtout que l'idée n'est pas neuve : il y a 5 ou 6 ans, certains représentaient la Supersport BMW avec un monobras avant, ou avec une 600 4-cylindres. Moi-même j'avais hésité entre le 600 et le 675. J'avais même songé à la badger 1000...

MNC : C'était plus sympa d'imaginer une moto inédite !
N. P. :
Exactement. Je ne comprends pas pourquoi BMW ne sort pas de Supersport, comme l'a fait Ducati par exemple. Tous les constructeurs sortent des grosses cylindrées de plus en plus compactes, ce ne serait pas compliqué de mettre une petit moteur dedans.

MNC : Ca ne paraît pas compliqué, mais les constructeurs ont déserté un à un la catégorie... Seul Yamaha a mis à jour sa R6 l'an dernier mais les chiffres de vente sont loin d'être extraordinaires...
N. P. :
Oui, mais regarde Ducati qui a lancé quatre cylindrées différentes en une dizaine d'années. Ils économisent en installant un double bras oscillant, des jantes pas chères, etc. Résultat, j'ai un de mes amis qui a remplacé sa R1 par une 899 Panigale pour la gueule, sachant qu'il a les moyens de s'offrir une 1299 carrément, mais niveau performances la petite lui suffit. Je suis sûr que "Béhème" n'aurait qu'à diminuer la jante arrière, installer une fourche plus basique et roule ma poule !

MNC : Tu leur as posé la question ? Nous oui... et on connaît la réponse (relire notre interview d'Udo Mark, directeur marketing du département Motorsport chez BMW Motorrad)
N. P. :
Je ne travailles pas directement avec ces grosses boîtes, je n'ai pas vraiment mon mot à dire. Je travaille pour Wunderlich surtout, je mets d'ailleurs en valeur leur logo...

MNC : Et ça leur rapporte en visibilité, la preuve !
N. P. :
Oui, je suis content. D'autant qu'ils avaient laissé ça dans les cartons. Mais comme je publie, mon nom est plus mis en avant. Ce qui n'est pas le cas lorsqu'une marque communique directement sur un projet.

MNC : Cette fois, on parle bien de toi et MNC te fait même parler. Merci de nous avoir répondu !
N. P. :
Merci à vous. J'espère ne pas avoir dit trop de bêtises et que tu ne vas pas tout recopier... À bientôt !

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